- 10 – Jean Louis MURAT … et l’histoire des chansons.

Sur cette nouvelle page j’ai l’ambition de choisir quelques titres et … tenter de vous expliquer … le pourquoi et le comment ??? Le plus simple est d’aller directement au but : « Le coup de Jarnac » … exemple concret MURAT  se sert de l’histoire en marche et de l’histoire tout court pour en faire une chanson.

… Le coup de JARNAC …

(1998).

Cet inédit figure sur une compilation de 1998 au profit du don d’organes. Sur le Blog « Histgéobox »que je vous conseille, concernant le titre choisi par MURAT on peut lire ceci :

« Dans cette chanson de 1998, Jean-Louis MURAT s’intéresse à la mémoire de François MITTERRAND, président de la république pendant deux mandats et décédé en Janvier 1996. Personnage complexe et fin stratège politique, MITTERRAND  fascine les artistes, les chanteurs en particulier (RENAUD consacre sa chanson « Tonton » à MITTERRAND ; BARBARA  écrit « Regarde » le 12 mai 1981 pour fêter la victoire du président socialiste) ».

« Ici, le chanteur Auvergnat s’intéresse plus particulièrement aux obséques du président de la République et à la mémoire de celui-ci. Dans son testament il écrit « une  messe est possible ». En fait, cet agnostique, fasciné par la question spirituelle, aura même droit à deux messes, le 11 janvier 1996. L’une, officielle, à Notre Dame de Paris, présidée par le cardinal Jean-Marie LUSTIGER, rassemble les dirigeants politiques de la planète ; l’autre à JARNAC, la terre de son enfance, où sont célébrés les obsèques privées et où apparaissent, pour la première fois en … public, les « deux familles » la légitime et l’illégitime formée par Mazarine et sa mère ».

« François MITTERRAND repose dans le caveau familial, à JARNAC. MURAT intitule d’ailleurs son titre « Le coup de Jarnac »en référence à la célèbre expression d’origine historique dont le Littré disait : « Gui de Chabot Jarnac, dans un duel, le 10 juillet 1547, fendit d’un revers de son épée le jarret à son adversaire François de VIVONNE, seigneur de « La Chataîgneraie ». Ce coup fut trouvé très habile et fournit une expression proverbiale, qui a pris un sens odieux, mais c’est un tort de l’usage, car le coup de Jarnac n’eut rien que de légal, et le duel se passa dans toutes les règles de l’honneur ».

« Une expression qui correspond très bien au défunt Président, roué et imprévisible, capable de désarçonner n’importe quel interlocuteur« .

(…)

Quel est ce deuil sur nos âmes

Un mammifère sur le chemin

(…)

Dans le pays quelle chamade

Pour la mort d’un Florentin

(…)

C’est à Nation la Communarde

Qui pleure à la fin du roman

(…)

Quel est ce deuil sur nos âmes

Est-ce bien le deuil auquel tu tiens ?

***

Quand je lis les paroles de cette chanson … je ne peux m’empêcher de me dire … qu’il y a du MITTERRAND  chez MURAT. Je ne sais si c’est un compliment … au niveau de l’intelligence d’esprit sûrement … de la qualité de la plume également … pour le reste chacun à ses idées …

***

Mais revenons au « coup de Jarnac » … non plus à l’histoire rapprochée … mais à celle plus ancienne … qui nous fournit l’origine historique de cette expression.

Sur le web, c’est sous la plume de Marie DERCLAUX  que j’ai trouvé l’explication la plus simple … celle qui me convenait le mieux :

« Le 10 juillet 1547, deux nobles se préparent à un duel sans concession devant la cour et le Roi de France Henri II. De l’issue tragique de ce fait divers va nous rester une expression fameuse, le coup de Jarnac ».

« A l’origine du duel se tient l’une des plus singulières maîtresses royales qu’ait connues la cour de France, Diane de POITIERS née en 1499. Diane est mariée à 16 ans à Louis De Brézé, grand sénéchal de Normandie, de 40 ans plus âgé qu’elle. C’est dès lors sous le nom de Diane de Brézé qu’elle est connue de ses contemporains (l’appellation Diane De POITIERS, plus accrocheuse, lui vient d’Alexandre DUMAS). Veuve à 32 ans, Diane devient croit-on, la maîtresse du roi François 1er puis, vers 1536 celle de son deuxième fils Henri d’Orléans, qui règnera sous le nom d’Henri II ».

« Henri a connu dans son enfancce la captivité à Madrid et en a gardé une grande mélancolie. Aussi trouve-t’il du réconfort auprès de cette femme supérieure et de 20 ans plus âgée que lui. Après la mort de François 1er, le 31 mars 1547, Diane veut prendre sa revanche sur la dernière maîtresse du défunt roi, Anne De Pisseleu, duchesse d’Etampes … Elle se souvient d’une rumeur répandue à la cour par le dauphin, deux ans plus tôt, d’après laquelle le beau-frère de la duchesse, un jeune écervelé du nom de Guy de Chabot, par ailleurs baron de Jarnac, aurait été l’amant de la seconde femme de son père (sa belle-mère) ! … La rumeur avait été rapportée au baron de Jarnac par François de Vivonne, seigneur de La Chataîgneraie, un colosse réputé pour sa force. Son père ne disait-il pas de lui : « S’il va jamais en enfer, il en chassera les diables et s’en rendra maître » ! …  La Chataîgneraie accable Jarnac de ses insultes mais ce dernier n’ose pas relever l’affront, l’affaire se tasse provisoirement ».

« A l’avènement d’Henri II, Diane, rancunière, convainc son royal amant d’autoriser un duel judiciaire entre les deux rivaux ; la mort devant désigner le coupable devant Dieu et les Hommes. A titre exceptionnel, le roi autorise donc le duel judiciaire, une pratique médiévale interdite depuis … Saint Louis ! N’ayant rien à perdre, le sieur de Jarnac se fait enseigner quelques bottes secrètes par un vieux maître Italien. Arrive le jour du duel. Sur la terrasse du château de Saint Germain en Laye où s’est réunie la cour, Vivonne se présente en grande pompe, accompagné de 300 gentilshommes. Sur de sa victoire, il a préparé un grand festin. Après quelques passes d’armes « à toute outrance » surprise ! Jarnac se découvre et frappe son adversaire au jarret. Les leçons du maître Italien n’auront pas été vaines. Le Roi consent à rendre son honneur au vainqueur et accorde la vie sauve à La Chataîgneraie, qui n’en meurt pas moins pendant la nuit … ».

« L’expression « coup de Jarnac » devient plutôt synonyme d’habileté mais elle est détournée de son sens à la fin du XVIII ème siècle par le dictionnaire de Trévoux qui préfère y voir une manoeuvre traîtresse et déloyale. Désappointée par la victoire du beau-frère de sa rivale, Diane de Poitiers ne tire pas du duel la vengeance qu’elle espérait. Elle n’en poursuit pas moins une carrière prestigieuse, forte de son charme et de son éternelle jeunesse, entourée d’une cour brillante. Châteleine d’Anet, à l’ouest de Paris; et heureuse propriétaire du château de Chenonceaux elle reçoit du roi le titre de duchesse du Valentinois. Pendant tout le règne se son jeune amant, Diane qui a arrangé le mariage de celui-ci avec Catherine De Médicis, a soin de tenir la Florentine dans l’ombre. La reine se vengera lorsqu’elle deviendra régente du royaume, à la mort d’Henry II, en chassant Diane de la cour et en lui retirant Chenonceaux. La duchesse finira sa vie à 67 ans dans son château d’Anet ».

***

 … CARTIER BRESSON …

(1997)

Henri CARTIER BRESSON né le 22 août 1908 à Chanteloup en Brie, décède le 3 août 2004 à Montjustin dans les Alpes de Haute Provence. Pour Pierre ASSOULINE, l’un de ses biographes, il était : « l’oeil du siècle ». 

Le jeune CARTIER BRESSON passe son enfance dans les beaux quartiers de Paris.  Sa famille a fait fortune dans l’industrie du coton. Recalé plusieurs fois au baccalauréat, il entre à l’académie de peinture Henri LHOTE. C’est par ce proche des surréalistes que, « HCB », contracte le virus de la géométrie. C’est toujours auprès de cet autodidacte qu’il retiendra également le goût pour l’intuition, l’insubordination … la primauté donnée à l’expérience. CARTIER BRESSON s’est surtout illustré dans le reportage de rue, la représentation des divers aspects de la vie quotidienne. Il photographie les pauvres mais aussi les riches, les gens simples et ceux plus connus. Formé à l’école des Beaux Arts, il abandonne la photographie en 1970 pour se consacrer au dessin.

C’est volontairement, que je suis retourné dans l’enfance du photographe. MURAT ne dit-il pas qu’on y trouve « Tout ce qui nous a fait ».

« Télérama »dans son édition du 2 avril 1997 (n° 2464) consacre un article au photographe. MURAT lui rend hommage. A cette occasion, à l’intention des lecteurs du quotidien, il dévoile une chanson inédite « Cartier Bresson » … écrite en 1985 !Composer une chanson sur « HBC » et réussir à magnifier son oeuvre tant par les mots que la musique en …   trois minutes … est une véritable gageure que seul MURAT  est capable d’accomplir. Il y parvient à merveille …cette chanson est magnifique …

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(…)

« J’aime le photographe et son Leica dans la jungle des vies »

(…)

MURAT  déclare et c’est là qu’il va nous surprendre : « J’aime les photos de CARTIER BRESSON  et pourtant je n’aime pas la photographie. Il y a tellement de photos que le monde est devenu invisible. J’aime les appareils jetables que je casse sérieusement ou que je stocke dans un endroit humide en attendant que tout s’efface. L’important c’est de savoir regarder et d’être nerveux. Les photographes modernes nous volent le monde. A force de photographier toutes les beautés premières, ils les annulent et nous privent des plaisirs les plus élémentaires. Un coucher de soleil, c’est devenu une carte postale … Dans les photos de CARTIER BRESSON,  seuls les enfants et les animaux échappent à leur condition. Les hommes jamais … Que CARTIER BRESSON  ait arrêté depuis vingt ans signifie que la photographie n’est pas un art. Que le monde n’est plus photographiable, que l’on ne peut plus devenir photographe. L’art photographique est mort. Vive CARTIER BRESSON ! »

Encore une fois MURAT surprend … Il est toujours là où on ne l’attend pas. On peut comprendre qu’il irrite .. Il a tellement de certitudes … Mais qui peut dire qu’il a tort. Je ne suis pas certain qu’il a raison … mais je m’interroge … alors qu’au préalable … le type de question qu’il pose ne m’aurait même pas effleuré l’esprit. C’est ça aussi être un artiste  … être un aiguillon !

Le 1er Leica du « maître » …

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                       Sa maison en Italie à Scanno …

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 J’ai à nouveau pris plaisir à me promener dans l’oeuvre de MURAT  … Donnez votre avis … Si je fais des erreurs n’hésitez pas à me le dire, je rectifierai … Je sais faire la différence entre ceux qui vous insultent … et ceux qui vous conseillent …

***

… La fille du Capitaine …

(Mockba/2005).

« La fille du capitaine » titre de l’album « Mockba » fait référence et constitue donc un hommage induit de MURAT  à l’écrivain russe Alexandre POUCHKINE. Ce roman a été publié en 1836 peu avant la mort de POUCHKINE … Au même titre que PROUST  le chanteur Auvergnat voue une véritable admiration à POUCHKINE … « La fille du Capitaine » est une invitation à voyager dans l’univers de cet immense écrivain … MURAT élevé à la culture … « LAROUSSE » est curieux de tout … Il a envie de nous faire partager ses « coups de coeur » POUCHKINE  en fait partie.

Se déroulant au XVIIIème siècle, ayant pour cadre les steppes situées au Sud de l’Oural, ce roman a pour thème les aventures et les amours de deux jeunes gens pris dans la tourmente de la révolte de POUGATCHEV. Ce dernier, prénommé Ivanovitch, né en 1742 fut un prétendant au trône et mena une insurrection cosaque pendant le règne de Catherine II.

Ce roman, court, se caractérise par sa simplicité. GOGOL  en parle en ces termes : « La pureté et l’absence d’artifice, sont poussés dans ce roman à un tel degré que c’est la réalité elle-même qui semble à côté artificielle et caricaturale. Pour la première fois on voit apparaître des caractères authentiquement russes : un simple commandant de fort, sa femme, un lieutenant, le fort lui-même avec son unique canon, l’absurdité de l’époque et la simple grandeur des gens simples, tout cela est non seulement la vérité vraie, mais pour ainsi dire mieux que la vérité ».

Ce magnifique roman nous dresse le tableau d’une société Russe de la fin du 18ème siècle, en pleine évolution. La contestation grogne. Autre centre d’intérêt de ce roman la description de ces immenses steppes et d’un climat extrême. D’un point de vue psychologique, ce roman demeure caricatural avec d’un côté les « bons » et de l’autre « les méchants ». Les premiers sont représentés par le courageux capitaine et sa douce mais forte fille. Les seconds ont pris les traits de CHVABRINE, le traître, le lâche, l’hypocrite … Seul POUGATCHEV  est complexe, tour à tour cruel et magnanime. Il est le symbole de l’impossible résistance à l’autocratie, un thème qui a toujours fasciné POUCHKINE  constamment opprimé par les tsars.

(…)

J’aime la fille d’un capitaine

Qui contemple MOSCOU en feu

L’étoile du nord guide ma peine

M’enroule dans son crépon bleu

(…)

 

J’aime la fille d’un capitaine

Et je dors dans un buisson de velours

Je pense à cet antre vermeil

Où l’art n’a jamais pénétré.

(…)

Le 15 septembre 1812Moscou est en flammesMURAT (se voit en Maréchal d’Empire … Roi de Naples)  … en compagnie de Napoléon lui même et de POUCHKINE  à contempler ce spectacle … Il ne le sait pas encore mais pour Napoléon … c’est le début de la fin …

Quand … Jean-Louis MURAT nous invite à feuilleter le grand livre de L’histoire …

***

… JIM …

(Mustango/1999).

Ce titre ouvre l’album « Mustango » et constitue une ode à l’écrivain Américain Jim HARRISON

Le 8 septembre 1999, s’exprimant dans les colonnes du quotidien Belge « Le Soir » MURAT  aborde cet hommage  et déclare : « J’ai fait des pieds et des mains pour le rencontrer quand il est venu à Paris. J’ai essayé auprès de plusieurs journaux pour faire son interview, mais tous les journalistes voulaient y aller. C’est lui qui m’a donné le goût non pas de l’Amérique mais du voyage. Et puis, j’adore son personnage de DALVA  qui vit en retraite à TUCSON »

Effectivement MURAT semble extrêmement attiré par « DALVA »  héroïne d’un roman de Jim HARRISON  sorti en 1988. Qui est donc cette fameuse DALVA  ??? C’est une femme libre et solitaire … ses amants deviennent ensuite ses amis. Elle s’imagine sereinement vieillir comme une solitaire. Dans le roman elle a ces mots : « Et puis je vais me remettre au travail, acheter quelques chevaux, des chiens et puis vieillir … » Plus loin elle renchérit : « Si je n’y prenais garde, j’allais devenir une vieille femme solitaire. Cette perspective me paraît très séduisante »

Il y a du MURAT chez cette DALVA  … qui a du sang indien …

Un article paru dans le magazine « Elle » nous apprend que le titre « Le fier amant de la terre » est également un hommage de l’Auvergnat à l’écrivain Américain :

Question : Dans « Le fier amant de la terre » vous vous adressez à Jim HARRISON (…) amoureux des lacs, des collines. En lui, vous avez trouvé votre alter-égo ?

JLM : N’exagérons pas,  même si notre vision de la nature est assez semblable. Je pense qu’il réagirait de la même façon que moi face au problème de la vache folle ».

Sur son site (jlm.com) MURAT répond aux questions de Patrick AUFFRET :

Question: Vos chansons évoquent un univers très personnel. Vous débutez Mustango par un hommage à Jim HARRISON

JLM : Je venais de lire l’intégralité de Jim HARRISON(…) Mes engouements successifs ressortent dans mes chansons. J’essaie de rendre ma vision des choses. Pour Jim HARRISON , on l’imagine facilement à la campagne face à un ours mais il a aussi été prof à New-York ». 

Jim HARRISON  est né le 11 décembre 1937 à Grayling au nord du Michigan. Sa mère est d’origine Suédoise. Son père est agent agricole spécialisé dans la conservation des sols.

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Parlant de l’écriture et de l’art d’écrire il dit :

« L’écrivain est un cheval. Ses personnages lui passent un licol et l’entraînent au galop ».

C’est sans doute ou … peut-être (?) pourquoi … MURAT … commence sa chanson par ces mots :

« Jim

Murmurant

A cheval

Dans la nuit

De son âme

Ivre comme une tige

Que le monde étonne

Puis pris de vertige

Sous la grande étoile

Où il vit ».

(…)

Sur le web, (extrait du magazine littéraire) on peut lire ceci qui résume parfaitement la personnalité de l’écrivain et son oeuvre : « Les héros de Jim HARRISON  semblent n’exister  que pour célébrer l’espace, se placer dans le grand cercle de la nature, ou toute chose est liée. Là où le puritanisme urbain n’a pas pied, ils s’adonnent à un hédonisme parfois brutal. Ses personnages défient presque son écriture. Ils avalent un litre de whisky avant même que les mots n’aient eu le temps de vider la bouteille …Car les personnages de Jim HARRISON vivent dans l’urgence. Ils se battent souvent avec leurs origines comme DALVA, avec une civilisation qui est née de l’assassinat d’une autre. Ils portent en eux bien des décombres, des vies amochées, les leurs et bien d’autres. Ils partagent la douleur, au présent et au passé. Comme FAULKNER, à qui il doit sans doute davantage qu’à HEMINGWAY, il aime brouiller les cartes dans ses récits. Seule obsession : fouiller. Ses anti-héros cherchent à s’immiscer dans l’existence, et c’est souvent la nature qui impose les rites d’intégration ».

Critique littéraire, Jean-Maurice de MONTREMY   écrit : « Ses personnages bourlinguent, grognent, donnent des coups de patte, souffrent, aiment l’impossible à plein coeur et à plein corps. Mais le lecteur n’en voit que l’extrême délicatesse, les doutes, l’ironie ou les méditations bourrues ».

Tout comme pour POUCHKINE  l’Auvergnat nous invite à rentrer dans le monde de Jim HARRISON … Il nous donne à aimer …

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****

… Billy …

(Taormina/2006).

(…)

« Je te déteste

Autant que je t’ai aimé »

(…)

Mais qui donc est ce fameux « Billy » chanté par MURAT  sur l’une des chansons de l’album TAORMINA? Je ne sais pourquoi, j’ai tout de suite pensé à « Billy the Kid » … de son vrai nom : Henry MAC CARTHY  né le 23 novembre 1859 … mort à 21 ans … le plus célèbre des hors la loi du grand ouest américain …

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A y regarder de plus près il ne peut s’agir de lui … Les paroles de MURAT  ne collent pas avec le personnage …

(…)

Tu sais tu me dégoûtes Billy

Tu n’es vraiment qu’un con Billy

Prends garde à tes façons Billy

Billy prend garde à toi

Vois je ne t’aime plus Billy

Sans regret ni façon Billy

Prends garde à tes façons Billy

Billy prend garde à toi.

(…)

La réponse à cette question, nous la trouvons dans l’interview que MURAT  accorde à Pierre ANDRIEU  pour « Foutraque » et parue en Janvier 2007 :

Question : La chanson « Billy », au cours de laquelle tu traites quelqu’un de con, est assez drôle … Qui est ce fameux con ?

JLM : C’est moi !  Il y a beaucoup de gens qui pensent ça : « t’es vraiment qu’un con ! ». Je m’en rends compte : beaucoup de gens pensent qu’il n’y a pas plus con que moi sur terre … Il y en a même qui ne se gênent pas  pour me le dire, d’ailleurs ! Ca vient de la télé je crois … Je ne sais pas si c’est rigolo cette chanson donc … En tout cas, c’est un peu ironique, c’est de l’auto-dérision : « T’es vraiment qu’un con Billy, prends garde à tes façons ! ». De plus en plus, je rencontre des gens qui me disent : « J’aime bien ce que vous faites mais vraiment vous êtes un con ! ».

Question : Les gens te disent ça en face ?

JLM : Pas aussi ouvertement mais en gros, c’est ça … Alors, j’ai bien conscience du problème, mais c’est le monde médiatique qui fait ça ; c’est bien beau de faire ton disque,  de monter sur scène, mais il faut aussi passer sous les fourches caudines des médias … Et comme les médias c’est hyper craignous et vulgaire, je n’ai pas trouvé d’autre façon de me comporter dans les médias que de craindre … S’il y a un truc qui craint, il faut craindre ! Tu ne vas pas dans les médias, chez RUQUIER où je ne sais pas qui, pour faire un cours de philosophie, tu vas la-bas pour déconner. Chaque émission de télé est une sorte de pièce de théâtre très mauvaise, et si tu acceptes d’y aller (t’es obligé, sinon tu ne vends pas de disques …) d’un seul coup, tu te retrouves dans une sorte de comédie de boulevard super mauvaise où tu as un rôle et où tu es obligé, de rentrer dans le groove minable de ce truc là, sinon on se demande ce que tu viens faire ! Et, bon, après c’est un problème de responsabilité : t’as une maison de disques, et il faut que tu te défonces un peu … Par exemple, quand tu fais l’émission  de RUQUIER, les ventes démarrent ! C’est dramatique bien sur, mais c’est comme ça, on ne va pas refaire le monde …Alors, je sais qu’il y a beaucoup de gens qui préféreraient que je reste tel l’ermite à Douharesse en attendant que ça se passe, en faisant des disques avec des cassettes auto-produites mais ce n’est pas du tout ma philosophie, ma façon de voir les choses. Tous les trucs que j’aime bien en musique, ils marchent, tu vois ce que je veux dire : Les Beatles – Elvis PRESLEY – NIRVANA – Mickaël JACKSON  … On ne peut pas dire que ce soit de mauvais trucs, non ? En France, on est peut-être une exception, nous : ceux qui vendent ce sont les plus mauvais, mais, ma foi, ce n’est pas pour ça qu’il faut tirer un trait sur les médias. Ceci dit, c’est un cauchemar quand même ; moi, ça me rend malade d’aller faire ça. En faisant de la musique, je n’avais jamais envisagé de devoir aller faire le con sur les plateaux télé pour essayer de vendre des disques. Mais bon, la notroriété a définitivemednt remplacé le talent donc on ne peut pas trop lutter, je ne me sens pas trop Don Quichotte : me battre contre des moulins à vent, ça va quoi !  

Question : Chaque fois que tu es sur un plateau télé, ils se débrouillent pour inviter quelqu’un qui est là pour te provoquer ?

JLM : Ah mais tout est provoquant à la télé ! Dès lors que tu arrives sur un plateau, c’est toute l’absurdité du monde qui te saute à la gueule ! Tu vas toujours trouver un truc qui est effroyablement mauvais. L’autre fois, c’est cette pauvre nanan de CLOSER. Mais tout le reste était ridicule : Elisabeth GUIGOUX, Laurent RUQUIER, Michel POLAC, tu peux rentrer dans le lard de tout le monde, ils sont tous au même niveau. POLAC dit que la télé c’est de la merde, qu’il ne sait pas ce qu’il fout ici, alors que ça fait 50 ans qu’il en fait, et qu’il revient tous les samedis ! Ça me fait un  peu marrer, et il y a de quoi s’énerver ! ». 

Voilà … vous savez à présent … qui est Billy … Salut Billy … on t’adore !

 ***

… Le venin …

(Cheyenne Autumn/1989).

(…)

Qu’as-tu jamais su des chagrins

Des amants fous ou des marins ô gué

Ton amour est un vrai venin

Le poison doux de mes matins ô gué

Viens ce soir descends

Jugeons dans le sang

De tous ces pièges que tu me tends

 

Vois je vis sans ton amour

Je vis de rêves chaque jour

Je garde mon coeur de porcelaine

Et je suis des nuits l’éternel amant.

En 1989 pour « Max » MURAT   évoque cette chanson :

« Un soir, j’écrivais un texte « le venin », je pensais à Dieu, c’était évident. En lisant les paroles, ma copine a éclaté en sanglots. « Tu ne m’aimes plus, c’est fini entre nous ? ». Ça a été un déclic. J’ai réalisé la marge. Elle pensait abandon, moi je voyais Dieu enfin … l’Autre. On peut faire chanter « Ne me quitte pas » à Sainte Thérèse de Lisieux. « La vie en rose » c’est la même chose. Après tout,  Edith PIAF  et Saint Thérèse de Lisieux parlent de leur mec respectif de la même manière. Mais il y en a un qui porte des fines moustaches et des pompes vernies et l’autre qui est en haut … ».

« La terre, la vie, c’est une femme. Mes paroles de chansons leur étaient destinées. Pendant longtemps. Et puis je me suis aperçu que la meilleure façon de communiquer avec Dieu c’était de faire l’amour ». (…)« Gamin, j’avais un amour immense pour Otis REDDING, pourtant je n’y connaissais rien mais je devinais que dans ses chansons il y avait une autre dimension. Les noirs américains parlent de femmes mais on peut imaginer Dieu ».

(Propos recueillis par JM THEVENET.)

***

… Le mendiant à Rio …

(Le manteau de pluie/1991).

 (…)

Non je n’ai plus la moindre envie

Le manque me suffit

Comme si j’avais un autre vie

Mieux que celle-ci.

(…)

Je pleure je ris

J’ai du rater ma vie

Je traîne au bord de l’eau

Comme un mendiant à Rio

(…)

Cette superbe chanson … a été créée par Mickaël FRANKS  pour rendre hommage au père de la « bossa nova » qu’est Antonio Carlos JOBIM. Son titre : « Antonio’s song« 

En Janvier 1990 Jean Louis MURAT déclare au journaliste Arnaud VIVIANT  :

« Le manque me suffit, c’est ce que je dis dans le mendiant ».

« La chanson d’amour Brésilienne est toujours noble, elle ne se vautre pas comme chez BREL  ou chez PAGNY. J’aime la bossa depuis l’enfance. Gamin, je n’avais pas le droit de regarder la télé le dimanche soir. Un dimanche ils ont diffusé « Orphéo Negro ». Je ne savais pas de quoi il s’agissait, mais je pas dormi durant toute la durée du film. J’avais l’oreille collée contre la cloison. Une émotion inoubliable ».

Pour « Télérama » le 9 octobre 1991 il déclare à Anne Marie PAQUOTTE :

« Je suis content d’avoir fait une bossa. Pour moi cette musique c’est le blues de l’Amérique du sud. Comma « la saudade » est le spleen du Brésil. La tristesse est un cheval fou que la langue Brésilienne sait très bien dompter ».

En Novembre 1991 Bernard LENOIR reçoit JLM sur « France Inter ». L’interview démarre sur Léonard COHEN  et l’adaptation du titre « Avalanche IV » pour terminer sur Mickael FRANKS  et « Le mendiant à Rio » :

B. LENOIR  : Ca a été difficile d’adapter COHEN  en français ?

JL MURAT : Non. Je l’ai fait à ma façon. Je l’ai traitée comme si c’était une chanson de MURAT.

B. LENOIR : Il n’a pas eu la même réaction que Mickaël FRANKS, en disant,  c’est sordide ce que vous venez de faire de ma chanson, non ?

JL MURAT : Non. Non. Il a beaucoup aimé. Je lui ai soumis le texte. Ça allait.

B. LENOIR : Ce qui n’était pas du tout le cas pour l’autre. Il n’a pas du tout aimé « Le mendiant à Rio » ?

JL MURAT : Non. Mickaël FRANKS non.

B. LENOIR  : Pourquoi ?

JL MURAT : Je lui ai répondu que c’était dommage de ne pas comprendre la chanson. C’est peut-être ce qui l’a vexé.

B. LENOIR  : Pourtant il a l’air d’un mec plutôt cool ?

JL MURAT : Non, c’est un maquereau débile.

Au bout du compte l’Américain saisira la Justice et MURAT  sera obligé d’enlever la chanson « Le mendiant à Rio » de l’album « Le manteau de pluie ». C’est pourquoi le premier pressage comprend 11 titres alors que le second n’en comporte que dix …

Qui est ce fameux Antonio Carlos JOBIM ?

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Né le 25 janvier 1927 dans la partie nord de Rio de Janeiro, il meurt le 8 décembre 1994 à New-York.

Descendant de Français ayant émigré au Brésil au 17ème siècle, il est féru de DEBUSSY et s’initie au piano. Il est également passionné de sport. Une grave chute sur la plage le contraint à arrêter toute activité sportive. Il s’essaye à l’architecture, en vain. Il fréquente les bars et y joue du piano. En 1954, il rencontre le poète, écrivain et diplomate Vinicius de Morais. Il sympathise avec ce dernier et lui écrit des musiques pour des pièces écrites. En 1956 il rencontre le chanteur Joao ALBERTO. En 1959, Marcel CAMUS filme à Rio une adaptation d’Orphéo Négro. Il demande à JOBIM d’en faire la bande son.

Il crée la « Bossa Nova » musique de la « Nouvelle vague ». Il s’agit d’un mélange de musique classique, de jazz et de musiques traditionnelles Brésiliennes. Sa musique parle « d’amour et de tristesse ».

Pour boucler la boucle … sans doute … en 1997 … MURAT  adapte « INSENSATEZ »… chanson Brésilienne de Joao ALBERTO composée par Carlos JOBIM  et écrite par Vinicius MORAIS  … sortie en 1961

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Sous la plume de MURAT nous aurons droit à « Insensible » qui fera partie d’une compilation des « Inrockuptibles »

***

… LE MATELOT  …

(Vénus/1991).

Tu n’aimes plus mon impatience

Tu n’aimes plus mes défauts

Tu n’aimes plus mon exubérance

(…)

Quelle fièvre quelle vengeance

A fait de ta mémoire son lit ?

(…)

Tu n’aimes plus mes silences

Mon masque grave t’ennuie

Nous n’avons plus la même patience

Pour les mêmes ennemis

(…)

Quelle envie quelle indécence

Nous jette en amour comme maudits ?

(…)

« Tout ce que je vis est dans mes chansons »… ce sont des propos tenus par Murat à maintes reprises. Pour accréditer cela, il n’y a pas meilleur exemple que  … « Le Matelot » titre de l’album « Venus ». Ces vers ont été écrits en 1993MURAT  effectue sa première tournée … La séparation avec Marie est déjà consommée. Et pourtant ces deux là … de 1979 à 1993 auront vécu un amour plein … fait de galères et de bonheurs !

MURAT  a toujours été discret sur sa vie privée. Dans une interview qui date de 1989 il déclare « vivre avec Marie depuis 10 ans ». Marie est donc présente lorsque Bruno BAYON  se présente en février 1988 au domicile MURAT/AUDIGIER  qu’il nous décrit en ces termes dans le journal « Libération » : « Quartier Valière, impasse en pente, rez de chaussée sur rue (60 m2), au décor terne (lumière chiche, rideaux de filet) canapé pouf and co vert (?), salon replié, mini chambre d’étudiant studio, chambre conjugale invisible, et petite table à bancs de bois dans la cuisine, sur cour goudronnée. On n’en bouge pas ».

BAYON poursuit sa narration en nous décrivant  la vie de tous les jours que partagent Jean-Louis et Marie :

« A table : Nerfs. S’assied, se lève toutes les deux minutes : pour laver (couverts, assiettes blanches), éponger (une goutte), frotter (une tache). Avale de l’aspirine debout à côté des tas de plastique bourrés, de journaux étouffant l’évier, dit 1 : « Je vais te demander de bien vouloir me laisser cette place là (sourire), je n’en change jamais », 2 : « je suis un peu maniaque » en s’asseyant. Pour immédiatement se relever, etc … »

« Menu : salade d’endives, oeufs durs (« ils sont un peu mous, ça te dérange pas ? », pain grillé, lasagne-alu, ananas. Sur quoi il enfile un tablier bleu (?) et se retape toute la vaisselle, en tablier ».

(…)

« Mal de tête: MURAT-BERGHEAUD marche à la véganine (codéïne). Petit il portait des lunettes qui lui brouillaient la vue contre ces migraines chroniques, soit disant oculaires, et sa soeur c’est pire : par terre, hôpital. Il a tout essayé : gueule de bois, dépenses physiques effrénées, colmatage activiste de chaque seconde d’anxiété possible, chansons. En vain. Le test : verre d’eau du réveil : s’il ne peut pas dégurgiter c’est reparti. Un jour de passage télé récent, il en dégueule, le mal cesse le temps du numéro, pour reprendre aussitôt après. Oui, c’est associé aux obsessions sexuelles ».

« Condition physique: Spartiate. Sa nourriture : le fromage. Ne fume pas, sobriété, frugalité. Une tasse de café, bagarre. Non à la défonce mais sport à l’excès : ski de fond à Laqueuille ».

(…)

« Anxiété (physique) : Trifouille de ses pouces, à coups de main recroquevillés, dans les fentes de boutonnières fermées de sa chemise ».

(…)

« Emploi du temps: Levé 7 h 00, douche froide, travail dans la chambre de lycéen studio en déjeûnant symboliquement (« J’ai toujours du raisin »). Cinq à sept heures de rang. Vers 13 heures, mange légèrement, descend chez Cass, à droite où il dépouille (archives pour Marie) L’Equipe et Libération à sa table habituelle (vue sur carrefour côté stade), en écoutant la FM d’ambiance. De là, un saut à faire jusqu’au stade, pour courir comme tous les jours après déjeuner. Avant de rentrer, se mettre à son scénario historique (…) jusqu’au soir ».

« Moyens de subsistance: En attendant la Sacem (l’an prochain) Marie(Uschi 2) professeur et centre de gravité, qui a d’ailleurs ramené MURAT  à la surface, chaque fois qu’il a « disjoncté ». En d’autres termes : la démerde ».

(…)

« Perspectives: « ‘J’ai peur de ce que je pourrai devenir : une sorte de chanteur de charme. Crooner français à la manque ».

Voilà pour le papier de Bruno BAYON  qui va tellement compter pour MURAT 

En Juin 1989 pour le magazine « 20 ans » sous le plume de Juliette COPE  il se laisse aller à quelques autres confidences :

Question : Solitude ?

JLM : On est toujours extrêmement seul. On se le cache en disant : « Mon amour je ne peux pas vivre sans toi ». En fait on peut. Une fois qu’on s’en est rendu compte, ça va beaucoup mieux ».

(…)

Question : Les femmes ?

JLM : J’adore qu’on m’aime.

Question : Amour ?

JLM : Je suis très heureux en amour. je vis avec la même fille depuis 10 ans. Je préfère les filles qui assument. Sinon tu deviens le papa, le banquier, la nounou, la sécurité sociale ». 

Toujours en 1989, pour les Inrockuptibles (n° 18) il répond aux questions de Christian FEVRET  :

Question : Avant d’entamer le dialogue, sais-tu ce que tu vas garder caché ?

JLM : Ma vie privée. Je n’ai pas envie de faire de la peine aux gens qui m’aiment, alors  je n’en parle pas, c’est tout.

(…)

Question : Tu disais protéger ta vie privée. Aurais-tu refusé que cet entretien ait lieu chez toi, dans le cadre de ta vie quotidienne ?

JLM : C’est ce qui s’est passé avec Libération il y a quelques années. A l’époque ça a amplifié ma fragilité. Ici, je me sens bien plus en sécurité.

(…)

Question : C’est quoi aller au fond ?

JLM : Je ne sais pas, c’est entr »ouvir son tombeau et frôler … Tu réagis par une idée fixe, quitter ce corps de chiotte, cette vie de merde … J’ai frôlé à plusieurs reprises, ce qui maintenant me donne une force. Je suis dans une phase ascendante, mais je ne suis pas à l’abri d’une rechute. J’espère que les chansons vont me préserver de la rechute, mais ce n’est pas prouvé. Ce qui me touche le plus lorsque tu sombres, c’est que la vie devient infernale pour ceux qui t’aiment. Et tu te dis que ce serait une lâcheté de les quitter. Ceux qui quittent définitivement sont soit des lâches, soit ont le sentiment que personne ne les aime. Pour moi ce n’était pas le cas, quelqu’un m’aimait’.

Je vous laisse sur ces paroles, c’est ce que je retiens de l’amour entre Marie et Jean-Louis … amour fort s’il en est …

***

… Gel et Rosée …

(Lilith/2003).

Le 1er octobre 2003, dans le cadre de la promo du double CD « Lilith » MURAT s’adonne au jeu des questions/réponses :

Question : Sur Lilith, le morceau « Gel et Rosée » fait beaucoup penser au Creedence Clearwater Revival …

JLM: Ah, et bien ça fait plaisir évidemment ! C’est mes idoles Creedence, je suis super fan depuis très longtemps. J’ai du entendre « Suzie Q » une fois dans une boîte de nuit et depuis je suis fan …

Question : Le morceau est dédié à Dominique LABOUBEE, le chanteur des « Dogs », récemment décédé. C’est une personne qui t’a marquée ?

JLM: C’était un mec bien qui était dans le rock. C’était quelqu’un de vachement important en fait. Il m’a toujours plu. Je connaissais sa nana, j’ai adapté une de ses chansons. « Gel et Rosée », ça ressemble un peu à ce qu’on essayait de faire avec mon 1er groupe « CLARA ». Ses amis et sa famille sont bien contents qu’on pense à lui. Sa fin est tellement triste, ça m’a marqué. Dans le rock Français, il est plus important que Johnny HALLYDAY, c’est ce que je voulais dire.

(…)

 

« On a pris sur nous l’obscurité

On a pris sur nous la beauté

On a pris sur nous l’obscur,

Pris sur nous l’éternité

Pris tous ces tourments pour rien

Pris sur nous l’obscur éternité ».

Comme indiqué précédemment « Gel et Rosée » est un hommage rendu par MURAT au chef de file des « DOGS »

Le mercredi 9 octobre 2002 à 14 h 30 locales, Dominique LABOUBEE  chanteur et guitariste des « DOGS » depuis 1973 décède d’un cancer du poumon foudroyant à l’hôpital de Worcester (Massachussetts) alors que le groupe était en tournée aux States. Il crée ce groupe en 1973 à Rouen. Ce n’est qu’au début des années 1980 qu’il rencontre le succès. Il décède à 45 ans … Quelle putain de vie !

Louise FERON  son amie lui rend cet hommage posthume : « Tu étais de ces êtres dont la soif de pureté ne peut que se heuter de manière douloureuse à la réalité de ce monde de petits arrangements et de trahisons intimes. Ta bonté te conférait une sorte d’absence, celle qui caractérise les êtres qui ne sont pas tout à fait ici, ni tout à fait ailleurs. Ton passage fut celui d’une étoile filante, ton rêve d’absolu, une tension vers l’inaccessible. Ton amour même était de ces amours un peu désincarnés où le corps s’efface. Tu voulais que le temps s’y arrête, tu nous voulais à l’abri des faiblesses et des fléchissements de la chair, à l’abri de l’usure. La musique fut ta tour d’ivoire, ton Graal, ton tourment, ton amante religieuse. En la mêlant à mes mots, tu m’as offert la plus intime des étreintes … Tu ne voulais vivre qu’au coeur des fulgurances et ce fut ton souhait de t’y consumer. Aujourd’hui, je laisse la lumière descendre très doucement en moi. Je sais que tu veilles … Love shadow, you’ll be walking in my dreams ».

Il n’y a rien à ajouter … écoutons les « DOGS » et leur chanteur emblématique …

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 ***

 … On se découvre en regardant …

(Parfum d’acacia au jardin/2004).

Dans le cadre de la promo du double CD « Lilith » le  19 octobre 2003 MURAT est questionné sur la peinture qui le passionne …

Question : Est-ce que la peinture nourrit l’écriture des chansons ?

JLM : Ça me donne confiance en moi, je vois mieux. J’ai une nouvelle chanson que je vais enregistrer en décembre qui parle de ça. Ça s’appelle « On se découvre en regardant ». Moi ça me fait tout ça : je fais des trucs, après je regarde et je me découvre en regardant ce que j’ai fait. J’aime beaucoup cette sensation là. Je ne peins pas pour peindre spécialement, ce que j’aime beaucoup, c’est me découvrir en regardant ce que j’ai fait ».

(…)

« On se découvre en regardant

Sa Terre Adélie, son Manitoba

On se découvre en regardant

Ses pensées obscures, son âme en deçà

Découvrant des parties intimes, on se reconnaît

On cherche un lys étincelant ».

(…)

Avec les explications préalables de Murat, le texte de cette chanson prend un autre sens, devient plus facilement compréhensible. Murat nous a donné la clef …

   Autoportrait dans « Libé » le 26 08 2003

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    Autoportrait dans « Play Boy «  en 2004

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Dessin de l’époque « Mustango » …

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                                             ***

                          … La prière …

 (extrait de l’album “Tristan”2008/ Accessible opendisc).

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Tout le monde connaît l’aversion de MURAT pour les périodes de promo. Dans le cas d’espèce il s’agit de la promo de l’album “Tristan” … Cependant, chaque fois qu’on lui pose des questions intelligentes, le Brenoï nous donne les clefs qui nous permettent de comprendre ses textes.

Sur le net, en réponse aux questions de Thomas SERON (www.anous.fr) il nous explique le pourquoi de cette chanson … “La prière “

Question : L’album ressemble à une sorte de prière

JLM : Oui, d’ailleurs je vais mettre en ligne une chanson inédite qui s’intitule “La prière”. C’est une chanson à propos des enfants et de l’amour filial. C’est une des formes les plus intéressantes du sentiment amoureux, je trouve. Où est la source de cet amour insensé que l’on a pour ses enfants ? Qu’est-ce qui fait que ne pas voir son petit dernier pendant une journée est une souffrance épouvantable ?  C’est très intrigant … Il y a peut-être là quelque chose  d’animal. J’élève des animaux en Auvergne, et je constate que quand on arrache un veau à sa mère, la vache fait une semaine de dépression. Moi qui suis d’un milieu de paysans, j’observe tout ça depuis que je suis tout petit”. 

  (…)

   “Que Dieu me garde d’être triste

 j’ai du temps

      Que Dieu vienne choyer ton enfant

    Que Dieu veuille agréer

    Je l’dis pour ma fille aînée

                Que Dieu vienne choyer mon enfant

                   Par la volonté des hommes”.

        (…)

On n’y coupera pas … chez MURAT quel que soit le sujet … le pourquoi ? le comment ?  … il faut aller chercher la réponse dans son enfance … chez ce grand-père qu’il aimait tant.

  ***

… Amours débutants …

(Cheyenne Autum/1989).

Extrait de l’album « Cheyenne Autumn » cette chanson a été écrite pour une petite fille … Françoise que Jean-Louis a AIME  entre 5 et 15 ans.

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De cet amour non consommé et pour cause … MURAT  en parle avec la journaliste Juliette COPE  en 1993. Il répond à une question bien précise … 

J.C.  : Ton premier amour ?

JLM: Adolescent, j’étais du genre rêveur, perpétuellement amoureux, qui écrit des poèmes et qui pleure en lisant des romans. Mais la première fois que j’ai vraiment eu la sensation d’aimer, de ressentir un complet sentiment d’abandon, ç’a été avec une certaine Françoise. Je l’ai revue il y a quelques années, et j’ai eu l’impression que, malgré les années, il y avait toujours quelque chose d’aussi fort entre nous. C’est pour elle que j’ai écrit les Amours débutants.

En 1991, sur le même thème il répond aux questions de Christian FEVRET  … il est plus précis encore :

C.F.  : Les tout premiers sentiments, les tout premiers émois ont-ils été déterminants pour la suite ?

JLM : J’étais d’une fidélité absolue, j’ai eu un grand amour pendant très longtemps et il ne s’est jamais rien passé. Depuis tout petit, depuis la maternelle jusqu’à 14-15 ans. Il ne s’est jamais rien passé.  Des fois je me dis que je vis peut-être les autres histoires comme une espèce de dégradation, qu’en amour c’est ce que j’ai vécu de mieux, cet amour chaste. L’amour dans la chasteté, c’est vraiment fort. Quand tu es avec une fille, il y a souvent beaucoup plus à perdre qu’à gagner à s’envoyer en l’air. Et dans l’amour chaste, c’est trouver le plaisir ailleurs … des petits cadeaux, des heures passées à attendre sous une fenêtre, à rêvasser, à ne pas dormir la nuit ».

Voici les paroles de cette merveilleuse chanson  … tout en sensibilité … la chanson proprement dite ne fait pas partie des plus belles de Murat … mais le texte est une merveille de sensibilité … de douceur … de tendresse …

           »Je venais retrouver
              Entre ces peupliers
             L’état de grâce
               L’ombre fugace
               Que l’on pourchasse
             Suivre sa parfaite trace.

                Voir ce curieux gibier
               Que l’on ne peut noyer
                    Sous la menace
                 Du temps qui passe
                   j’ai la vision tenace
                   Du vierge espace
                   Que prenaient
               Nos amours débutants

            Sous de multiples souvenirs
               j’ai l’unique plaisir
                   de ton silence
                     de ta confiance
               Viens je serais sage
Si tu m’embrasses
            Nos amours débutants.

        Qu’en est-il maintenant
Dis as-tu des enfants
Est-ce que leur innocence
Parfois te tente
Et leurs silences
Et leur confiance ».

 

      ***

… Regrets …

(1991).

Le 1er vrai duo de Mylène FARMER avec un autre artiste, sera celui qu’elle formera avec Jean-Louis-Louis MURAT pour la création d’une chanson qui va semer le « trouble » chez bon nombre d’admirateurs de l’Auvergnat. Mais aussi bizarre que cela puisse paraître, l’un et l’autre ont en commun beaucoup de points de ressemblance. Finalement ce duo aura fait fuir quelques admirateurs « purs et durs » mais il aura permis à MURAT  de toucher un public plus large. Il n’est pas rare d’entendre dire les admirateurs de JLM, qu’ils l’ont connu, grâce à ce titre « Regrets ».   

Ce n’est pas mon cas.  Je n’ai pas honte à dire cepandant que j’aime cette chanson. Mais revenons à l’histoire elle-même, comment cette rencontre a été rendue possible (???)

Le 6 11 1991 pour le « Soir Belge » dans un article signé Thiery COLJON  intitulé « La poussière bleue », MURAT nous parle de ses motivations dans le travail d’écriture, ce que faisant il  nous parle du succès, de ce que cela change pour lui. Enfin il répond à une question sur ces dernières collaborations (Mylène FARMER  étant expressément visée par le journaliste) :

JLM : Quand on a une vie réussie, on est plus intéressant à comprendre, on a plus de choses à échanger, on se connaît mieux. (…) On se sent poussé à améliorer son rendement d’humain, à s’humaniser. Mettre de l’ordre dans ses doutes, dans sa mélancolie, dans ses enthousiasmes, comprendre ses mécanismes amoureux, maîtriser sa peur de mourir, l’angoisse du temps qui passe …  Chez beaucoup de gens, ce travail est silencieux et interne, moi j’en fais des chansons ».  (…) « Chaque chanson m’aide à y voir un peu plus clair, donc c’est la quête du bonheur finalement ».

T.J.  : Mais penses-tu que les gens avec qui tu travailles ont les mêmes motivations ?

JLM: Mylène sûrement. Elle a tout à fait la même stratégie imposée par l’envie d’être heureux. Elle fait des chansons pour essayer d’y voir clair ».

Nous pourrions arrêter là … il me semble que … «  tout est dit » !!!  La suite ne fera que confirmer cette réelle connivence entre Mylène et Jean-Louis.

Déjà, le 2 décembre 1989, invitée de l’émission « Secrets de Stars » sur « France Inter » Mylène confie à Isabelle QUENIN, parlant de l’Auvergnat : « J’aime l’auteur, j’aime l’interprète. (…) J’ai souhaité lui écrire un mot pour lui dire que j’aimais ce qu’il faisait, mais j’ai du mal à le faire. Je le formulerai d’une autre façon, un autre jour ». Au même moment « Cheyenne Autumn » rencontre un succès mérité. A noter que Slim PEZIN  qui a déjà collaboré avec Mylène figure au casting de « Cheyenne »  à la guitare acoustique … Le bel auvergnat n’est pas insensible au talent de la chanteuse rousse. Il déclare : « J’ai toujours été assez fan, bizarrement, avant qu’elle ne me contacte, c’était dans l’air, j’avais envie d’entrer en rapport avec elle ». (cf : Mylène FARMER de chair et de sang par A. et B REVAL -  Ed. France Empire – 2004). 

Suite à la confession radiophonique dont il est fait état précédemment, les deux artistes vont entretenir une relation épistolaire. Pour « Télé 7 Jours »  en 1991, la chanteuse chez qui ce type de démarche n’est pas courant déclare : « Je n’ai pas l’habitude d’écrire. J’ai tellement peur que les mots ne sachent pas exprimer ce que je ressens ». Progressivement va naître chez Mylène l’envie d’écrire une chanson pour Elle et LUI. Ce sera un long travail.  Avant de proposer la chanson à MURAT la chanteuse enregistre « Regrets » seule, en prenant une voix plus grave, pour les parties destinées au chanteur.  Après avoir découvert cette version sur cassette, MURAT  accepte et tous deux se rencontrent à la fin de l’année 1990 pour immortaliser ce duo. Pour « TV HEBDO » le 20 04 1991 Mylène déclare : « Je l’attendais, je l’espérais, la rencontre ne m’a pas déçue. Quand nous avons enregistré cette chanson qui fut très longue à écrire, je me suis demandée si Jean-Louis n’était pas dans mon double. Comme si nous étions du même sang » ( !) C’est moi qui ait ajouté le point d’exclamation … Pour « CHORUS «  en Juin 1993, le Brenoï va plus loin et confie : « On dirait des jumeaux. On est de la même eau ».  Dans le cadre de la promo pour la sortie de l’album « L’Autre » la chanteuse évoquera à maintes reprises cette rencontre du 15 avril 1991 : « Emmener quelqu’un dans mon univers n’est pas toujours facile. Mais quelle belle rencontre ! Pour moi, c’est la personne qui vient après GAINSBOURG. Nous sommes très proches bien que nous ayons des lieux de naissance différents. Lui parle de nature vivante, moi de nature morte ou d’absence de nature. En cela c’était intéressant ».

Il se dit que le titre « La vie des bleuets »aurait initialement été écrit par MURAT  en vue d’une second duo avec Mylène. L’inédit existe bien mais il est resté au stade d’inédit. Cette chanson est d’ailleurs superbe.

Le clip « Regrets » est réalisé en Hongrie. Il est tourné en noir et blanc les 25 et 26 février 1991 dans un cimetière juif abandonné de Budapest. Le lieu illustre parfaitement le texte et l’ambiance de la chanson. Il ne sera diffusé pour la première fois qu’en octobre 1991 dans l’émission « Stars 90″ présentée par Michel DRUCKER  sur TF1. Dans le cadre du livre « M.F. de chair et de sang » MURAT  parle de ce tournage : « Ce qui me reste du tournage c’est la très grande sévérité de Laurent : bâtir une carrière comme ça, et durer ainsi, suppose beaucoup de professionnalisme. J’étais un peu observateur. Je trouvais ça assez remarquable, je voyais bien que c’était un vrai fonctionnement de couple où l’extrême rigueur demandée par l’un était acceptée par l’autre. Une vraie complémentarité, une intensité dans le désir de faire quelque chose de qualité, sur la même longueur d’onde. Quand on travaille avec eux, c’est toujours assez bluffant de voir à quel point ils peuvent aller dans le commandement, dans la soumission aussi. C’est cela qui me reste du tournage de « Regrets ». Le single se vendra à plus de 250.000 exemplaires en France. Les deux artistes ne se retrouveront qu’une seule fois pour chanter ce duo. Ce sera à l’occasion de l’émission « Stars 90″ qui sera diffusée le 7 octobre 1991. L’enregistrement durera … 6 heures. Pour remercier les techniciens de leur patience, Mylène leur fera parvenir le lendemain plusieurs caisses de champagne.

Pourquoi ce titre : « Regret » ??? Mylène FARMER  s’en explique dans les colonnes de « Podium »  (n° 236/91) en ces termes : « Non, je ne marie pas le regret avec la notion de déception et de ratage. Plutôt ces choses que l’on aurait pu faire mais que l’on décide de ne pas faire … Avec tout ce que cela comporte de massochisme et de romantisme aussi ! ».

Depuis les deux artistes n’ont plus été vus ensemble. Fidèle en amitié, Mylène FARMER aidera au financement du projet « Murat en plein air » filmé en 16mm. Pour « Platine » MURAT  révèle en 1993 : « Je n’avais pas le pognon et ce projet a été entièrement financé par Mylène FARMER. Je sais qu’elle n’aime pas pas beaucoup que je le dise, elle m’a même demandé de ne pas mettre son nom au générique, mais elle l’a fait pour m’aider, juste pour la beauté du geste ». Depuis à chaque sortie d’un nouvel album MURAT  est questionné sur sa relation avec Mylène. Lui aussi, fidèle en amitié déclare : « C’est une belle personne ».

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****

… L’infidèle …

(Le manteau de pluie/1991).

Extrait du « Manteau de pluie » (1991) ce titre est également enregistré à la Sacem sous celui du « Le spectacle pour américains ».

« Ma vie est une longue voltige

Un spectacle pour Américains« 

(…)

« Ma vie est une traîtrise

Une razzia pour tes lieux saints« 

(…)

« En long cours d’anatomie

Je cherche d’où ce plaisir me vient

D’où vient ce goût du vertige

Du spectacle pour Américains« .

« A l’heure où l’âme se grise 

Quand mon corps épouse le tien

Je cogne aux entrailles vives

Comme aux portes du ciel

Le païen ».

Comme souvent avec MURAT voilà un texte bien complexe qui semble n’avoir ni queue ni tête. L’explication MURAT  la donne pour « Le Soir Belge«  à Thierry COLJON (édition du 6 novembre 1991) :

Question : Dans « L’infidèle » tu dis : ma vie est un spectacle pour Américains …

JLM : Dès l’instant où tu fais le con comme moi, chanteur de variétés, te répandre dans tes chansons, répondre aux questions, faire des télés, tout ça c’est une façon de me moquer de moi. Il y a une deuxième lecture tout de même : c’est une chanson écrite durant la guerre du golfe, elle parle de sarrazins, de païens. Les lieux saints c’est Jérusalem.

Question : Ça ne t’ennuie pas d’être catalogué comme chanteur rural, proche de la nature ? As-tu envie de devenir le chanteur héraut du monde paysan ?

JLM: Si j’avais eu plus d’énergie, j’aurais beaucoup aimé qu’il y ait une sorte de « Farm aid » en France. (…) Ca n’empêchera pas la disparition  du monde paysan mais de lui porter un ultime hommage, de rendre un ultime témoignage. Je connais encore des paysans qui vivent comme au Moyen Âge et là, on voit le temps qui bascule sous nos yeux. Mais le problème en France, c’est que si vous faites quelque chose, on vous parle tout de suite de récupération, d’opportunisme, d’être catalogué comme un comportement d’extrême droite. Ça supposerait de s’élever contre le monde industriel, de rentrer en dissidence contre tout ce qui est à la mode ».

Les Etats-Unis ??? MURAT aborde ce sujet pour « Flux 4″  :

« Je suis très pro-américain, un peu pour la provoc. Je fais partie des 3% de français qui étaient pour l’intervention en Irak. La France est une grenouille qui se prend pour un pachyderme … Malheureusement, le Français a perdu son impertinence, cette liberté d’expression qui faisait son charme au 18ème siècle. C’est pour ça que je veux plus donner d’interview, parce que je ne peux pas dire autre chose que ce que je pense … Le jour où ça m’a paru évident que la liberté d’expression n’était plus garantie, c’est lorsque la justice s’est emparée des déclarations de HOUELLEBECQ. Si tu commences à enlever de l’histoire des arts et des lettres tous les pédophiles, tous les drogués, tous les déviants, il ne reste qu’Henry TROYAT  et Yann QUEFFELEC  ! Cette censure crée une ombre portée qui altère la liberté d’expression d’une façon presque plus grave que sous l’Ancien régime. Il ne faut plus fumer, plus bouffer de barbaque, plus mater le cul des filles … On vit dans un monde d’hypocrites ».

En 2005 MURAT  enfonce le clou … avec le titre  « Nixon » extrait de l’album « Moscou »

« Nixon, réponds moi

…   

Je ne peux plus vivre comme ça ! » 

Toujours pour « Flux 4″ concernant ce titre MURAT  déclare :

« C’est une chanson gag contre les anti-américains. Leur bêtise me rend pro-américain. Chaque fois qu’il y a une idée fausse à défendre, la France la défend. Je pense que l’histoire va montrer que l’intervention en Irak était une bonne chose. C’est très savoureux que « Le Monde » titre : « Et si Bush avait raison ? ».C’est pour les mêmes raisons qu’ils n’aiment pas John FORD ou John WAYNE. Pour moi John FORD c’est au niveau de SHAKESPEARE. John WAYNE  est mal vu mais je préfère que la violence soit canalisée et que l’on fasse la guerre plutôt que de penser que l’on n’a pas d’ennemi ».

En mai 2008 Jacques TERPANT et Jean RASPAIL commentent l’adaptation en bande dessinée du roman « Sept cavaliers » écrit par RASPAIL  adapté par TERPANT. Ils répondent aux questions d’ Arnaud CLAES :

Question : Jean RASPAIL  parle de valeurs réactionnaires, dans lesquelles il se reconnaît …

J. R.: Réactionnaires, oui. Traditionnelles aussi ! Anti-modernes même, dans la mesure où ce n’est pas une opposition aux chemins de fer ou au téléphone … !

Question: Jacques TERPANT, vous vous y reconnaissez également ? Cela ne vous pose pas problème ?

J.T.: Ça ne m’a pas posé de problème, parce que je vois pas du tout ce livre comme ça : je ne vois pas de dimension politique là-dedans. La nostalgie dont vous parlez, je trouve que c’est un sentiment formidable … Je crois que Jean RASPAIL dit dans un autre livre, en parlant de l’Ecosse : « Des paysages qui nous font penser à ce que nous aurions pu être dans une autre vie en un autre temps ». C’est ça et pas autre chose ».

(…)

J.R. : Oui, c’est de la même famille, ce n’est pas de la politique.

J.T.: Les personnages des sept cavaliers sont avant tout des individualités qui, dans une société traditionnelle (d’ailleurs en pleine déconfiture), se retrouvent face à eux-mêmes. L’évêque par exemple n’a plus tellement la foi … Ces gens ont une attitude assez individuelle, peu en prise avec la société où ils se trouvent. Ils se mettent en marche, ils avancent et est-ce que ça sert à quelque-chose ? Vraisemblablement à rien ! Je me retrouve absolument la-dedans. Peut-être parce que je viens du monde rural, qui est un monde extrêmement finissant : des gens de ma génération, un chanteur comme Jean-Louis MURAT (…) ont « la province en héritage ».Entre notre enfance et aujourd’hui, on a vu changer le monde beaucoup plus vite que quelqu’un qui est né dans le 8ème arrondissement à Paris ! J’ai vu s’effondrer un monde qui avait 1000 ans : ce monde rural qui a disparu au cours des vingt dernières années. Je n’ai rien d’un paysan, mais j’ai touché du doigt dans mon enfance des choses venues de très loin, comme Jean RASPAIL en courant le monde a aperçu des peuples qui disparaissaient … Le point commun est là. Quand je regarde un paysage, dans ma région, où ma famille … est homologuée depuis 1590, je vois les restes d’une vie qui a presque complètement disparue ».

Voilà des propos que ne renieraient pas le chanteur Auvergnat. Alors … MURAT  réactionnaire ???  Au sens politique non … au sens nostalgique d’un monde qui n’est plus … oui !!!

****

… Le train bleu …

(Dolorès/1996).

Extrait de l’album « Dolores » (1996) cette magnifique chanson de MURAT  nous donne l’occasion de voyager entre Lyon et Genève. Comme souvent, j’allais dire toujours … chacun peut adapter cette chanson de l’Auvergnat à sa propre vie.  MURAT ayant de sérieuses attaches familiales à LYON j’imagine qu’il a souvent effectué ce voyage …

Un peu d’hisoire : c’est le 10 juin 1853 que Napoléon III finalise les choix et l’organisation de la concession des chemins de fer de Lyon à la frontière de Genève avec liaison vers Bourg et Macon. Ambérieux constitue le point de départ d’un   embranchement avec la ligne Paris Lyon.

A présent fermons les yeux … c’est parti pour un voyage entre Lyon et Genève …

                        Carte postale de la gare de Lyon Perrache

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Cette ligne, propriété de la SNCF depuis 1938 a été électrifiée entre 1953 et 1956, elle est longue de 167 kilomètres …

                   Départ de bon matin de la gare de Lyon Perrache …

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                   Crépieux le Pape et le parc de la Tête d’Or …

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                                      Passage au Fort de l’Ecluse …

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Anciennement Fort de La Cluse, cet ouvrage militaire fortifié construit à fleur de montagne avait pour objectif de contrôler le défilé de l’Ecluse passage du Rhône en sortie Ouest du Bassin Genevois … Aujourd’hui l’ensemble est classé.

                             Passage sur la commune de MIRIBEL … 

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« Mon coeur est grand comme un aéroport

Un grand coeur de putain de croque-mort

Un souffle court

Merde

Prêt à pleurer

J’ai un chagrin plus fort qu’une armée ».

                             Nous voici à Beynost viaduc de la Côtière …

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                    La rivière « Albarine » sur la commune d’Ambérieux …

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                         Saint Rambert en Bugey … et chapelle de l’Abaye …

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                                     La Burbanche …

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                             Le « Furans » … et ses eaux calmes …

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 « Dans un train bleu je sommeille

Entre Lyon et Genève

Le coeur peuplé d’idées noires ».

                                Nous voici à Anglefort …

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                           La gare de Pyrimont Chanay …

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                                                            Bellegarde … et son château …

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                    Pougny Chancy marque la frontière franco-Suisse …

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      Russin et les faubourgs de Genève … le chateau de Dardagny

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                                      Les vignes de Satigny …

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« Je reconnais ton silence radio

Ce silence des reines et des bourreaux

Coeur infidèle

Torréador taureau

Trouve l’allure ».

         ’est déjà la fin du voyage nous voici en gare de Genève Cornavin …

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« Dans un train bleu je sommeille

Entre Lyon et Genève

Le coeur rempli d’idées noires ».

 

« Quand dans un vol d’oies sauvages

Sur les étangs s’élève

Mon coeur épris de voyages … »

***

… Chante bonheur …

(Tristan/2008).

Ce titre est extrait de l’album « Tristan » (2008). Toutes les chansons chantent l’impossible amour entre Tristan et Yseult. Toutes ??? Non. C’est le chroniqueur Michel TROADEC  qui nous révèle le 30 mars 2008, dans les colonnes du journal « Ouest-France », que le titre « Chante bonheur » a été écrit par Jean-Louis en pensant à sa fille Justine.

« Chaque jour

Chaque jour passé

Est un jour

De bonheur

De gaîté.

Chaque jour

Chaque jour enfin

Est un astre

A demi qui s’éteint ».

Il dit « bonheur » … il pense « Justine » … il chante « bonheur » …  il pense « Justine » … Il ferme les yeux … On le croirait en recueillement … il vit ce qu’il chante …Comment pourrait-il en être autrement lorsque l’on pense à son enfant (???). Vous écoutez MURAT, les mots l’habitent, il ne gesticule pas, il ne sourit pas … il chante ce qu’il vit …

« Brise enfance

Les vérités

Que tienne ton coeur

Dans la pauvreté.

Monte vague

Au sommet du jour

Eclabousse-nous

D’éternel amour ».

Justine, premier enfant du couple Bergheaud/Desbruère naît le 6 mai 2004. Il s’agit du 3ème enfant de MURAT. A 18 ans MURAT  est un jeune papa. Il divorce et va connaître des années de galère en faisant 1000 métiers. Un seul objectif nourrir sa famille. Travailler pour assurer le bien-être des siens. Ces années ont du être bien difficiles pour toute la famille. Aujourd’hui Yann BERGHEAUD  est un brillant universitaire bardé de diplômes, reconnu pour ce qu’il est … un homme intelligent.

« Chante bonheur

L’amour va passer.

Chante bonheur

Au monde entier.

Chante bonheur

Au vent mauvais ».

Gaspard, le p’tit frère de Justine naît le 31 mai 2007. A l’occasion d’un tchat sur « Télérama » le 14 mai 2008, MURAT révèle que pour endormir ses enfants chaque soir il chante : « Pour Gaspard , « Ainsi font font les petites marionnettes »et pour Justine « A very extraordinary girl » de Gilbert SULLIVAN« .

« Par le coeur

De ton aimée

Tout sépare le bon grain

De l’ivraie.

Par son âme

De pur-sang

Tout cavale

Contre l’armée

Du temps ».

Pour « Magic » le 2 octobre 2009, MURAT  parle de sa vie de père : « J’ai une vie de jeune papa- cinq ans pour Justine et deux ans pour Gaspard – qui est ma vie numéro 1. Je commence mes journées par prendre le petit déjeûner avec eux. Il n’y a rien de mieux que de faire des enfants. C’est un bonheur quotidien. Je suis chef de famille. En réponse à la question du métier de son père, Justine a répondu à l’institutrice que j’aidais sa maman à faire le ménage (rires). Mes enfants ont du mal à savoir ce que je fais précisément. Tant mieux. Je freinerais toujours leurs pulsions artistiques pour les orienter vers des métiers sérieux. Il faut se méfier des enfants d’artistes, surtout si c’est pour finir par chanter du jazz manouche ». 

« Cours enfance

Vers l’hydravion

Vers le serpolet

Vers la déraison.

Monte vague

Au sommet du jour

Eclabousse -nous

D’éternel amour ».

« Froggy’s Delight »…le site web qui excite vos oreilles, a toujours été fan de MURAT. Pour preuve, cette critique où un paragraphe est consacré à la chanson « Chante bonheur » : « Malgré ces 4 titres de haute volée, le clou de l’album pourrait bien être « Chante bonheur » : comme son titre (repris en choeur au refrain) le laisse augurer, il s’agit d’une de ces splendides volées de candeur/pureté dont le méchant Auvergnat retrouve parfois le secret. Ignorant le second degré, il parvient à se tenir, sans jamais choisir (n’est-ce pas précisément là le propre de l’Art ?), sur le fil ténu entre moëlleux et envoûtant, niaiserie et sublime. Mystérieuse hésitation, jamais véritablement résolue, qui fait tout le sel  ambigü de ce titre ; et plaisir de voir notre mysanthrope baisser un instant sa garde, exposer son coeur, comme il exposait jadis son cul ».

« Chante bonheur

L’amour va passer

Chante bonheur

Au monde entier

Chante bonheur

      Au vent mauvais ». 

Voilà une critique qui prend tout son sens lorsque l’on sait que « bonheur » équivaut à Justine … On comprend mieux le recueillement de Murat lorsqu’il chante ce titre en live 

 

***

… Mirabelle Mirabeau …

(A bird on a poire/2004).

Ce titre est extrait de l’album « A bird on a Poire » (2004). Les textes de certaines chansons sont pour le moins alambiqués … notamment ce « Mirabelle Mirabeau » qui ouvre ce opus.

« Hello Mirabelle

Est-ce que l’amour vous va ?

Hello Mirabeau

Le va-t’il comme il faut ?

Hello Mirabelle

Je ne vous comprends pas ».

Hello Mirabelle

Plus un seul de froid

Hello Mirabeau

Plus un seul de faux

Hello Mirabelle

Mais ne dirait-on pas ?

On nous dirait belle

Sur la reservata ».

« Hello Mirabelle

Suis amoureux de ça.

Hello Mirabeau

Comme nous-mêmes, n’est-ce pas ?

Hello Mirabelle

En aurez-vous le droit ?

Hello Mirabeau

Ne soyez pas sot ».

« Hello Mirabelle

Plus un seul de froid.

Hello Mirabeau

Plus un seul de faux.

Hello Mirabelle

Mais ne dirait-on pas ?

On nous direau beau

Sur la reservata ».

Ce texte est parfaitement incompréhensible pour qui n’a pas la clef. « Il est inspiré de la correspondance de la princesse Marthe BIBESCO  racontant qu’elle se fit refouler à la porte de PROUST au prétexte que l’écrivain ne supporait pas l’odeur des femmes » (extrait d’un article de Libération du 31 août 2004). Ce dialogue oppose une femme séductrice (Mirabelle / princesse)et un homme à la fleur de l’âge qui n’est pas attiré par la gente féminine (Mirabeau / Proust).

Marthe LEHOVARYprincesse de son état est une femme de lettres d’origine Roumaine née le 28 Janvier 1886 à Bucarest. Elle décède le 28 novembre 1973 à Paris. Aristocrate, parlant couramment le français elle épouse le prince Georges Valentin BIBESCO  issu d’une des familles les plus distinguées de Roumanie.

          Jeune et belle …

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 En 1905 elle suit son mari dans une expédition auprès du Chah de Perse. A Yalta elle rencontre Maxime GORKI  (en exil). Elle publie en 1908 ce souvenir de voyage. La critique s’en enthousiasme. De sa carrière littéraire féconde on ne lit plus guère que « Le perroquet vert » ou « Katia » immortalisée au cinéma par Danièle DARIEUX.

Elle rencontre occasionnellement Marcel PROUST  à propos duquel elle publie en 1928 « Au bal avec Marcel PROUST » …

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Elle fréquente COCTEAU, Francis JAMMES, Max JACOB, François MAURIAC, Paul VALERY  … Il faut dire qu’elle est belle et intelligente. Elle tient salon littéraire 45, Quai Bourbon à Paris. On s’y bouscule. Elle vit à présent de sa plume. Elle fréquente les hommes les plus illustres de l’époque dont CHURCHILL et ROOSEVELT ! Son mari meurt en 1941. Elle fuit son pays d’origine. Tous ses biens sont confisqués à la fin de la guere 39/45 par le nouveau pouvoir communiste. Le Général DE GAULLE  l’apprécie beaucoup. Elle s’installe définitivement à Paris. Elle a également publié sous le pseudo de Lucile DECAUX  dont le fameux « Katia » précité …

Une vie s’est écoulée …

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Voici deux citations de cet écrivain :

  • Il n’est pas plus surprenant de vivre deux fois qu’une.

  • Prolonger les adieux ne vaut jamais grand chose; ce n’est pas la présence que l’on prolonge, mais le départ. 

 Une nouvelle fois la curiosité de MURAT  nous aura conduit à être curieux nous mêmes.

***

… Zibeline Tang …

(Lilith /2003).

Cette chanson est extraite de « Lilith » double album sorti en 2003.  

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La zibeline est très mignonne. Elle a de toutes petites pattes et une longue queue. Son pelage est brun avec un peu de jaune sur le cou. Elle ressemble à la fouine ou à la marte.

Mais ce n’est pas de cet animal que MURAT veut nous entretenir … c’est d’une femme qui serait douceur et tigresse à la fois …

« Ring ring ring, v’là l’amour mon Dieu je m’emporte

Quand plus rien ne va cet amour qui va frappe à ma porte ».

(…)

« Ring ring ring à la grande horloge j’entends

Au rythme des pas avancer la barque des amants ».

(…)

« Ring ring ring trompettes de la renommée

Sonnez zibeline, princesse de Chine est arrivée ».

(…)

« Ring ring ring tout n’est donc que jeu, temps perdu.

Il n’y a pas de vie, sans ce tendre bruit, cet inconnu.

Oh, mais l’amour m’emporte ».

Toujours pour « Flux 4″ site internet Suisse, MURAT  donne l’explication à ce titre énigmatique : « C’est une sorte de nom fantasmé qui est un mélange d’Anna KARENINE, de GONG LI  et de Scarlett O’HARA. Zibeline Tang … est la femme de mes rêves«  

Cette femme, MURAT  ne la voit donc pas docile, courbant l’échine et baissant les yeux. Il lui faut du répondant. Une femme à la forte personnalité …

Anna KARENINE l’héroïne de TOLSTOÏ  n’est pas que belle … Elle se donne et affiche un réel mépris des conventions sociales.

GONG LI, actrice chinoise née le 31 décembre 1965 à Shenyang. Fin 2008 elle devient citoyenne de Singapour et abandonne donc la nationalité Chinoise.

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Scarlett O’HARA , jeune fille de la haute société Sudiste … sa force c’est son charme puissant  et sa détermination à obtenir ce qu’elle veut.

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Beau casting n’est ce pas ??? Il a bon goût notre Auvergnat … Après il faut assurer !!! Mais on peut lui faire confiance …

****

… Caillou …

(Taormina/2006).

Il s’agit du premier titre du CD « Taormina » (2006). Dans une interview à la Télévision Suisse Romande  (TSR) du 27 Juin 2007, MURAT  explique que … « caillou » c’est tout simplement …  « l’Auvergne ». Ce critère pris en compte, le texte de cette chanson nous apparaît tout autre … les mots prennent un autre sens …

« Tout ce qui mène au tombeau

Ici bas devient beau

Fais la mélancolie

Des gens de mon pays.

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

Que d’amour entre ces lignes, au travers de ces mots  pour le pays de ses ancêtres! Rien d’étonnant donc à ce que MURAT  déclare que son personnage historique préféré soit … « VERCINGETORIX ».  Viennent ensuite NAPOLEON  et MURAT

Petit retour en arrière : l’Auvergne doit son nom au peuple Gaulois des Arvernes. VERCINGETORIX  devient leur chef en l’An 52 avant notre ère. La capitale des Arvernes se situe entre Gergovie – Corent et Aulnat. Des découvertes récentes laissent à penser que Corent serait la capitale des Arvernes.  Ceux-ci constituent l’une des plus puissantes tribues de la Gaule antique du fait  :

  •  du relief montagneux de ce pays qui en fait un véritable château fort.

  • des nombreuses mines d’or exploitées dès 400 avant notre ère .

  • des riches pâturages de hautes terres.

  • de la maîtrise de deux arts : métallurgie et céramique dont la commune de LEZOUX porte les traces dans ses entrailles. Cette localité était en effet spécialisée dans la fabrication et l’exploitation de céramique sigillée.

Vase sigillée … 2 siècles avant notre ère …

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VERCINGETORIX  bat les troupes de Jules CESAR  à GERGOVIE  en l’an 52 avant Jésus Christ.

         Le plateau de Gergovie et le monument honorant le chef Arverne …

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A Alésia les Romains obtiennent leur revanche. Vercingétorix y est même fait prisonnier. Aucune sculpture ne le représentant n’a été découverte. Les peintres, sculpteurs et illustrateurs dont BARTOLDI (auteur de la statue trônant Place de Jaude)   n’ont d’autre solution que de s’inspirer des écrits de CESAR  qui dépeint le Gaulois comme : grand, chevelu et moustachu …

      Pièce romaine avec effigie de Vercingétorix ???

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Frappé en 48 avant Jésus-Christ, ce denier Romain pourrait représenter le chef Gaulois qui à cette époque, âgé d’environ 32 ans, était prisonnier des Romains. Seule interrogation : ce portrait semble celui d’un homme plus âgé (???).

« Finie jeunesse embaumée

En biaude de damné

Sans ordre ni beauté

On s’entend murmurer

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

« Reviens, ma vêle craintive

Boire cette eau limpide

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

 Toujours MURAT  revient aux images de son enfance. La « biaude » désigne la grande blouse auvergnate noire ou bleue portée par les paysans ou les maquignons les jours de marché.

                Ancienne biaude de maquignon …

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Concernant « la vêle » il s’agit d’un petit veau femelle qui vient tout juste de naître … la maman sèche le nouveau né avec sa langue …

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Lorsque vous vivez à la campagne, il s’agit là d’images qui vous marquent à jamais. La naissance d’un veau par exemple c’est « douloureux » et si beau à la fois. Je suis certain que le p’tit Bergheau a tiré sur la corde attachée aux pattes du « veau qui va venir » … Ensuite on boit un coup d’alcool fort à la santé du nouveau venu … on en met même quelques larmes sur ses naseaux pour qu’il tressaille à la vie … L’homme au grand manteau qui vient acheter la vache que l’on va abattre vous marque également de façon indélibile … plus encore peut-être ???

« La guirlande de serpents

M’empoisonne le sang

Le venin qui m’a fait

Me condamne au passé.

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

 

 

Nous si fragiles que nous sommes

Si fragiles en hommes

Tous nos voeux immolés

N’y pourront rien changer.

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

Le venin qui m’a fait … me condamne au passé … des mots durs … implacables  …

Dans un texte publié en 1963 (revue spectacle du Monde n° 19), Alexandre VIALATTE nous parle de l’Auvergne et des Auvergnats :

« Ils ont des cheveux noirs, des yeux de braise, des dents luisantes et des chandails superposés, les uns marrons et les autres aubergines. En laine épaisse. Pour le 15 août ils en enlèvent un. A la Toussaint, ils en ajoutent deux. A la fin de leur vie ils sont devenus pure laine, on se sert du grand-père pour planter les épingles, et le médecin, quand il l’ausculte, doit l’éplucher comme un oignon ».

(…)

« Allez voir ce « royaume du vert ». Vous y trouverez toutes choses plus grandioses qu’autre part : le bois plus noir qu’ailleurs et l’avare plus avare, l’herbe plus drue et le loup plus affamé. Vous entendrez le vent qui siffle en passant dans « le bon Dieu de Saint Flour » devant l’immense espace qui sent l’horizon bleu, le champignon et la pomme de pin. Vous serez pris par un charme amer difficilement définissable. Car l’Auvergne est un meuble pauvre que la France a relégué longtemps dans sa mansarde. Elle s’y est imprégnée d’une odeur de grenier, de vieux temps, de rêves, de bois de sapin. Elle sent la bure et la fumée. C’est un secret plutôt qu’une province. Elle vous tourmente toujours d’un songe, c’est quand on l’a trouvée qu’on la cherche le plus ».

Superbe description qui colle parfaitement aux mots de JLM dans cette chanson « caillou »

« Car rien n’émeut cette terre

Ni charnier ni prière.

Seule vit la cruauté

Au coeur de nos rochers.

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

 

« A l’inconnu qui m’apaise

Aux entrailles de braise

Je voulais te dire, ne pleure pas caillou

Je t’aime ».

« Tu ne vas pas mourir demain 

Tu ne vas pas mourir encore ».

Et pour finir…  ces mots « ne pas mourir demain »« ne pas mourir encore » … qui disent  la mort inéluctable …

Ce « caillou » que chante MURAT  … l’Auvergne … c’est avant tout … les gens qui l’habitent … Une nouvelle fois c’est à IMASSU  que j’emprunte des photos qui mieux que des mots … parlent des auvergnats …

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Point besoin de commentaire … L’Auvergne, je n’y suis jamais allé … les mots de MURAT  me font aimer ce pays.

****

… A bird on a poire …

(2004).

Cet album est en vente fin août 2004. La musique est de Fred JIMENEZ  et les textes de MURAT. Le résultat une nouvelle fois est superbe. Il faut dire que la participation de la belle Jennifer CHARLES  n’est pas pour rien dans ce résultat.  « A bird on a poire » constitue le titre 4 de l’album. Dans les colonnes de  « Libération » le 31 8 2004,  on peut lire que que cette chanson constitue : « une adaptation en forme de gag irrévérencieux du titre « Bird on a wire » de Léonard COHEN, pour parler de fleurs dans une peau de vache, de beautés révélées sur un tas de fumier ».

« Amour du matin

Amoureux …

Amoureux, bien

Amour de vaurien

Ouvre mon coeur

Au monde enchanté ».

 

« Amour de ça

Nous emporte comme vent

Amour pour ça

Nous rend moins ignorants ».

 

« Affûteur … sabotier

Harponneur … âne baté

Indigent … trublion

Abreuvoir … vigneron ».

 « Voyager tout l’été

Nous aura mis face à la beauté

Comme a bird on a poire ».

(…)

                Jennifer CHARLES 

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                                  Murat aux couleurs de l’automne

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Pour vous permettre de faire la comparaison entre « A Bird on a poire » et « A bird on a wire » vous trouverez  ci-après les liens. 

Image de prévisualisation YouTube

Cette chanson est un bonbon sucré … ce mélange des deux voix vous emmène en enfance, sur la balançoire et que vous rêvez encore à la « petite fille » ou au « p’tit garçon » qui vous rendra heureux … De rien MURAT  fait des merveilles !

« A bird on a wire »1979 … le ton est grave et la voix tellement belle !

 Image de prévisualisation YouTube

« A bird on a wire »2008 … l’intro guitare … trop la classe … l’homme a changé … la voix est toujours aussi belle … tant d’années ont passées …

Image de prévisualisation YouTube

Toujours pour « Libé » (31 août 2004) MURAT  déclare : « Quand j’écris, j’enchante la femme qui est en moi. Cela rend mes chansons naturellement adaptées aux voix féminines. J’adore comme ça à deux, c’est mon Syndrome Peter & Marie. Si je me laissais aller, j’écrirais beaucoup de duos, toujours avec des femmes. Ça aide à mieux chanter ».

***

… French Kissing …

(A bird on a poire/2004).

Dans la foulée, comment ne pas évoquer le « French kissing »extrait du CD « A bird on a poire » ? En effet, s’il faut en croire l’Auvergnat les paroles de ce baiser à la française auraient été inspirées à MURAT  par la belle Américaine. Pour « Libération » il déclare : « Nous étions en voiture … Fred me passe la musique de « French kissing ». On s’arrête pour pisser et là … je pense à Jennifer CHARLES ».Voilà qui est dit sans ambages. Ce sont les propos d’un enfant de la campagne qui n’a point besoin de toilettes aseptisées pour uriner … L’arrêt pipi contre le talus … vous permet d’être seul avec vous même et de dire tout haut ce qui vous passe par la tête. Pour les filles je reconnais que c’est plus difficile … Il y a quarante ans, dans nos campagnes, de toilettes il n’y en avait point. C’est la nature qui servait de réceptacle à nos déchets naturels … Là encore on retrouve le p’tit garçon de Murat le Quaire …

« Est-ce esclavage de soi ?

Pour une dame en lilas

Est-ce écriture affectée

Crime à petites lampées ».

 (…)

« Jennifier qu’en pensez-vous ?

Sera-ce notre legs

Notre seul french héritage

A l’humanité ? Le French kissing ? » 

(…)

                              Le baisier par Robert DOISNEAU …

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Dans les colonnes du magazine « START UP » (septembre 2004) sous la plume de « G.D.M » le chanteur Auvergnat nous donne un éclairage nouveau sur ce titre : « French kissing est un titre à portée sociologico-politique. Les Français ne représentent plus rien du tout, même plus le fromage ou le champagne, l’apport des Français à la civilisation mondiale ne concerne que le comportement et le langage amoureux. Ce n’est pas pour rien qu’au cours des siècles passés le Français était la langue de la diplomatie. Elle est parfaite pour servir de médiateur entre deux personnes qui s’aiment ».

Cette mise au point effectuée, on comprend mieux le sens des mots qui suivent …

(…)

« Est- ce esclavage de soi ? »

(…)

« Est-ce écriture affectée ? »

(…)

« C’est ce qui exprime au mieux

La joie des maîtres des lieux ».

(…)

***

 … Rouge est mon sommeil …

(Vénus/1993).

Ce titre est extrait de l’album « Venus » (1993). Sur le site de « l’Express » le 4 novembre 1993 MURAT parle de cet opus et du titre qui lui tient particulièrement à coeur … « Rouge est mon sommeil ». On peut y lire ceci  :

« Initialement, la pochette devait reproduire le test de RORSCHACH, où chacun voit ce qu’il veut bien ».Franc-maçon de la mélancolie l’homme de « Cheyenne Autumn » décline l’idée de fin. Fin d’amour (« la promesse de durer est une mauvaise idée »cousine avec Eluard : « coincé par le dur désir de durer »). « Fin de parcours » où MURAT,  quadra exténué avoue un certain vague à l’âge. « Quand j’ai conçu ce disque, je fricotais avec le bout du rouleau. Vieillir m’est insupportable. Je prends un siècle chaque matin. Regardez-moi mais regardez-moi ce vieux beau ».MURAT tente d’épurer, de creuser jusqu’à l’os. Un souci parfois mal compris. « Ma maison de disque exige désespérément que je devienne un Julien CLERC  bis ». Un temps, un rire et puis : « Je résiste ».

(…)

 Pour achever « Rouge est mon sommeil » MURAT questionne à mi-voix : « De Salman as-tu des nouvelles ? » A l’origine, l’album devait scander une journée de RUSHDIE.  « J’avais envie qu’en entendant la chanson, les gens pensent trente secondes à lui. Mais l’idée, propre à galvaniser ces connards d’intégristes, m’a paru plutôt casse-gueule. Je connais l’étroitesse des esprits Français. Ils n’y auraient vu que récup et malhonnêteté ». 

Dans le journal « Rock sound » en novembre 1993 MURAT parlant de ce titre, révèle : « Je me suis auto-censuré. J’ai enlevé deux ou trois couplets. Je n’ai pas envie d’avoir des problèmes. Un moment j’ai pensé appeler l’album « Venus », « Salman » et essayer de tenir le concept de l’album en entier sur la vie quotidienne de RUSHDIE. Avec toutes les petites histoires, sachant que sa vie de tous les jours est un véritable enfer, un peu dans l’indifférence générale. Les pays ont repris leurs petites affaires, les médias se sont lassés. Je trouve cette affaire monstrueuse. Je trouve qu’elle nous asperge tous et qu’elle devrait souvent nous empêcher plus ou moins de dormir la nuit ».

La pochette de « Venus » aurait donc pu se présenter ainsi :

                                 Planche test de Rorschach …

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Ce test a été élaboré par Hermann RORSCHACH  en 1921. Il consiste en une planche de taches symétriques proposées à la libre interprétation de la personne évaluée. Il s’agit d’utiliser l’interprétation que donne un individu sur des dessins ambigus pour en déduire les traits de sa personnalité. Les peintres Léonard de Vinci et Boticcelli avaient déjà eu cette idée.

Salman RUSHDIE naît à BOMBAY  le 19 juin 1947. Il quitte son pays dès l’âge de 14 ans pour vivre au Royaume-Uni. Essayiste et romancier, il accède à la notoriété en 1981 en publiant « Les enfants de minuit ». En 1988 la publication des « Versets sataniques » crée la réprobation dans le monde Musulman. Il s’attire les foudres des intégristes notamment Iraniens. Il est condamné à mort et se voit contraint de vivre sous protection policière. La fatwa contre l’écrivain et toujours en vigueur … Autant que je me souvienne, ils ont été peu nombreux, nos « donneurs de leçons » (la bande à Goldman/Bruel et consorts) à prendre publiquement parti pour cet écrivain. Si quelqu’un m’apporte la preuve du contraire, je retire sans délai cette phrase …

                           Salman RUSHDIE …

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Voici des extraits de cette chanson dont l’ensemble des critiques à l’époque ont loué la qualité, du texte et de la mélodie …

« Rouge est mon sommeil

D’un rouge vermeil

Rouge est mon sommeil amour

Comme rouge est la charrette

Que les grands boeufs traînent

Entre la nuit et le jour ».

(…)

« Rouge est le bordel amour »

(…)

« Rouge est le sommeil amour »

(…)

« Rouge est le ciboire

Que nous aimions croire

Rouge est la mémoire amour

Sous le décamètre

Que le Vatican rêve

Rouge est la querelle amour »

(…)

« De Salman as-tu des nouvelles ? … »

Pour « Rock Sound » le journaliste Fabrice JANICAUD  écrit : « Timide chanson engagée, violée de sa hargne par l’auteur lui-même, où les quelques mots sauvés d’une auto-censure que l’on peut comprendre valent bien une conférence de presse chez tant d’autres … » .   Nul besoin d’autre commentaire … 

MURAT n’est pas tendre avec la religion catholique … « rouge est le ciboire … que nous aimions croire … » les mots sont acerbes au niveau de la désillusion (???) Je ne suis même pas certain qu’il ait eu des illusions … En 1989 pour les « Inrocks » il répond à une question de Christian FEVRET  :

C.F.  : As-tu eu une éducation religieuse ?

JLM : Non, mais alors pas du tout.  Je viens d’un milieu de mécréants. Je n’ai jamais été séduit. J’avais une grand-mère qui, à vingt ans, a fait soixante kilomètres à pied dans les bois parce qu’elle s’était sauvée d’un couvent où l’avaient placée ses parents lorsqu’elle était gamine. Autant dire que dans la famille il ne fallait pas nous parler des curés et de la religion. Même maintenant, je ne suis pas du tout tenté. Que l’idée de Dieu puisse me turlupiner, c’est évident. AL GREEN a changé dans ses chansons tous ses noms de femmes, car c’était un baiseur fou : au lieu de Lucette, Sidonie ou Paulette, il met Dieu, et toutes ses chansons fonctionnent. Dieu est une idée de plaisir, il cherche la communication, la baise avec Dieu. J’aime beaucoup ça, baise avec Dieu tendance AL GREEN (sourires) … » 

****

… Tout est dit …

(Vénus/1993).

Ce titre est également extrait de l’album « Venus » (1993). Le pourquoi et le comment de ce titre nous les trouvons dans une interview de MURAT  adressée  au « Parisien » le 25 mars 1994. Yves BERTON est aux commandes.

Y.B.  : « Tout est dit » votre nouveau simple, c’est quoi au juste ?

JLM : Une scène de ménage au matin, très perso … J’écris facilement, trop facilement.

Y.B.  : Certains vous accusent d’être timide, de ne pas vous livrer …

JLM : Je le fais déjà beaucoup dans mes chansons. Et puis, on demande souvent aux chanteurs de parler de ceci ou de cela pour dire, le plus souvent, des lieux communs. Mon voisin, qui ne fait pas de disque, a finalement des avis plus intéressants que moi sur les aspects de la vie.

Cette chanson que MURAT  avait pris pour habitude de chanter en fin de concert, résulte donc d’une dispute entre sa compagne MARIE  et lui. Le couple MURAT/AUDIGIER  vit ses derniers jours … la fin d’un grand amour … tant de galères partagées …

« Pour un simple mot de toi

J’aurais fait n’importe quoi

Le pire le meilleur.

 

 Mais s’éloigne déjà

L’amoureuse voix

Qui m’apprivoisait le coeur.

 

 Oh ! Tout est dit …

 

 

Les pierres les peupliers

Du pays où je vivais

Il faudra les oublier.

La promesse de durer

Est une mauvaise idée

Je ne veux plus y penser.

 

Oh tout est dit …

 Les banales trahisons

Les cruelles ascensions

Ont eu raison de moi.

 

Aucun vol de pigeon

Aucune balle de plomb

Plus jamais ne m’atteindra ».

http://www.dailymotion.com/video/x10sct_murat-tout-est-dit_music

Certaines de ces paroles … simples … sonnent le glas … d’un amour qui s’en va. Le clip vidéo de cette chanson est dans le ton … petit déjeuner … le noir du café qui se brouille … des yeux qui se mouillent …

 ***

… Entre Tuilière et Sanadoire …

(1993).

En avril 1994, le magazine « Inrock » (n° 54) publie une interview croisée de TRASSART (écrivain) et Murat (le chanteur) tous deux ardents défenseurs de la « ruralité ». Murat y parle du titre  « Entre Tuilière et Sanadoire »  qui figure sur le single « Le lien défait » (45 tours 1992). Il déclare : « Entre Tuilière et Sanadoire est une chanson qui pose le problème paysan. (…) Un jour d’hiver, c’était la tempête, ça faisait 15 jours qu’il y avait du vent, on n’en pouvait plus. Je na’vais jamais pensé que la frangine d’Emile, mon voisin, pouvait avoir une sorte de phénomène dépressif, presque de citadin. Elle n’en pouvait plus et j’ai écrit ce jour là cette chanson sur l’inconvénient d’être né quelque part. Je dis que ce pays est un mouroir, car elle a 65 ans. Elle essayait avec ses mots (…) de m’expliquer tout l’inconvénient qu’il y avait d’être né ici. Et c’était extrêmement douloureux à faire ».

 « Je connais la rigueur des ans ô gué ô gué

Où s’épuisent l’âme et le sang ô gué

Le sang.

Je connais la fureur du vent ô gué ô gué

Qui m’apporte le grand tourment ô gué

Le vent.

 

 Je pense à l’inconvénient d’être né quelque part

Entre Tuilière et Sanadoire ». 

(…)

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Les mots choisis par JLM sont …  l’exact ressenti du spleen de la soeur d’Emile …

Dans le même article, poursuivant sur sa lancée, il évoque « Le berger de Chamablanc » et « Terre de France » : « Parce que j’ai toujours eu peur que le voisin écoute ces chansons là. J’ai un peu peur que ça leur fasse de la peine. Si j’expliquais vraiment ce que je pense et qu’à un moment ou un autre, ils m’entendent, ils pourraient avoir de la peine. Je pense à mon grand-père ou aux gens que je connais, même mes parents : ce que je fais n’est pas sérieux. Il y a encore peu de temps ma mère m’a dit : « Quand vas-tu faire un métier sérieux ? »  C’est à dire que ce que je fais ça ne se fait pas. En tout cas, en Auvergne où je suis, parler de soi, se plaindre, ces petites choses, je sais que ça ne se fait pas. Je suis en porte-à-faux. Et si je voulais vraiment faire le lien, il n’y aurait qu’une chose, mon grand-père viendrait et me dirait : « Tais-toi cinq minutes, arrête ton jase ». Il utilisait justement l’expression « jase » : arrête avec ton jazz, pour dire arrête de parler ».

Toute la sensibilité de MURAT  est dans ces révélations … peur de faire de la peine à ceux qu’il aime en chantant cette vie à la campagne … la sienne … la leur …

****

… L’empire du Nord …

 

Il s’agit d’un inédit de l’époque « Clara »mis à disposition des internautes sur le site jlm.com dans la période 1998/2000. A la 1ère lecture, comme souvent chez MURAT  on n’y comprend rien …

Le 8 novembre 1989 A.M. PAQUOTTE pour le compte de « Télérama »  interviewe le chanteur :

A.M.  : D’ou vient cette nostalgie imprécise qui transparaît dans beaucoup de vos chansons ?

JLM : De Nostalghia ! De TARKOWSKI mon cinéaste préféré. Tout ce qui m’obsède est décuplé chez lui. Quand il dit : « Créer c’est se souvenir », ce pourrait être mon leitmotiv … Mon vrai nom a des consonances nordiques ; petit j’aimais me raconter que j’avais des ancêtres russes. Chez TARKOVSKI  si un personnage fait un voyage, il revient toujours. Moi, je ne pars pas. Je reste là, planté en Auvergne. J’aimerais faire des chansons ailleurs pour mieux revenir. Peut-être en Islande. Je ne serais pas dépaysé, c’est plein de volcans ».

Pour les « Inrocks » en 1994 il déclare : « Mon far-west intérieur, c’est plutôt la Sibérie. Avec mon vrai nom l’on retrouve la racine « bergh ». J’ai toujours pensé venir de la haut, que mes racines étaient dans la Grand Nord ». C’est à cette attirance vers les pays Nordiques que j’attribue donc cette chanson. Je me trompe peut-être (???)

(…)

« J’ai voulu qu’on m’aime puis détesté ceux qui m’aiment

Je vis dans l’Empire du Nord« .

(…)

« Le monde n’est qu’un long couloir de glace et de sang

Un pays de neige éternelle et de vent ».

(…)

« Vois, l’eau s’écoule à peine des glaciers fiévreux

Au nord, Kate, fille saine d’une sève bleue

Amour cruel, ah non de Dieu

J’ai voulu qu’on m’aime puis j’ai détesté ceux qui m’aiment

Je vis dans l’Empire du Nord« .

 

 Toujours pour les « Inrocks »  (1994), c’est un Murat plus terre à terre qui déclare : « Mon pays est plutôt au fond. A un kilomètre de chez moi, il y a une source d’eau chaude, une faille qu’on appelle « La Roche aux Fées », les fées se rencontraient là, et si l’eau remonte à 80 degrés, c’est qu’en dessous il y a quelque chose. On se sent issu du plus profond de la faille ».

                                           Carte postale de La Roche des fées …

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                                La Bourboule vue de La roche aux fées …

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C’est à la légende que je dois de vous conter ce qui suit. Les cavités que l’on aperçoit à la surface de « La Roche aux fées » à La Bourboule et près Le Mont Dore sont attribuées à des fées. Celles-ci habitaient La Bourboule et avaient pris le pays sous leur protection. Elles avaient coupé le rocher afin de donner issue aux eaux que cette digue retenait captive et qui formait un lac … celui de La Bourboule. Par ce moyen la vallée devint cultivable. Les eaux thermales qui se perdaient dans le lac devinrent visibles et furent recueillies. Les fées apprirent aux habitants les propriétés de ces eaux, elles y prirent même des bains. Elles protégeaient les environs contre les méfaits d’Aymerigot qui occupait au 14ème siècle le château de la Roche Vendeix et qui étendait partout ses ravages. Aymerigot avait à plusieurs reprises tenté en vain de déloger ces fées. Un jour cependant, le bandit profitant d’une fête réussit à les surprendres. Il s’empara de leur local. Finalement, par la volonté des fées, la poêle et les verres dont elles se servaient ont laissé des empreintes dans le roc. Ce sont ces cavités qui sont évoquées en 1ère ligne de ce paragraphe …

****

… A la morte fontaine …

(Lilith/2003).

Ce titre pastiche, fait partie du double CD « Lilith » (2003). Au cours d’une inteview (question/réponse) parue sur le net Murat s’en explique :

Question : Pourquoi as-tu adapté le texte de la « claire fontaine » ?

Réponse : Parce que même chez moi, à la campagne on ne peut plus boire l’eau des fontaines, tout est pollué. Tout est dangereux en ce moment : l’eau, la bouffe, le tabac, la voiture, la drogue. On nous dit que tout ça entraîne la mort. On est fasciné par la mort, c’est assez étonnant … ».

En septembre 2003, dans les colonnes du magazine « Magic » (n° 74) Franck VERGEADE questionne le chanteur Auvergnat : « A la morte fontaine ? ». MURAT répond : « C’est simplement une chanson sur la passion mortifère qui règne dans notre époque, avec tous ces couillons qui sont fascinés par la mort, les brutes, les barbares, les incultes, la vulgarité. Pensant se régénérer, ils sont prêts à aller se noyer dans l’eau morte, par opposition à la claire fontaine. Notre société est comparable à la Mer d’Aral ». (…) « Finalement, la civilisation Française est passée assez rapidement d’une fascination pour l’eau claire à celle pour l’eau morte. je me souviendrai toujours de cet intello Parisien me soutenant que Joey STARR était la personnalité la plus intéressante du paysage médiatique Français. C’est un peu comme le jour où le patron de Virgin se félicitait d’avoir le nouvel Arthur RAIMBAUD en signant Doc GYNECO. Tout cela m’effraye de plus en plus ».

                 Source Monneron sur la route de Murat le Quaire …

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J’ai plaisir à croire que le p’tit BERGHEAUD s’est désaltéré à cette source. Tout enfant aime à voir son image se réfléter dans l’eau claire et à se propulser des années plus tard … Celà peut durer trente secondes comme des heures … Etre là et ailleurs … vivre la douceur de l’instant présent et s’imaginer demain …

Profitons-en pour visiter la chapelle d’Orcival refuge d’une source miraculeuse.  La vierge Marie s’y serait lavé les pieds.

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La famille BERGHEAUD s’est complètement intégrée à la vie d’Orcival, Laure faisant même partie du conseil municipal.

« A la morte fontaine

M’en allant promener »

(…)

« J’ai trouvé l’eau si belle

Quelle âme de damné

A la morte fontaine

Amour, mon aimée ».

(…)

« J’ai trouvé l’eau si belle

Que je m’y suis noyé ».

***

… Mustang …

(Mustango/1999).

En 1999 sort l’album « Mustango » … ce titre fait allusion au Mustang petit royaume du Tibet. Le titre 5 de cet opus a même pour nom « Mustang ».  MURAT  a toujours été un fervent défenseur de la cause Tibétaine. Sur son site jlm.com il prend fait et cause pour ce peuple humilié. Il est signataire de la pétition pour la « liberté de Ngawang SANGDROL« .  Celle-ci, née à Lhassa en 1977 est une none bouddhiste tibétaine. Pour avoir crié : « Vive le Tibet libre«  elle est emprisonnée. Elle ne sera libérée qu’en 2002 après 11 ans d’incarcération. 

                                  Ngawang SANGDROL …

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Un peu d’histoire …  Le Tibet est indépendant depuis 1912. En 1950 il ne peut résister à l’invasion de l’armée populaire Chinoise. Dès 1952, la collectivisation des terres agricoles s’accompagne de violences. Ce processus entraîne la destruction de l’économie agricole traditionnelle. Les personnes meurent de faim. Les envois dans les camps sont légion : peu en ressortent vivants. Les moines sont les premières victimes de ces exactions.

Le Mustang est situé au delà de la barrière Himalayenne, c’est un morceau du Tibet situé au Népal. Le royaume occupe la haute vallée de la Kali Gandaki, l’antique voie caravanière (transport de sel) entre les solitudes désolées du plateau du Tibet, les collines du Népal et les plaines de l’Inde à travers la chaîne de l’Himalaya. Habités par les lobas de culture essentiellement Tibétaine, ce royaume reste pour un temps encore, comme le Spiti en Inde, un témoignage rarissime de la culture Bouddhiste Tibétaine sous l’influence Chinoise.

                                                    Le pays de Mustang …

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                                                   Champs au Mustang …

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Le Mustang est une province traversée par la rivière noire Kali Gandaki, située au Nord-Est du Népal sur l’ancienne route de la soie. Ancien royaume féodal, elle est isolée dans l’Himalaya. On peut d’ailleurs voir l’Anapurna … La capitale est Lo Manthang, une ancienne forteresse.

                                 Vallée de la rivière Kali Gandaki …

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                                  Vue matinale des Nilgiri …

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                                           Montagne de Mustang …

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                                        Pont sur la rivière kali …

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   Chien de garde au pays de Mustang …

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                                               L’Anapurna …

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                                             Enfant du Mustang …

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     Enfants du Mustang …

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(…)

« Au hasard d’une envie

Pour ma dauphine sans danger

Au Mezenc interdit

Sous la glycine enflammée

Après la rêverie

D’un embouteillage au Cannet

De bourdon

De chevrons

D’écobuage

De fumée

Au Mustang interdit

Haut les coeurs

V’là la vie ».

Mustang nous aura permis de voyager en compagnie de MURAT … En conclusion je vous citerai deux proverbes :

  • L’un bouddhiste : « Le voyage est un retour vers l’essentiel ».

  • Le second Touareg : « Vous avez l’heure, nous avons le temps ». 

***

… Belgrade …

 (Mustango/1999).

Ce titre est extrait de « Mustango » (1999). MURAT évoque ouvertement … la guerre de Yougoslavie. Voilà qui n’est pas dans ses habitudes.

« Cette conne au pluriel

Boutefeu criminel ».

(…)

« Ballerine à Lausanne

A l’aise dans le dédale ».

(…)

« Quel étrange nom ARKAN« 

(…)

« J’asperge au tabasco

Ma platée d’aligot

Belgrade et deux kirs

Tak oui tak »

(…)

« Belgrade ta gueule … »

(…)

Nous sommes en 1999, la guerre des Balkans a secoué l’Europe … Murat nous livre ce texte : un cri contre la bêtise …

La mort de TITO  en 1980 entraîne l’éclatement de la Yougoslavie.

                                                      Tito en 1940 …

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Plutôt que la guerre, il faut parler des guerres de Yougoslavie qui furent une série de conflits violents dans les territoires de l’ancienne République fédérale socialiste de Yougoslavie entre 1991 et 2001. C’est la guerre des Balkans qui oppose divers groupes ethniques.

  • La guerre de Slovénie (1991) ou « guerre de 10 jours » est un conflit qui a opposé la Yougoslavie et la Slovénie qui avait déclaré son indépendance.

  • La guerre de Croatie (1991/1995) qui oppose la République de Croatie à l’armée populaire Yougoslave et une partie des Serbes de Croatie. Le président Croate Franjo TUDJMAN est la figure de proue du nationalisme Croate. La ville de Vukovar assiégée par les Serbes est particulièrement touchée par les combats.

  • La guerre de Bosnie Herzégovine (1992/1995) oppose sur le territoire bosniaque les Serbes et les Croates. La ville de SREBRENICA est le symbole de cette période noire.

                                      Charnier découvert à Srebrenica …

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Cette guerre va mettre en lumière la montée du nationalisme. Chaque camp aura son ou ses représentants. Pour les Serbes citons MILOSEVIC (le président) et Radovan KARADZIC … MURAT évoque ARKAN … Ce dernier  naît à Brezice à l’Est de la Slovénie. Son père est un militaire de haut rang. Il reçoit une éducation stricte. Chef para militaire, il est le fondateur de la garde des volontaires Serbes plus connus sous le nom des : « Tigres d’Arkan ».

                                            ARKAN … 

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ARKANest inculpé en 1997 de crimes contre l’humanité par le tribunal de La Haye. Il ne sera jamais jugé. Le 15 janvier 2000 il est assassiné à Belgrade.

Slobodan MILOSEVIC livré à l’ONU par le gouvernement Serbe en Juin 2001 meurt pendant la 5ème année de son procès soit en Mars 2006.

Radovan KARADZIC  sera arrêté le 22 juillet 2008.

 En 1999 MURAT évoque ce titre avec la journaliste Joëlle LEHRER du quotidien Belge « Soir Magazine » : « Le monde m’intéresse. Les gens s’imaginent que je ne m’occupe que de moi mais c’est archi faux. Je suis un citoyen normal. Je n’ai plus la télé, ni la radio mais je suis un grand lecteur de quotidiens et de magazines. Dans « BELGRADE » je m’en prends directement à cette information permanente balancée par la radio. Celà fait naître un sentiment d’impuissance. C’est comme si quelqu’un nous rabachait tous les quarts d’heure : il y a quelqu’un en bas qui s’immole. Tu lui dis de se taire. Dans cette chanson je parle d’une ballerine à Lausanne. C’est MILOSEVIC, il y a deux ans, qui virevoltait durant les négociations. Je ne cherche pas très loin, je suis un p’tit gars bien populaire, pas compliqué ».

Une fois en possession de cette clef, le texte nous paraît bien plus compréhensible.  A noter d’ailleurs que les interviews effectuées par des journalistes Belges pour des journaux de ce pays, sont bien souvent plus intéressantes et plus riches que celles effectuées en France pour des médias de notre pays …

Avec MURAT  on n’est jamais à une surprise près … C’est ainsi que sur le message n° 3749 de la DOLO du 2 novembre 1999 on peut lire les propos qui suivent tenus par JLM lui-même : « Belgrade »« Celà raconte un retour de virée. Laure ne savait pas que la Corrèze était aussi une rivière ». D’où la phrase : « Que la Corrèze est liquide« . Ce message dit également : « Ils se sont arrêtés, pour « dîner » avec des vieux fous d’un aligot aspergé de Tabasco ». Autre allusion qui confirme cette virée la phrase : « Tu me termines au Phidias » … boîte de nuit branchée située sur la commune d’Orcines …

***

… Viva Calexico …

 

Sans le dire  … rarement, une chanson  aura « autant parlé » de son interprète que ce titre extrait de l’album « Mustango » (1999). D’emblée il nous parle du « brouillard » dans lequel il se trouve …

« Dans mon brouillard

J’ai lu

Arizona

J’ai lu

Mais tu es qui Toi ? »

Il s’interroge sur son avenir de chanteur (?). Marie n’est plus là … Il est amoureux de Laure, une Parisienne, fille de peintre.  Est-ce relation de cause à effet (?) … il se jette à corps perdu dans la peinture.

Le 26 août 1999 sur le site de « l’Express.fr » il nous fait part de ses doutes : « Après Dolorès j’avais pris la décision définitive d’arrêter de chanter. A quoi bon m’exprimer si celà me rendait malheureux ? »

« Calexico« 

 

  »Too tough to die

J’ai lu

Regarde-toi

Lu

Profondément bête

Tu méditeras ».

 

L’article de l’Express nous apprend que : « MURAT, se cadre chaque matin au polaroïd. Un millier de portraits verront ainsi le jour, certains illustrent la pochette de « Mustango ». Il se dessine face au miroir ». Il déclare : « L’artiste est au coeur de la civilisation du miroir. Il passe son temps à expliquer ou à justifier l’image que les autres ont de lui. J’avais besoin de me restituer, de découvrir ma part dure, puisqu’autour de moi tout n’était que sables mouvants ».

 

 « Je ne voyais plus dans la culbute

Aimer

Mais qui peut sans façon être sur ? »

Il trouve de plus en plus de plaisir à peindre. Il se dit « trop solide pour mourir » … « Too tough to die » … C’est l’instinct de survie qui parle …

« En terre humaine

Je suis d’Arizona

L’âme et le coeur cher Al

Tout à la fois

Je ne voyais plus dans la culbute

Aimer

Mais qui peut sans façon être sur ? »

  »Hey ! Joey, John

Are you sure, les gars ? …

Oui je vois mieux qui je suis moi la« 

 

« Avec Calexico … »

Il semble douter de tout. Est-ce qu’il aime, est-ce qu’on l’aime (???)  Sans amour MURAT n’est rien. Finalement ce séjour à Calexico lui aura fait le plus grand bien. Il interpelle Joey BURNS  et John CONVERTINO membres du groupe « Calexico ». Il a la réponse aux questions qu’il se posait … Il peut partir … retrouver son Auvergne !

                 Joey Burn et John Convertino …

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CALEXICO: bien que dotée d’un aéroport est une petite ville de moins de 30.000 habitants de l’Etat de Californie. La mégapole la plus proche  a pour nom Los Angéles. New-York est à plus de 3000 kilomètres.  Le groupe doit son nom à la ville de Calexico qui borde la frontière Mexicaine.

                                                        Calexico …

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Mieux que des mots, la vidéo qui suit, nous donne une vision de la ville ainsi qu’un aperçu du talent de ces jeunes gens …

Image de prévisualisation YouTube

 

***

… Le môme éternel …

(Dolorès/1996).

Ce titre est extrait de l’abum « Dolorès » (1996). Le 26 septembre 1996 sur le site de « L’Express.fr » il est précisé ceci : « Pendant l’écriture du môme éternel, MURAT  regardait une photo de lui maigre comme un stylo, en premier communiant ». Le journaliste ajoute : « Car ce mécréant collectionne les crucifix, achète des chasubles et passe des heures au fond des chapelles ».

  »Il faut changer de style

Changer de famille

Il faut faire une croix

Mais ça je ne sais pas ».

 (…)

« Je veux revoir l’étoile bleue

Briller dans le ciel

Oh ! Pourquoi m’as-tu fait Dieu

Ce môme éternel ? »

 Le p’tit BERGHEAUD a du faire sa communion solennelle en 1964. En Bretagne comme en Auvergne je pense, cette cérémonie religieuse est importante pour le « communiant » et pour toute sa famille. C’est un cap que l’on passe. La montre est le cadeau rituel offerte par le parrain ou la marraine. De cette cérémonie, je n’ai conservé qu’un missel enluminé qui m’avait été offert par ma grand-mère … Paix à son âme …

A partir du XVIIème siècle le première communion devient un rituel public, une cérémonie solennelle qui rassemble en même temps tous les enfants d’une même classe d’âge.

Au XIXème siècle, la 1ère communion déborde le cadre de l’église et devient un moment fort de l’histoire de la famille et même un authentique rite de passage. L »attention plus grande portée à l’enfant à tous les étages de la société et l’élévation générale du niveau de vie n’y sont certainement pas étrangers.

A partir de la première communion, l’enfant prend place à la grande table, il se sert lui-même aux plats, il peut émigrer saisonnièrement avec un membre de sa famille.

Les garçons portent le pantalon long. Les filles sont autorisées à relever leurs cheveux en chignon et commencent à préparer leur trousseau.

En 1910, le Pape Pie X permet aux enfants de communier dès « l’âge de raison » et à partir de cet instant on distingue la première communion dite « privée » célébrée discrètement, de la communion solennelle accomplie vers 12-14 ans.

Ce n’est qu’à la fin du XIXème siècle, avec le culte de l’Immaculée Conception que les communiantes sont habillés de blanc. Les garçons quant à eux portent un costume de drap sombre, leur 1er costume d’homme, sur lequel on accroche un brassard blanc …

             Après-guerre filles et garçons à la sortie de l’église …

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Depuis les années 1960, les garçons comme les filles sont revêtus des communes « robes jésus » pour la cérémonie religieuse …

                                       Non non ce n’est pas moi …

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La communion solennelle est effectivement un « moment important » dans la vie des enfants … plus encore dans nos campagnes. Je m’en rappelle comme mes premiers pas dans l’adolescence. Je pense que le petit BERGHEAUD  a vécu cela de la même façon. Que 30 ans plus tard il écrive « Le môme éternel » l’oeil rivé à cette photo marque l’importance pour lui de cette cérémonie … non pas pour son aspect religieux … mais pour ce qu’elle représente de nostalgie …

***

… Le baiser …

(Dolorès/1996).

Ce titre est extrait de l’album « Dolorès » (1996). « L’express » nous révèle que : « Sharon STONE  veille sur le baiser où tombe une pluie sacrée qui évoque « corridor humide ». Parlant de cette chanson MURAT  assène : « Le baiser se réfère au sexe et uniquement à celà ». Pour parler clair il semble que l’Auvergnant ait écrit cette chanson avec la ou les photos de Sharon STONE  devant lui … Il est vrai que la belle version « Basic instinct » (1992) à de quoi vous faire tourner la tête …

                     Le bon goût de Murat … les beaux yeux de Sharon …

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« Je voudrais de toi

De l’eau des vitamines

Un baiser »

(…)

                                     Beau sourire …

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« Nacrée ou lilas

Viens aiguiser sur moi

Ta beauté ».

(…)

                                             Bel éclat de rire …

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« Ta bouche ventre nu

Ne durera que ce que dure

La gaîté »

(…)

                                            Le noir lui va si bien …

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« Viens me faire goûter

Le fruit

A ta pluie sacrée ».

(…)

                                 Cruelle beauté …

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« Abandonne-toi

Eprouve au fond de moi

Le baiser ».

En septembre 1996 pour (« Les Inrockuptibles » / n° 71) il déclare à Richard ROBERT  : « Entre dix volumes de « La Pléïade » et une heure de baise totale avec un amour intense, je n’hésite pas une seconde. Tu vas en trouver, toi, des écrivains qui se sont calmés en écrivant. La vraie réponse est dans la tempête hormonale, la fusion totale de l’amour. Il n’y a que quand je baise que je me sens bien. Là, je tutoie les anges, je serre la paluche de Dieu. Lui, quand tu es amoureux d’une fille, il est ton meilleur ami. De toute façon, il aime ceux qui aiment, qui baisent. C’est pour ça que j’ai écrit « Le baiser » sur le nouvel album : pour faire une rencontre avec Dieu. Mais attention : Dieu ayant la frimousse d’une pépette ».

Dans une  interview parue en septembre 1996 (n° 71 « Les Inrockuptibles ») MURAT précise : « J’ai d’ailleurs écrit « Le baiser » en pensant à une description de POUCHKINE ». En nous faisons ces révélations l’Auvergnat fait référence à sa lecture du « Journal secret » de l’auteur Russe. 

***

… Fort Alamo …

(Dolorès/1996).

Chacun connaît l’affection de Jean-Louis MURAT  pour l’Amérique … terre et esprit de liberté, les cow-boys, les indiens et John WAYNE. On serait donc porté à croire que « Fort Alamo »1er titre de l’album « Dolorès » (1996) constitue une sorte d’hommage à cette bataille …

                                 Affiche du film de John WAYNE (1960)

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En 1836, le Texas est une province Mexicaine. Les colons nord américains, appuyés par certains mexicains contestent le pouvoir central tenu d’une main de fer par le Général Antonio LOPES DE SANTA ANNA. Le fort Alamo, vieille chapelle mexicaine se trouve à San Antonio. En cet hiver 1936 il sera le lieu d’une bataille héroïque qui va durer 13 jours et se terminera par un bain de sang. Ce sont 189 hommes de toutes origines dont Davy Crockett qui vont choisir de rester dans un fort indéfendable pour combattre une armée forte de plusieurs milliers d’hommes.

Le 8 février 1836, Davy Crockett tout juste battu aux élections du Congrès Américain arrive à Fort Alamo où les rumeurs de guerre contre le pouvoir Mexicain vont bon train. Dès son arrivée, il prononce un discours : « Je suis venu dans votre région sans aucun motif personnel … Le seul honneur que je revendique est celui de défendre en soldat, la liberté de notre nation commune ».Puis, il offre à boire à toute la garnison. CROCKETT  n’a pas eu de fonction de commandement durant le siège. Il n’a eu de cesse d’encourager ses compagnons d’infortune. Il est mort en héros à ALAMO ayant aidé le Texas à gagner son indépendancce face à Mexico.

                                      Davy CROCKETT … 1786 – 1836 …

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Alors, le « Fort Alamo » de MURAT  … hommage à ces héros de la liberté (???). Il n’en n’est rien. L’Auvergnat nous livre dans cette chanson   »l’autoportrait d’un amant délaissé « … Sa vie intime  est un « désastre » … une sorte de … « Fort Alamo » !

« Qu’il est dur de défaire

J’en reste K.O.

Dans ta ville frontière

Sise au bord de l’eau ».

(…)

« Abruti de lumière

Comme pris au lasso ».

(…)

« Ta vie de femelle

Je te jure que je m’en fous ».

(…)

« De ma vie vulgaire

Dans l’armée de l’air ».

(…)

« Voilà donc la disgrâce ».

(…)

« Je n’ai plus de visage

Je reste caché

Caché dans ton ombre

Ton ombre portée ».

(…)

« Je n’aime plus rien du tout ».

(…)

« Je m’en fous ».

(…)

« C’est l’adieu aux armes

L’oubli est en place et alors je m’en fous »

(…)

« Je n’aime plus rien du tout ».

(…)

« Je vis dans la crasse, je suis dégueulasse

Et alors … ».

***

… Les gonzesses et les pédés …

(Mustango/1999).

Ou quand MURAT  prend fait et cause contre la « connerie » … Ce titre est extrait de l’album « Mustango » (1999). Cette chanson est dédiée au « Sous-marin » salle de rock de la commune de VITROLLES interdite par le Maire … j’ai nommé Madame MEGRET.

Petit retour en arrière : en 1997, l’extrême droite et Catherine MEGRET  s’emparent de la mairie de Vitrolles. Le « sous-marin » lieu d’échange culturel voit son avenir compromis par une décision de la mairie de supprimer les subventions accordées au préalable pour je cite : « Programmation musicale développant les mauvais instincts de la jeunesse » !!!

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Un concert de soutien est organisé au stadium de Vitrolles.

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Le lendemain de ce concert, la mairie  »F.N. » entre par effraction dans les locaux du « sous-marin », casse l’entrée et son enseigne et mure ce lieu de vie culturel.

Le groupe « Noir Désir » et son chanteur vedette Bertrand CANTAT  sont à la tête de cette fronde contre la mairie de Vitrolles. On le verra par ailleurs, MURAT  n’a guère d’estime pour le nommé « CANTAT » … ami de … « José BOVE » … Le 1er octobre 2003 répondant aux questions de Pierre ANDRIEU il évoque à nouveau cet épisode et cette chanson :

P.A.  : Tu ne parles plus de politique comme dans « Les gonzesses et les pédés » qui évoquait le sinistre MEGRET, le sujet ne t’inspire plus ?

JLM: Non, je ne sais pas pourquoi j’ai fait cette chanson, c’était une connerie je pense … La politique c’est un truc à la con. Jean ROSTAND le biologiste disait que: « de se rendre compte que le sort du monde est règlé par les hommes politiques aujourd’hui, c’est aussi stupéfiant pour les gens que de constater qu’au Moyen Âge, les barbiers étaient aussi chirurgiens ». Se mettre sur le terrain politique est une enculerie puisque de toute façon ça ne sert à rien et ce n’est pas intéressant. Je ne pense pas qu’en France les hommes politiques puissent changer quoi que ce soit, je suis assez désenchanté de ce côté là … L’Europe c’est une tragédie. Bon je sais, j’ai écrit des chansons pro-européennes. J’avais proposé à Julien CLERC  un texte pro-européen « Je suis européen ».Maintenant je me dis, heureusement il ne l’a jamais enregistré. Aujourd’hui je suis anti-européen à fond.  Tout le monde se fout de la politique et je ne sais même pas ce que je pense … C’est vraiment pas un truc intéresant hélas … Hélas, parce que c’est fondamental, mais la politique de la France ne change rien à l’état du monde ».

« Nous étions volages

Nous n’étions jamais inquiets

Prêts à tout oublier

Avant ».

(…)

« Mais voilà tu nous cherches

Cette fois tu vas nous trouver

MEGRET serre les fesses

Voilà les gonzesses et les pédés ».

(…)

« Brasser des idées

Nous paraissait bien futile

Toute idée inutile

Avant ».

(…)

« Mais l’instinct de mort

Veut bouger le corps

MEGRET serre les fesses

Voilà les gonzesses et les pédés ».

(…)

En 1999 pour « Platine » MURAT répond aux questions d’Eric CHEMOUNY dont celle ci relative à ce titre : « Comment interpréter les gonzesses et les pédés ? ».

JLM : On me demande souvent de participer à des manifestations anti LE PEN. Je réponds toujours que je veux bien, mais que pour être percutant, il faut avoir une chanson adaptée. Or, pour les gens du FN, quand on n’est pas d’accord avec eux, on est soit des gonzesses, soit des pédés. Il n’y a pas de dialogue possible. J’avais envie de leur dire qu’ils se gourent en imaginant que « les gonzesses et les pédés » vont se laisser faire. J’aime bien le côté John WAYNE très garçon de cette chanson. Faut bien s’amuser un peu ».

Les propos de MURAT concernant le F.N. sont d’un tel bon sens ! Nous sommes en 2011 et plus que jamais ils sont le reflet de l’exacte  vérité … Je hais la politique … et plus encore les extrêmes.

***

… Le monde intérieur …

(Le Moujik et sa femme/2002).

Ce titre est extrait de l’album « Le moujik et sa femme » (2002). MURAT  nous chante … l’âme … mais quelle âme ???

« On voudrait voir d’en haut

On voudrait partir sur le chemin

Voir le monde d’en haut

Laisser sa rumeur dans le lointain

Quitter lunettes et chapeaux

Quitter tout

Quitter l’âme et voyager« .

(…)

 

« On voudrait être poussière

Poussière pour savoir ce qu’il en est

Ce qu’il en sera misère

On veut anticiper

Quitter frégates et pique-niques

Quitter tout

Quitter l’âme et voyager« .

(…)

Pour « Chronicart.com » MURAT répond aux questions qui lui sont posées par Pierre ANDRIEU :

Question : Il y a une chanson particulièrement réussie, c’est « le monde intérieur ». Une chanson sur le départ ?

JLM : Tout le monde me parle de cette chanson, mais les gens n’y comprennent rien. Peut-être qu’elle n’est pas claire …  C’est une chanson sur l’âme, sur l’idée d’âme et sur l’idée qu’il faut quitter l’âme. C’est assez compliqué à expliquer. Je n’ai jamais fait de philosophie, je n’y connais rien mais ma copine a une espèce de bibliothèque de philo, et je me suis plongé la-dedans l’année dernière et notamment dans NIETZSCHE  que j’ai beaucoup lu. Je suis assez d’accord sur son idée que l’âme est une invention, et que ce qui empêche d’être heureux, c’est de penser qu’on a une âme. NIETZSCHE  dit que l’âme est une invention de PLATONsi je me souviens bien, et une fois que l’âme a été inventée, la religion chrétienne est arrivée la-dessus, et les gens se sont mis à avoir souci de leur âme. Personnellement j’ai fait beaucoup de chansons où je parlais de mon âme, où j’avais souci de mon âme. En lisant NIETZSCHE  je me suis rendu compte que j’avais tout faux. L’âme n’existe pas. C’est une conception romantico-chrétienne qui nous entrave, qui nous empêche d’être heureux. Parce que du coup on n’est jamais dans le présent, on est soit dans la remémoration du passé, soit dans une projection du futur, en train de remplir cette saloperie d’âme que personne n’a jamais vu, dont personne ne sait ce que c’est. Et tu te retrouves à aller à l’église pour sauver ton âme … Bref, c’est un piège. Et la chanson parle de ça, de quitter l’âme, oublier l’âme et cette idée qu’elle va rester après soi et qu’il faut avoir souci de son âme … Qu’elle soit vraie ou pas, cette idée d’âme nous entrave tous, nous arrache au présent et nous lie à des préoccupations métaphysiques qui sont lourdes, qui sont pesantes … Très vite tu as l’impression que ton âme est en plomb, et qu’elle t’empêche de vivre l’instant présent. Moi qui ait tellement utilisé ce terme dans mes chansons, je ne supporte plus cette idée, j’ai l’impression d’avoir raconté des bêtises … C’est une chanson qui sonne très juste et très vrai pour moi, qui me bouleverse. J’ai beaucoup de mal à répéter cette chanson, je me dis que sur scène, je ne vais jamais tenir. Je ne sais pas comment je vais réagir en chantant tous les soirs une chanson qui me dit « Tu avais tout faux ».

Question : Ca peut être une chanson libératrice aussi ?

JLM : J’espère, mais c’est difficile d’échapper à cette idée qu’on a une âme. Toute la littérature, la publicité, les journaux, l’architecture, le design, les chambres à coucher, tout est fait pour cette idée de l’âme, pour rendre la vie supportable à cet autre nous-même … qui n’existe pas. Car c’est comme s’il y avait autre chose que nous-même à sauver, comme si la vie était autre chose que nous-même. Comme si on ne vivait que par nos sens, comme si l’esprit vivait aussi et imposait au corps une morale, des contraintes, des interdictions … Pour te faire passer à côté de la vie … On devrait faire lire NIETZSCHE  à tout le monde dès l’âge de 15 ans.

Question : Toutes les chansons sont intimement personnelles comme ça ? Tu as l’impression que ta carrière pourrait être une sorte de tableau de toi-même, un auto-portrait ?

JLM: Il faut demander ça aux gens qui connaissent et apprécient mon travail. Moi, je ne m’écoute pas trop. Même si toutes mes chansons résonnent et se font écho. Elles témoignent de tous les états par lesquels je passe. Je pense que chaque chanson est une thérapie. J’ai l’habitude de dire ça : faire de la musique me permet de ne pas faire d’analyse. Non seulement ça me coûte moins cher, mais en plus, ça me rapporte de l’argent … Sur ce nouvel album, l’aspect thérapeutique est moins visible que sur les autres. Quand je l’ai écrit, j’avais toujours cette phrase de NIETZSCHE en tête qui dit qu’un créateur ne doit pas viser à exprimer ce qu’il est, ou ce qu’il fait, mais qu’il doit aller chercher dans le fond immuable d’humanité que chacun de nous porte. Ce fond commun, ce qui fait qu’on est tous pareils. J’ai essayé avec mes chansons de descendre jusqu’à lui, comme un bathyscaphe, pour le faire remonter à la surface. Ensuite, une fois remontées à la surface, je ressens très bien les échos que ces chansons ont dans ma vie professionnelle. Avant, je restais en surface, dans les agitations de l’égo … Mais là, j’ai essayé de descendre profondément, d’appliquer ce que j’ai essayé de comprendre chez NIETZSCHE notamment. Cependant, je ne suis pas philosophe. je n’ai lu aucun ouvrage spécialisé, mais seulement les oeuvres que j’ai interprété à ma manière. De toute façon, tout le monde à son NIETZSCHE ». 

C’est l’occasion pour nous  de voir ou tenter de voir quels sont les autres avis sur la question de ceux qui nous ont précédé ou de ceux qui ne nous ressemblent pas :

  • L’âme, selon certains courants religieux et philosophiques, est le principe vital, immanent ou transcendant, de toute entité douée de vie. Personnifiée en mythologie par PSYCHE  (souffle). Lorsqu’une personne meurt son âme la quitte.

                                      Psyché…

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  • HOMERE: un être humain a deux âmes – le « thumos » associé au sang et au souffle – le « psyché » associé au sommeil, à l’évanouissement et à la mort.

  • PLATON  : L’âme est déchue, elle est tombée dans le corps, alors qu’elle accompagnait Dieux dans le monde des idées.

  • ARISTOTE  : L’âme et le corps sont une seule et même substance qui a pour matière le corps et pour forme l’âme.

  • EPICURE  : L’âme est comme le corps mortelle et rien ne subsiste après la mort.

  • JUDAÏSME  : L’âme est pure à la naissance, a une tendance à faire le bien et un penchant à faire le mal.

  • CHRISTIANISME : L’âme est marquée par le péché originel. Ce péché est racheté par le baptême et d’une manière collective via la résurrection du Christ.

  • L’HINDOUISME : L’âme est définie comme une infime parcelle d’énergie. Elle serait logée dans le coeur, siège de la conscience.

  • BOUHISME  : Le concept le plus proche de l’âme serait l’esprit (citta).  L’esprit dans le boudhisme recouvre les aspects du mental (au sens général). Il n’est pas question d’une survie après la mort.

  • L’âme des animaux : Selon Jean PRIEUR (savant érudit) l’âme des animaux est une évidence. Il dit même : « L’animal est une âme ».

  • En PSYCHOLOGIE  : L’âme est l’intériorité de la pensée émotionnelle et mentale.

  • En PSYCHANALYSE: Selon FREUD l’âme est synomyme de l’appareil psychique.

Voilà en des mots les plus simples possibles … ce que l’on peut dire de l’âme. Pour ce qui me concerne, mon sentiment est assez proche de celui de JLM.

***

… Québec …

(Inédit 2000).

Le 22 mars 2000 MURAT  chante à Québec … les 23 et 24 mars à Montréal.

Un peu d’histoire … En 1535 Jacques CARTIER  remonte le Saint Laurent. Il est saisi par la beauté de TADOUSSAC. Il y jette l’ancre. Il aurait même songé y établir sa colonie. Il opte finalement pour Québec. TADOUSSAC constitue le 1er  l’établissement Français nord américain au nord de la Floride. On y installe d’abord un poste de traite de fourrure. De nos jours, TADOUSSAC  est une destination prisée des touristes pour l’observation des baleines.

En préambule au 1er concert canadien MURAT  et se troupe décident d’aller voir les baleines à TADOUSSAC. C’est ce périple qui nous vaut l’écriture de l’inédit « QUEBEC » qui n’aura en définitive été chanté que trois fois … MURAT  est semblable aux poètes qui écrivent à même la nappe du coin de table … Ecrire est pour lui une seconde nature. Un article signé Nicolas TETLEY  intitulé : « Comme un cheval fou », nous conte l’histoire de cet inédit.

C’est donc MURAT qui parle : « La chanson QUEBEC qui n’est pas sur le disque, raconte une histoire vraie, c’est une sorte d’hymne au Québec et aux Québecoises. Lors du festival d’été, j’avais pour le coup décidé d’aller voir les baleines à TADOUSSAC. Je ne sais pas si c’est parce que j’étais très impressionné par cette idée, mais j’ai commencé à être malade comme un chien. On a trouvé une pharmacie, on m’a bourré de cachets, et on m’a installé dans une chambre de ce magnifique hôtel rouge et blanc, et on m’a laissé seul dans le noir. Résultat, tout le monde est allé voir les baleines,  sauf moi. Alors c’est une chanson sur mon fiasco à TADOUSSAC ».

                          Arrivée à Tadoussac par le Saint Laurent …

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                                               Baleine à Tadoussac …

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                                      Le fameux hôtel rouge et blanc …

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(…)

« Pays du lièvre arctique

Du courant électrique

Grand pays garde-mager

Privilégié ».

(…)

« Pays de l’automobile

Où règnent les filles ».

(…)

« Pour voir les baleines …

Merci les filles

Bar-hôtel à TADOUSSAC

Pays du zodiac

Au rendez-vous des animaux ».

(…)

« Dans les rues du vieux Québec

Fançais mal à la tête ».

(…)

Le titre « Québec » extrait du « bonus outtake Mustango » …

***

… la maladie d’amour …

(Lilith 2003).

Ce titre est extrait du double album « Lilith » paru le 28 août 2003. La date est importante. En effet, le 26 juillet 2003 dans une chambre de Vilnius Bertrand CANTAT  chanteur du groupe « Noir Désir » tue sa compagne Marie TRINTIGNANT. Un drame  qui a beaucoup marqué Jean-Louis MURAT.

Je pense (peut-être à tort) que cette chanson « La maladie d’amour » a été écrite par MURAT  en pensant à ce drame. Sur le site « Rock’France.fr » le 18 août 2003 le chanteur Auvergnat répond à cette question :

Est-ce que c’est la maladie d’amour qui te motive à chanter ?

Il fait la réponse suivante suivante : « La maladie de l’amour. L’amour est un peu malade. C’est un sentiment malade. C’est une préoccupation de voir qu’il a perdu son côté tonique. On a une drôle de façon de vivre nos histoires d’amour. Rien qu’en regardant TRINTIGNANT/CANTAT on s’en rend compte. Mais j’aime l’amour. J’ai toujours aimé et j’ai toujours été aimé. Je ne pense pas avoir passé un seul jour sans. Un bonne drogue. Love is a drug ! ».

Pour « Foutraque », le 1er octobre 2003 il est à nouveau questionné sur le sujet :

La mort de Marie TRINTIGNANT  t’a visiblement marqué puisque tu écris des chansons (qui resteront inédites) sur ce sujet cet été …

Il répond : « Moi je fonctionne comme ça, j’écris beaucoup de chansons de circonstances. (…) J’aime bien le monde paysan, un peu primaire car les gens se rendent rapidement compte à qui ils ont à faire. La plupart des gens ont perdu cette faculté primitive. Voilà, j’ai vu beaucoup de gens dans le show bizness pour qui CANTAT  était un héros et, en fait, il en met plein la pipe à sa nana » …

Murat pense que sentiment amoureux est malade … Dans sa chanson « La maladie d’amour » … il ne cite pas de nom … mais en filigrane il est possible d’y voir la silhouette de Marie TRINTIGNANT  … superbe femme … qui va mourir sous les coups de son amant … Oui notre monde est fou … Oui l’amour est malade … Beaucoup à travers l’autre ne voient qu’eux … Il faut s’oublier soi … pour ne penser qu’au bonheur de l’autre. Si son désir est de partir il faut savoir le respecter … Aimer c’est top souvent posséder …

          Marie TRINTIGNANT  visage d’ange …

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« C’est la maladie d’amour

Qui nous apprend à ne jurer de rien.

C’est la nature de mon sang

Par le sang où l’amour me tient.

Et je passe toutes mes nuits

En idées de bonheur

Au soleil de votre vie … »

(…)

C’est la maladie d’amour

Qui nous tient le corps

Cette odeur de toujours … »

(…)

Voilà la parade d’amour

Sexes qu’il faut ajuster

Sur la piste des beaux jours … »

(…)

« C’est la maladie d’amour

Qui nous tient le corps trempé

C’est la manie de toujours

qui sait si bien nous faire chanter.

Sur le mol lit de fleurs

On s’échangeait nos baisers

Et le rêve dont on meurt

(Mourir sous vos  baisers).

Je lis et relis les mots de Murat ils se rattachent à ce drame … l’amour est malade … La passion ne doit pas nous enlever la raison …   

                                          Un ange au paradis …

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Amour ne rime pas avec toujours … Amour est un sentiment qui passe … qui lasse …

***

… la complainte du paysan Français …

(Inédit 2000).

Il s’agit d’un inédit de la tournée « Muragostang V2″ qui s’est terminée le 16 décembre 2000 à Sanary. Cette chanson brocarde le syndicaliste paysan …

(…)

« On t’a fait notre p’tit Austerlitz

A Seattle contre la police

Tous derrière notre José Bonhomme

Qui t’a mis l’Karl MARX au Roquefort ».

(…)

MURAT n’aime pas BOVE  qui pour la petite histoire, et surtout … l’état-civil ne s’appelle pas José mais Joseph. Toute l’ambiguïté du « Monsieur » réside peut-être dans la négation de son prénom … Il faut « aimer ce qui nous a fait » nous dit MURAT  …

Pour « Foutraque » le 1er octobre 2003, le chanteur de Murat-le-Quaire, dans le cadre de la promo « Lilith » évoque le cas de José BOVE et de la chanson qu’il a écrite le concernant : « Il y a six ans je chantais une chanson sur José BOVE  sur scène. Ça s’appelait « La complainte du paysan Français », le refrain faisait : « José, José, José BOVE je ne sais plus quoi … » c’était énorme ! Moi, étant du monde paysan, habitant près du  monde paysan et ayant des paysans dans ma famille, je peux te dire que la FNSEA (syndicat paysan majoritaire), ça a été une catastrophe. La confédération paysanne devrait être une alternative pour contrer la FNSEA et en fait c’est pire ! Si tu vas chez les paysans la haut en Auvergne, quelle est l’action de la confédération paysanne ? Zéro !  La confédération paysanne a mené une action corporatiste pour la défense du Roquefort, point. Va demander aux mecs qui font du Saint Nectaire si José BOVE  faitquelque chose pour eux … C’est ce corporatisme là que je ne supporte pas. Mon opposition à José BOVE  ne date pas d’hier ! Et en plus je connais le background de ce mec la ! C’est comme si je connaissais quasiment ses parents. Je connaissais un mec qui a habité à côté de chez lui pendant des années : les parents de ce gars étaient ingénieurs, ils ont mis au point la bombe atomique française, ils ont travaillé en Californie. je connais ce genre de gaziers, José BOVE  est tout à fait ce genre là … Il faut aller à LACANAU  voir la baraque qu’il a !  Il faut aller voir le troupeau de vaches SALERS qu’il avait dans la cantal, il n’y a jamais mis les pieds. Il est incapable de traire une vache ! C’est un peu cette crédibilité là dont je parle … Quel crétin celui-là ! »

                                                    Opportuniste ???

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                                              Tout ça pour ça …

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                 La maison du Monsieur en cours de construction …

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Je n’aime pas les usurpateurs. BOVE en est un !

***

  … Nu dans la crevasse …

(Mustango 1999).

Cette chanson fleuve est extraite de l’album « Mustango » (1999)  … souvenirs de vacances passées dans une station chic des Alpes … 

« Nu dans la crevasse

Prisonnier des glaces

Je n’ai plus le temps

Le temps me dépasse ».

(…)

« J’étais à genoux

Je ne veux plus être

Ce pin sylvestre

Ce fond de saindoux ».

(…)

« Nu dans la crevasse

J’ai perdu la trace ».

(…)

« Nu dans la crevasse

Je trouve dégueulasse

Tous mes souvenirs« .

(…)

 le 10 septembre 1999, X. ALONSO pour le journal « 24 H »de Lausanne, dans un article intitulé : « MURAT crève L’ABCE » écrit : « Le chanteur abandonné s’est trouvé autrefois chanteur à la mine triste. L’Auvergnant livre avec « Mustango » un album lumineux. L’enregistrement aux USA, le boudhisme et la peinture sont les clés de lecture que l’intéressé livre en vrac et avec humour. Le MURAT nouveau est arrivé … Jean-Louis MURAT  a changé. Il va mieux. Physiquement déjà, il a posé quelques kilos : « Je ne veux plus être ce pin sylvestre, ce fond de saindoux » confie l’Auvergnat dans « Nu dans la crevasse », réquisitoire contre l’animal triste du passé. « Cette chanson c’est un peu l’abandon de la veille peau de Dolorès » « J’ai bien quelques rechutes de temps en temps. Mais je pense qu’on peut se recontruire en travaillant son mental. Le boudhisme m’a appris l’indulgence sur moi-même. Avant, je me mettais à la torture« .

          Nu dans la crevasse …

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                                            Prisonnier des glaces …

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Je lis … je relis MURAT  … quelle profondeur !!! Ces mots vont me poursuivre toute la journée …

En 2005 pour « Crossroads » le journaliste Pascal SAMAIN donne une analyse trés intéressante de ce titre : « MUMU est donc dans la crevasse et nu. Quelle crevasse ? S’il s’agit de celle de sa poule, alors MUMU nous fait comprendre qu’il ne porte pas de capote. S’il s’agit d’une crevasse dans le hors-piste, alors il fallait être fameusement bourré pour aller se perdre à poil par moins vingt. A moins qu’il ne s’agisse d’images ? »  (…)« A un certain moment de la longue chanson LOULOU explique qu’il souhaite être emporté par un engin, puisque la vie ne vaut plus d’être vécue. Quel engin ?  Sans doute le chasse-neige. MUMU  veut qu’on le cartonne, qu’on l’enroule, qu’on l’aplatisse. Or, au fond de la crevasse, moi je crois que LOULOUTTE  nous cause ici, à la manière d’un BAUDELAIRE de province, de SON  engin à lui. Sa quéquette. Qui depuis longtemps l’a emporté dans les paradis perdus de la neige artificielle et des amours compliqués. Quand on a la bite à la place du cerveau, on finit par écrire l’une des plus belles chansons du répertoire francophone« .

 

(…)

« Nu dans la crevasse »

(…)

« Que l’engin m’efface »

(…)

Souvenirs de vacances vous disais-je ??? Et oui … C’est pourquoi MURAT  évoque ces lieux qu’il a fréquentés …

  • « L’Oreiller Killy » est le nom d’une piste créée pour les J.O. d’Albertville, du nom de deux traceurs que sont OREILLER  et Jean-Claude KILLY triple champion Olympique en 1968.
  • « Tignes » un des plus grands domaines skiables du monde (Tignes et Val d’Isère se rejoignent).
  • « Trophée des glaces »  course de voitures sur glace.
  • « Funival » téléphérique implanté à Val d’Isère.
  • « Génépi » nom d’une piste (et d’une liqueur du coin).
  • « Kandahar » célèbre piste de descente en Autriche.

 Réf. (message n° 4010 du 15 novembre 1999 de la Dolorès liste).

***

… Chappaquiddick …

(Inédit 98/2000).

Au travers de cet inédit inernet de la période 1998/2000, MURAT  fait référence à un évènement tragique : la mort de Marie Jo KOPECHNE qui meurt noyée dans un véhicule conduit par Ted KENNEDY

          M.J. KOPECHNE …

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Nous sommes le 18 juillet 1969, à la suite d’une soirée donnée sur l’Île de Chappaquiddick, alors qu’il se trouve à bord de son véhicule Oldsmobile Delta 88, Ted Kennedy, le plus jeune des frères Kennedy, effectue une sortie de route à la hauteur de Dike Bridge. Sa voiture plonge dans la rivière et coule.

Kennedy tente sans succès de sauver sa passagère. Il retourne à l’endroit où se déroulait la soirée puis revient sur les lieux de l’accident en compagnie de deux personnes. Leurs recherches sont vaines. Ted Kennedy retourne à son hôtel sans avertir les autorités ni les secours de cet accident. Pire encore, le lendemain, il fait comme si de rien n’était.

Un groupe de pêcheurs retrouve la voiture … le corps de MJ KOPECHNE est repêché sans vie peu de temps après. Une fois la voiture identifiée comme appartenant au plus jeune des Kennedy celui-ci se rend à la police. Il plaide coupable pour n’avoir pas informé les secours … invoquant la panique … Il nie avoir été ivre au moment de l’accident et réfute toute accusation d’abus ou de tentative d’abus sur sa passagère. Il est condamné à deux mois de prison avec sursis.  « Selon que vous soyez riche ou misérable … »

Ca ne vous rappelle pas une autre affaire … en cours ???

Les frères Kennedy … John, Robert et Ted …

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Edward Moore Kennedy né le 22 février 1932 à Boston décède le 25 août 2009 à Hyannis Port. Il est le 9ème enfant de Joseph Patrick KENNEDY et Rose FITZGERALD KENNEDY et donc frère cadet de John (Président) et Robert (tous les deux assassinés …). Ce drame a été un obstacle majeur à sa carrière politique. En 1972, espoir démocrate, il renonce à se porter candidat à l’élection suprême …

(…)

« Oh mon ruban de mémoire se défait

Il n’y a plus une seule chose, rien ne sait

Tout est à refaire pour moi, retourner sous le parapet

A Chappaquiddick« .

(…)

« Dans le même divinoir à quoi bon

Revenir à Maryline, à Jason

Si le mauvais temps nous mène, loin de l’Hellespont

A Chappquiddick« .

(…)

« Alors pourquoi me refaire Audubon

Vas tu connais ma nature pour de bon

Et puis à chacun son tour au thé dansant

Ce fut Chappaquiddick« 

Pour évoquer ce titre, le 10 octobre 1999 sur le site (jlm.com) on peut lire : « Petite précision du Brenoï : Chappaquiddick, ou a pris fin, par une sale affaire  mettant en cause Edward, le pouvoir des Kennedy »

***

… Margot …

(Dolorès 1996).

Ce titre est extrait de l’album « Dolores » (1996). Il s’agit sans doute d’une des chansons les plus lugubres de JLM. Il y enterre « son double » … Marie est partie …

Sur « L’Express. fr » du 26 septembre 1996 on peut lire : « Murat touche le fond, se survit, trempe sa plume dans le sang des amours ensevelis »

Lors de  la sortie de Mustango MURAT  révèle le 26 août 1999 : « Après DOLORES, j’avais pris la décision définitive de m’arrêter de chanter. A quoi bon m’exprimer si cela me rendait malheureux ? ». 

« Pas de mots

Plus de mots de sensations

Rien de neuf

Plus de rêves à partager ».

(…)

« Au secours oh ! Margot ».

(…)

« Coude à coude

Plus très loin

Au final

Inédit ».

(…)

« Chht chht pas de bruit

Sur la mort de Jean-Louis

Presque rien

Sur ses vertus d’arlequin »

(…)

 Mais qui donc est cette fameuse MARGOT  ??? Peut-être lui-même … comme Katy ??? Murat ne s’en explique pas. Si quelqu’un a la clef de cette énigme … la page des commentaires lui est grande ouverte …

Et si la solution nous était donnée par MURAT,  lors d’une interview accordée à Jean Philippe DARQUENNE pour « La Dernière Heure » Belge le 27 septembre 1996 :

J.L.M. : Ce dont je parle c’est la mort de quelqu’un, quelqu’un qui vous a aimé et qui ne vous aime plus. Vous mourez alors comme une image à la télé, juste avant la mire. Et ça vous donne une vraie idée de la mort ». 

Dans ce cas, MARGOT  serait … MARIE !

***

… Franco-Kurde …

(Mademoiselle Personne/1995).

Ce titre fait partie de la B.O. « Mademoiselle Personne » qui accompagne le Live (1995). Dans cette chanson MURAT  ne fait pas mystère de ses sentiments et ressentiments. Les mots sont crus … Le texte parlé (qui ressemble à une dépêche)  s’accompagne d’un superbe son de guitare qui symbolyse toute la misère de ce peuple … Jean-Louis y a mis tout son coeur et son talent !

« Quelle merde !

Qu’est-ce qu’ils disent encore ? »

 

 

« Ils disent que chaque hiver

L’armée annonce la fin de la guérilla.

Et puis en fait, ça reprend

Tous les ans au printemps ».

« En septembre le ministre de la défense

A annoncé que 270.000 soldats et policiers

Etaient déployés dans le sud-est

Soit plus de la moitié de l’armée Turque ».

 

 

« Quel peuple d’enfoirés !

Ils ont déjà niqué les Arméniens

Ils vont niquer les Kurdes ».

Victime de la partition de l’empire Ottoman et de la création des Etats modernes du Proche-Orient après la 1ère guerre mondiale, le peuple Kurde s’est réfugié dans une région de hautes montagnes qui s’appelle le KURDISTAN. Au cours du 19ème siècle plusieurs principautés indépendantes ont vu le jour.

                                                   Le drapeau Kurde …

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Le traité de Sèvre (1920) avait prévu la création d’un Kurdistan indépendant. Mais, le nouvel Etat Turc dirigé de main de fer par le Général Kamel ATATURK ne va jamais respecter ce traité qui sera remplacé par celui de Lausanne (24 septembre 1927). En 1924 l’enseignement du Kurde est interdit de même que toutes les  associations et publications Kurdes. L’Etat Turc nie l’existence des Kurdes. En 1932 le loi martiale s’impose sur tous les territoires peuplés par les Kurdes. A partir de cette date des expropriations et déportations massives sont organisées vers l’Analolie. Les révoltes de 1925 à 1930 sont écrasées dans le sang par ATATURK.

                                                          Ataturk …

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Cette répression n’a jamais cesssé. A partir de 1984 le P.K.K.  (Parti des travailleurs du Kurdisan) dirigé par Abdullah OCALAN mène la révolte contre le pouvoir en place. En 1999, leur chef arrêté et condamné à la réclusion à perpétuité, les affrontements ont diminués.

                                                                 Ocalan …

                        ocalan.jpg

La transformation du PKK en  Congrès pour la liberté et la démocratie du Kurdistan ainsi que l’arrêt de la lutte armée sont parallèles  au processus de démocratisation  enclenché en Turquie en vue d’adhérer à l’Union Européenne. Pourtant, il ne faut pas s’y tromper, la situation des Kurdes ne s’est guère améliorée.  De nombreux dirigeants sont en prison et les milliers de déplacés lors de la répression des années 1990, ne sont pas autorisés à regagner leurs villages. En fait, l’existence du peuple Kurde et de sa culture ne sont pas reconnus par l’Etat Turc.

En Irak sous le poigne de Sadaml HUSSEIN  les Kurdes ont subi les mêmes sévices et tortures …

Ce texte marque l’amitié de Jean-Louis pour ce peuple opprimé. Le 28 mai 1996 à la Maison du Peuple de Clermont-Ferrand, une nuit du Kurdistan est organisée par la Croix Rouge, Jean-Louis MURAT  y participe.

***

Suite de l’histoire des chansons :

http://didierlebras.unblog.fr/25-jean-louis-murat-et-lhistoire-des-chansons-2eme-partie/

 ***

Ci dessous le chemin du nouveau dictionnaire « Muratien » …

http://didierlebras2.unblog.fr/

***

Publié dans : ||le 25 janvier, 2011 |21 Commentaires »

21 Commentaires Commenter.

  1. le 25 janvier, 2011 à 17:33 gilles écrit:

    bravo et merci pour le coup de jarnac, belle documentation, cartier bresson est une très belle chanson commme de coutume chez murat, et son analyse sur la photo est très juste, tout dans le ressenti, de son lien très fort avec la nature .
    je reviendrai consulter ton blog avec plaisir.
    gilles

    Répondre

  2. le 25 janvier, 2011 à 18:01 didierlebras écrit:

    Merci Gilles … à bientôt donc.

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  3. le 6 février, 2011 à 0:51 Armelle écrit:

    les photos enrichissent ton blog! ces illustrations sont bienvenues

    Répondre

  4. le 9 mai, 2011 à 18:22 Armelle écrit:

    merci Didier pour ce beau voyage entre Lyon et Genève!

    Répondre

  5. le 9 mai, 2011 à 22:08 didierlebras écrit:

    Salut Armelle …
    j’ai pris tellement de plaisir à faire ce voyage !

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  6. le 10 mai, 2011 à 12:24 audrey écrit:

    ….encore un très bon moment de passé…comme d’habitude…merci très cher Didier!

    Répondre

  7. le 10 mai, 2011 à 18:04 Armelle écrit:

    Si Justine est son troisième enfant, Yann, 39 ans, le premier (tout le portrait de son père)et Gaspard, le petit dernier, qui est donc ce deuxième enfant dont on n’entend jamais parler?

    Répondre

  8. le 10 mai, 2011 à 18:13 didierlebras écrit:

    Armelle,
    c’est exactement la question que je me posais.
    Murat parle de tous sauf de cet enfant, le 2ème … fille ou garçon ???
    Par pudeur je n’ai pas osé poser la question sur mon Blog …

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    Répondre

  9. le 13 mai, 2011 à 19:41 Armelle écrit:

    Didier, je crois que ta réponse s’est glissée dans mon commentaire (là, juste au-dessus), parce que je n’ai pas de blog!

    continue à nous porter de chanson en chanson; c’est un vrai plaisir!

    Répondre

  10. le 16 mai, 2011 à 16:49 Muse écrit:

    Belle documentation, Didier et beau travail à la fois de recherche et de compilation. Une partie du travail d’écriture de Murat est souvent liée à la littérature, pas toujours dans les pièces les plus faciles et ce qu’il en livre et en retire en chanson est souvent enrichissant.
    La Roche aux Fées me rappelle mes séjours enfantins à la Bourboule, notamment mes balades sur le dos de l’âne Domino et mes séances de dessin près d’un bras de Dordogne cascadant d’où j’imaginais que c’était justement les fées qui chantaient contre la roche et créaient le bruit de l’eau.

    Et j’ai ri en découvrant avoir le même prénom que son premier amour…Du coup ça va peut-être me réconcilier un peu avec. ;-)

    Répondre

  11. le 18 mai, 2011 à 23:33 didierlebras écrit:

    Françoise un beau prénom …
    Muse un beau surnom …

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    Répondre

  12. le 28 mai, 2011 à 9:41 Muse écrit:

    Merci Didier pour ce chapitre sur l’âme.
    Je ne connaissais pas du tout l’interview sur cette chanson que j’aime bien.

    Pour autant je ne suis pas du tout d’accord avec Nietsche et JLM. Je suis plus proche d’Aristote et de l’hindouisme tout en étant de culture catholique. Et pour moi, c’est par l’âme que transite justement la création, c’est une forme de traductrice-réceptrice de l’infini, de l’indicible, du fond commun à l’humanité mais aussi à l’invisible spirituel qui nous agite et elle est aussi une forme de relais entre la partie charnelle et la partie métaphysique, spirituelle de chacun. Nier la partie métaphysique c’est comme nier la partie charnelle d’un être humain. On aboutit à un mal-être, à un non-sens puisque chacun est composé de ces deux versants.
    Je ne crois pas qu’il faille avoir souci de son âme. Ni en être occupé puisqu’effectivement et là je suis d’accord avec JLM, on finit par ne vivre que dans le passé ou dans le futur. Il faut seulement lui laisser un espace d’expression sans jamais vouloir la contrôler.

    C’est ce que ne comprennent pas les intégristes, les bigots, qui à force d’en être obsédés finissent par détruire aussi bien ce qu’ils sont que tout ce qu’ils approchent. Parce qu’ils sont dans le contrôle absolu d’eux et des autres. Or l’âme suppose une liberté totale, une absence de contrôle. Et c’est dans cette absence de contrôle que se font les plus belles choses, les plus belles rencontres, les plus belles créations…Pa

    Répondre

  13. le 28 mai, 2011 à 9:43 Muse écrit:

    Merci Didier pour ce chapitre sur l’âme.
    Je ne connaissais pas du tout l’interview sur cette chanson que j’aime bien.

    Pour autant je ne suis pas du tout d’accord avec Nietsche et JLM. Je suis plus proche d’Aristote et de l’hindouisme tout en étant de culture catholique. Et pour moi, c’est par l’âme que transite justement la création, c’est une forme de traductrice-réceptrice de l’infini, de l’indicible, du fond commun à l’humanité mais aussi à l’invisible spirituel qui nous agite et elle est aussi une forme de relais entre la partie charnelle et la partie métaphysique, spirituelle de chacun. Nier la partie métaphysique c’est comme nier la partie charnelle d’un être humain. On aboutit à un mal-être, à un non-sens puisque chacun est composé de ces deux versants.
    Je ne crois pas qu’il faille avoir souci de son âme. Ni en être occupé puisqu’effectivement et là je suis d’accord avec JLM, on finit par ne vivre que dans le passé ou dans le futur. Il faut seulement lui laisser un espace d’expression sans jamais vouloir la contrôler.

    C’est ce que ne comprennent pas les intégristes, les bigots, qui à force d’en être obsédés finissent par détruire aussi bien ce qu’ils sont que tout ce qu’ils approchent. Parce qu’ils sont dans le contrôle absolu d’eux et des autres. Or l’âme suppose une liberté totale, une absence de contrôle. Et c’est dans cette absence de contrôle que se font les plus belles choses, les plus belles rencontres, les plus belles créations…Parce qu’alors, l’être est à l’écoute du meilleur de soi, des autres et de ce qu’il reçoit sans s’en rendre forcément compte.

    Répondre

  14. le 28 mai, 2011 à 12:27 didierlebras écrit:

    Merci Muse de ce commentaire érudit.

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  15. le 2 juin, 2011 à 13:13 Armelle écrit:

    elle est quand même écolo la maison de Bové, c’est déjà ça!

    pour ce qui est de « Nu dans la crevasse », je me suis souvent imaginé, sûrement à tort, que Jean-Louis s’était retrouvé un jour, peut-être enfant, pris dans une crevasse et qu’il en avait gardé à tout jamais les stigmates… mais ce texte a certainement bien sûr un autre sens du genre « nu devant ma glace, je ne sais toujours pas qui je suis, pourquoi je suis celui-ci… » elles ont un sens très profond ces paroles,en effet Didier!

    Répondre

  16. le 2 juin, 2011 à 19:21 didierlebras écrit:

    Acacia,
    qu’il ait une belle maison je m’en tape … tant mieux pour lui …
    Qu’il se fasse passer pour un fils de « plouc » alors que ses parents sont des « bourges » de 1ère … ça je ne supporte pas …

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  17. le 6 juin, 2011 à 21:23 Muse écrit:

    Coucou Armelle et Didier!

    Nu dans la crevasse m’évoquerait plutôt l’acte sexuel ou la naissance, la crevasse étant le vagin féminin, lieu de perdition pour certains, de régénération énergétique et de naissance ou de re-naissance pour d’autres. Le pin sylvestre évoquant soit la bandaison trop ferme sans satisfaction, et le saindoux l’affaissement physique, le non désir. Tentative d’arriver à l’équilibre?

    Répondre

  18. le 6 juin, 2011 à 22:02 didierlebras écrit:

    Coucou Muse,

    Il se peut que tu ais raison (???) Avec Murat plusieurs lectures sont possibles. Pour ce qui me concerne j’essaye de m’en tenir aux propres commentaires de l’auteur. Il est vrai que là aussi, Murat ne se gêne pas pour tenir plusieurs discours parfois contradictoires …

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  19. le 8 décembre, 2011 à 11:43 Bertrand écrit:

    Salut Didier, Toujours autant de plaisir à te lire. et quelques documentations, quelques richesses, quels voyages tu nous donnes à comprendre et à faire sur l’oeuvre de JLM. Encore merci.Bon travail. Je reste un inconditionnel de la chanson « le baiser » et j’adore vraiment les propos tenu par JLM aux Inrock en 1996. Du grand JLM : « « Entre dix volumes de « La Pléïade » et une heure de baise totale avec un amour intense, je n’hésite pas une seconde. Tu vas en trouver, toi, des écrivains qui se sont calmés en écrivant. La vraie réponse est dans la tempête hormonale, la fusion totale de l’amour. Il n’y a que quand je baise que je me sens bien… »

    Répondre

    • le 8 décembre, 2011 à 12:07 didierlebras écrit:

      Salut Bertrand,
      trouver les clefs des chansons de Murat est un vrai plaisir. Une fois la clef trouvée … tout paraît + simple. Avec Murat il y a toujours plusieurs lectures possibles, mai toujours une cklef pour avoir sa lecture à lui. Pour le baiser c’est cette actrice si belle … dont j’ai oublié le nom … Enfin on s’est compris. En tout, celà fait 103 clefs que j’ai pu découvrir. Je sais que Laure vient sur le Blog, dernièrement c’est elle même via MURAT qui m’a donné la clef d’une des chansons « Le tremplin » … je cherchais l’explication du mot « Veillis » employé à deux reprises par jLM … explication à voir page 17 …

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  20. le 8 février, 2013 à 19:11 Florence L écrit:

    Bonsoir Didier, fabuleux travail que cette explication de textes enrichie de photos , c’est absolument magnifique, bien mis en page et très bien écrit.Un plaisir à consulter! encore bravo et merci surtout.

    Répondre

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