- 94 – Au pays de Jean-Louis MURAT … Voyage à Roche Charles …
L’amour des mots écrits et chantés par Jean-Louis BERGHEAUD m’a permis de faire de bien belles rencontres. C. dont je ne connais que le prénom, que j’imagine être un professeur de Français, m’a un beau jour de l’année 2013 initié aux contrepèteries du chantre Auvergnat. Je savais l’homme malin. Je ne le pensais pas aussi roublard. Les femmes ont du nez.
Il y a peu, via le net, C. m’adresse un reportage qui l’a conduit, elle et sa famille jusque la chapelle de ROCHE CHARLES. Quel plaisir d’y retourner, même si c’est par procuration. Suivons les pas de « La belle Dame » …
C’est tout droit …
… Au bout du compte cela s’avère plus compliqué que prévu. « Roche Charles » ne se donne pas, mais se mérite …
… Ca monte, ça descend. Les chemins sont escarpés, la forêt touffue. A la croisée de chaque chemin, vous vous demandez si vous êtes sur la bonne route ???
C. nous conte ainsi sa semaine passée dans le pays de Jean-Louis : « J’ai beaucoup randonné dans le Sancy, grimpé sur les Puys, trempé ma peau dans le Servière, suis partie à la recherche de la pochette de Babel – je crois que je l’ai trouvée plus ou moins – chassé le lapin rose au Col de la Croix Saint Robert (et suis rentrée bredouille) – gardé « 2 roches sous la lune » toute une nuit en l’absence de Jean-Louis qui se produisait en Suisse … Mais surtout j’ai cherché , et trouvé la chapelle Roche Charles le 17 août, soit deux jours après le pèlerinage annuel ».
Le hameau de BOSLABERT précède « Roche Charles » … Un petit tour dans l’église qui, entièrement rénovée sent trop « le neuf » ou « le refait » pour susciter une vraie émotion …
Nous ne nous y attardons pas. Je suis sans doute trop impatiente de conduire « mon petit monde » vers « Roche Charles » … Le chemin de croix s’offre à nous …
Ici, ce que je crois être l’autel servant à « servir la messe » en plein air …
Nous voici à l’entrée du cimetière …
La visite de l’endroit s’effectue dans le silence et nous réserve de vraies émotions … Dire qu’ici, des gens ont vécu ! Dire qu’en ce lieu, retiré de tout, ils ont travaillé, se sont amusés, aimés ou détestés, ont partagé joies et peine de la vie, puis sont morts, sont retournées à la terre. Des parents y ont pleuré la disparition d’un enfant chéri … Quoi de plus dur que d’avoir à supporter la mort d’un « petit » à qui il restait tout à découvrir de la vie …
Sur cette terre, que nous soyons riches ou pauvres, nous avons à connaître deux passages obligés : le ventre de la mère et le cimetière. La vie nous est donnée puis reprise. Il est heureux que les générations ainsi se suivent. Quel ennui si nous devions être immortels !
Enfin la chapelle de « Roche Charles » s’offre à nous …
Une fois entrée dans le petit édifice C. nous conte : « La découverte fut très émouvante surtout que dans la chapelle, sur l’autel, se trouvait un texte que ma fille a commencé à lire et que j’ai immédiatement reconnu. Je l’ai laissé sur place afin que d’autres puissent en profiter qui ne le connaitraient pas (le texte ou l’auteur), j’espère que les suivants feront comme moi ».
Il s’agit d’un texte écrit par Jean-Louis MURAT intitulé : « Le voyage intérieur » figurant sur la VHS « Murat en plein air », nous donnant ce merveilleux : « J’ai un cœur trop laid » …
C. ajoute : » J’imagine que si ce texte se trouvait sur l’autel à l’intérieur de la chapelle c’est qu’il a sans doute été lu le 15 aout ?! ». En fait il n’en est rien ! Je le regrette bien évidemment ! Comment puis-je être aussi affirmatif ? J’ai pris contact avec François RATEAU (permanent à la communauté de paroisses de St Odilon) qui m’assure que ce texte n’a pas été lu le jour de l’office. Le temps n’était pas de la partie. Il m’indique que la pluie et la fraîcheur de l’air (moins de 10 degrés) étaient de mise. En raison de ce temps maussade, la messe en plein air a été supprimée. Il a fallu trouvé refuge dans la chapelle. L’assistance était bien moins nombreuse que les autres années puisqu’elle ne dépassait pas 50 personnes (se désole François RATEAU) !
Mais revenons à C. qui ajoute : « Il y avait un autre texte sur Roche Charles ». C. nous le joint …
Concernant ce texte François RATEAU a le même commentaire que le pour le précédent. Il suppose que c’est un fan de MURAT qui les aura déposés sur l’autel à l’issue de la cérémonie ou au cours de la journée … De même François ignore l’origine du texte « Roche Charles ». Grand Dieu … il faut aimer MURAT pour opérer de la sorte : laisser en toute discrétion sur l’autel de la petite chapelle un texte de MURAT qu’on a pris le soin de travailler chez soi (adjonction de la Vierge aux mots du poète) … Si quelqu’un se reconnaît dans cette initiative et qu’il veut bien prendre contact avec moi, il m’en verrait ravi !
Le 28 août (ce jour donc), François RATEAU me fait parvenir une photo de la cérémonie religieuse du 15 août 2014 … Aimablement il m’indique : « célébrant: père Emmanuel GEORGES de la communauté du chemin neuf » et « diacre: Sébastien BARGES ». Aucun mot sur le guitariste …
Mais revenons à C.. Au mois de Juin de cette année notre « Belle Dame » s’est déjà rendue en Auvergne. Elle commence ce 1er périple par ces mots : « Aux abords de Boslabert, sur les hauteurs, désormais il y a plein d’éoliennes que l’on voit de bien loin (ce qui permet de repérer les lieux depuis les sommets éloignés) … ».
C. nous emmène avec elle : « Au départ de cette jolie promenade, c’est une vraie croisée des chemins … On peux rejoindre, Issoire par Ardes sur Couzes, et Saint Germain Lembron, descendre sur Valbelleix ou Compains puis Besse ou rejoindre le Cantal par La Godivelle … Il y a là, une minuscule chapelle (Chapelle Maubert) remplie de fleurs, petits mots et offrandes diverses (des ex votos ?) et une croix … ».
Le temps n’est pas au beau …
Derrière ce halo de pluie, je crois reconnaître la « chapelle MAUBERT » … où C. nous conduit …
Avant de nous quitter C. nous offre ce coucher de soleil du pays de MURAT …
En Auvergne, je me trompe peut-être, il semble que les chapelles soient souvent à la croisée des chemins (???) Faut-il que les gens aient peur de se perdre en ce pays de montagne pour y construire autant de chapelles en un périmètre aussi restreint !
Même dans les cimetières, la vie reprend toujours le dessus et c’est heureux. J’en veux pour preuve ce cliché fourni par C. Un arbre triomphant écrase une pierre tombale …
Merci à toi C. pour ce beau voyage en terre inconnue pour moi. Un p’tit mot pour te dire que « Salers » et « Ferrandaises » gaussent encore sur votre belle voiture rouge « protéiforme »… Vous êtes repérés … c’est sur … Il ne peut pas en être autrement !
***
Ajout le 3 décembre 2016 …
Hier, 2 décembre, je découvre dans ma boite mail un message qui m’a été adressé par le père Emmanuel : le prêtre qui officie à a messe du 15 août dans la chapelle de Roche Charles sur le cliché ci dessus …
L’homme n’est pas en quête de reconnaissance, il est l’humilité même, cela se perçoit dans sa plume qui est belle. Au texte qu’il m’adresse je n’ai pas eu à rajouter ou retrancher une virgule. Tout y est nickel ! L’homme est cultivé mais n’en fait pas un fromage ! J’aime cette humilité. Il aime MURAT et me le dit. Il a cette phrase remarquable : « A partir de cet instant, je ne voyais plus que trois choix possibles : être paysan, ou bien être chanteur, ou bien prêtre. J’ai choisi la dernière… Pourquoi ? » … La réponse page 115-20 de mon blog (n° 443) … http://didierlebras.unblog.fr/115-vingt-vous-aimez-jean-louis-murat-pourquoi-dites-le-moi-suite/
Le père Emmanuel, prend contact avec moi en ces termes : « Bonjour Monsieur LE BRAS, je suis le prêtre qui célèbre la messe sur la photo de Roche-Charles Merci de votre beau blog sur MURAT. Pour répondre à votre interrogation, le guitariste sur la photo est François RATEAU lui-même … Il était sans doute trop humble pour vous le signaler !! J’apprécie qu’un breton s’intéresse à MURAT et à l’Auvergne jusqu’à ce point. J’ai toujours cru à une relation particulière entre nos deux terres « jumelles » à fort caractère. MURAT est le chantre d’un monde qui disparaît et que j’ai bien connu dans mon enfance en Auvergne. Un monde où les hommes étaient vivants et avaient la possibilité/liberté de le rester. J’ai connu notamment un vieux paysan sage aux yeux bleus qui aurait pu être le chantre de Douharesse. Quant à Roche Charles, c’est pour moi une autre histoire qui, indépendamment de MURAT à croisé ma route, avant que je ne fasse le lien … Bien à vous, P. Emmanuel ».
Bien à vous, j’espère que nous resterons en contact. Il est des mots qui vous font commencer la journée du bon pied, il est des gens qui d’emblée vous donnent le sourire. Le père Emmanuel ne donne pas dans le prosélytisme, seulement dans l’humain … Et ça j’aime bien !
***
Bonjour et merci pour ces textes et ces photos. je dois avoir une bénédiction sous les chênes de la chapelle. je crois que se sera un moment merveilleux.
Je vous souhaite une bénédiction heureuse ! Est-ce que vous aimez Jean-Louis MURAT ? Si oui pourquoi ? Dites le moi ! Merci …
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Auvergnate, née à royat aux berceaux prés des eaux ruisselante de la tiretaine, sous le volcan endormi…comment ne pas aimé Murat, ce n’est pas l’aimé c’est capter les images qu’il fait ressurgir du fond des âges. les forêts secrétes de grands sapins noirs, les vieilles biques tirant le lait des mamelles, l’accent de l’occitan du nord qui dit les O ouverts, la cure thermale comme un jeu ancestral, le sexe des anges des églises froides, et la fluidité de notre pensée auvergnate libre totalement libre jeanne roussel souris
Bonsoir et merci de ce beau message … qui m’intrigue et me plaît beaucoup !
Je l’ai inséré page http://didierlebras.unblog.fr/115-treize-vous-aimez-jean-louis-murat-pourquoi-dites-le-moi-suite/
Merci de la confiance accordée. Merci de faire connaître ce blog à vos amis. Je ne bénéficie d’aucune pub, si ce n’est le bouche à oreille (n’en veux d’ailleurs pas d’autre) … Que longtemps vive MURAT !
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