- 93 Sexto – Jean-Louis MURAT … sa bibliothèque (6ème partie) …

En ouvrant cette page nouvelle, je me dois de réparer deux oublis qui concernent des auteurs importants pour MURAT.

Walt WHITMAN

Le 9 octobre 1991 pour « Télérama » MURAT évoque un écrivain et un livre qui l’ont marqué. Il cite : « Feuille d’herbe de Walt WHITMAN« .  

  • Edition originale de 1922.

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Pour vous situer le personnage, je ne citerai qu’une phrase extraite de ce roman : « Je ne comprends pas qu’il puisse exister quelque chose de plus merveilleux que moi-même ». Je connais quelqu’un qui tient des propos similaires ! Qui plus est, le malotru sait qu’on ne lui pardonnera rien …

***

Louise DE VILMORIN (1902 – 1969)

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Jean-Louis BERGHEAUD ne pouvait qu’aimer « la belle » : sa vie est un roman ! Le 1er octobre 2008, dans les colonnes de « L’Express » MURAT déclare : « Une grande dame de lettres du XXème sicle ».

Fille de Philippe et de Mélanie DE VILMORIN de riches grainetiers, Louise naît le 4 avril 1902. Elle connaît une enfance dorée, marquée cependant par le manque d’affection de sa mère. En 1919 Louise souffre de tuberculose osseuse. Durant deux années elle doit vivre pour partie allongée. Antoine DE ST EXUPERY lui rend visite et tombe amoureux de Louise. Les parents refusent cette liaison avec un jeune homme sans le sou. La mort dans l’âme les deux jeunes gens doivent renoncer à leur projet de vie commune. Antoine DE ST EXUPERY en est malheureux. De « Louise » il en fait sa « Geneviève » dans « Courrier Sud ».

courrier sud

De cet épisode de sa vie Louise tire un recueil de poèmes : « Fiançailles pour rire »

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Finalement, elle épouse un riche Américain : Henry LEIGH HUNT à qui elle donnera trois filles. En 1930 Louise rencontre André MALRAUX qui l’encourage à poursuivre ses travaux d’écriture. En 1934 paraît chez « Gallimard » : « Sainte unefois » …

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Et chacun de crier au miracle ! C’est COCTEAU qui avoue à Louise : « Vous êtes une Sainte et je vous épouse ». Louise entretient une liaison avec André MALRAUX. Aussi volage que sa mère. Elle trompe son nouvel amant qui fou furieux s’en sépare. Le peintre Jean HUGO - Pierre BRISSON  le directeur du « Figaro » et Gaston GALLIMARD son éditeur prennent le relais dans le lit et dans la vie de la Dame. En 1938 Louise rencontre le comte Pali  PALFFY qui l’épouse. Il lui offre son château de PUDMERICE dans les Carpates. La guerre rompt ce bonheur. Louise passe le début des hostilités (39/40) en Hongrie. Elle y écrit  « Le lit à colonnes »

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En 1944 Louise revient en France. Elle divorce de son prince Hongrois. Au début des années 50, elle décide d’habiter la demeure de ses ancêtres à Verrières. Le « Tout Paris » le « Tout Londres » y vient, y passe … Louise reçoit COCTEAU, Orson WELLES

En 1950 Louise écrit son chef d’œuvre : « Madame De »

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Les amants se succèdent. Léo FERRE fait partie de ceux-là. Elle se décide enfin à reconquérir le cœur d’André MALRAUX dont le Général DE GAULLE a fait un ministre de la République. L’épouse de MALRAUX refuse le divorce. MALRAUX et Louise vont vivre ensemble à Verrières. Le 26 décembre 1969 Louise décède des suites d’un malaise. Au docteur appelé sur les lieux qui lui faisait une piqûre elle dit : « Ah ! Mais vous me faites mal ». Ce seront ses derniers mots  

***

En avril 2013, pour le magazine « Magic » (n° 171) le chanteur MURAT fait part à Renaud PAULIK de ses dernières lectures :  « Je me suis fait CAMUS. Je ne connaissais pas et j’ai lu un paquet de trucs. L’homme révolté (1951) par exemple, m’a beaucoup influencé. Il y a une façon d’interpréter mon disque qui doit trouver sa place dans ce livre là. Ce n’est pas le chef d’oeuvre qu’on dit, mais c’est quand même vachement bien ». (…) « Il est pas mal ce CAMUS. C’était un queutard fini, un genre de DSK. Il a eu du bol. S’il y avait eu les féministes à l’époque, il n’aurait jamais pu écrire tout ça ». 

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Albert CAMUS (1913 – 1960 )

Sur cette photo le petit Albert est âgé de 11 ans … à cette époque dans les familles pauvres la photo de la 1ère communion est souvent la seule représentative de l’enfance. Dans ces familles là, il faut d’abord survivre et pour cela il faut coûte que coûte travailler. C’était le cas chez les CAMUS … c’était aussi le cas chez les BERGHEAUD

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Albert est né le 7 novembre 1913 à Mondovi petit village du Constantinois, près de BONE  en Algérie. Albert n’a pas connu son père, ouvrier caviste : Lucien CAMUS, mobilisé et blessé à la bataille de la Marne en septembre 1914. Il meurt à l’hôpital de Saint Brieuc à 28 ans. Le p’tit Albert est donc élevé par sa mère et surtout une grand-mère autoritaire ainsi que par un oncle boucher lecteur de GIDE.  Sa mère fait des ménages pour élever ses deux fils : Albert et Lucien. Elle sait à peine lire et écrire. Entre la mère et ses enfants peu ou pas de discussions, la maman est trop accaparée par son travail.

Camus … écolier …

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A l’école communale, un instituteur Louis GERMAIN fait travailler bénévolement Albert après les heures de classe. CAMUS lui rendra hommage lors de son discours de réception du Prix Nobel. Ce professeur convainc la famille de présenter Albert au concours des bourses. Ceci va lui permettre d’aller au lycée où il est reçu en 1924.

Voici la lettre qu’a écrit Marcel CAMUS à ce professeur lorsqu’il apprend sa nomination au Nobel de littérature …

« 19 novembre 1957

Cher Monsieur Germain,

J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur. On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni sollicité. Mais quand j’ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous. Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé. Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève.

Je vous embrasse, de toutes mes forces.


Albert Camus ».

Cette lettre est connue. Elle est magnifique de simplicité, de sincérité. La réponse de Louis GERMAIN ce professeur de Français Algérois ne l’est pas moins, la voici :

 « 30 Avril 1959

Mon cher petit,

(…) Je ne sais t’exprimer la joie que tu m’as faite par ton geste gracieux ni la manière de te remercier. Si c’était possible, je serrerais bien fort le grand garçon que tu es devenu et qui restera toujours pour moi « mon petit Camus».

(…) Qui est Camus ? J’ai l’impression que ceux qui essayent de percer ta personnalité n’y arrivent pas tout à fait. Tu as toujours montré une pudeur instinctive à déceler ta nature, tes sentiments. Tu y arrives d’autant mieux que tu es simple, direct. Et bon par-dessus le marché ! Ces impressions, tu me les a données en classe. Le pédagogue qui veut faire consciencieusement son métier ne néglige aucune occasion de connaître ses élèves, ses enfants, et il s’en présente sans cesse. Une réponse, un geste, une attitude sont amplement révélateurs. Je crois donc bien connaître le gentil petit bonhomme que tu étais, et l’enfant, bien souvent, contient en germe l’homme qu’il deviendra. Ton plaisir d’être en classe éclatait de toutes parts. Ton visage manifestait l’optimisme. Et à t’étudier, je n’ai jamais soupçonné la vraie situation de ta famille, je n’en ai eu qu’un aperçu au moment où ta maman est venue me voir au sujet de ton inscription sur la liste des candidats aux Bourses. D’ailleurs, cela se passait au moment où tu allais me quitter. Mais jusque-là tu me paraissais dans la même situation que tes camarades. Tu avais toujours ce qu’il te fallait. Comme ton frère, tu étais gentiment habillé. Je crois que je ne puis faire un plus bel éloge de ta maman.

J’ai vu la liste sans cesse grandissante des ouvrages qui te sont consacrés ou qui parlent de toi. Et c’est une satisfaction très grande pour moi de constater que ta célébrité (c’est l’exacte vérité) ne t’avait pas tourné la tête. Tu es resté Camus: bravo. J’ai suivi avec intérêt les péripéties multiples de la pièce que tu as adaptée et aussi montée: Les Possédés. Je t’aime trop pour ne pas te souhaiter la plus grande réussite: celle que tu mérites.

Malraux veut, aussi, te donner un théâtre. Je sais que c’est une passion chez toi. Mais.., vas-tu arriver à mener à bien et de front toutes ces activités ? Je crains pour toi que tu n’abuses de tes forces. Et, permets à ton vieil ami de le remarquer, tu as une gentille épouse et deux enfants qui ont besoin de leur mari et papa. A ce sujet, je vais te raconter ce que nous disait parfois notre directeur d’Ecole normale. Il était très, très dur pour nous, ce qui nous empêchait de voir, de sentir, qu’il nous aimait réellement. « La nature tient un grand livre où elle inscrit minutieusement tous les excès que vous commettez.» J’avoue que ce sage avis m’a souventes [sic] fois retenu au moment où j’allais l’oublier. Alors dis, essaye de garder blanche la page qui t’est réservée sur le Grand Livre de la nature.

Andrée me rappelle que nous t’avons vu et entendu à une émission littéraire de la télévision, émission concernant Les Possédés. C’était émouvant de te voir répondre aux questions posées. Et, malgré moi, je faisais la malicieuse remarque que tu ne te doutais pas que, finalement, je te verrai et t’entendrai. Cela a compensé un peu ton absence d’Alger. Nous ne t’avons pas vu depuis pas mal de temps…

Avant de terminer, je veux te dire le mal que j’éprouve en tant qu’instituteur laïc, devant les projets menaçants ourdis contre notre école. Je crois, durant toute ma carrière, avoir respecté ce qu’il y a de plus sacré dans l’enfant: le droit de chercher sa vérité. Je vous ai tous aimés et crois avoir fait tout mon possible pour ne pas manifester mes idées et peser ainsi sur votre jeune intelligence. Lorsqu’il était question de Dieu (c’est dans le programme), je disais que certains y croyaient, d’autres non. Et que dans la plénitude de ses droits, chacun faisait ce qu’il voulait. De même, pour le chapitre des religions, je me bornais à indiquer celles qui existaient, auxquelles appartenaient ceux à qui cela plaisait. Pour être vrai, j’ajoutais qu’il y avait des personnes ne pratiquant aucune religion. Je sais bien que cela ne plaît pas à ceux qui voudraient faire des instituteurs des commis voyageurs en religion et, pour être plus précis, en religion catholique. A l’École normale d’Alger (installée alors au parc de Galland), mon père, comme ses camarades, était obligé d’aller à la messe et de communier chaque dimanche. Un jour, excédé par cette contrainte, il a mis l’hostie « consacrée» dans un livre de messe qu’il a fermé ! Le directeur de l’École a été informé de ce fait et n’a pas hésité à exclure mon père de l’école. Voilà ce que veulent les partisans de « l’École libre » (libre.., de penser comme eux). Avec la composition de la Chambre des députés actuelle, je crains que le mauvais coup n’aboutisse. Le Canard Enchaîné a signalé que, dans un département, une centaine de classes de l’École laïque fonctionnent sous le crucifix accroché au mur. Je vois là un abominable attentat contre la conscience des enfants. Que sera-ce, peut-être, dans quelque temps? Ces pensées m’attristent profondément.

Sache que, même lorsque je n’écris pas, je pense souvent à vous tous.

Madame Germain et moi vous embrassons tous quatre bien fort. Affectueusement à vous.

Germain Louis ».

Ci dessous le portrait de cet instituteur admirable …

LouisGermain

J’ai lu et relu puis relu ces deux lettres. Le Français y est admirable. Il sent bon l’odeur de l’encrier. J’ai pleuré … pleuré et je pleure encore. C’est bête mais c’est comme ça. J’ai oublié que j’ai plus de 60 ans  … je crois que je resterai toujours le petit garçon de la maternelle qui rentrait chez sa grand-mère tous les soirs … Merci à vous Monsieur CAMUS et Monsieur GERMAIN de faire rimer simplicité avec  grandeur et vérité. Merci à vous Monsieur Jean-Louis BERGHEAUD de m’avoir mené sur ces chemins de traverse …

  • 1929 : CAMUS lit GIDE.
  •  1930 : CAMUS passe son baccalauréat et perçoit les premières atteintes de la tuberculose.
  • 1933 : CAMUS poursuit des études de philosophie à la Fac d’Alger, il milite contre le fascisme.

  • 1937 : Les conséquences de le tuberculose empêchent CAMUS d’accéder  à l’agrégation. Il rompt avec le Parti Communiste en raison de convictions trop favorables aux revendications Musulmanes. CAMUS était pour une Algérie indépendante.

  • 1940 : CAMUS quitte Alger pour Paris.

  • 1941 : CAMUS entre en résistance.

  • 1944 : CAMUS est rédacteur en chef du journal « Combat ».

  • 1942 : CAMUS écrit « L’Etranger ». L’exemplaire ci-dessous comporte un envoi autographe à l’intention de René LEYRAND : « Une histoire d’un autre monde mais l’amitié au moins y gardait sa place ».

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  •  1946 : Les « Lettres à un ami Allemand » déjà parues dans le journal « Combat » paraissent aux éditions « Margueret ». En 1948 elles sont publiées chez « Gallimard« . Après le conflit, CAMUS ne cesse de dénoncer certaines injustices, telles que les sauvageries de la justice sommaire d’après guerre (à l’encontre des ex collabos) et les dérives en temps de temps, argumentant par là que : « Nous faisons dans ces cas là ce que nous avons reproché aux Allemands ».  

  • 1947 : Paraît le livre « La Peste ».

 

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  • 1949 : « Les justes ».

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  • 1951 : « L’homme révolté ».

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  • 1952 : CAMUS rompt avec Jean-Paul SARTRE.

  • 1956 : CAMUS dénonce avec force l’intervention des forces Soviétiques à BUDAPEST.

  • 1957 : CAMUS se voit décerné le Nobel de littérature pour : «  l’ensemble de son œuvre » !

  • 1960 : CAMUS décède le 4 janvier 1960 des suites d’un accident de la circulation. La voiture était conduite par son ami Michel GALLIMARD, le neveu de l’éditeur Gaston.

Albert CAMUS, journaliste et écrivain voulait avant tout concilier justice et liberté, lutter contre toutes les formes de violence, défendre la paix et le coexistence  pacifique. CAMUS n’est l’homme d’aucune chapelle. Beaucoup d’intellectuels de gauche lui auront reproché cette liberté de ton. Certains iront jusqu’à railler la simplicité de son écriture ! Quelle prétention ! Quels prétentieux ! Fussent ils SARTRE ou autres ? Ce mépris confine au sectarisme. Ils n’ont pas changé, ces « hommes qui pensent avoir toujours raison »« qui fréquentent les beaux salons »« qui ne savent pas ce que se salir les mains veut dire » … Ce sont ces hommes là qui polluent à longueur de journée nos écrans télévisés et campent dans les rédactions de journaux tous embourgeoisés !

Albert CAMUS aime à paraître entre ombre et lumière …

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Le 3 avril 2013, dans les colonnes du « Courrier Picard » MURAT confie au journaliste Philippe LACOCHE ses goûts de lectures : « En ce moment je lis beaucoup sur la Grèce Antique (dans mon cartable j’ai un livre de Jean Pierre VERNANT. Lire toute l’œuvre de Jean-Pierre VERNANT, ça me paraît très intéressant ».

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Jean-Pierre VERNANT (14 janvier 1914 – 9 janvier 2007) …
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De son œuvre j’extrais trois livres :

  • Les origines de la pensée Grecque (1962)

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  • L’Odyssée (2011)

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  • Mythe et pensée chez les Grecs (1965)
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Toujours dans le « Courrier Picard » MURAT de poursuivre : « Je suis en train de lire le dernier Philip ROTH« .

Philip ROTH …

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Dans « Les Inrockuptibles » du 7 octobre 2012 l’écrivain américain Philip ROTH né en 1933 dans le Connecticut, est invité à parler  son dernier roman  : « Némésis » paru en 2010ROTH nous présente « Némésis » comme étant  : « la déesse Grecque de la justice, de le vengeance, de la colère ». Au cours de cette entrevue l’écrivain déclare : « Notre époque est un enfer de débilité ». Il ajoute : « Némésis sera mon dernier livre ». Questionné sur L’Amérique il décline : « Je ne connais plus rien de l’Amérique d’aujourd’hui. Je la vois à la télé ».

  • Némésis (2010)

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C’est au tour de LACOCHE de questionner : « Et les écrivains d’Auvergne, vous les lisez ? ». MURAT de répondre : « Je vous recommande Marie Hélène LAFON; c’est très très bien. Elle écrit sur le monde paysan; elle est professeur à la Sorbonne, mais elle est du Cantal. Je retrouve tout. J’ai lu tout Marie Hélène LAFON; j’ai connu tout ça parfaitement. C’est comme si je l’avais écrit moi-même ».

Marie Hélène LAFON née en 1962 à Aurillac.

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Il me plaît de savoir que Jean-Louis BERGHEAUD, le p’tit garçon de Murat le Quaire  s’est promené et retrouvé entre les lignes de ces trois romans : 

  • Les Pays  (2012)

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Lors de la parution de ce dernier roman Marie Hélène LAFON déclare : « Nous vivons des temps de terrible hâte, de hâte obscène et vulgaire ». 

  •  L’annonce  (2009)

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  • Le soir du chien  (2001)

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***

LACOCHE poursuit : « Et VIALATTE, vous l’avez lu ? ». MURAT de déclarer : « Bien sur. Je l’ai lu grâce à mon grand-père. Les chroniques de VIALATTE dans La Montagne. Je n’y comprenais rien, mais c’est le style qui me plaisait, je trouvais ça admirable ».

Alexandre VIALATTE (1901 – 1971)

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Pendant des années, tous les jours, VIALATTE écrivait une chronique pour le journal « La Montagne ». Ces chroniques ont été regroupées dans deux volumes parus en 2000

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La correspondance entre POURAT et VIALATTE fait l’objet d’une parution en 2001 … 

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En 1922 VIALATTE écrit à POURRAT : « C’est triste d’être toujours obligé d’en revenir à LAFORGUE ». VIALATTE évoque l’auteur de « Les complaintes ».  C’est en y faisant référence que VIALATTE appellera son 1er texte longtemps resté inédit : « La complainte des enfants frivoles ».

Ci dessous un extrait du recueil : « Les complaintes » de Jules LAFORGUE  (1885)

« Complainte d’un autre dimanche »

« C’était un très-au vent d’octobre paysage, que découpe, aujourd’hui dimanche, la fenêtre, avec sa jalousie en travers, hors d’usage, où sèche, depuis quand ! Une paire de guêtres tachant de deux mals blancs ce glabre paysage ».

« Un couchant mal bâti suppurant du livide ; le coin d’une buanderie aux tuiles sales ; en plein, le val-de-grâce, comme un qui préside ; cinq arbres en proie à de mesquines rafales qui marbrent ce ciel crû de bandages livides ».

« Puis les squelettes de glycines aux ficelles, en proie à des rafales encor plus mesquines ! ô lendemains de noce ! ô brides de dentelles ! Montrent-elles assez la corde, ces glycines recroquevillant leur agonie aux ficelles ! ».

« Ah ! Qu’est-ce que je fais, ici, dans cette chambre ! Des vers. Et puis, après ! ô sordide limace ! Quoi ! La vie est unique, et toi, sous ce scaphandre, tu te racontes sans fin, et tu te ressasses ! Seras-tu donc toujours un qui garde la chambre ? ».

Ce fut un bien au vent d’octobre paysage… ».

Nul doute que Jean-Louis BERGHEAUD a lu ce livre qui parle de l’écrivain VIALATTE : « Le porte plume souvenir »  écrit par Alain SCHAFFNER (2011).

 vialatte le porte plume

De VIALATTE je ne retiens qu’une phrase : « L’Auvergne est un secret plutôt qu’une province ». L’Auvergne je n’y ai jamais mis les pieds . Ces mots sont doux à mon oreille …

***
La suite …
http://didierlebras.unblog.fr/93-sevento-jean-louis-murat-sa-bibliotheque-7eme-partie/
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