- 93 bis – Jean-Louis MURAT … sa bibliothèque … 2ème partie …
Pour « Paroles et musiques » (n° 20 Juin/juillet 1989) Thierry SECHAN recueille auprès de Jean-Louis MURAT ces confidences : « C’est en 3ème je crois qu’un professeur m’a fait découvrir André GIDE. Un jour il m’a donné « CORYDON » Ce fut une révélation ».
GIDE est issu d’une famille de grands bourgeois. Il reçoit une éducation rigoriste. Il est bien difficile à cette époque et dans ce « milieu » d’avouer ses tendances homosexuelles. Il épouse MADELEINE sa cousine. Ce mariage ne sera jamais consommé. Cette liaison ne constitue qu’une façade. MADELEINE n’est pas amoureuse de son cousin … Un voyage en Afrique du Nord sert de révélateur à GIDE. Il finit par assumer le « mal qui le tiraille ». Il écrit « CORYDON« . Ce livre ne constitue pas une apologie de l’homosexualité. GIDE indique que : « se laisse tenter qui le veut bien ». Par ailleurs il écrit : « La décadence d’Athènes commence lorsque les Grecs cessèrent de fréquenter les gymnases ». La première édition (1911) bénéficie d’un tirage plus que confidentiel. La seconde édition (1920) est tirée à 26 exemplaires. En 1924 GIDE assume enfin !
André GIDE …
« Corydon » … l’édition de 1926 …
En octobre 1991 MURAT est l’invité de Laurent RIGOULET pour « Libération ». Nous sommes en Juillet … MURAT prépare son « Manteau de pluie ». Le journaliste nous explique comment le chanteur passe le temps et chasse l’anxiété : « En cherchant une ferme, en comparant le journal de KAFKA à celui de GIDE » …
Le journal de GIDE …
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Franz KAFKA …
Le journal de Kafka …
Franz KAFKA (1883 – 1924). Né à Prague, de langue Allemande et de confession Juive. Peut être considéré comme l’écrivain de la « noirceur ». Son œuvre est en effet caractérisée par une atmosphère sinistre. En janvier 1905 KAFKA écrit à l’un de ses amis : « Un livre doit être la hache qui fend la mer gelée en nous ». Il poursuit : « Si le livre que nous lisons ne nous réveille pas d’un coup de poing sur le crâne, à quoi bon le lire ? ».
C’est l’écrivain Alexandre VIALATTE (natif d’Ambert) qui révèle le génie de KAFKA aux Français. Ce sont ses traductions qui font autorité dans l’édition de La Pléiade consacrée au Praguois . Les thèmes de l’aliénation et de la persécution sont fondamentaux dans l’œuvre de KAFKA. Les deux citations qui suivent expriment parfaitement son état d’esprit :
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« Il y un but, mais pas de chemin; ce que nous nommons chemin est hésitation ».
- « J’ai passé ma vie à me défendre de l’envie d’y mettre fin« .
En septembre 1996, à l’occasion d’une interview accordée au journaliste Richard ROBERT (Les Inrocks n° 71) MURAT fait part de ses regrets concernant GIDE : « J’ai été très mal guidé. Un prof qui m’avait pris en sympathie m’a conseillé GIDE ». (…) « De 14 à 18 ans, j’ai passé mon temps avec les livres de ce gros con ». (…) « Ca m’a déformé, intellectualisé ». (…) « Beaucoup de mes problèmes viennent de là ». Voilà qui est dit, il n’est donc pas certain que Jean-Louis possède encore dans sa bibliothèque les livres de GIDE …
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Toujours dans cet article de « Libération » du 7 octobre 1991 signé Laurent RIGOULET le journaliste écrit : « Parfois MURAT se retire dans sa chambre. Sur la table de nuit, une anthologie de la poésie d’amour du XII et XIII et des recueils de haïkus, poèmes Japonais en 4 vers » (…) « Sur le lit » (…) « un album de photos paysagistes de Shinzo MAËDA ».
Matsuo BASHO …
Matsuo Bashô (1644 – 1694) …
BASHO étudie les lettres et prend l’habit de moine. Il pratique le « haïku » qui se caractérise par (la simplicité, la suggestion, l’amour des choses simples, l’humour). Pour BASHO, la poésie est celle du non dit, de l’allusion, qui fait appel à la sensibilité de l’auteur. Ci-après un « haïku » qui reflète ce qui est dit précédemment : « Brume et pluie/ Fuji caché. Mais maintenant je vais/Content ».
En cours d’interview MURAT confie à Laurent RIGOULET : « Le haïku c’est un repère » (…) « ça oblige à faire concis ».
Le 30 décembre 1993 questionné sur ses « Poètes préférés » par « L’Evènement du Jeudi » MURAT répond sans hésitation : « BASHO, WHITMAN« .
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Shinzo MAEDA …
Shinzo MAEDA (1922 – 1998) …
MAEDA est un photographe Japonais … Ses photos disent mieux que des mots la beauté du Japon …
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BUFFON …
Dans cette même interview (octobre 1991 – Libération) RIGOULET évoque cet autre livre lu par MURAT à ses heures perdues : « L’histoire naturelle de BUFFON« .
George Louis LECLERC Comte de BUFFON (1707 – 1788) est mathématicien de formation. En 1735, il traduit un ouvrage de biologie. En 1739, il est nommé intendant du jardin du roi, puis il devient administrateur du jardin des plantes. Son « Histoire naturelle » est composée de 36 volumes dont les premiers paraissent en 1749. Les autres volumes lui prendront quasiment, le reste de sa vie. BUFFON attache beaucoup d’importance aux illustrations assurées par Jacques DE SEVE (pour les quadrupèdes) et François Nicolas MARTINET (pour les oiseaux). Près de 2000 planches parsèment son « Histoire naturelle ».
BUFFON est critiqué par certains dont VOLTAIRE, lequel fait allusion à BUFFON dans l’un des vers de la satire : « Les deux siècles ». Il écrit : « Dans un style ampoulé, parlez-moi de physique ». Une façon de se moquer de l’écriture de BUFFON, où l’emphase est toujours prégnante. Plusieurs scientifiques reprochent à BUFFON ses : « approximations« . Honoré DE BALZAC est un inconditionnel de BUFFON dont il dit : « Un des plus beaux génies en histoire naturelle ».
La principale qualité de BUFFON aura été de rendre populaire et accessible l’étude scientifique. Le dessin vient appuyer les mots. Chacun peut mettre une image sur tel ou tel animal qu’il ne connaît pas, qu’il n’a jamais vu. Il y a là un travail de vulgarisation tout à fait remarquable. Toujours est-il que Jean-Louis BERGHEAUD, le petit-fils de paysan est tombé dans le panneau et semble plus qu’apprécier.
Original de l’une des toutes premières éditions …
Edition 1865 chez Firmin DIDOT …
C’est à croire que MURAT apprécie particulièrement cette « Histoire naturelle » de BUFFON. RIGOULET, évoquant le chanteur et l’œuvre de BUFFON écrit : « Un soir il en cite un passage dont il veut faire son dossier de presse ». Le voici lu par MURAT lui-même : « Cette imagination est l’ennemie de notre âme. C’est la source de l’illusion, la mère des passions qui nous maîtrisent, nous emportent malgré les efforts de la raison et nous rendent le malheureux théâtre d’un combat continuel, où nous sommes presque toujours vaincus.
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Jean GIONO …
En juin 1992, pour le « Nouvel Obs. » le chanteur d’Orcival est l’invité de Fabrice PLISKIN à qui il déclare : « J’appartiens à une famille de paysans suicidés, tout droit sortis des romans de GIONO et POURRAT« . Le journaliste ajoute cette formule : « explique l’homme à la tête de volcan éteint« . Rien d’étonnant à voir MURAT citer ces auteurs du « monde paysan » l’un Provençal et l’autre Auvergnat. Tous deux ont l’étiquette « d’écrivains de droite » qui plus est, ayant eu des rapports avec l’extrême droite ! MURAT n’en a cure. Seule compte la plume de l’écrivain et non pas les idées qu’on lui prête.
Jean GIONO (1895 – 1970)
Fils unique d’un cordonnier et d’une repasseuse, il quitte le collège à 16 ans pour faire vivre sa famille. Il devient donc employé de banque. Il est né à Manosque qu’il ne quitte pas (ou peu), il se bâtit seul sa propre culture. Il déteste les grandes villes et plus encore Paris. Les points communs avec MURAT sont légion. Dans ses romans GIONO parle essentiellement du monde paysan. Il est même considéré comme un « écrivain régionaliste ». Son enfance pauvre mais heureuse sert de trame à plusieurs de ses livres. La guerre 14 met fin à ce bonheur. Il est mobilisé à Verdun et en réchappe.
Son premier roman « Colline » paraît en 1929. Il y évoque la vie des paysans de Haute Provence.
Toujours en 1929 paraît « Un de Baumugnes » une belle histoire d’amour dans le monde paysan au tout début du 20ème siècle. Ci-dessous un envoi autographe signé de l’auteur.
En 1930 il écrit « Regain » chez Grasset. Ci-dessous édition numérotée de 1947.
Dans « Regain » GIONO traite de la désertification des villages de Haute Provence. Celui d’Aubignane (village imaginaire du roman) qui n’est autre que celui de REDORTIERS et s’est peu à peu vidé de sa population … GIONO écrit : « L’été est là à gémir qu’il va mourir ».
Une bergerie en ruine.
L’école de REDORTIERS qui a fermé ses portes.
En 1931 sort « Le grand troupeau » chez Gallimard. Il s’agit là d’un réquisitoire contre la guerre, mais aussi d’un hymne à la nature et à la vie.
En 1932 c’est « Jean le bleu » … édition numérotée ci-dessous. Il s’agit d’un roman largement autobiographique. GIONO y évoque son enfance passée à Manosque, dans une maison haute avec escalier étroit qui relie la blanchisserie de sa mère située au rez-de-chaussée où s’active Pauline (sa mère) et le troisième où se trouve la cordonnerie du père. La guerre de 14 met fin à cette période heureuse …
En 1935 paraît « Que ma joie demeure ». Sur le plateau Provençal de Cremone, quelques hommes peinent tristement sur leurs terres. Un vagabond au cœur généreux « Bobi » leur apporte un message d’espoir.
Son « chant du monde » (1934) traite de la vie alpestre.
De 1935 à 1939 GIONO s’engage pour le pacifisme. Il publie « Refus d’obéissance » (1937).
Ancien des tranchées de Verdun GIONO écrit : « Ce qui me dégoûte dans la guerre, c’est son imbécilité ». (…) « A la guerre, j’ai peur, j’ai toujours peur, je tremble, je fais dans ma culotte. Parce que c’est bête, parce c’est inutile. Inutile pour moi ».
La seconde guerre éclate. C’est un échec pour lui. Durant cette période trouble, bien qu’à cours d’argent, il recueille des juifs, des résistants, des communistes. Cela ne l’empêchera pas au sortir de la guerre de tomber sous la vindicte populaire. En septembre 1944 il est emprisonné à St Vincent les Forts. Il est libéré quelques mois plus tard, blanchi de tout soupçon de connivence avec l’ennemi. Cela ne l’empêche pas d’être mis en quarantaine par ses pairs et les « bien pensants ». Seule l’écriture lui permettra de remonter la pente.
En 1950 « Les âmes fortes » marque le retour de GIONO. Trois vieilles femmes veillent un défunt. Parmi elles Thérèse, 89 ans, qui nous conte sa vie …
En 1951 paraît « Le hussard sur le toit ». GIONO y raconte l’histoire d’Angelo PARDI, jeune aristocrate Italien, colonel de hussards, qui doit fuir son Piémont natal après avoir tué en duel un officier Autrichien.
En 1966 c’est au tour du « Déserteur » . Un roman qui conte l’histoire d’un homme « déserteur d’une vie ordinaire, mais surtout déserteur de lui-même ».
Le 9 octobre 1970 GIONO décède dans sa maison de Manosque. Il nous laisse une belle œuvre, qui nous raconte la vie des petites gens. MURAT aime et ne se cache pas pour le dire. N’en déplaise à certains intellectuels ou autres poncifs.
De GIONO je retiens :
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« Le soleil n’est jamais si beau qu’un jour où l’on se met en route ».
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»La vie, c’est de l’eau. Si vous mollissez le creux de la main vous la gardez. Si vous serrez les poings vous la perdez ».
- « Je crois à la vertu de l’homme à cheval, mais il faut qu’il reste muet. S’il prononce un mot, c’est comme s’il mettait pied à terre ».
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Henri POURRAT …
Henri POURRAT (1887 – 1959).
Né et mort à Ambert, l’auteur de « Gaspard des montagnes » est viscéralement attaché à son Auvergne.
Edition Lardanchet … 1924 …
De cette œuvre je retiens :
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»Quand on sème des épines, on ne va pas sans sabots ».
- « La vie sans farces est comme un voyage sans auberges ».
- « Tous ont bien ce qui achète, il faut avoir ce qui paye ».
« Ceux d’Auvergne » … 1928 …
« L’homme à la bèche » … 1940 …
« Le mauvais garçon » … 1925 … avec autographe de l’auteur.
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Jacques LE GOFF …
Dans un article publié le 1er décembre 1993 dans « Télérama » signé Anne-Marie PAQUOTTE, la critique musicale nous donne de précieux renseignements sur les dernières lectures de Jean-Louis. Elle écrit : « Le gamin qui voulait être professeur de géographie et d’histoire, qui a appris l’une en suivant le Tour de France et réapprend l’autre en lisant passionnément BRAUDEL et LE GOFF s’interroge toujours sur l’influence d’un paysage sur l’âme des gens ».
Jacques LE GOFF naît à Toulon le 1er janvier 1924 et décède à Paris le 1er avril 2014. Deux phrases qui illustrent parfaitement le bonhomme : « L’historien est un artisan de la mémoire » et « Le christianisme. C’est une spiritualité, une vision du monde, mais surtout un processus de civilisation ».
Nicolas TRUONG dans le « Monde » nous dresse le portrait de LE GOFF (bel hommage posthume) le 1er avril 2014 : « Le plus grand médiéviste Français Jacques LE GOFF est mort mardi 1er avril à l’âge de 90 ans à l’hôpital Saint Louis ». (…) « Il a forgé une œuvre de renommé internationale dont témoignent notamment » :
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« Les intellectuels du Moyen Âge » (1957)
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« La naissance du Purgatoire » (Gallimard 1981)
- « SAINT LOUIS » (Gallimard 1996).
Nicolas TRUONG poursuit : « Homme de gauche Jacques LE GOFF est l’auteur d’une tribune dans « Le Monde » datée du 22 novembre 2013 pour défendre le Président HOLLANDE. Il écrit : « N’accablez pas le Président » (…) « Vous le jugerez le moment venu ». Le journaliste termine : « Jacques LE GOFF a dominé le champ de la discipline, proposant des analyses structurales des contes folkloriques ou de la forêt de Brocéliande, en s’intéressant aux rues, aux gestes du Moyen Âge » (…) « En raison de cette passion qui, depuis ces lectures des romans de Walter SCOTT et d’IVANHOE en particulier, ne l’ont jamais lâché. Parce que, disait-il, le Moyen Âge, c’est l’espoir« .
Walter SCOTT …
Pour Jean-Louis BERGHEAUD le sieur IVANHOE aussi est un héros … Ci-dessous un exemplaire de l’œuvre de Walter SCOTT paru aux Editions DIDOT (1880 – 1882) …
IVANHOE est donc un héros « Muratien » … au même titre que : « Kit Carson » et « Buck John » que le chanteur Auvergnat cite lors d’un questionnaire à la Prévert paru dans « L’Evènement du Jeudi » comme étant : « ses héros de fiction favoris » (n° 478 du 30 décembre 1993 au 5 janvier 1994) …
« Kit Carson » n° 68 de janvier 1959 …
« Buck John » n° 9 année 1954 …
Nous évoquons le seigneur Ivanhoé, nous retournons au Moyen Âge … je ne résiste pas au plaisir de vous livrer l’extrait d’un article paru dans le journal « La Montagne » du 8 novembre 1993 signé : « R. BC ». Ce dernier évoquant l’un des premiers concerts de Jean-Louis écrit : « On ne s’étendra pas sur la poésie un tantinet ésotérique de MURAT qui fait de ses textes un recueil inclassable, jeté comme une passerelle fragile entre un Moyen Âge surréaliste et un contemporain flou. L’amour toujours, la tristesse, la mélancolie, la solitude et puis l’odeur des chevaux, les ponts levis, les forteresses balayées de vents amers peuplent cet univers désormais familier aux vassaux de MURAT. Sorte de seigneur sans royaume – par choix – cet être décalé qui oscille entre le moine guerrier et le chevalier poète est désormais sorti de son donjon pour conquérir un peuple qui l’adorait sans le connaître ».
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BRAUDEL …
Fernand Paul Achille BRAUDEL né le 24 août 1902 à Lunéville-en-Ormois (Meuse) décède le 27 novembre 1985 à Clues (Haute Savoie).
Le principal de l’œuvre de BRAUDEL traite de LA FRANCE et du modèle paysan, j’allais dire : « le monde paysan ». Rien d’étonnant donc à ce que MURAT s’y ressource.
Les couvertures de ces 3 tomes de son « Identité de la France » sont suffisamment évocatrices pour qu’un admirateur de MURAT saisisse immédiatement les motifs qui conduisent le chantre d’Orcival à apprécier cet auteur.
BRAUDEL écrit : « La France se nomme diversité« et : « La seule solution d’une certaine grandeur Française, c’est de faire l’Europe« .
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Salman RUSHDIE …
Le 18 novembre 1993 pour « Télémoustique » Jean Luc GAMBIER et Jean Louis MURAT évoquent l’œuvre de SALMAN RUSHDIE, écrivain anglais cité par l’Auvergnat dans « Rouge est mon sommeil » extrait de l’album « Vénus ». MURAT déclare : « C’est le livre qui a tout déclenché. Avec Marie, on a un peu le souci de ce mec là. J’en parle beaucoup, j’envoie les bouquins à des gens. A la maison c’est devenu normal d’en parler comme quelque chose qu’on aime, qu’on veut partager et défendre. C’est une façon de partager son sort. Il faut surtout dire que c’est un très grand écrivain, qu’il faut le lire ainsi, en lui donnant l’affection qu’on donne aux grands écrivains ». (…) « Défendre une cause en chansons, ce n’est pas possible. Alors, « De Salman as-tu des nouvelles ? » ça me semblait le minimum indispensable ».
Ci-dessous « Les versets Sataniques » le livre objet du tollé des musulmans radicaux …
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A la question : « Vos auteurs préférés en prose ? » posée en 1993 (n° 478 E.D.J.) le « Berger de Chamablanc » répond : « KAWABATA – DIDEROT ».
Yasunari KAWATABA …
Yasunari KAWATABA (1899 – 1972). Ecrivain Japonais, prix Nobel de littérature (1968). Il est obsédé par la quête du beau. Son œuvre traite principalement de la solitude et de la mort. Parmi ses livres on peut citer :
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« Pays de neige » (1935 – 1947)
- « Le grondement de la montagne » (1954)
- « Les belles endormies » (1960 - 1961)
De KAWATABA je retiens cette phrase : « Je suis attiré par la beauté malpropre ». Voilà qui n’est pas pour déplaire à MURAT qui aime à : « être dégueulasse ! ».
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Denis DIDEROT …
Denis DIDEROT (1713 – 1784). Son père est maître coutelier. Le jeune DIDEROT est destiné par sa famille à l’état d’ecclésiastique. Il quitte les Jésuites pour poursuivre ses études à Paris. Il y mène une vie de bohème, vivant de petits boulots. En 1742 il fait la rencontre de Jean-Jacques ROUSSEAU et de GRIMM avec qui il se lie d’amitié. En 1747 il est nommé co directeur avec d’ALEMBERT de la publication de l’Encyclopédie dont le premier tome paraît en 1751 …
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Encyclopédie « Planches » … Edition de 1779
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En 1749 DIDEROT est emprisonné pour sa « Lettre sur les aveugles à l’usage de ceux qui voient » …
- En 1760 DIDEROT publie « La religieuse » …
- En 1762 il écrit « Le neveu de RAMEAU » qui est publié en 1891
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En 1771 DIDEROT publie : « Jacques le fataliste »
DIDEROT veut ouvrir les gens au savoir. C’est le but premier de son encyclopédie. GOETHE déclare à son propos : « La plus haute efficacité de l’esprit est d’éveiller l’esprit ».
DIDEROT est un homme de raison qui dit : « La nature n’a fait ni serviteurs ni maîtres » et « Le chemin du bonheur est le chemin même de la vertu ».
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Henri MATISSE …
Sur « L’Express.fr » le 26 août 1999, le journaliste Gilles MEDIONI recueille les confidences de MURAT. Le chroniqueur écrit : « (La lecture d’Henri MATISSE, roman signé d’ARAGON, l’un de ses livres de chevet) le ramène vierge à la chanson ».
Ce roman est né de la rencontre entre un écrivain et un peintre (ARAGON/MATISSE) … Ci dessous la version Française qui se présente en 2 tomes. (1971 Gallimard).
La version Russe, aux éditions « Progress » (1981).
La rencontre avec Laure DESBRUERES, l’initiation à la peinture ont sans conteste conduit MURAT à ce type de lecture …
Ajout le 28 avril 2016 …
En avril 2016, à l’occasion de la sortie de l’album « Morituri » MURAT, dans les colonnes du magazine « Point de vue » parle « Arts » avec la journaliste Fanny DE VOLTA. En toute fin d’interview MURAT déclare : « La chapelle du rosaire à Saint Paul de Vence (*) où séjourna MATISSE est un petit bijou. La peinture de MATISSE est apaisée. L’artiste avait à mon avis ce qu’il manquait à PICASSO : la foi, une foi simple. Il ne surplombait pas la nature. Avec PICASSO a émergé une génération de peintre, persuadés d’être au dessus de tout ».
(*) Cette chapelle est située sur la commune de VENCE. Erreur de Jean-Louis MURAT ?
Voilà qui aiguise ma curiosité. De ce pas je pars sur les pas de MATISSE dans le sud de la France. Nous sommes en 1942, MATISSE malade, quitte Nice pour s’installer non loin, à Saint Paul de Vence. Le peintre y fait la rencontre d’une belle personne, aide soignante : Monique BOURGEOIS. Elle devient sa confidente et lui servira même de modèle. Monique est dotée d’une grande foi. Elle prend le voile et intègre l’ordre des Dominicains pour devenir : sœur Jacques Marie. Elle continue de prodiguer des soins à MATISSE. En 1947 elle lui confie son désir de voir décorer une partie du couvent où elle réside. MATISSE prend le projet à sa charge et décide de réaliser une chapelle nouvelle qu’il offrirait aux Dominicaines. Ce seront quatre années d’études et de travaux, qui vont aboutir à la perfection décrite par MURAT. La première pierre de l’édifice nouveau a été posée le 11 décembre 1949, l’inauguration le 25 juin 1951. MATISSE aime à dire : « Cette œuvre m’a demandé quatre ans d’un travail exclusif et assidu, et elle est le résultat de toute une vie active. Je la considère malgré toutes ses imperfections comme mon chef-d’oeuvre ».
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MATISSE et Monique BOURGEOIS …
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La chapelle du Rosaire dans son environnement …
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Vue des la chapelle (intérieur) …
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Monique BOURGEOIS peint par MATISSE …
Voilà, une nouvelle fois MURAT m’a permis de faire un beau voyage. De rencontrer MATISSE tel que je ne l’aurais jamais imaginé … de faire la connaissance de sœur Jacques Marie. Merci encore Monsieur Jean-Louis BERGHEAUD !
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A suivre … c’est ici …
http://didierlebras.unblog.fr/93-ter-jean-louis-murat-sa-bibliotheque-3eme-partie/
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Très intéressant Didier,quelle richesse!il me semble qu’il lisait J.J Rousseau également « Les confessions » ont été un certain temps ses livres de chevet.N’oublions pas que J.J Rousseau en plus d’être un ami de Diderot a participé également à « l’encyclopédie » .Il a écrit des articles sur la musique; il fallait le souligner.bises
Salut Rhia,
je ne parle ou n’évoque que les auteurs et les livres cités par JLM. JJ ROUSSEAU ??? Je vais poursuivre mon chemin et je verrai bien si le sieur ROUSSEAU a croisé quelque part la route de MURAT. De mémoire ça ne me dit rien …
Amitiés sincères à toi.
Didier.
Dernière publication sur : Jean-Louis MURAT ... il aime ... il n'aime pas ...
Je ne peux te scanner l’article mais je l’ai sous les yeux..il venait de sortir « Cheyenne autumn »
_Oui la poésie semble être importante pour toi?
J’aime tous les arts en général.La littérature surtout.Bien entendu.J’adore Jean Jacques Rousseau et ses « Confessions » par exemple.Coté poésie,j’ai un faible pour Rimbaud et Verlaine, mais j’avoue que je n’accroche pas trop avec les poètes contemporains.A part certaines exceptions, je trouve cela assez plat, même s’il y a quelques débordements.
Je le cite mot pour mot…
Merci Rhia,
Je devais avoir l’article … J’suis à la bourre … je pars pour Metz.
Amitiés.
Didier.
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Coucou Didier!
Belle suite.Mais n’y a-t-il pas aussi Vialatte, Chateaubriand et Mallarmé dans la bibliothèque muratienne?
De Pourrat, je pense que JLM ne peut qu’approuver cette formule de la jolie cousine de Gaspard:
« Travailler c’est laisser couler ses peines. »
Bon week-end, Didier!
Bonsoir Didier,
Petite correction, la Chapelle Matisse se trouve à VENCE… « Un petit bijou », en effet !
Bonne soirée !
Je rectifie ! grand merci ma belle ! Quid de la poursuite de carrière de JLM ?
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La question du moment ! Mais qui le sait ?
Salut, correctif fait. A la relecture, puisque que je ne cons pas les lieux, il se révèle que l’erreur est faite par JLM lui-même et je l’ai reprise …
La suite ??? Oui, lui seul le sait ! Et surtout pas Dieu …
Le contexte est tellement morose … Il n’y a peut-être plus de place pour les saltimbanques et les troubadours … les vrais ???
D
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Bonjour Didier,
« Errare humanum est, (perseverare diabolicum) »
Qu’importe d’où vient l’erreur : Jean-Louis, le journaliste ? Ce n’est pas grave !
Ce qui le serait plus, c’est bien un monde sans « saltimbanques et troubadours » !!
PS : J’ai eu la chance de découvrir ce lieu : une pure merveille en effet !