- 85 – Jean- Louis MURAT … Il est libre …

2011 promo

Jean-Louis MURAT est avant tout un homme : LIBRE. Nombre  de ses comportements, de ses emportements, de ses déclarations paraissent et sont contreproductifs, nuisent à son IMAGE. D’image il n’en veut point, si ce n’est celle autoproduite comme ci-dessus. Quelle idée ingénue pour un artiste (homme public) que de se dissimuler dans un arbre et donner une image contrastée de soi. MURAT ne veut pas être prisonnier de son image, ou plutôt de celle que les autres ont de lui, de celles que certains voudraient le voir endosser, assumer, à des fins mercantiles. MURAT ne mange pas de cette pitance. A partir de « Mustango » il prend même le contrepied de cela, en donnant aux médias des autoportraits qui ne sont pas tous du meilleur goût. Certains de ces clichés le vampirisent plus qu’ils ne le mettent en valeur. MURAT n’en fait qu’à sa tête, même s’il doit le regretter. MURAT est un homme LIBRE.

murat 2006

MURAT en concert s’autorise le droit (l’outrecuidant) d’interdire laux médias de prendre des photos … Un comble ! Le plus souvent (on peut les comprendre) les journalistes locaux diligentés sur place par leur rédaction le prennent très mal et s’en offusquent. Le papier qui en résulte ne contient plus  que l’acrimonie d’un scribouillard. J’en veux pour preuve le copier coller d’un compte rendu paru dans « MELTING-ACTU. COM » le 17 11 2011, rendant compte d’un concert de l’Auvergnat dans la salle de « L’autre canal ». Le rédacteur semble avoir choisi pour pseudo celui de : « Monsieur Louis ». Commode ! L’illustration étant attribuée à Cécile KREMER. Allons y : « Tout d’abord, interdiction fut faite de pratiquer le noble art qui est celui de voler l’image des artistes afin de rendre compte    visuellement de la soirée, c’est-à-dire de prendre des photos, et ce pour l’ensemble des médias présents. Nous vous proposerons alors une illustration fidèle du concert « .   

bid     

« Soit, au mieux quelque chose de bâclé, au pire juste quelque chose de carrément moche. Voir les deux. Cependant, on comprend assez vite pourquoi le Clermontois a interdit toute photo. S’il n’est pas de bon ton de se moquer du batteur au tour de taille nécessitant un objectif panoramique, par contre il est tout à fait correct de s’étonner de la tenue de scène de Jean-Louis Bergheaud : jean pourri sous une chemise trop large, arborant des rayures pailletées, que n’aurait pas reniée Jean-Claude Duss à la soirée célibataire du Macumba Club, cachant mal le poids des ans, ou le poids tout court ».  

« Je sais ce que vous vous dites : Môssieur Louis ne peut s’empêcher d’être condescendant et s’en prend aux    fringues ce qui est interdit par une loi dont j’ignore les origines mais qui n’arrange pas mes affaires. Mais en parlant d’affaires, que dire du look néo-blaireau du clavier exhibant fièrement    une chemise à imprimés représentant de petites pommes, surmontée d’un gilet ni à sa taille, ni accordé à la chemise. Tout à fait le genre de mec qui pense que s’habiller dans une friperie en y    choisissant les fringues avec un bandeau sur les yeux est la dernière tendance à Paris. Celui-ci pousse l’exploit de rendre les chansons de l’artiste qu’il accompagne aussi mal fagotées que ses  vêtements, ou ce qu’il en reste, par des nappes qui nous rappellent que les années 80 (pour ceux qui les ont vécues) c’était vraiment de la merde ».       

« N’oublions donc pas qu’au milieu du défilé Emmaüs, il y avait un concert et donc des chansons. Jean-Louis    Chemise-Moche fit la part belle à son dernier album (Grand Lièvre). Il faut dire que le râleur du Massif Central sort plus de chansons et d’albums que Berlusconi de minettes à    ses Bunga-Bunga. Le choix est donc vaste. Son dernier album sert de fil rouge ponctué de quelques références à ses anciennes productions ».       

« Amateur de Jean Pourri Murat depuis sa collaboration avec Isabelle Huppert sur Madame    Deshouillères en 2001, j’eusse dû être ravi. Mais après avoir foulé du pied les raisons de la présence de ma fidèle et charmante photographe, puis imprimé sur ma rétine des images    nourrissants mes pires cauchemars pour les dix prochaines années, Jean-Louis Bide Apparent exécutât froidement ses meilleures chansons tel un terroriste d’extrême gauche des    années 70. Ce n’était plus Jean-Louis Murat et son Band mais la bande à Baader-Meinhoff, luttant à mort et sans remords contre le bon goût musical.  À un moment, je me suis demandé si des enfants de l’école de musique, section débutants, ne s’étaient pas grimés en adultes afin de    fêter Halloween à leur manière, interprétant les plus grands succès de Luis Mariano à la façon des Sex-Pistols.      Hormis le clavier, Jean-Louis Paillettes était accompagné d’un batteur et d’un bassiste dont on ne sait plus s’il    rendait un hommage capillaire aux Beatles ou à Justin Bieber.     Et je ne parle même pas de l’extrême timidité de l’auvergnat qui daignât adresser un mot au public après une heure de concert. Je cite : « Merci… » 

« Vous l’aurez sans doute compris, je n’ai pas aimé ce concert. Si ce n’est pas le cas, c’est que vous êtes encore sur le blog cité plus    haut. Ou que vous appliquez déjà la méthode pour s’habiller branchouille. Alors si vous voulez bien retirer le bandeau pendant quelques instants, j’aimerais terminer cette chronique par une note    plus positive en vous conseillant quelques albums de Jean-Louis Murat que je possède, apprécie et que j’écoute régulièrement : Madame Deshoulières – Le Moujik et sa femme – A bird on a poire – Taormina ».

J’ose espérer que ce type de papier n’est pas le fait d’un pseudo animateur de maison de la culture, payé par l’argent public …  nos grandes villes  en pullulent ! Les libertés prises par MURAT avec son image ont des contreparties … Le bougre il assume !

Libre d’user de son image comme il l’entend, il en va de même de ses idées et des propos qui en déclinent. MURAT ose, il provoque. Dans le cadre de la campagne promo du dernier « Toboggan« , lors d’une interview accordée à Lionel DECOTTIGIES pour le journal « l’Humanité », l’Auvergnat évoquant :  « BERNANOS » et « BLOY » déclare : « J’aime ces écrivains« . Il ajoute tout de go : « Non leurs pensées« . Les « bien pensants » crient d’effroi. MURAT n’en a cure. On peut aimer et ne pas adhérer aux idées. MURAT précise : « BERNANOS a signé des ouvrages merveilleux. La langue est très belle. Idem pour Léon BLOY, j’aime sa langue et ses délires. Il ne pense pas. Il est avant tout un imprécateur. Un crétin aussi pourrait-on dire. A la fois anticlérical et présent à la messe. J’aime l’exubérance. Tout se libère. Ni retenue ni censure. Une chose se passe dans la langue comme chez HUYSMANS ou VERLAINE. Ils sont incroyables d’invention, développent une érotique des mots. Après ? Plus rien ! ». 

MURAT a été mis au banc de la société des artistes depuis longtemps. Il paye au prix cher cette liberté de parole et de pensée. Le terme « brouteuse » utilisé pour épingler la journaliste Valérie LEHOUX n’a rien arrangé à la situation. Je tire mon chapeau à cette Dame qui, tressant des louanges à MURAT pour « Toboggan » ose le mot « brouteur ». Y aurait-il entre la « brouteuse » et le « brouteur » une différence quelconque ???  Je ne pense pas ! Alors deux poids deux mesures ! MURAT file son chemin. Il va comme le vent de Limagne, il vole, libre comme l’air, beau comme l’oiseau de « Folon » !

folon

***

Ajout le 6 juillet 2016 …

disque140

Le 7 juin 2016, dans les colonnes du « Soir » belge MURAT confie au journaliste Philippe MANCHE : « Je pense que le système est pourri. Je le constate et je ne vois pas pourquoi, étant dans le système, je ne dirais pas qu’il est pourri. Je refuse ces méthodes fascistes et soviétiques où l’on ne crache pas dans la soupe. La soupe est pleine de glaviotes, ça ne me dérange pas de cracher dedans ».  Une nouvelle fois, peut être la dernière, il n’est pas certain qu’il reprenne la parole de sitôt (c’est ce que je crains, c’est ce que je pense puisqu’il n’aura plus d’actualité …) MURAT fait montre d’indépendance. Il l’aura payé cher le bougre. Qu’importe, toujours il est resté debout, il peut vous regarder droit dans les yeux MURAT !

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Publié dans : ||le 6 mars, 2014 |4 Commentaires »

4 Commentaires Commenter.

  1. le 6 mars, 2014 à 16:07 Rhiannon écrit:

    Ce n’est pas un défilé de mode …non plus…libre de s’habiller comme il l’entend….çà m’horripile d’entendre ce genre de propos…les soi disants journalistes qui attaquent sur le physique …on dirait un article de « Closer » et ce n’est pas une référence…;)….Murat est un homme « libre »de faire ce que bon lui semble et ce n’est pas pour nous déplaire…

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  2. le 15 mars, 2014 à 14:31 Muse écrit:

    Tu ne sais peut-être pas Didier, qu’un animateur de MJC payé par l’argent public des mairies comme tu dis, est un enseignant précaire payé 10 mois par an au SMIC horaire, sans congés payés. Ce dans le meilleur des cas, car un grand nombre d’animateurs de MJC sont bénévoles (c’est à dire enseignant à titre gratuit). Et je peux t’assurer qu’aucun pisse-vinaigre n’est embauché puisque l’état d’esprit demandé au départ par toutes les MJC doit être véritablement ouvert et convivial, même si le travail est difficile et les adhérents pas forcément tous sympathiques. Je peux t’en parler puisque j’enseigne dans deux MJC en plus des autres cours que je donne. Cette précarité des animateurs permet à l’ensemble de citoyens de pouvoir accéder à des activités culturelles et sportives à des prix relativement bas tout en proposant des enseignements de qualité, prix qu’ils ne trouveraient pas dans le privé. L’accès aux activités d’enfants, d’ados comme d’adultes de milieu modeste ne pourrait se faire sans la précarité et les modestes salaires des animateurs. Et sans le don de soi et l’ouverture des mêmes animateurs. Ce qu’on appelle l’éducation populaire n’est pas un vain mot en MJC.

    Ton journaliste est plutôt un mondain qui devait être mal luné ce soir-là parce qu’il n’avait pas pu prendre de photos.
    Et pour ne s’attarder que sur l’aspect vestimentaire du groupe et ne pas parler de la musique, c’est que sans doute le contenu musical n’y était pas ou bien que le journaliste avait besoin de se défouler de sa mauvaise humeur.

    Concernant Valérie Lehoux, elle a effectivement été d’une grande élégance eu égard au traitement agressif qu’elle avait enduré de la part de JLM. Je trouve bien qu’elle ait employé le terme « brouteur », clin d’oeil malicieux et réponse de la bergère au berger histoire de remettre les pendules à l’heure.

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