- 60 – Jean-Louis MURAT et … les fans …
Jean-Louis BERGHEAUD alias MURAT a toujours entretenu une relation particulière avec ses admirateurs. C’est déjà le cas à l’époque du groupe « Clara » qui n’en est qu’à ses premiers balbutiements. A Riom en avril 1979 le public hue le groupe. Jean-Louis BERGHEAUD traite les spectateurs de tous les noms …
Avec Cheyenne sonne l’heure de la reconnaissance. MURAT trouve son public. Il mettra cependant des années avant de se décider à chanter en « live » jurant même qu’on ne l’y reprendra plus. Depuis il a changé d’idée … mais revenons en arrière …
Nous sommes en octobre 1991, dans le n° 237 du magazine « PODIUM » il parle ainsi de ses fans : « Je les imagine plutôt seuls, pas vraiment bien dans leur peau« . Voilà qui n’est pas très reluisant !
En janvier 1992 pour « Rock & Folk » sous la plume d’Alain GALES il déclare : « Avant hier, j’ai reçu un coup de fil incroyable. On m’a laissé un message pour que je rappelle absolument une nana. Bénédicte. Elle avait perdu mon numéro de téléphone, et il s’était passé quelque chose de dramatique. Et effectivement, je connais une Bénédicte, la copine de mon quasi meilleur ami, qui est un mec un peu bizarre. je me suis dit : « ça y est, il en a fait une ! » . Et donc je rappelle cette nana. Je tombe sur une fille d’origine Vietnamienne, avec un fort accent, une prof de lettres de 30 ans, et qui était en eaux chez elle ! Elle m’écoutait dix heures par jour, elle m’a fait un plan au téléphone, je te jure. Elle était carrément nue d’après ce qu’elle disait, ça dégoulinait de tous les côtés ! Elle couinait, elle geignait, elle devait absolument me voir, je lui avais mis le feu, il fallait que j’éteigne tout ça ! Je lui ai dit : « Bon … euh … J’ai du travail … Je vous laisse » … « C’était assez étrange comme expérience ».
Voilà des paroles peu amènes sur des personnes qui vous témoignent d’une admiration parfois débordante il est vrai. Il n’y a que MURAT a tenir de tels propos … L’image que l’artiste semble avoir de ses admirateurs n’est pas très flatteuse. Fin 1993 MURAT effectue sa première tournée. Il n’a accepté ce projet qu’en contrepartie d’un film et jure ses grands dieux que cette expérience n’aura pas de suite … Dans « Info Matin » le 15 mars 1994 voici ce qu’écrit Patrick WILLARD sur ce projet : « Mademoiselle PERSONNE » … qui ne verra jamais le jour … Hélas !
« Profitant des concerts, il fait l’acteur. La trame : une star de la chanson rencontre une de ses groupies (rôle joué par Elodie BOUCHEZ » et l’embarque dans sa tournée pour une curieuse histoire qui met à jour les rapports entre une idole et ses fans. Plus de 50 heures de rushes ont été emmagasinées par Pascale BAILLY. Sur la base de cette histoire écrite, ils ont utilisé les lieux et les personnes croisées lors de ce périple pour nourrir l’intrigue. C’est ainsi qu’à Clermont, le voisin de l’appartement où ils ont planté leurs caméras, fait le figurant et finit, après deux jours de tournage en (faux) cadavre sur la route d’Aurillac. Véritable aventure pour nombre d’inconnus sortis de l’anonymat, à la grande joie de MURAT qui, de son côté improvisait à chaque prise, changeait ses textes et défiait toute idée de scénario. Le montage ne va pas être facile ».
Murat qui est un homme simple, ne comprend pas qu’il puisse motiver ne serait-ce que des applaudissements, alors des scènes d’hystérie ??? Au cours de cette 1ère tournée il va jusqu’à interroger les spectateurs et leur demande : » Est-ce que mes petites histoires ne vous ennuient pas ? ». C’est un comble pour qui ambitionne d’être chanteur et de vivre de ses chansons !
En octobre 1993, dans les colonnes du « Nouvel Observateur » MURAT répond à cette question de Fabrice PLISKIN : « Vous avez de bonnes relations avec vos admirateurs ? ». L’Auvergnat embraye : « Un jour, un type s’est échappé de l’hôpital psychiatrique où il était enfermé. Il a pris un taxi, il a roulé pendant deux cents bornes et il a débarqué chez moi. J’étais seul à la maison. Je faisais de la maçonnerie. C’était l’hiver. Le type portait un simple T-shirt. Il avait l’air gentil. Il s’est approché de moi et il m’a dit : « Bonjour, tu me reconnais ? C’est moi l’ange déchu ». Je n’arrivais absolument pas à m’en défaire. Je m’en suis sorti pas très honorablement ».
Ainsi une nouvelle fois MURAT mentionne le comportement d’un « quasi déséquilibré » pour évoquer ses « fans » … Pour le magazine « Les Inrocks Hebdo » (n° 4 avril 1995) MURAT déclare à Richard ROBERT : « Chaque soir, des dizaines de personnes réclamaient en chœur « Sentiment nouveau ». Pour moi, c’est une chanson gag, l’envers parfait de ce que je voulais faire. Mais c’est ce que les gens attendaient que je chante … ». Sur ce point précis Jean-Louis MURAT n’a pas changé d’un iota. Il n’en fait qu’à sa tête. Et il a bien raison. Ses admirateurs l’ont bien compris qui le laissent seul juge de la set list. Aller à un concert de MURAT ne ressemble à rien d’autre. Lui réclamer un titre c’est la certitude de ne pas l’avoir. MURAT fonctionne ainsi … Dans cette même interview accordée à Richard ROBERT le Brenoï déclare : « Souvent, pendant la tournée, des gens venaient me voir avec la conviction de rencontrer un looser. La plupart du temps ça les confortait dans l’idée qu’ils étaient eux-mêmes des loosers. J’étais désespéré : s’il y a bien un type qui ne se sent pas perdant pour deux ronds, c’est bien moi ». Par ces propos on reconnaît le battant qu’il est … ne se laissant jamais abattre … ne refusant jamais l’adversité … pis : se mettant dans des situations inextricables au regard des médias, des critiques, du commun des mortels … pour toujours arriver à rebondir, à être inventif … et toujours présent. A bien des égards, cette présence qui dure est inexplicable … MURAT ayant tout fait pour être enterré vivant …
Le 2 octobre 1996 pour le journal Belge « Le Soir » le chanteur d’Orcival répond à cette question de Thierry COLJON : « Comment t’es-tu sorti de cette tournée ? Heureux ? Déçu ? ».
JLM : « Je l’ai vécue assez mal. J’ai été un peu désenchanté par rapport à la réaction des gens. Je trouve qu’ils sont vraiment fainéants. Ils paient 120 balles pour entendre le disque ». (…) « Là le public m’a fait la tronche toute la tournée. Il ne comprenait pas. Je n’allais pas faire des chansons que je déteste comme « Sentiment nouveau ». Ca m’a conforté dans l’idée que la scène ce n’est pas intéressant ».
Voilà un verdict bien cruel pour cette première tournée …
Pour le journal « L’Express » Philippe CORNET l’interviewe le 11 octobre 1996 : « Vous recevez beaucoup de courrier ?. Réponse : « Pas mal, oui. Je le lis toujours très attentivement mais je ne réponds jamais. Au début, j’ai essayé mais si vous répondez, vous êtes foutu. les gens écrivent mais ils restent dans le fantasme : si vous répondez vous les perturbez. Ca peut très mal se terminer, cela m’est arrivé deux ou trois fois … ».
MURAT aurait donc une idée peu flatteuse de ses admirateurs ??? Que nenni. Le bougre est ainsi fait et pas à une contradiction près. Voici ce qu’il déclare à Laurent SAULNIER en automne 1997 pour « Arrêt sur images » : « Pour moi, le public fait la différence. J’ai de la difficulté à faire abstraction des gens. Dès que je rentre sur scène, je ressens si ça va aller ou pas, s’ils vont devenir des amis, si ça va les emballer, si je vais avoir du mal. Je ne suis pas très professionnel non plus. Je peux même devenir agressif. Et c’est vraiment le public qui décide. S’il y a un bon public, je fais un bon concert. Il faut qu’on m’aime. Il faut que je sente qu’on m’aime et qu’on me désire. J’ai un peu de mal à aller au charbon, et à utiliser des ficelles « show-bizières » pour les débrider. Je préfère emballer les gens avec une sorte de stoïcisme, et simplement mes mots et ma musique. je ne veux pas devenir gagman. Sinon j’aurais l’impression d’un échec ».
Murat devenir agressif ??? Mais que oui … Durant la tournée « Moujik » il me semble … à Perpignan ville dont il dit qu’elle est l’un des plus « lepénistes de France » … il quitte la scène et laisse les spectateurs en plan … Il en fait de même avec ses musiciens … En une circonstance au moins, ceux-ci sont invités à quitter la scène… il assure seul le spectacle ! N’importe quel autre artiste n’aurait pas survécu à ce type de comportement. MURAT est toujours là … de plus en plus seul … il faut bien le reconnaître …
Le 7 mars 2000 pour « Le Parisien » le chanteur Auvergnat répond aux questions de Géraldine THOMAS …
G.T. : « Quel message avez-vous envie de faire passer à votre public ? ».
JLM : « J’ai énormément d’affection pour lui. j’essaie de me donner à lui sans retenue, d’être sincère et généreux. je le trouve vraiment intelligent, alors je le respecte. Mais mon public et moi, on n’est pas assez nombreux ! D’ailleurs, j’ai envie d’arrêter la musique … C’est beaucoup trop de souffrance ».
G.T. : C’est une blague ?
JLM : « Non. J’en ai marre de m’adresser à une chapelle. Je suis un chanteur marginal. Quand j’ai commencé à faire de la musique, je n’ai jamais imaginé rester dans la marge … Il y a de quoi être désespéré ! Heureusement, j’ai une vie intime assez riche pour ne pas en faire une affaire. Et puis, j’ai envie de passer à autre chose ». (…) « Aujourd’hui, j’ai fait un transfert sur la peinture ».
MURAT n’a jamais mis ses menaces à exécution. Les albums se sont succédés. Il est vrai que les chiffres de vente ont fondu comme neige au soleil. Mais c’est le cas de beaucoup d’artistes aujourd’hui. MURAT a la chance de pouvoir compter sur une « chapelle » … qui le suit vaille que vaille. Il fonde même un site internet. La « Dolores liste » voit le jour … MURAT ne sera pas avare en cadeaux …
Dans le cadre de la promo de l’album « Toboggan », le 24 mars 2013 sur le Blog de Stéphane C. JONATHAN cette question lui est posée : « Quelle relation entretenez-vous avec vos auditeurs, vos fans ? » . Voici sa réponse : « Je ne cherche absolument pas à en avoir. Je suis un mec ultra-normal. Je ne me prends pas pour ce que je ne suis pas. Je ne réponds pas aux messages, des compliments ni à ce genre de choses. Je ne suis pas là pour qu’on vienne me brosser dans le sens du poil. Je pense qu’il faut qu’on soit des êtres mieux structurés et plus intéressants. Alors, faire la vedette de variétés qui est super content et qui compte les gens qui sont leurs amis sur Facebook, ça ne me dit rien du tout. C’est pour Lady Gaga, moi je ne suis pas là-dedans, ça ne m’intéresse pas ».
Les temps sont durs pour tous … plus encore pour un artiste qui n’a pas la langue dans sa poche. Toute vérité n’est pas bonne à dire. MURAT n’en a cure. Les gens qui le détestent sont bien plus nombreux que ceux qui le portent aux nues. La première partie de tournée de « Toboggan » ne comporte qu’une quinzaine de dates. Quelles seront les affluences ??? Jean-Louis n’est plus accompagné que du seul Stéphane … Il y a peu encore MURAT disait ne pas vouloir écrire pour les « autres ». A présent il n’hésite plus à dire haut et fort qu’il est prêt à écrire pour MAURANE … et il a raison … Il s’agit la aussi d’une artiste essentielle dans le panorama d’une chanson Française qui se meurt … Je prie Dieu qu’un artiste tel que MURAT puisse encore demain vivre de son art !
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Ajout le 8 septembre 2014 …
Découvert ce jour sur le net, un article paru le 18 mai 2012 sur « Berry.fr » . La journaliste Valérie MAZEROLLE s’offusque de ce que MURAT interdise à la presse de faire son métier et de tirer des photos de l’artiste.
Elle écrit : « Jean-Louis Murat est un homme qui se fait rare sur scène. Hier après-midi, il était aux Bains-Douches pour reprendre les titres de son dernier album, Grand Lièvre, et quelques-unes de ses chansons plus anciennes. Un beau moment, mais sans images. La petite fille au gilet rose n’a pas bougé d’un cil. Pendant une heure trente, dans une salle baignée dans l’obscurité, elle est restée, sans faire un geste, accoudée au pied de la scène des Bains-Douches. Face à elle, à deux mètres à peine, Jean-Louis Murat et ses trois musiciens étaient là ».
La journaliste d’entamer un second paragraphe par ce titre : « Les images resteront dans les têtes » puis d’écrire :
« Quelle image la fillette gardera-t-elle du concert?? Sans doute pas les photos parues dans la presse, ni celles qui auraient pu être faites par les spectateurs. Il n’y en a pas. C’est un choix de l’artiste. On peut se dire que c’est dommage. Qu’elle aurait pu garder en mémoire des attitudes, des gestes, une ambiance qu’elle ne reverra peut-être jamais. Jean-Louis Murat est un chanteur rare sur les scènes. La fillette ne pourra pas non plus garder les clichés pris lors de la dédicace de l’artiste qui a suivi le concert : l’interdiction était tout aussi nette. Peut-être conservera-t-elle en mémoire, à défaut d’avoir des photos, les histoires de prés, de champs et de bruyères. De coqs, de chevaux et de chiens. Des chansons qui témoignent du lien à la terre et au monde paysan du chanteur ».
« Sans doute la petite fille se souviendra-t-elle des mélodies envoûtantes et des sons résolument rock, aussi. Des murmures, des chuchotements et des gémissements du chanteur. Et des yeux des fidèles de Murat, à ses côtés au premier rang. On aurait aimé, pour elle et les autres – pour nous aussi – avoir une image sur laquelle s’appuyer. Pour se souvenir un peu mieux. Parce que l’après-midi avec Murat, c’était vraiment bien quand même. À part. Et rare ».
Faute d’avoir pu photographier MURAT la journaliste agrémente son article d’une belle photo de fans féminins …
Jean-Louis MURAT est un homme simple, qui aime les gens simples. Marié trois fois, père de 4 enfants, ses deux dernières épouses : Marie et Laure (que je ne connais pas) se caractérisent par leur beauté discrète. Je n’ai pas de conseils à vous donner Mesdames, je peux vous assurer cependant que Jean-Louis sur scène préfère les fans qui se laissent déshabiller discrètement du regard à celles qui s’exhibent de façon outrancière … Ce sont là des comportements de « gens de la ville » … Jean-Louis BERGHEAUD est de « la campagne » … C’est le fils d’Emile et de François … L’oublier c’est faire preuve de manque de tact et d’intelligence …
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Ajout le 26 octobre 2014 …
Depuis la tournée « Grand lièvre » en fin de concert, MURAT accorde à ses admirateurs une ou deux heures pour discuter, signer des autographes … Il s’agit là de moments très appréciés. Malgré la fatigue, MURAT s’y montre disert et souriant, aimable et abordable. Les temps sont rudes, chacun doit faire des efforts, MURAT y compris. Pour autant je pense que le chanteur aime ces moments. Deux ou trois fois j’ai fait la queue à la sortie des concerts de l’Auvergnat, j’ai toujours vu des gens heureux.
Le 18 octobre 2014, dans les colonnes du « Matin » (Suisse) Fred VALET et MURAT font le tour de « Babel ». Le journaliste souffle à l’artiste : « La mort rôde ». Le « Berger de Chamablanc » reprend : « L’année dernière, j’ai vécu des disparitions, la souffrance, les couloirs d’hôpital, le chagrin des proches, l’incompréhension des enfants. Je suis grand-père. La mort devient quelque chose de normal. Petit à petit, on apprivoise l’idée de sa propre disparition ». VALET poursuit : « Vous en parlez avec vos fans ? ». Réponse du « bougnat » : « Je passe deux heures avec eux après chaque concert, j’ai de la chance, ils sont assez francs. Je déteste qu’ils soient transis d’admiration. Des rapports rudes, humains. Ils me racontent leur tracas, leur divorce ».
Le 1er octobre 2014 pour « Télérama » répondant aux questions de Valérie LEHOUX, pour la première fois (je crois) MURAT évoque l’une de ces admiratrices en des termes pleins de pudeur, chargés d’une grande estime : « Une dame me suit depuis 20 ans, elle a perdu une petite fille. Je lui envoie des messages. C’est une amitié en chanson, où chacun fonctionne comme une sorte d’encouragement ».
Il s’agit d’AMPARO. Un nom noble pour des origines modestes. Nous ne nous connaissons pas si ce n’est à travers le net. Sachez « belle Dame » que votre modestie, votre sens de la retenue, votre souci des autres, votre sensibilité à fleur de peau, attirent la sympathie. Je ne vous connaîtrai sans doute jamais, mais je voulais dire ici toute l’admiration que je vous porte. Je ne connaissais pas votre deuil, j’admire plus encore votre courage, votre élégance, votre beauté. On pourrait croire que MURAT aime les femmes « volcaniques », je pense tout le contraire. La beauté que vous dissimulez sous une ombrelle ou bien un voile léger, vous rend encore plus belle.
C’est avec votre autorisation que je parle de « vous » AMPARO. Longtemps vous avez hésité. Je sais que c’est pour me faire plaisir que vous avez fini par accepter. Je vous en remercie. Je ne veux pas donner dans le dithyrambique. Sachez cependant qu’il n’y rien de plus désirable que ce qui se dérobe, s’évapore, s’éclipse … C’est une odeur de parfum … c’est une crinoline qui s’envole … c’est une jupe qui se soulève … aux vents « malins ». Vous êtes l’incarnation de « tout ça » AMPARO. Je suis certain que Jean-Louis BERGHEAUD y est très sensible.
Vous m’aviez confié ces photos. Vous m’avez laissé seul responsable du texte. J’assume …
Petite fille … née en Espagne je crois … déjà timide !
Premier cliché avec MURAT … vous avez coupé la photo en deux pour que l’on ne vous voit pas …
Bel autographe … superbe offrande …
Il y a peu … en filigrane …
A l’initiative de MURAT … homme de cœur s’il en est … C’était il y a moins d’un mois … C’est tout sauf un hasard. C’est MURAT qui l’a voulu !
Merci AMPARO de m’avoir permis d’effleurer ce bref portrait de vous. Je n’aime pas parler de moi. J’aime faire parler les autres. J’aime MURAT et ceux qui l’aiment avec un minimum de distance et discernement.
Vous êtes quelques-unes, toutes tellement différentes dont je souhaiterais parler sur cette page. Je vous ferai un petit signe. Vous accepterez. Vous n’accepterez pas. Cela ne changera rien à la considération que j’ai pour vous. AMPARO se devait d’être la première. Je suis fier qu’elle ait accepté. Cela donne du crédit au modeste travail que j’effectue. Excusez-moi de m’accorder ce satisfecit …
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Ajout le 18 mai 2016 …
Le 3 mai 2016 MURAT est en concert à La Maroquinerie à Paris. Les caméras d’Arte filment. En toute fin MURAT se plaint du jeu de lumière, puis harangue un journaliste présent dans la salle qui lui répond sur le même ton. MURAT écourte la chanson « Le cafard » et quitte la salle. Les applaudissements de ses fans n’y feront rien, MURAT tête de cochon ne reviendra pas. Alain DE REPENTIGNY journaliste Québécois est présent dans la salle. Il nous en rend compte dans les colonnes de « La Presse.ca » le 16 mai 2016 en ces termes : « S’il n’a pas donné le rappel que lui réclamaient bruyamment les spectateurs la veille, c’est dit-il, parce qu’ils savent que plus ils réclament et moins il vient ». Le critique d’ajouter : « Il serait revenu sur la scène de La Maroquinerie que ses fans de toujours auraient été déçus, ajoute t’il avec un large sourire ». Je pense qu’en parlant ainsi MURAT tente de se donner bonne conscience. Je n’étais pas dans la salle. Je suivais le concert sur le web et c’est avec beaucoup de tristesse que j’ai du me résigner à ne pas voir revenir le chantre d’Orcival sur scène pour le « rappel » que chaque artiste doit à ses admirateurs. DE REPENTIGNY de conclure : « MURAT a toujours voulu conserver une certaine distance avec son public dont il apprécie pourtant l’enthousiasme et la connivence ». Et MURAT de justifier son attitude par ce propos : « J’ai toujours peur de me prendre pour un artiste ».
Le 18 juin 2016, MURAT sera à Clermont pour le concert « Koloko ». Je ne serai pas de la partie. Le clap de fin ? Je suis bien incapable de le dire. Je souhaite ardemment que non. Les temps sont durs pour les saltimbanques, pour ceux en marge du système tels que MURAT plus encore ! MURAT a bien de la chance d’avoir un public fidèle qui, envers et contre tout accepte de la suivre ainsi. Ils ne sont pas une multitude, mais ils sont passionnés, comme fascinés par la personnalité du bougnat d’Orcival.
Je me dois aussi de dire pour être honnête que certains de ces admirateurs n’ont pas apprécié du tout le comportement de MURAT lors de son dernier concert live sur « ARTE ». C’est Florence qui écrit sur la page « F.B » du groupe « Destination JL MURAT« : « Bon, pour moi c’est plié, Murat s’est suicidé en direct hier comme s’il voulait que ce soit son dernier concert … il a craché à la figure d’Arte qui lui a fait l’honneur de le filmer, des journalistes qu’il déteste et ignoré le public qui était venu l’applaudir en écourtant son spectacle et en n’accordant aucun rappel ni même de salut digne de ce nom. Vulgarité et suffisance en bandoulière. Dommage, il y avait du talent. Pour moi, c’est officiel , je ne « suis » plus Murat , c’est terminé. « casse toi, connard » a t il dit hier soir, se rapprochant par là d’un certain Sarkozy. Très dommage ». Concernant les insultes faites à POLNAREFF la belle Dame n’est pas moins sévère puisque sur sa page « F.B » elle s’indigne : « Il y a quelqu’un qui a perdu mon estime en traitant Polnareff de gros con. Tellement rase-mottes comme réflexion. La phrase de trop, quoi ». J’ai toujours défendu MURAT, demain devrais-je être le seul, je le ferai encore. Mais je suis le premier à dire aussi que l’artiste gagnerait à ne parler que de lui et de son œuvre. Je ne serai jamais un « béni oui-oui » … C’est pourquoi je me devais de ne pas passer sous silence les sentiments de Florence qui est une personne intègre, qui n’a pas sa langue dans sa poche : comme elle a raison ! Toujours elle a défendu MURAT pour son talent. Je ne saurai donc lui faire grief de sa franchise. D’autres ne disent rien, mais n’en pensent pas moins. J’imagine en effet que bon nombre des admirateurs de Jean-Louis partagent ce sentiment mais préfèrent se taire sous peine de tomber sous la vindicte de tel ou tel. Admirer quelqu’un ne veut pas dire perdre tout sens critique : « Qui aime bien châtie bien » !
Voilà c’est bien triste, j’ai peur que tout cela ne se termine en jus de boudin ! MURAT a tellement de talent ! Pour autant on ne peut tout lui excuser. Ce n’est pas mon cas. J’essaye de comprendre … Ce n’est pas toujours facile. Il y a du RIMBAUD chez cet homme là : « poète Maudit » . C’est NOUGARO qui, chaque fois qu’on lui attribuait ce qualificatif disait : « Pouët … pouët » ! Le bougre se servant de la dérision comme d’un refuge.
Prochaine étape le 18 juin : concert « Koloko » à Clermont-Ferrand … Je suis allé sur le site de la Coopé, je n’ai trouvé aucune information. Inquiétant ??? Je ne sais ce qu’il faut en penser … Ci dessous le cliché d’une édition des années précédentes : une façon pour moi de rendre hommage à tous ceux qui traversent la France pour encourager MURAT à poursuivre sa route vaille que vaille … Ce n’est pas rien, surtout par les temps qui courent …
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Ajout le 1er octobre 2016 …
Au sortir du « Koloko 2016″ il semble que Jean-Louis MURAT ait donné rendez-vous à tous pour l’année prochaine. Voilà qui fait du bien. Je me dis : « Un peu de patience ! » Evoquer un possible péril n’est pas le souhaiter, ni pas davantage le provoquer. Faire comme l’autruche ne vous donne pas plus de garanties. Ils sont nombreux, plus qu’on ne croit, les « fans » qui attendent MURAT. J’en veux pour preuve les témoignages recueillis pages 115 et suivantes … dont la dernière en cours …
http://didierlebras.unblog.fr/115-dix-neuf-vous-aimez-jean-louis-murat-pourquoi-dites-le-moi-suite/
Je trouve le témoignage d‘Emmanuel X … particulièrement poignant. Quand l’œuvre d’un artiste accompagne votre vie, les bons et les mauvais moments …
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Mhmm, ton article est bien Didier!… et je te rejoins sur ta prière finale ! …;-)
Prions tous ensemble !
Oui, prions … Merci de ce commentaire et de cette attention …
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Salut Flo,
merci de tes p’tits coups de pouce … Sincères amitiés.
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Merci Didier , je n’ai rien à rajouter ! Tout est dans la retenue , la pudeur , sans artifice … je suis très touchée ! » J’ai de la pluie dans les yeux » ….
Sincères Amitiés Amparo.
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C’est rigolo de constater que JLM s’imaginait au début que son public était constitué uniquement de personnes seules et mal dans leur peau. Peut-être avait-il besoin d’un miroir de ses propres angoisses…car en 1992, quand j’ai découvert JLM, c’était avec des potes de Beaux-Arts, fans de la première heure,des gars super bien dans leurs baskets et de super bouts en train. Comme quoi hein, on peut aimer JLM et vivre la vie du bon côté…
Je ne suis pas étonnée des rencontres bizarres et burlesques que JLM a vécues. Tout artiste reconnu fait face à de drôles de fans, passablement perturbés. Ca fait partie du métier, qui constitue un support à fantasmes et à psychopathologies de toutes sortes.
Et dire qu’il y a encore des fans qui s’étonnent que JLM ne veuille pas entrer en contact avec eux…
En plus, ce que beaucoup de gens ne comprennent pas, c’est la nécessité de séparer par un mur bien épais et étanche, vie professionnelle et artistique d’un côté et vie privée de l’autre. Plus on a un métier de représentation, plus il est nécessaire de ne pas entrer en contact privé avec les personnes côtoyées dans le cadre professionnel. Sinon, plus d’intimité, plus de vie privée. Un artiste pour aller bien, continuer de créer en se sentant en sécurité, a besoin de séparer nettement sa vie publique de sa vie privée. Et donc doit s’efforcer de ne pas nouer de lien qui pourrait donner accès à sa vie privée via des fans. Ca peut paraître dur mais c’est infiniment nécessaire. Vital même.
Merci Françoise … belle Muse … tu as souvent les mots justes sur Murat … sans concession aucune … Tes mots n’en ont que plus de force.
Bonne nuit.
Didier.
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Je pense que tu as raison Muse…c’est vital pour un artiste de mettre une barrière…pour éviter les excès de toute sorte et les débordements…c’est complexe l’attachement des fans pour un artiste….
Je partage entièrement ton avis sur certains comportements midinettes, Didier. Maintenant, je ne saurais dire, contrairement à toi, ce qu’en pense réellement JLM.
J’ai l’impression que tout artiste de scène est très partagé vis à vis de ces agissements féminins turbulents. Parce qu’ils peuvent tout autant mettre très mal à l’aise, terroriser, consterner les artistes, qu’être à certains moments, des moyens de se rassurer au plan de l’ego et de l’amour-propre.
Se sont des situations certainement très délicates à gérer, souvent embarrassantes, mais avec l’âge, JLM doit voir ces débordements avec plus d’indulgence, d’ironie et d’amusement que par le passé, eu égard au fait qu’il est plus à l’aise lui-même en concert et au fait qu’il ressent sans doute(à l’âge qu’il a aujourd’hui) moins la pression liée au fantasme et à l’enjeu de séduction qu’il peut déclencher chez certaines fans particulièrement démonstratives.
Pour ma part, si je peux apprécier la musique et les textes de JLM, je préfère toujours rester très en retrait lors des concerts auxquels j’assiste (et ce comportement est valable pour tous les artistes que je vais voir en concert). La séduction du moment, je la trouve lorsque j’écoute le concert relativement loin des premiers rangs et les yeux fermés. C’est là,dans cette mise à distance volontaire, que je ressens le plus vibrer l’âme et le coeur de JLM, que je peux rejoindre parfois dans une communion silencieuse lorsqu’il s’abandonne à la transe, sans qu’il y ait jamais ni intrusion, ni démonstration ni tentative de capter son regard ou son attention. Et je préfère m’éclipser après tout aussi discrètement, ne voulant pas briser la magie du moment ni celle des énergies échangées.
La magie appartient à la magie…;-)
Bonsoir Muse,
Je déteste les gens qui s’imposent. J’aime bien la discrétion … sur ce point je crois que je te ressemble Muse …
Bien à Toi.
D
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Bonjour Didier.
Je me permets de corriger : ce n’est pas 2015 pour la photo du rajout du 18 mai. J’étais sur les marches en 2015 avec ma guitare. Cette photo doit dater de 2014 (pas certain).
Salutations.
Merci Pierre Emmanuel, je rectifie …
Amitiés.
D
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