- 59 – Jean-Louis MURAT … un homme simple …
Jean-Louis BERGHEAUD, artiste méconnu, peu connu, ne l’est que trop … pour ses frasques verbales. L’image qu’il colporte n’est pas flatteuse. Mais après tout, qui sème le vent … récolte la tempête ! C’est bien dommage, l’homme BERGHEAUD étant à mille lieux de l’image qu’il donne de lui. Mais qui est donc le vrai Jean-Louis BERGHEAUD ???
En 1989, interviewé par Christian FEVRET il soulève une partie du voile et confie : « Mon grand-père était un homme du Moyen-Âge, avec toutes les qualités du Moyen-Âge et sans les défauts du 20ème siècle. Ca m’a énormément marqué. Des gens qui n’avaient jamais vu une ville, qui ne parlaient pas beaucoup le Français, qui vivaient dans une ferme sans eau courante. Je dormais à côté des bêtes dont j’étais séparé par une cloison très mince, ça tenait chaud l’hiver. Tout ça m’a nourri ». (Cf : Les Inrockuptibles n° 18).
Dans cette même interview il évoque la personnalité de ses parents : « Mes parents sont des gens très simples, qui ont toujours travaillé. Ca leur paraissait donc évident qu’à 14 ans, après mon certificat d’études, j’arrête l’école pour devenir apprenti et pour rapporter de l’argent à la maison, d’autant qu’on ne roulait pas sur l’or ». (…) « Ils considéraient mes aspirations pseudo-artistiques comme un échec, ça les énervait ». (…) « Moi, j’espère vendre pas mal de disques, mais l’une de mes motivations essentielles est de passer mon diplôme agricole, de racheter une ferme et de refaire le lien avec ce que j’ai vécu dans l’enfance. C’est une idée fixe chez moi. Refaire le paysan, reprendre les choses où mon grand-père les a laissées ».
Mais qu’on se rassure, le bougre, il a les pieds sur terre, il ne se laissera pas griser comme ça. Voici ce qu’il déclare à J.M. THEVENET pour le journal « Max » en juin 1989 : « Le vent du succès ne m’emportera pas. J’ai déjà connu l’autre côté de la frontière ». Il poursuit : « Je n’ai pas peur de descendre. Il n’y a rien de négatif. Il faut savoir porter son chagrin ».
Pour les « Inrockuptibles » (n° 31) MURAT est une nouvelle fois l’invité de Christian FEVRET. Il lui déclare : « Je ne trouve des satisfactions que dans les dernières petites choses qui me restent de l’animal. Etre un humain, je n’y vois que des inconvénients. La curiosité et le savoir m’ont apporté la tare fondamentale, comme à beaucoup de gens : le cynisme. La culture m’a rendu cynique. J’aimais beaucoup être primaire, ne parler que par grognements et n’avoir que des émotions primaires. Me brûler au feu, me baigner dans l’eau, apprécier l’air, le vent, et la chaleur et ne pas chercher midi à quatorze heures. J’ai l’impression d’être devenu une machine trop sophistiquée qui n’arrête pas de tomber en panne, qui ne peut pas vraiment fonctionner ». FEVRET saisit la balle au bond : « Ton cynisme qu’a t’il comme cible principale ? ». Réponse de MURAT : « Moi-même et par conséquence, un peu tout le monde. Je suis quand même extrêmement sévère avec moi et avec mes chansons. Je suis toujours le premier étonné qu’une de mes chansons puisse plaire. Peut-être qu’il y a un peu de complaisance là-dedans, mais sincèrement je trouve que je suis un pauvre gars … Je me fais pitié, quoi. Heureusement que je ne m’appelle pas par mon propre nom, ça m’aide. Souvent je me dis : « Mon pauvre MURAT, tu me fais pitié » …Pitié d’avoir peur, peur de vieillir, de vouloir faire le malin en faisant des chansons, de vouloir gagner quatre sous, de vivre différemment, de faire du sport pour m’entretenir, d’avoir mal aux dents, de faire de la sinusite, tout. Etre malade, ça me fait pitié, ça me dégoûte. Je me vois comme un vieil engin pour lequel j’ai un peu de sympathie … Mais je me dis que vraiment … Pauvre carriole pourave. Et l’esprit pareil, je suis une vieille carriole déglinguée. Ca m’amuse d’autant plus de me voir essayer, en promo, en télé, de passer pour du neuf, alors que je me sens une vieille chose ». L’Auvergnat est sincère jusqu’au bout des ongles. Il ne tient pas de tels propos pour qu’on lui objecte le contraire.
Un homme simple disais-je ??? Des plaisirs simples !!! C’est ce qu’il confie à FEVRET (n° 31/1989) : « Je me souviens de plaisirs tout cons, comme prendre la main d’une fille qu’on aime. J’étais vraiment très romantique, des fleurs, des petits cadeaux, des heures passées à attendre sous une fenêtre, à rêvasser, à ne pas dormir la nuit, à ne pas manger pendant deux – trois jours, à apercevoir l’ombre, un pied ou une chaussure, ou le cartable posé contre un mur, tout ça. Des choses qui me donnaient énormément de plaisir ». MURAT redescend de son nuage c’est BERGHEAUD qui conclut : « Chez nous … c’était pauvre. Il y avait huit vaches laitières. Mais à l’époque je trouvais ça extra. Des livres ? Chez nous il n’y en n’avait pas … à part le Larousse ».
En février 1990, pour « Télé 7 jours » MURAT persiste et signe : « Je suis très attaché à la terre et plus tard, à mon tour, je deviendrai agriculteur ». Dans les « Carnets de l’Hebdo » en 1991 le « Berger de Chamablanc » révèle à B. UCROS : « Mon ambition est de faire quelque chose d’intemporel, des chansons qui plaisent aux enfants, aux parents et aux grands-parents. J’aime d’ailleurs beaucoup les personnes âgées : leur bon sens, leur lucidité. Elles ne se laissent d’ailleurs jamais impressionner, être ce qu’elles sont leur suffit. Quand je travaille mes chansons, la grand-mère de MARIE est essentielle. Elle a 82 ans et je m’occupe de son jardin. Je discute beaucoup ave celle, on se sent très proches. Je pense souvent à elle quand je compose. Je me dis toujours qu’il faut que ça lui plaise ».
Dans les colonnes de « Podium » (n° 237) d’octobre 1991 MURAT déclare : « Je suis fils de paysan Auvergnat depuis quatre siècles, élevé à la ferme … Vivre à la campagne, c’est aussi une façon de me protéger. C’est mettre de l’espace et du silence entre soi et les autres. A Paris c’est difficile, du moins pour moi. Je fonctionne assez bien dans la solitude et le silence ».
Vivre à la campagne est indispensable pour MURAT. c’est ce qu’il explique le 11 avril 1992 dans une interview accordée au journal « Téléstar » : « A la campagne, les gens ont toujours quelque chose à faire et n’ont pas de temps pour les états d’âme. Vivre auprès d’eux me stabilise beaucoup. Notamment à cause des horaires bien calés : l’inactivité me pèse. Alors, même dans ma ferme, je m’organise un planning très précis : me lever, manger, travailler toujours aux mêmes heures. C’est en partie pour cela que je déteste les vacances et les voyage : les repères n’existent plus ».
En 1992, le magazine « Montagne » sur FR3 diffuse « Murat en plein air » et ses inédits qui ont pour thème le déclin paysan. A cette occasion le Brenoï répond aux questions de Daniel BEAUCOURT : « Certains me reprocheront de ne pas avoir choisi une diffusion sur Arte ou Canal +. Mais les gens que je connais ne regardent pas ces gens là. Ils regardent « Star 90″ ou « Sacrée soirée ». Et encore ! Généralement à 9 h 00 du soir, ils sont couchés. Pour mes voisins je suis toujours Jean-Louis BERGHEAUD. MURAT mon pseudo, n’évoque pour eux que le nom de mon village natal. C’est bien comme ça ». Dans les phrases qui précèdent il y a tout Murat/Bergheaud … « Les gens que je connais » … Ce sont eux qui sont importants … pas le chanteur … Il dit « 9 h 00″ et pas « 21 h 00″ … Il emploie le langage de le campagne, celui des gens simples, celui de chez nous … On y distingue les heures du matin, de l’après-midi, du soir et de la nuit … On dit : « Il est 1 heure du matin » … « Il est 3 heures de l’après-midi » …
En juin 1993 MURAT accueille chez lui en sa ferme de DOUHARESSE, Pierre OSTIAN, le co-producteur de l’émission « Montagne ». La journaliste Cécil TESSEYRE a également ce privilège. Jean-Louis lui parle de son grand-père « berger à Chamablanc » … Elle nous décrit le quotidien d’un homme attaché à sa montagne, mettant la main à la patte. Elle écrit : « Là-haut dans sa montagne Jean-Louis cultive aussi son jardin ». Il confie à la journaliste : « J’ai planté des pommes de terre, des tomates, des radis, des petits pois, des salades, des choux et des poireaux. J’ai tout béché à la main. Il m’a fallu une bonne dizaine de jours. Avec un motoculteur cela aurait été plus facile, mais j’aurais eu honte de me montrer moins vaillant que les vieux paysans du village ».
En novembre 1993 pour « Globe Hebdo » Jean-Louis MURAT répond à cette question de Sylvain ROSENTHAL : « Vous êtes connu pour être viscéralement attaché à la terre, pourquoi ? ». Jean-Louis y répond avec avidité : « J’ai été élevé en grande partie par mon grand-père, un paysan, et j’en éprouve une immense nostalgie. Dès que je le peux, je m’échappe pour passer du temps avec mon voisin, les animaux, les paysans. Pour eux, je suis toujours « le bercail ». (…) « J’adore ces gens là … Ils m’équilibrent énormément. Si je n’avais pas ça, je serais cuit ».
Le 1er décembre 1993, Alain DUSART écrit dans les colonnes du journal « L’Est Républicain » : « Dans sa ferme du Massif Central, sa tanière, la soupe s’accomode de croûtons aillés, pas de chansons ».
Le 5 avril 1998 Hugues DORZEE écrit : « Derrière le chanteur intello se cache en filigrane, un homme engagé, foncièrement simple, partisan des petits bonheurs ». Je le rejoins complètement. MURAT est tellement loin du « dandy » décrit par certains qui ne connaissent du chanteur que l’écorce … ne prennent pas le temps de le lire …
Bertrand DICALE de « RFI » outre qu’il dispose d’une belle plume, est l’un des meilleurs connaisseurs du « cas » MURAT … Le 24 août 1999, lors de la sortie de « Mustango » il recueille cette phrase de MURAT : « Il y a une langue de bois encore plus terrible chez les artistes que chez les hommes politiques ». Le journaliste saute sur l’occasion et ose : « Vous ne l’employez jamais, vous-même ? » La réponse ne se fait pas attendre : « Je vendrais plus de disques et j’aurais plus d’amis dans ce business si je fermais ma grande gueule. La musique que j’aime suppose, pour être bonne, de la sincérité et de l’authenticité. Je ne pense pas qu’on puisse faire un bon disque si on ne regarde pas les gens dans les yeux, en leur disant que la vérité quand ils vous posent une question … Ca pose parfois des problèmes en interview. Dans ce métier, la référence c’est le faux cul. Moi, je n’ai pas été élevé comme ça ». Cette affirmation amène cette autre question : « Comment avez-vous été élevé ? ». Réponse : « La langue bien pendue, surtout avec ma mère. J’ai été élevé dans un milieu paysan où mentir est la pire chose qu’on puisse faire. On se tait ou on dit la vérité. On n’embobine pas les gens. Trafiquer les choses, c’est un truc de citadin ».
En octobre 1999 pour le magazine « Best » MURAT nous dévoile son quotidien, là-haut dans la montagne. La journaliste Sabrina SILAMO l’interroge : « Et chez vous en Auvergne, pour lutter contre le cafard vous faites quoi ? ». Réponse : « Je tiens grâce à des activités parallèles. J’ai une vie extrêmement organisée, je ne m’accorde aucun temps mort pour ne pas permettre au flip de s’installer. Je me lève tous les jours à 7 heures, à 8 h 45, je suis au boulot. J’ai fait installer des micros dans toutes les pièces, au cas où je voudrais enregistrer un chanson dans la cuisine ou la chambre. A 13 h, je mange, hyper diététique. A 14 h, je reprends le travail, je peins, je fais du vélo. Je vais voir mes radis, je fais des confitures, je bouquine. Je peux aussi subitement décider d’aller au cinéma ou de faire du camping sauvage. La vie avec moi, c’est un enfer ». Autre question : « Mais d’où vient ce mal être ? « . Ce à quoi le chanteur répond : « Il a du me manquer quelques bonheurs de bébé. Ma mère était très jeune quand je suis né, elle m’a confié à ma grand-mère qui m’a élevé ». La curiosité de la journaliste est à son comble, elle se risque donc à demander : « Et sentimentalement, comment survivez-vous ? ». Jubilatoire MURAT décline : « En étant amoureux et fidèle ! ». Cette affirmation est suivie d’une dernière interrogation, plus perfide celle-là, très féminine … : « C’est la première fois ? ». Avant que de répondre MURAT sourit puis lâche : « Oui ! Avant, j’avais des aventures, c’était le moyen le plus efficace que j’avais trouvé pour lutter contre la dépression. Dans ma vie sentimentale j’ai toujours été comme ça. J’ai retrouvé un quatrain que j’avais écrit à 10 ans, qui s’intitulait « F ou F » parce que j’étais amoureux à la fois d’une Françoise et d’une je ne sais quoi. L’amour pour moi c’était déjà le cœur qui balance. Après, j’ai vécu dans le secret. Avoir deux, trois, quatre histoires en même temps, toutes cloisonnées, ça occupait tout mon temps, c’était une activité effroyable. Maintenant je suis monogame ». Cette dernière affirmation est accompagnée d’une grimace comique … Cette interview n’est pas avare en informations terre à terre ainsi cette autre question : « Est-ce pour te préserver et garder les émotions intactes que tu vis sans télé et radio ? ». Ce à quoi MURAT répond : »C’est surtout une manière de gagner du temps. J’ai une double vie avec la peinture et la musique et si je veux dormir quelques heures toutes les nuits, j’ai intérêt à éliminer tout ce qui ne sert à rien ».
Le 24 mars 2013, dans les colonnes de « Sud-Ouest » le chanteur d’Orcival déclare : « Je ne travaille jamais après 20 heures. C’est une règle chez moi. J’aime travailler le matin, et pour que les gens qui travaillent avec moi ne soient pas dans le cirage quand on commence, il faut finir tôt. Je commence toujours mes journées de travail par une heure de footing dans la campagne autour de chez moi. En tournée c’est pareil. Il me faut une heure de course, qu’il pleuve ou qu’il neige. Et mon p’tit déj’ avant de me mettre à travailler. Sinon, j’écris toujours mes textes au style plume dans des cahiers Clairefontaine à carreaux, avec de l’encre Waterman. J’ai des buvards, j’adore les motifs qu’on y trouve … »
Jean-Louis BERGHEAUD, élevé dans la simplicité, est resté un homme simple. MURAT … le beau parleur n’y pourra rien. Chez lui, dans son hameau, il écoute parler les « vieux », il entend les artisans qui recherchent désespérément des apprentis alors que les chiffres du chômage ne cessent de monter. Les gens ne veulent plus travailler. Il le dit … il est pris pour un réactionnaire ! Des admirateurs de la première heure se détournent de lui, ne voyant plus en MURAT ce qu’ils voudraient y voir. MURAT n’en a cure, il est plus à l’écoute d’Emile et de ses congénères que de tous les bobos qui gravitent dans le monde de la musique et du journalisme. Il a des idées très terre à terre, des idées simples … Sa vie est basée sur le travail de tous les jours. Loin des artifices de la ville. Jean-Louis BERGHEAUD ne se reconnaît pas dans cette société du « tout loisir ». Il sait très bien que l’oisiveté est mère de tous les vices. Ses mains portent les stigmates des travaux du jardin, de ceux de maçonnerie, pour entretenir et rénover la ferme du grand oncle … L’arrivée de Justine et Gaspard a changé la vie du couple. Jean-Louis BERGHEAUD donne priorité aux enfants le jour, il écrit la nuit ou au p’tit matin. La lecture et les livres lui ont beaucoup appris, à ses enfants il cherche à donner ce même goût de la lecture. Il leur enseigne tout ce que les vieux paysans lui on appris … construire des cabanes, deviner la trace du renard dans la neige, comment le petit veau vient au monde … A Justine et Gaspard il inculque le goût des valeurs « simples » … les seules qui vaillent … loin des artifices de la télévision. Fini les matchs de foot dans les grands stades. Aujourd’hui Jean-Louis BERGHEAUD se contente de traîner se guêtres sur les terrains de football du district du Puy de Dôme. Je l’imagine aller encourager Gaspard qui coure après le ballon comme un fou, la tête rouge sang … Je revois Jean-Louis BERGHEAUD qui au même âge prenait son vélo, descendant à vive allure les côtes de Vendeix … les cheveux hirsutes, se voyant déjà comme un futur vainqueur du tour de France … La vie est un éternel recommencement, les chats ne font pas des chiens … Je suis persuadé, mais je me trompe peut-être que GASPARD est le portrait craché de son père …
Jean-Louis BERGHEAUD est à l’opposé de ce que voudraient certains de ses fans … bobos, pseudo intellectuels, qui s’approprient MURAT … s’en faisant une chasse gardée, utilisant pour parler (de lui et d’autres choses) des mots compliqués, alambiqués, et se donner ainsi l’illusion qu’ils sont intelligents … MURAT est un modeste … Il sait très bien que la modestie est la première forme de l’intelligence. MURAT est tout le contraire de ce que voudraient certains fans … « citadins prétentieux » qui se donnent plus d’importance qu’ils n’en ont. Cela ne l’empêche pas d’être ambitieux … pour son œuvre qui est écriture et musique. En homme simple qu’il est, que vous soyez fille ou garçon MURAT vous regarde droit dans les yeux … sans prétention aucune , mais avec franchise … Ses yeux bleus savent faire le tri entre sincérité et faux semblants. Demain notre Jean-Louis va devoir reprendre la route, fréquenter à nouveau les studios de radios ou de télé … Une supplique : parlez nous Monsieur MURAT uniquement de vous, votre musique, vos envies, votre écriture … Laissez les autres de côté … les BRUEL et consorts … ils n’en valent pas la peine. Ils sont les reflets d’une société qui n’est que paillettes et tromperie …
Dans le cadre de la promo « Toboggan », le 21 avril 2013, sur « Le Parisien.fr » MURAT déclare à Emmanuel MAROLLE : « J’ai longtemps vécu sans pognon, je fais mon jardin, je me chauffe au bois. J’ai longtemps refusé le statut d’intermittent du spectacle, pour ne pas être payé à rien foutre. Puis un jour j’ai eu un contrôle fiscal et quand j’ai raconté cela à l’inspecteur, il m’a dit : « Vous êtes bien bête ! ». J’ai demandé le statut d’intermittent le lendemain ». Un homme simple vous disais-je …
Ci-dessous, au sortir d’un concert à Lille (2005) … sans chichi …
Demain (14 mai 2013 ), Jean-Louis MURAT sera en concert à Rennes, j’irai le voir, je ne serai pas au 1er rang … loin de là … Si cela est possible … j’irai lui serrer la main … Je le regarderai droit dans les yeux … et comme la première fois … je me contenterai de lui dire : « MERCI MONSIEUR JEAN LOUIS MURAT … VOUS ETES UN MEC BIEN« . Aucun autre parole, aucun autre message ne me viendrait à l’idée … MURAT n’a pas besoin de savoir qu’un dingue, lui aussi fils de paysan, consacre son temps libre à parler de lui sur un Blog … Parler de MURAT, écrire sur MURAT me fait du bien, mais ne fait pas de moi quelqu’un de bien … J’y trouve du plaisir et je ne cherche aucunement à valoriser ma petite personne …
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Ajout le 9 novembre 2014 …
Le 1er octobre 2014, dans les colonnes du journal « Télérama » MURAT se confie à Valérie LEHOUX : « Pour moi il y a une certaine noblesse à faire les choses simplement. Je pars en tournée avec un seul musicien, je fais le chauffeur. Je m’occupe d’un tas de trucs, je me sens très paysan dans ce sens là. Mais si j’étais fidèle à ma logique, je ne devrais pas en parler« .
Ajout le 14 décembre 2014 …
En décembre 2014, dans les colonnes de « KRO » MURAT évoque les relations simples qu’il entretient avec ses voisins, son environnement immédiat, ceux qu’il rencontre tous les jours lorsqu’il n’est pas chanteur : « Dès que je vais boire un coup dans mon patelin, les gens me demandent : « Alors, comment ça va ? Patrick SEBASTIEN, toujours aussi con « . Je ne sais pas quoi répondre, car j’ai du mal à avoir des conversations un peu simples avec eux. « Bah, alors on te voit plus à la télé ? Ca marche plus ou quoi ? », « Et alors, Mylène FARMER, elle est comment ? Et DRUCKER, quel âge il a, maintenant ? ». Ils parlent comme ça (avec l’accent Auvergnat). « Traire les vaches, c’est autre chose que de jouer de la guitare , t’as des mains de fille comme Maxime LE FOX TERRIER, hein ? ». Il faut avoir du répondant, dans ces cas là … Moi je suis paysan comme eux, je les connais, je leur réponds : « Bah heureusement que j’ai de meilleurs disques que tu tiens ton troupeau, hein. Je l’ai vu hier, ton troupeau, t’as des génisses, elles sont pas jojo ». Non je ne me laisse pas faire … ». Je t’emmerde avec ma guitare. j’ai vu comment tu tiens ton jardin, merci, t’auras pas de patates en hiver … ». Je parle le patois tout ça … ».
Comme quoi, vivre à la campagne, se sentir « paysan » et avoir un métier de « citadin » n’est pas chose aisée … Vous devez toujours vous justifier, vous expliquer. Il est bien difficile d’emporter la décision. Les gens sont incrédules, à la campagne plus qu’ailleurs …
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Ajout le 11 novembre 2015 …
Une interview de MURAT parue dans le journal « Le Dauphiné » du 10 novembre 2015, signée Jacques LELEU motive ce supplément. Le journaliste évoquant « la mondialisation » demande à Jean-Louis : « Est-ce pour vous protéger que vous êtes resté vivre en Auvergne, dans votre village d’origine ? ». Réponse : « Est-ce que j’ai une tronche à habiter à Paris ? D’abord je n’en ai pas les moyens et qu’est-ce que j’irai foutre là-bas ? « . Voilà des propos désarmants de simplicité, de vérité, des mots simples qui font abstraction de la langue de bois. Je pense que si tout le monde se parlait de la sorte, sans chichi, on se comprendrait mieux. MURAT d’ajouter sur son ancrage Auvergnat : « Ce n’est pas une question d’inspiration, on peut écrire des chansons partout. C’est simplement plus pratique. A la campagne, les musiciens peuvent venir répéter, il n’y a pas de voisin, on peut faire du bruit. Comme il n’y a plus de pognon pour faire des disques, c’est quand même plus facile de répéter en Auvergne que de louer un studio de répétition à Paris ». Voilà qui tombe sous le sens.
Avant son passage à Guéret (Creuse) le 13 novembre 2015 pour « Le Populaire.fr » MURAT échange avec Julie HO HOA. La discussion porte sur les « DELANO ». La journaliste de s’enquérir : « Qu’est-ce qui vous a plu chez eux ? » Et MURAT d’enchaîner : « Humainement, ils sont bien, ils ne sont pas sophistiqués, c’est des mecs assez simples, assez franc du collier. Il n’y a pas de problème relationnel particulier avec eux, ils ont un bon sens professionnel aussi, quand ils bossent ils bossent et à côté ils font pas chier, ils n’ont pas d’égo surdimensionné, ils ont des égos de province, et c’est quand même agréable par rapport aux égos Parisiens ou des grandes villes comme à Lyon ou à Marseille on peut pas bosser avec ces gens là-bas. Eux, ils ont une certaine simplicité de comportement. Ils se prennent pas pour des phoenix se prennent pas pour des génies. J’ai beaucoup aimé« .
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Ajout le 11 mai 2016 …
La campagne promo « Morituri » plus que maigrichonne nous aura donné à voir un MURAT mal à l’aise devant les médias télévisés. Le 2 mai 2016 MURAT est en live sur « A2″ pour une rubrique intitulée : « Les 5 dernières minutes ». L’exercice est périlleux. En fin de journal, le journaliste s’adresse à un artiste en direct. Vous arrivez là comme un cheveu sur la soupe. Pour MURAT cette expression résume parfaitement la situation. Visiblement Jean-Louis n’est pas très à l’aise. Les questions de Nathanaël DE RINCQUESEN qui semble ne rien connaître de l’oeuvre de l’artiste ne font qu’ajouter au malaise, j’allais dire « mal être » ambiant. Le journaliste, mâchouille ses mots avant d’ évoquer la chanson « Interroge la jument » qui fait référence aux évènements du Bataclan. La question est tellement maladroite qu’elle laisse à penser que L’Auvergnat à écrit ce titre après les évènements ! Voilà qui fait passer MURAT pour un opportuniste et un « profiteur ». C’est un peu ce qu’il reproche à RENAUD auteur de paroles convenues sur ce drame où le chanteur a perdu des amis proches, il est vrai. En un dixième de seconde, toutes ces considérations ont traversé l’esprit du chantre d’Orcival. J’ai bien cru qu’il allait sortir de ses gonds. Il fait un énorme effort sur lui-même et réussit à nous sortir une réponse généraliste assez habile j’en conviens. J’ai craint le pire. Ensuite Jean-Louis nous « balance » le titre « French lynx » … Voilà un direct gâché parce que peu ou mal préparé. La faute à qui ? Je ne sais !
MURAT n’est pas fait pour cet exercice, où il faut attendre des heures, pour passer à « la va vite » ! MURAT doit se sentir à l’aise, ne pas être dans l’urgence. Les interviews radio ne donnent pas le même effet. Jean-Louis y est détendu. Il a sans doute pris le temps de discuter avec le journaliste, de parler de tout et de rien. Bien souvent il connaît personnellement l’homme qui lui fait face. De plus il n’y a pas le prisme de la caméra qui vous fixe, vous emprisonne, vous juge, vous jauge …
Le 15 avril 2015 dans les colonnes de « Metronews » MURAT répond à cette question de Romain BURREL : « Vous cultivez toujours autant votre autarcie envers le monde artistique ? ». La réponse fuse : « J’ai une conception artisanale de mon métier. Je ne me sens pas du tout « artiste ». Je fais des chansons, c’est mon job. En France, dès qu’un clampin enregistre trois chansons, il se pense artiste. C’est une catastrophe. Tous ceux qu’on qualifiait d’artistes et que j’ai rencontrés, je me suis rendu compte que c’était des triples-merdes ». Il faut qu’il en rajoute. Le : « Je ne me sens pas du tout artiste » … se suffisait à lui-même. Il faisait même classe et résumait parfaitement le bonhomme. Au lieu de cela il en rajoute une couche, brouillant ainsi son message, le faisant passer pour un « scrogneugneu » … un sempiternel mécontent, ne trouvant rien de bon hors lui-même …
Oui MURAT est un homme simple. C’est pour ça que je l’aime. Toujours il se fie à son instinct. Il ne sait faire autre chose, quand bien même l’image qu’il donne le dessert. MURAT n’est pas un homme de son temps qui n’est qu’au paraître. J’ai le dégoût de tous ces chanteurs, ces footballeurs, ces acteurs qui passent à la télé la « Rolex » bien visible au poignet … Dans le cerveau ils n’ont qu’un pois chiche … Voilà qui différencie MURAT de tous ces « apparatchiks » du petit écran … DRUCKER – NAGUI et consorts à leur servir la soupe … Objectif non avoué : que tout le monde s’en mette plein les fouilles aux yeux et à la barbe d’un public, ébahi, esbaudi … inculte et imbécile !
MURAT s’en retourne dans la montagne. Il va reprendre la bèche pour y cultiver le jardin … Au p’tit matin, plume à la main, il va poursuivre son travail d’écriture. Reviens nous Jean-Louis avec de belles chansons …
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Ajout le 21 novembre 2016 …
Il y a peu, Louisette GERVAIS une de mes amies sur Facebook m’adresse une photo d’elle en compagnie de Jean-Louis MURAT …
Louisette a une amie qui demeure non loin de chez Jean-Louis. Une promenade les a donc conduits non loin de Douharesse. Le mari de cette dame a osé demander au « Brenoï » ce que Louisette n’aurait jamais fait : poser pour une photo ! MURAT s’est montré affable et disponible. Il a été question de tout et surtout de rien. Pas un mot sur la suite de la carrière. Jean-Louis était occupé à des travaux manuels, c’est donc en tenue de travail que Jean-Louis a posé avec notre amie Louisette. Ce cliché à lui seul est révélateur du véritable MURAT … un homme vraiment simple qui ne fait pas de chichi ! J’ai évoqué : MURAT … Une question me trotte dans la tête : Et s’il ne fallait plus parler que de Jean-Louis BERGHEAUD … ???
Louisette aime MURAT depuis toujours. Voici ce qu’elle m’en dit : « MURAT a toujours été mon chanteur préféré, et ça depuis ses débuts dans la chanson. Pourquoi ? Pour ses textes, pour son don de musicien, sa voix qui nous ensorcelle ». Merci belle amie de cet instant subreptice qui nous permet de patienter jusqu’à ce que MURAT veuille bien nous donner de plus amples nouvelles. Je m’interroge est ce que MURAT a définitivement délaissé la plume pour la truelle ? Je ne sais pas ! Bien malin qui pourrait dire …
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Bravo Didier de valoriser la simplicité de JLM et son authenticité qui transparaît comme de l’eau claire dans ses propos (pas chichiteux!) j’adore, tout simplement ce que tu dis, bravo et MERCI pour ce discours simple et vrai, cette apologie de la simplicité et ce rejet de l’inutile et du superflu, bravo, bravo.
(avant dernier paragraphe = il faut supprimer un D dans BERGHEAUD et un e dans « alambiquées »)
Salut Florence,
Tout d’abord j’ai corrigé les fautes … j’ai une sainte horreur d’en faire … c’est un défaut de ne pas assez se relire … C’est un plaisir que d’avoir un p’tit coup de main pour corriger telle ou telle chose … Des erreurs, j’en fais, j’en ai fait, j’en ferai … dans le préambule du Blog … je demande d’ailleurs qu’on m’aide à les corriger …
Bonne journée.
Didier.
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une bien jolie page… hymne à la simplicité et à la modestie d’un homme avant tout de la campagne.
CharlElie s’est attribué le terme d’ »artiste multiste »; je me permets de proposer celui de « paysartiste » pour Jean-Louis.
merci Didier!
Salut Armelle,
ce que j’aime bien avec les filles qui aiment MURAT … c’est qu’il n’y a que MURAT qui compte … Avec les mecs souvent … il y a … eux d’abord …
Merci je t’embrasse. Heureux que JLM vienne à Rennes au mois de Mai 2013 !
Didier.
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« MURAT n’a pas besoin de savoir qu’un dingue, lui aussi fils de paysan, consacre son temps libre à parler de lui sur un Blog… »
Trop tard! maintenant on sait qu’il sait, depuis son passage sur Europe 1 hier soir. Merci Monsieur Didier Le Bras!
Salut Acacia … je le pensais vraiment : « Parler de MURAT ne fait pas de moi quelqu’un de bien » … mais cela me fait tellement de bien ! ». Tous les jours promenant mon chien je discute avec JLM … je ne suis pas fan(atique) … je dois être un peu dingo quand même …
Amitiés.
Didier.
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