- 55 – La vie d’un p’tit garçon Auvergnat … entre 1955 et 1962 …
Les conditions de vie que je vais vous conter, sont proches de celles vécues dans le département du Puy de Dôme … Nous sommes dans le Cézallier, département du Cantal … Merci à Monsieur HERMET de m’avoir permis de consulter puis d’exploiter ses documents. Les témoignages des enfants de cette époque auraient pu être ceux du p’tit BERGHEAUD …
La ferme …
Le corps de ferme est constitué d’un bâtiment unique où vivent les gens et les animaux. L’hiver venu, la promiscuité est plus grande encore. La chaleur des animaux profite aux hommes. Les odeurs des uns s’imprègent aux autres. Difficile de dire qui sent le plus mauvais. De nos jours, les parfums et déodorants cachent souvent de viles personnes … La façade du bâtiment est exposée à l’Est pour pouvoir bénéficier du soleil levant. La maisonnée est située à proximité du chemin d’accès au village le plus proche. De p’tits chemins d’herbe rase, j’allais dire des « passages » mènent aux prés situés en contrebas ainsi qu’aux pâtures qui se trouvent sur le haut du versant. La montée vers la grange, l’entrée de l’étable ainsi que l’approche de l’abreuvoir et du tas de fumier bénéficient d’une même desserte. Sur le côté une zone de réserve pour le bois de chauffage ainsi qu’une aire de stockage du fumier en période hivernale. Sur le devant de la maison un jardin où poussent : salade, petits pois, carottes, persil … Sur l’arrière un deuxième jardin réservé aux légumes tardifs tels que haricots, navets, choux et pommes de terre …
Plan de coupe … longueur 22,50 m … largeur pignon 10 m … hauteur 5,5 m …
Nous sommes dans une ferme d’une superficie de 35 hectares, donc assez largement supérieure à la moyenne dans la région Auvergne. Je n’ai aucune certitude, mais je pense que le ferme du grand-père du p’tit BERGHEAUD fait entre 10 et 20 hectares. Il n’empêche que ce qui vaut pour cette habitation vaut également pour les bâtiments d’une ferme plus modeste. Les sols sont en dallage de pierres plates et non pas de la terre battue comme en Bretagne. Les arbres d’alentour (sapin et chêne) constituent la boiserie de la maisonnée et participent à la chaleur ambiante. Les murs (largeur 1 m) sont en pierre du pays. Seules les ouvertures sont en pierre de taille. La porte de la maisonnée est surmontée d’une pierre sur laquelle figure la date de la construction.
Plan de l’intérieur du bâtiment … 6 parties auquel il faut ajouter la grange …
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La salle commune : Salle à vivre comprenant la cuisine, la salle à manger, le salon, la salle de bain et la chambre. Le plus souvent c’est une grande bassine en fer qui fait office de « coin douche » …
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La chambre ou salon : Toutes les maisons n’en sont pas dotées … loin s’en faut. Cette pièce permet au « patron » de recevoir les « gens de la Haute ».
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La cave : Cette pièce avec une voûte en pierre et une ouverture plein nord pour conserver la fraîcheur, fait office de réserve de nourriture et de laiterie. On y trouve par exemple le tonneau de vin, le saloir en grès pour le cochon, la réserve de pommes de terre, l’écremeuse, la jatte à crème, la baratte à beurre …
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Le four : Avec fournil rond en briques réfractaires. En sont dotées toutes les habitation situées trop loin du four communal.
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Le passage : Permet de passer de la salle commune à l’étable, sert aussi de débarras.
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L’étable : Lieu de vie de tous les animaux durant la période hivernale … qu’il s’agisse des animaux d’attelage (boeufs & vaches) – des vaches laitières des veaux nés durant l’hiver – des cochons et leur mangeoire – des poules et leur perchoir – des lapins et leur clapier …
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La grange : Recouvre l’étable et la partie d’habitation. On y stocke la nourriture du bétail dont le foin sec, le regain coupé plus tard, la feuille de frêne en fagots secs pour les vaches et les lapins, la paille pour la literie …
La grange emplie jusqu’au toit …
Les chemins menant aux fermes sont entretenus lors de « prestations » du type servitudes dûes par chaque foyer (3 ou 4 fois l’an). Pas de téléphone, pour celà il faut aller au village le plus proche. Les télégrammes sont apportés par le facteur qui passe en vélo chaque jour. En hiver il se déplace à skis et, en cas de neige il ne passe que tous les deux jours.
Peu ou pas de confort dans les maisons. C’est ainsi que l’électricité était sommaire. Toutes les maisons n’en sont pas pourvues, loin s’en faut. Dans le meilleur des cas on trouve 3 ou 4 ampoules par habitation. Il n’existe pas de toilettes ou de salle de bain. Pour faire ses « besoins » il faut aller derrière le talus. L’on se chauffe uniquement au bois. Le garde-champêtre gère la coupe du village partagées en lots annuels. Les arbres sont abattus et préparés en commun par l’ensemble des hommes. Le lot annuel est divisé en autant de lots individuels que de foyers existant. L’eau est également une source commune partagées entre tous. Chaque maison dispose d’un point d’eau, mais pas obligatoirement de l’eau courante …
Les échanges de services font partie de cette vie communautaire : le prêt d’attelage des boeufs, la journée de fauche … Le savoir-faire de chacun assure une division des tâches. C’est ainsi qu’un seul agriculteur ferre les animaux d’attelage, un autre tue et découpe le cochon, une personne assure les piqûres car il n’y a pas d’infirmier.
Lors des veillées tournantes, les hommes jouent aux cartes, les femmes tricotent et discutent autour du poêle, les enfants jouent. Le tout prend fin à minuit. Les disputes sont souvent dues aux bêtes pour cause de clotûres brisées et de cultures piétinées. Autre motif de querelles : les mauvaises langues.
Une personne blessée (fracture d’une jambe par exemple) est rapatriée à pied sur un brancard par les hommes du village. Les défunts sont portés en terre par quatre hommes alors que quatre femmes les précèdent portant le drap des morts.
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A la fin des années 50, l’école est obligatoire en France de 6 à 14 ans. Le p’tit BERGHEAUD a élu domicile chez ses grands-parents. Il est très attaché à François ce grand-père au fort caractère, à la voix tonitruante. Il fréquente l’école communale. François et Thérèse ne sont pas pratiquants. Il y a tout lieu de penser que le « Jean-Louis » fréquantait l’école publique. C’est pourquoi j’ai été fort surpris de cette interview accordée à Christine DURAND pour le journal « Le Dauphiné » en mars 2012 … A la question qui suit : « Quelles furent vos premières lectures marquantes ? » Le Brenoï déclare : « J’ai découvert les livres grâce au catéchisme ! J’avais pigé le truc : on était récompensé par des bons points et au bout de quelques bons points on gagnait un livre. Je suis devenu un acharné du catoche. J’ai pu lire DUMAS, GAUTIER et tant d’autres classiques. Et puis j’étais fasciné par ces petits fascicules d’aventures de western façon bande dessinée comme Kit CARSON à qui je m’identifiais ».
Le 13 octobre 1991 dans les colonnes du mag « Rock this Town » Jean-Louis BERGHEAUD déclare : « Faire plusieurs kilomètres à pinces pour aller à l’école, c’était ce que je faisais quand j’étais môme ».
Le 4 novembre 1993 dans une autre interview il concède : « Chez nous c’était sombre ».
Le 15 février 1988, Bruno BAYON pour « Libération » décrit la ferme où Jean-Louis a passé les premières années de sa vie avec ses grands parents : « Une ferme isolée où il n’y avait même pas l’eau courante, un endroit tout petit qui s’appelait Lecreu ».
Ces propos et les images qui vont avec, ont contribué peu ou prou, à marginaliser MURAT. Mais au final la situation de cet enfant ne différait pas tellement de celle de ses petits camarades. Beaucoup d’entre eux ont vécu la même enfance, faite de rigueur, de privations, de droiture ainsi qu’en attestent les témoignages qui vont suivre. Nous sommes dans une petite commune du Cantal, à moins de 80 kilomètres de Rochefort Montagne … Les années 50 tirent à leur fin …
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Sur le chemin de l’école par un matin d’hiver …
« Matin d’hiver à la ferme de mes parents. J’entrouvre les rideaux de l’alcôve située au fond de la grange pièce principale. Les carreaux des petites fenêtres sont recouverts de givre, le jour peine à se lever. Dans la grande pièce, je ne vois pas encore, je devine. J’ai envie de m’enfoncer sous la grosse couverture de laine piquée, sous l’édredon de plumes, de replonger le nez dans l’oreiller encore chaud. Mais le feu ronfle déjà dans le foyer de la cuisinière en fonte. Une odeur de pain grillé me chatouille les narines. J’allume la lampe de « 20 bougies ». Sur la table, juste devant la cuisinière, fume un bol de lait bien chaud, à côté de la motte de beurre et du pot de confiture ».
« Il est l’heure de me lever. J’enfile mon caleçon long qui plonge dans les chaussettes de laine tricotée à la main, puis le pantalon de velours. La chemise est boutonnée sur le maillot de corps. Le tricot lui aussi fait maison, vient envelopper le tout. J’aurai bien chaud ! ».
« Quelques pas à faire pour ouvrir la porte du four et les tranches de pain brunies sont sorties du bout de mes doigts et posées sur la table. Assis sur le banc, le dos au four, j’achève la préparation de mon petit déjeûner. Le Laguiole écrase la tranche de beurre qui fond sur la longue tartine croustillante. Hum ! La petite cuillère pioche au fond du pot de confiture et je l’étale sur la nappe de beurre. La longue tartine plongée, dans le bol fumant, fait remonter l’odeur du lait entier bien chaud. Je mange avec les yeux, le nez et enfin la bouche dans le silence de la pièce commune ».
« Mon petit déjeûner terminé, je pose le bol et les couverts sur l’évier en pierre traditionnelle, dans nos maisons paysannes d’Auvergne, installé sous la fenêtre principale. Une ou deux louches d’eau fraîche recouvre le gant de toilette. Un coup de gant très rapide sur le museau, histoire d’être bien réveillé, un tapotement de serviette et ma toilette est terminée. Je chausse les bottes, enfile la canadienne au col fourré et endosse le cartable. Avant de partir pour l’école je garnis le foyer de 3 ou 4 bûches rangées derrière le poèle. Pour sortir je traverse le passage qui conduit à l’étable où mes parents sont au travail depuis leur lever pour la traite, le fourrage aux animaux et le nettoyage bi-quotidien de l’étable, bisous et dernières recommandations : « Ferme bien ta veste, ne prends pas froid, fais bien attention, travaille bien ! ».
(…)
« La porte basse de l’étable franchie, le froid de l’hiver me saisit. Je ressens tout d’abord un silence écrasant, mais combien reposant. Je contemple la blancheur des paysages avec toutes leurs nuances. Les arbres givrés se fondent sur le ciel de neige, les reliefs sont adoucis. Sous la couche blanche les toits des maisons du hameau se confondent avec les buttes et les creux de terrains aux courbes arrondies. La crête des murets de pierre balayée par le vent de la nuit laisse deviner le chemin creux. Je le suis jusqu’au village. La neige crisse sous mes pas, une trace de renard en quête de nourriture à l’approche des poulaillers traverse le chemin et s’enfonce entre les fourrés. Les branches des arbres qui bordent le chemin creux ploient sous la neige. Ils forment une voûte lumineuse sous les premiers rayons de soleil ».
« Au village je retrouve mon copain Robert. Après quelques échanges de boules de neige, nous empruntons la piste faite par les ânes bâtés qui transportent le lait jusqu’à la laiterie au bourg de Vèze. A l’abri des grands frênes et des noisetiers qui bordent le chemin creux, nous descendons jusqu’au ruisseau, à l’affût de la moindre découverte, pas alternés à trois doigts des oiseaux, pas bondissants deux à deux des mammifères. Nous sommes à l’écoute du moindre bruit : craquement de branches, chute étouffée de la neige, crissement, rare froissement d’aile … Sur le vieux pont de pierre sans parapet, nous marquons une halte. L’eau ruisselle en chantonnant entre les deux berges bordées de neige et de glace. Elle se faufile entre les pierres et s’engouffre sous le pont. Nous lançons une boule de neige bien serrée en amont. Entraînée par le courant, elle suit le lit du ruisseau, passe sous le pont et ressort quelquefois plusieurs minutes après, tournoyant dans les marmites où s’échouent sur les rares plages de graviers. Nous remontons maintenant le versant opposé, à pas mesurés, car la pente se raidit. Le Pré Grand nous paraît immense, très peu de relief, plus de courbe, plus de haie, plus de repère pour nos petites têtes regardant presque au ras du sol enneigé. Seules, au loin, au sommet de la pente, apparaissent les maisons du bourg de Vèze et notre école. Elles semblent attendre et nous dire : Encore un effort et vous arrivez ! ».
« Au bourg nous retrouvons nos camarades de classe, la cour de l’école. La ballade buissonnière matinale est finie pour aujourd’hui. La leçon de gymnastique aussi. Deux kilomètres à pied dans la neige, ça décrasse les jambes d’un jeune écolier. Notre journée d’études pouvait commencer avec cette bouffée de calme et de nature plein la tête ».
Voilà un récit qu’aurait très bien pu nous faire le p’tit BERGHEAUD. Si ce n’est qu’au lieu de 2 km à faire à pied c’est plus du double qui l’attend chaque matin. Qui plus est, la ferme sise lieu dit « Lecreux » est à l’écart non seulement des routes mais des autres chemins. Les trous y sont nombreux, c’est autant d’occasions de s’enfoncer dans la neige froide du matin … Il est donc fréquent que Jean-Louis arrive à l’école le pantalon, les chaussettes et les chaussures mouillés … Il faut sécher le tout tant bien que mal auprès du poèle à bois …
Classe de cour … avec les cartes accrochées aux murs …
… une époque révolue … où l’attention était palpable …
… l’encrier … le buvard et la plume …
La dictée … moment tant redouté … celle d’un bon élève …
… celle d’un élève moins brillant …
Ci-dessous … les bons points du dimanche dont nous parlait JLM …
… 10 points pour élève particulièrement attentif …
Personnellement, ayant fréquenté les écoles privées, je n’ai jamais vu ce type de récompense. Peut-être l’apanage des écoles publiques ???
D’un côté les garçons … de l’autre les filles …
MURAT déclare s’être ouvert à la culture, à l’occasion d’un Noël où il s’était vu offrir le dictionnaire « Larousse » … Le livre est un objet important dans nos campagnes … Il est rare … Il donne accès au savoir … Apprendre est le meilleur moyen de s’élever socialement. Les parents de cette époque n’ont qu’une ambition pour leur rejeton, notamment les paysans, que leur progéniture ait une vie plus heureuse que la leur et connaisse la réussite sociale …
Cours élémentaire 2ème degré …
Livre d’arithmétique …
Parution 1939 … mais toujours d’usage à la fin des années 50 …
… dernière page …
… Avant-propos …
En Auvergne, à la fin des années 50 dans les familles de paysans, le patois reste la langue parlée. Celà n’est pas sans poser des problèmes à certains enfants. L’amour de ses grands parents et notamment les attentions d’un grand-père aimant lui ont permis de passer outre. Dans une interview accordée à Christine DURANT pour le journal « Le Dauphiné » en mars 2012, le Brenoï déclare : « J’étais entouré de gens pour qui le Français était la deuxième langue après le patois : mes grans-parents ne parlaient Français qu’en ma présence et s’efforçaient de le parler convenablement devant moi. Il y avait une sorte d’amour pour la langue Française considérée comme une langue supérieure. Mon grand-père lisait le quotidien « La Montagne » tous les jours comme s’il lisait la bible, lisant le feuilleton à voix haute à ma grand-mère. C’était un monde de lecture, d’envie d’apprendre de nouveaux mots et de se cultiver avec le dictionnaire jamais loin. Ca m’a profondément influencé ». Ainsi ce grand-père colérique, alccolique, renfrogné, n’est rien moins qu’un véritable brave homme, cachant derrière ses silences beaucoup d’amour pour ce p’tit garçon qui n’avait d’yeux que pour lui …
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C’est toujours le même narrateur qui nous conte les douceurs d’un soir de Juin avec papa et maman …
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Promenade familiale du soir …
« La fin du mois de Juin représente un moment de répit dans les activités des paysans ». (…) « Le repas du soir terminé, nous allons parfois faire une promenade en famille jusqu’aux champs que possédaient mes parents, en bordure de la forêt ». (…) « A la sortie du village, nous prenions un vieux chemin creux, délimité par deux murets de pierre et bordés de frênes, de noisetiers. Nous franchissions à gué le ruisselet des Bugnes et montions lentement le chemin des chaumes ». (…)« Au fur et à mesure, nous découvrions le vallon du ruisseau du lac qui nous séparait du bourg. Le ruisseau était un lieu agréable, bordé et caché par un rideau de saules. Les prés du vallon, entourés de haies de frêne et de noisetiers desservis par les chemins creux étaient pour nous le but de notre promenade estivale. Souvenirs d’une époque révolue sans télévision ».
Des mots simples, pour parler d’un plaisir simple : celui de se promener en famille, de profiter ensemble de l’air du temps. Il n’est pas certain que le p’tit BERGHEAUD ait connu de tels bonheurs. Le soir venu … François n’était plus à même de courir la campagne … Qui plus est celà ne correspondait pas à sa nature … »d’ours mal léché » … MURAT en a peu ou pas parlé, il est probable que c’est seul, sans le grand-père et la grand-mère que jean-Louis se promenait dans les chemins creux, à l’écoute du moindre bruit, du moindre cri, à écouter le vent, à écouter la pluie … Celà se retrouve dans sa musique … « MURAT en plein air » … On y est … !!!
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Le dernier épisode pour que nous goûtions aux plaisirs de cette époque est le récit d’un soir de Noël dans cette campagne Auvergnate en pays de Cézallier …
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Le soir de Noël …
« 9 h 00, le soir d’un 24 décembre les invités commencent à arriver à la ferme. La table est mise, mais nous savons que le repas sera frugal : soupe maigre, riz au lait, pain et fromage servi avec un peu de vin ou un verre d’eau ». (…) « 11 h 00, nos voisins passent nous prendre pour la messe de minuit. Une demi-heure de marche sera nécessaire pour rejoindre la vallée et rejoindre l’église du bourg ».
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« La porte de l’église s’est refermée. Tout le monde a trouvé sa place : les enfants dans le choeur, les femmes dans la nef, les hommes au fond de l’église et au « chamara » (la tribune). L’église est bien pleine. Presque tout le village se retrouve à l’église ce soir là, la messe de minuit fait partie des traditions. La crèche est modérément illuminée à la bougie. Minuit, le vieux curé, face à l’autel, commence son office en latin. Les réponses aussi sont lues en latin dans le missel de la première communion, faites par presque toutes les femmes , parfois un homme et les enfants du catéchisme. La cérémonie terminée, sur la petite place, on salue ceux que l’on n’avait pas vus à l’arrivée et chaque famille regagne à la hâte son logis ».
« De retour à la maison chacun se débarrasse de ses manteaux, écharpe ou cache-nez, les femmes ravivent le feu et mettent la table. Les hommes sortent les bouteilles, les enfants jettent un coup d’oeil sur les pantoufles posées dans la cheminée avant le départ pour la messe. Paquet de bonbons, quelques mandarines et quelques papillottes en chocolat remplissent les pantoufles, et en plus, Noël exceptionnel, un char à boeufs en bois avec attelage de la même matière, miniature évidemment, m’attendait. Le tout, conçu par le cordonnier du village. Le réveillon peut alors commencer : saucisson et jambon maison suivis par un coq élevé sur la ferme et tué la veille. Ce plat de fête est accompagné de légumes du jardin, petits pois en bouteilles, carottes en bocaux cueillis et stérilisés à la maison, pommes de terre conservées dans la pénombre de la cave ayant gardé toute leur couleur et leurs saveurs. Cantal et chèvre fabriqués dans le village continuent le repas qui se termine par un dessert maison : crème de Chantilly montée à partir de la crème fraîche recueillie la matin même et cerises stérilisées accompagnées de leur noyau. Le tout est accompagné de tranches de pain bis cuit par le boulanger du bourg et arrosé d’un vin rouge tiré à la barrique. Après le café et le verre de rhum pour trinquer, on pouvait alors se lever de table et ragagner son lit ou son domicile ».
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La vie du p’tit BERGHEAUD comme celle de tous ses copains, en ca pays de montagne, est marquée par les travaux des champs qui rythment les journées de chacun. Les gens s’entraident beaucoup. Bizarrement, il se trouve que MURAT n’en a pas parlé, ou si peu. Il est vrai que les journalistes qui l’interrogent, ne sont pas très au fait, des problèmes de la ruralité. MURAT ne peut répondre qu’aux questions posées. En juin 1992 MURAT confie cependant à la journaliste Cécile TESSEYRE : « A la fin de l’hiver, pendant les vacances de Février, j’aidais mon grand-père à écarter et trier le fumier de nos bêtes avant de le répandre dans les champs. A Pâques on faisait les rases pour irriguer les prés. De l’été je garde le souvenir des coups de soleil pris dans les champs. L’automne nous allions cueillir les champignons. L’hiver mon grand-père abandonnait les travaux des champs pour être menuisier ou charpentier. Chaque année il construisait une nouvelle charrette. Je vivais dans son atelier entouré de nos outils. Il m’avait construit un petit établi à côté du sien, où je bricolais ».
A peine reconnu par le public après le succès de « Cheyenne Autumn » MURAT fait savoir qu’il a pour ambition de : « Redevenir paysan !!! ». Personne ne le croit, prenant celà pour de l’esbrouffe. Je pense que MURAT était sincère. Dans sont fort intérieur il souhaitait retrouver la vie à la campagne telle qu’il l’avait connue … avec cette solidarité entre les gens … se donnant des coups de main pour les gros travaux … Hélas, trois fois hélas, le monde agricole a tellement changé … De solidarité il n’existe plus … Chacun travaille seul dans son coin … chacun essaye de règler ses soucis au mieux … mais surtout en silence … Lorsque les dettes sont trop lourdes, qu’il n’est plus possible de rembourser le Crédit Agricole, c’est seul encore que l’on se met la corde au cou ou que l’on se jette de désespoir dans la fosse à purin …
A travers les moissons d’antan que le p’tit BERGHEAUD a connues et vécues, revivons au travers de témoignages d’anciens ces journées de dur labeur.
Au milieu du XXème siècle la mécanisation a fait son apparition dans les fermes des montagnes d’Auvergne. Jusqu’alors la moisson s’effectuait à la main ainsi que le battage. Il est possible que chez « François » qui ne possède que quelques hectares et quelques bêtes, l’usage des machines agricoles n’ait jamais vu le jour. Tout s’est fait, jusqu’au dernier jour à la main ???
Coupe à la faucille …
En ces années 50, la faucheuse est venue faciliter le travail des hommes … Laissons parler ce paysan du Cézallier : « Début août, les premières céréales sont prêtes pour la moisson. Le « coare » est passé dans les champs, a cueilli un épi, l’a écrasé dans sa main et croqué un grain pour savoir si la moisson peut commencer ».
Toute la famille réunie sur et autour de la faucheuse …
« 9 heures : dotée de deux roues en fer, la faucheuse tirée par deux chevaux commence par les rangs extérieurs et termine en coquille d’escargot vers le centre. La lame entraînée par les roues, coupe et tranche le blé, à quelques centimètres du sol. Le blé coupé tombe dans la claie. Le moissonneur assis sur un siège, actionne une pédale qui rabat la claie lorsque la javelle est prête. Interviennent ensuite les lieuses réparties tous les 10 mètres sur le passage de la faucheuse. Chaque homme prend une javelle (brassée de paille) qu’il attache avec un lien qu’il fabrique lui-même en tordant une poignée de paille qu’il noue avec le « liadou » (bâton pointu permettant de serrer le lien) et dépose la gerbe ainsi formée ».
Le progrès suis son cours la faucheuse lieuse ait son apparition …
Comme son nom l’indique, en plus de faucher elle lie les bottes de paille. Voyons ce qu’en dit notre témoin du temps passé :
« Elle est tirée par deux voire trois chevaux, de front, car plus lourde que la faucheuse. Le blé coupé par la barre de coupe est entraîné par un tapis roulant vers le lieur mécanique situé à l’arrière de la machine, qui attache chaque javalle avec une ficelle. La gerbe ainsi formée est rejetée sur le côté afin de libérer le passage suivant. Ici pas besoin de lieur ».
Le blé est coupé, il faut à présent en extraire le grain après l’avoir laissé sècher …
« La moisson du champ terminée, les gerbes sont rassemblées et les moissonneurs construisent de petites meules. Les gerbes sont empilées en rond avec les épis au centre. Chaque meule correspond à un ou deux chars de paille. Vient ensuite le jour du ramassage de la paille. Trois ou quatre attelages tournent des champs à l’aire de battage, près des granges de la ferme. Les céréales sont alors stockées par catégories. Tout le seigle (blé russe) est entassé dans une immense meule en spirale de plusieurs mètres de haut, dont le sommet se termine comme les toits de chaume, par une couronne de gerbes renversées, liées les unes aux autres, sorte de faitage rejetant la pluie sur l’extérieur de la meule. Pour constituer ces meules 3 ou 4 hommes adossés à une grande échelle se passent les gerbes une à une jusqu’au sommet. Pour cette journée, les voisins donnent un coup de main, échange de bons procédés puisqu’ils en profiteront à leur tour ».
Ci dessous le gerbier qui permet d’attendre sans crainte le passage de la batteuse …
Le battage est la dernière grande activité de l’été. Voici ce qu’en dit un témoin de l’époque :
« Le battage était fait par une entreprise qui possédait la batteuse et la machine à vapeur qui l’entraînait. Il fallait récupérer le matériel dans une ferme voisine. Déplacer la batteuse et la machine à vapeur, montées sur de petites roues en fer, sur des chemins creux, pendant plusieurs kilomètres, nécessitait au moins deux attelages de boeufs assez puisants ».
(…)
« Les jours précédents le battage, il fallait prévoir de la nourriture pour une trentaine de personnes pendant deux jours :
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Un tonneau de vin (250 litres) installé dans le couloir et non pas dans la cave comme à l’habitude, afin qu’il soit à portée de main.
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Quelques bouteilles de goutte pour terminer le repas du soir.
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Tuer un cochon et faire les pâtés et les saucisses.
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Tuer un mouton et le découper.
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Prévoir les légumes du jardin : choux, navets, carottes, pommes de terre … ».
« La tâche était rude mais s’effectuait dans une ambiance de fête. Vers huit heures, alors que le batteur chauffait la machine à vapeur, les hommes arrivaient des fermes et des villages voisins. Le café était pris à la ferme. Le batteur avait comencé sa journée depuis bien longtemps : il avait allumé la chaudière afin de chauffer l’eau et de mettre la vapeur sous pression. Au coup de sifflet de la machine, les hommes se dirigeaient vers l’aire de battage. Le « coare » distribuait alors les tâches. Chacun avait sa spécialité et se dirigeait vers son poste de travail. La machine à vapeur lâchait ses volants. D’abord lentement, puis prenant de la vitesse, les deux grandes roues tournaient dans le ciel matinal avec un léger ronflement. L’une d’elles entraînait la courroie qui activait la batteuse. Le cylindre métallique hérissé prenait lui aussi de la vitesse. Le tamis frémissait. Le vanoir soufflait à vide. Le lieur, lui aussi, commençait à tourner à vide, avec un bruit métallique. Tous les appareils étaient en marche. Tous les bruits s’ajoutant, la musique de fond, comme au cinéma, était donnée pour la journée. Il fallait hurler pour s’entendre, mais le travail de chacun demandait beaucoup d’attention et l’on ne parlait pas beaucoup ».
La batteuse …
« Volant de fourche en fourche, les gerbes sortaient de la grange ou descendaient de la grande meule et arrivaient sur le plateau de la batteuse. Debout sur une marche, les bras à hauteur du plateau, un homme muni d’un grand couteau, accueillait chaque gerbe d’une main ferme, tranchait d’un coup sec la ficelle et l’enlevait. A côté de lui, un deuxième homme ouvrait la gerbe, étalait la paille et la dirigeait, épis en avant, vers la gueule où le cylindre métallique aux dents pointues l’avalait. Les épis éclataient, les grains crépitaient contre les parois intérieures. Alors que la paille, libérée de ses épis se dirigeait vers l’arrière de la machine pour tomber dans le lieur, les grains tombaient sur le tamis frémissant et avançaient en sautillant. Le souffle du vanoir emportait les balles légères (la ventila) vers l’extérieur. Les grains bien nets, libérés de leur enveloppe, tombaient dans le caisson comportant deux ouvertures munies d’un clapet ».
Les hommes à la tâche … pour nourrir la « machine …
« Debout sur le marchepied à cinquante centimètres du sol, un troisième homme fixait alternativement un sac en forme de saucisse à chaque clapet, ouvrait la trappe et veillait à son remplissage. Le sac plein, il le libérait et le liait avec une ficelle en faisant une double boucle. A côté de lui, un quatrième homme rangeait les sacs pleins en attendant les porteurs. Quand le porteur arrivait, les deux hommes prenaient un sac plein à chaque extrêmité. Deux ou trois balancements, le sac s’envolait et atterrissait sur les épaules du porteur qui avait fait un quart de tour pendant que le sac était en l’air. Le porteur prenait alors, d’un pas régulier, le chemin caillouteux qui menait à la ferme, franchissait le seuil, grimpait le large escalier de pierres jusqu’au premier étage, puis l’escalier en bois très raide qui conduisait au grenier. Là, il se libérait de son fardeau, tirait sur la boucle de la ficelle, soulevait le fond du sac. Le grain s’écoulait alors dans la parcelle du grenier qui lui était réservée sur une cinquantaine de centimètres de hauteur (pendant les quelques semaines qui suivaient le battage, le grain était retourné à la pelle afin qu’il soit ventilé et qu’il ne s’échauffe pas). En redescendant, au bas de l’escalier, sur la table de la cuisine, chaque porteur disposait d’un verre posé à côté d’une bouteille de vin, où il pouvait se servir s’il avait soif. Puis il se dirigeait vers la batteuse en ramenant son sac vide.
Le porteur à l’oeuvre …
« A la sortie du lieur, les bottes de paille battues étaient chargées sur les chars et ramenées dans les différentes granges où elles serviraient pendant tout l’hiver pour la litière des différents animaux : porcs, moutons, vaches … ».
« Chacun remplissait au mieux sa tâche bien que la journée soit longue. Quelques coupures permettaient de souffler :
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Vers 9 heures et demi, les filles passant de poste en poste, distribuaient une pointe de pâté aux pommes bien consistant, avec un verre de vin ou de café.
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A midi, bien que le repas fut copieux, il ne durait pas très longtemps, car la machine comme les hauts fourneaux ne devait pas se refroidir.
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Vers 4 h 30, nouvelle tournée casse-croûte ».
« La journée terminée, c’était la fête. Repas copieux, arrosé et prolongé par des histoires ou des chansons dont une de circonstance : « les blés d’or ! ».
Repas de fin de battage …
En relisant ces lignes, je reviens 50 ans en arrière, j’entends les mêmes bruits, les mêmes cris, je revois les mêmes gestes, j’ai peur des grandes courroies … Maman est aux fourneaux, plusieurs bonnes lui donnent un coup de main … Le soir venu les hommes font bombance … Mon grand-père a bu plus que de raison … Il est tard, je m’en vais dormir … J’avais 5 ans … Je ne me rendais pas compte de la chance que j’avais … Il aura fallu que Jean-Louis MURAT me fasse toucher du doigt l’enfant que j’étais … un fils et petit-fils de paysan … qui toujours aurait dû être fier de ce qu’il était … de ce qui l’avait fait ! Merci Monsieur Jean Louis MURAT … J’arrête là … j’avais dit que je ne parlerai plus de moi … chut !!!
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L’enfant BERGHEAUD a très certainement été le témoin de ces journées de battage. Il n’en parle pas dans ses chansons, pas plus que dans ses interviews. Dans l’un de ses titres : « Le tremplin » il évoque un nom celui de « Le Veillis » … il s’agit d’un pré, propriété de son grand-père François … Jean-Louis y a surement laissé de nombreux souvenirs … celui de la grand-mère qui, midi venu, apportait à boire et à manger aux hommes occupés à couper les foins … celui de jeux d’enfants … A présent ce pré n’est plus … Il a été envahi par la forêt …
En 2002 pour le compte de « CHORUS » Jean THEFAINE, remarquable journaliste et critique musical est l’invité de Jean-Louis BERGHEAUD chez lui à Douharesse. L’Auvergnat confie au Breton : « L’ennui n’existait pas, car dans une ferme il y a toujours quelque chose à faire. J’adorais entre autre m’occuper des animaux ». (…) « J’étais un petit garçon rêveur et heureux quoi. Je mettais bien sur la main à la patte. Avec la hantise, tout petit déjà, d’être traité de fainéant ».
Dans une interview effectuée en mars 2012, MURAT répond aux questions d‘ Olivier MALNUIT pour le compte de la revue « Grand Seigneur ». Il déclare : « J’avais un oncle qui était boucher, dont j’étais assistant. Il m’emmenait tuer tous les cochons. C’était lui le spécialiste du canton. Mon surnom c’était le « Broneuil » . Il m’avait acheté un petit Opinel. On tuait le cochon trois fois par semaine, des belles bêtes de 110, 115, 120 kilogrammes. Et la première chose que je faisais c’était de lui mettre mon Opinel dans le cul. C’était un rituel, quand il était tué, la première louchée de sang, c’était pour le broneuil ».
Le cochon gras qui git sur la planche de bois …
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De cette époque, il ne reste à MURAT que les objets de bric et de broc entassés chez lui à Douharesse. En 2002, MURAT convie Jean THEFAINE à faire un tour du propriétaire. Ils sont peu nombreux à avoir eu ce privilège. Ils s’arrêtent dans une ancienne écurie. MURAT interpelle THEFAINE : « Tu as vu l’établi ? C’est celui de mon grand-père. A sa mort, j’ai tout récupéré, notamment ses outils. Regarde cette gouge, elle n’est pas belle ? Et ce villebrequin ? ».
Vieil établi …
Suit la visite d’une grange située de l’autre côté de la route. Le désordre y est plus important encore. MURAT précise :« Des trucs récupérés dans la maison de mes grand-parents. Des chars, des brabants, des charrues… Tout pour monter une exploitation agricole ».
Une brabant …
Enfin cette question de THEFAINE : « L’agriculture et l’élevage te tentent ? « Réponse du Brenoï : « Oui … Laure n’est pas d’accord. Mais j’aimerais vraiment faire le paysan, comme dans mon adodescence. Surtout avoir des bêtes et m’en occuper ».
Plus tard, MURAT va même évoquer la possibilité d’exercer la profession de menuisier … Mais au bout du compte Jean-Louis BERGHEAUD, formidable plume, ne sera plus jamais … qu’un chanteur à la parole libre. Continuez longtemps à nous faire rêver Monsieur MURAT vous qui, en 2012, en réponse à cette question : « Quel enfant étiez-vous ? » déclariez à Christine DURANT pour le journal « Le Dauphiné » : « J’étais très timide et très craintif. J’étais une sorte de poète rêveur. Je trouvais déjà qu’il n’y avait rien au dessus de la poésie ».
Voilà … « Tout est dit ! ».
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formidable travail didier!
merci encore. au plaisir de te lire
Merci Phil d’Angers …
J’étais en pays de « Muratie » tu me ramènes auprès de mon p’tit garçon qui aujourd’hui à St Pierre Montlimart va passer une belle journée avec son papa et sa maman … idem pour sa p’tite soeur. Dans les années 50/60 le tissu familial n’était pas éclaté comme il l’est aujourd’hui … On habitait St Pierre Montlimart et topute la famille était concentrée là … On se déplaçait à pied ou en vélo … Nostalgie quand tu nous tiens … Bonne jounrée à toi.
Didier.
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Coucou Didier!
Bravo pour le boulot. C’est superbe.
L’école du dimanche, c’est l’équivalent du patronage (généralement on parle plus d’école du dimanche chez les protestants que chez les catholiques où l’on parle de patronage). Le matin, les enfants vont à l’école du dimanche, sorte de catéchisme basique et y reçoivent une éducation religieuse minimale en répétant de façon correcte les préceptes religieux que le curé local leur donne. S’ils répondent bien, ils ont droit à des bons points, des images et à quelques occasions, des livres (toujours de saines lectures comme on dit). Ensuite vient la messe à laquelle les familles assistent. L’après-midi est consacré aux activités récréatives: couture, broderie, dentelle pour les filles qui se lisent là encore de « saines » lectures dans une salle paroissiale tout en travaillant sous la direction d’une dame patronnesse (bienfaitrice de la paroisse) et pour les garçons, activités sportives: foot, cyclisme, scoutisme animés bien évidemment non seulement par des bénévoles mais par un religieux ou le curé.
A de rares occasions, un thé dansant est proposé aux jeunes gens et jeunes filles à marier, afin de favoriser des rencontres et d’éventuels mariages.
C’était le moyen à la fois de proposer des loisirs aux jeunes dans les villages mais aussi de les contrôler en permanence pour qu’ils n’aillent pas faire de bêtises, que les garçons n’aillent pas flirter avec les filles sans surveillance…
JLM a donc assisté petit garçon à cette école du dimanche organisée sans doute par le curé de Rochefort-Montagne dans une salle paroissiale.
Je n’ai pas connu ça, seulement le caté du mercredi dans une salle de la cure avec un vieux poêle à bois qui nous fumait comme des jambons, mais il y avait encore quand j’étais petite fille dans mon village, notre curé qui avait créé pour les jeunes garçons, une équipe de foot. Notre curé était leur entraîneur et souvent l’après-midi dans le terrain derrière la sacristie et la cure, les garçons se retrouvaient pour des matchs mémorables avec lui. Dans un très bon esprit de camaraderie et avec un sens du jeu et des stratégies bien développés. Il y avait 1 rencontre avec les équipes laïques du canton sur le stade de foot municipal à différents moments de l’année. Le curé hurlait dans les tribunes pour encourager « mes garçons » comme il disait. Ca faisait un peu Don Camillo mais c’était bien marrant.
Salut Muse,
une nouvelle fois un commentaire qui nous éclaire tous, merci.
Didier.
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bravo pour cet article
sur la vie d’autrefois
et l’usage des poêle à bois:)))
Dans le cadre
de mon projet poétique
de disperser aléatoirement les cendres de mon oeuvre
littéraire aléatoire dans la mer des blogs pertinents mais
aléatoires du numérique
permettez-moi
de vous offrir
une de mes chansons
écrite sur le thème du poèle à bois:)))
LA CHANSON DU POÊLE À BOIS
ma mère faisait des toasts su l’poêle à bois
quand j’t’ais p’tit gars, quand j’t’ais p’tit gars
à m’disait le bonheur, c’est comme le beurre
ça fond dans bouche aussitôt qu’on y touche
mais si tu me tiens ben la main
pis qu’tu me donnes un gros câlin
m’en va t’serrer si fort
que dans vie
tu manqueras jamais de rien
y aura d’mon poêle à bois
dans chacun d’tes chagrins
2-
mon père mettait des bûches dans l’poêle à bois
quand j’t’ais p’tit gars, quand j’tais p’tit gars
y m’disait la passion, c’est comme la braise dans l’fond
ça vire en cendre, si tu la laisses descendre
mais si tu r’gardes tes souliers
pis ma manière de t’es lasser
m’en va serrer si fort
que dans vie
tu manqueras jamais de rien
y aura d’mon poêle à bois
dans chacun d’tes chagrins
3-
c’est pas pour rien qu’ma maison c’est la rue
comme un p’tit gars, comme un p’tit gars
dans cheminée, quand j’vois sortir d’la fumée
ca m’rappelle le poêle à bois de mon passé
j’ai ma mère au creux d’ma main
pis mon père au boutte du soulier
m’a les aimé si fort
que dans vie y manqueront jamais de rien
y aura d’leu poêle à bois
dans chacun d’mes câlins
y aura d’leu poêle à bois
dans chacun d’mes câlins
Pierrot
vagabond céleste
http://www.enracontantpierrot.blogspot.com
http://www.reveursequitables.com
http://www.tvc-vm.com/studio-direct-235-1/le-vaga bond-celeste-de-simon-gauthier
http://www.reveursequitables.com.centerblog.net
Cher ami, du canada je crois ???
merci de ce poème vraiment magnifique. Je me promets de parcourir vos Blogs … Je suis fier de votre commentaire qui vient de si loin … ce si beau pays … qui est un peu la France …
Je mets un copier coller de votre poème sur le forum consacré à Murat … Je serai heureux de dialoguer avec vous … Merci de faire connaître à vos amis ce Blog sans prétention qui ne bénéficie d’aucun référencement si ce n’est le bouche à oreille … Merci de donner à aimer Murat dans votre beau pays d’érable …
Amitiés de Bretagne …
Didier.
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bonjour
superbe ..dommage que les photos soient si petites.
Serait t’il possible d’avoir un agrandissement de la photo N°26 ?
cordialement
jacques Deville
Bonjour,
merci de votre commentaire qui me fait plaisir. La réponse est « non » ! Il s’agit de photos que j’ai glané sur le net … Je ne vole rien … je n’en fais pas d’usage commercial … Je n’ai d’autre objectif que de faire mieux connaître l’œuvre de MURAT … Merci de faire connaître ce Blog à vos amis … Je n’ai d’autre pub que le bouche à oreille …
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