- 51 – Jean-Louis BERGHEAUD … son enfance …

MURAT a en définitive très peu parlé de son enfance. Bien que le contexte familial ait été très peu propice à celà, Jean-Louis BERGHEAUD a été un p’tit garçon HEUREUX. De cette première partie de vie il ne garde que le meilleur, enfouissant au fond de son âme les gerçures de cette période priomordiale pour lui, comme pour toute autre personne.

murat enfant

L’interview parue dernièrement dans le magazine « Grand seigneur »a fait le buzz en raison des propos lesbophobes portés au crédit (ou débit) de MURAT. Tout ceci n’est qu’interprétation de gens « B.C.B.G. » … calfeutrés dans leurs bureaux, lisant « Libé » tous les jours … Je m’explique : avant d’être chanteur et poète Jean-Louis BERGHEAUD est un fils et petit-fils de paysan. Les mots utilisés dans la « ruralité » ne sont pas ceux utilisés par les citadins. A la campagne on parle aux hommes comme on parle aux animaux. Ces mots sont parfois rudes. Pour autant ils ne recèlent pas la méchanceté que certains imaginent. Ce que je dis peut choquer les esprits. Je décèle dans les critiques bien plus d’hypocrisie que dans les propos de MURAT qui est tout le contraire d’un raciste (j’entends par là : homophobe ou lesbophobe … autre forme de racisme). MURAT et BERGHEAUD constituent une seule et même personne avant tout un … primaire. L’intéressé ne réfléchit jamais (ou si peu) …  aux portées de ses paroles. S’agissant d’un homme public on peut le regretter.  Quand des « conneries » sont dites … c’est BERGHEAUD le paysan qui parle … c’est MURAT  l’homme public qui trinque … MURAT/BERGHEAUD n’a besoin de personne pour le défendre.    

Si je fais référence à cette interview de 2012, c’est qu’elle recèle maints renseignements sur l’enfance de Jean-Louis BERGHEAUD

Il ne pouvait en être autrement je pense, le premier à percer le mystère MURAT aura été Bruno BAYON  le 15 février 1988 pour le journal « Libération ». Chez l’écrivain journaliste on recèle toujours plus de « non dit » que de faits concrets, plus de choses suggérées que de véritables révélations. Il s’agit de portes ou fenêtres entr’ouvertes … Ce n’est pas BERGHEAUD  qui parle, c’est BAYON qui écrit : « Une ferme isolée où il n’y avait même pas l’eau courante, un endroit tout petit qui s’appelait Lecreu ». (…) Jean-Louis BERGHEAUD confiant au journaliste : « Depuis que je suis petit, je ne me reconnais pas, personne ne me reconnaît ». 

En 1989 MURAT  reçoit chez lui Christian FEVRET pour « Les Inrockuptibles » à qui il déclare : « Je suis d’origine Auvergnate. Depuis des siècles ma famille est la-bas, je me sens attaché à la terre. Je me sens bien dans les paysages, le pays me plaît ». (…) « J’étais au contact des gens du XIXème siècle, avec une vie du XIXème siècle. On ne parlait pas beaucoup Français, il n’y avait pas d’eau courante, j’étais entouré d’animaux, c’était le travail de la terre. J’évite de dire ce qui se passait, car les gens ne me croiraient pas … » (…) Ce silence est lourd d’images, de choses suggérées, parfaitement ancrées dans l’esprit du petit BERGHEAUD au point de marquer de façon indélibile le chanteur MURAT. Celui-ci poursuit : « Je dormais à côté des bêtes, dont j’étais séparé par une cloison très mince, ça tenait plus chaud l’hiver. Tout ça m’a nourri ». MURAT  confie également : « Trois quatre phrases dans la journée, c’était largement suffisant ». (…) « Mon grand-père parlait plus aux vaches, à ses chiens et à tous ses animaux qu’à nous ». (…) « J’étais tout pour lui. Il était compréhensif et dur avec moi. Il essayait de me communiquer tout ce qu’il savait, on vivait donc au rythme des saisons, avec la terre et les animaux ». (…) « Je viens d’un milieu de mécréants ». (…) « Il ne fallait pas nous parler des curés et de la religion ».

En 1991, toujours pour les « Inrockuptibles » MURAT  répond à cette question de Christian FEVRET  : « En fait, tu étais déjà quelqu’un qui n’avait, apparemment, rien à cacher ? ». Réponse de l’Auvergnat : « J’étais très secret. Je suis d’un monde où tout est caché, enfermé dans les malles. Rien n’était au jour, les gens puaient la naphtaline ». Autre question : « Comment te considérait-on lorsque tu étais enfant ?«  Ce à quoi il confie : « J’étais le bon élève type, mais de la campagne. Un peu bouseux, quoi. Je sortais plus tôt de l’école pour aider aux foins. Ca m’a mis de suite à part, c’est de là que vient ma haine du citadin. Il n’y avait que l’amour des filles qui m’intéresssait, j’étais le sentimental premier de la classe, qui ne parlait pas beaucoup ». (…) « J’avais une soeur, mais avec la différence d’âge, nos souvenirs sont différents … Donc dans mon souvenir, je suis tout seul. ». Nouvelle question : « Ton seul rapport avec la culture était à l’école ? »  Réponse : « Oui, mais le gros déclic, c’est lorsque j’ai eu un Larousse à un Noël ». (…) « Comme beaucoup de gens à la campagne, ma vraie approche d’une certaine culture, très méprisée par les gens des villes, c’est le jeu des 1000 Francs ». 

En octobre 1991, le journaliste Pierre ARNOULD pour le magazine « Rock this Town » procèce à l’interview de MURAT qui lui parle de ses origines : « Je suis issu d’une famille de paysans d’Auvergne. De paysans de montagne. Je peux dire que la vie là, c’est pas toujours coton. Se serrer la ceinture on connaît. Et faire plusieurs kilomètres à pinces pour aller à l’école, c’était ce que je faisais quand j’étais môme. En toute logique, j’aurais du reprendre la ferme mais bon, il y a eu une cassure dans la lignée des générations. Mon père a disparu sans crier gare ».

En octobre 1991 pour « Podium » (n° 237) MURAT déclare : « On connaît tous l’influence de l’enfance, celle qu’on regrette, avec ce qu’on a vécu ou qu’on a oublié. On oublie jamais complètement son enfance, ce n’est pas vrai. Les souvenirs remontent avec le temps ».

Annie MORILLON pour « Chorus » (n° 6 hiver 93/94) recueille les confidences de MURAT :« Mon père, menuisier de profession, était aussi musicien à l’harmonie municipale. Il jouait du clairon, de la trompette de cavalerie, du cor. Moi, j’ai commencé à 6 – 7 ans par le tambour, le cornet à piston et je suis passé au saxophone ténor. Ca a duré une dizaine d’années en tout, mon prof de musique était un ancien tambour major de la Garde républicaine. Il était très sévère, mais savait nous donner le goût de la musique ».

Voici un bref historique du « Réveil Bourboulien »Jean-Louis BERGHEAUD a appris les premiers rudiments de la musique :

C’est en 1957, que de jeunes bourbouliens, adeptes de la musique et entraînés par André COUDRY, décidèrent de créer une batterie fanfare. Ils lui donnèrent le nom de « Réveil Bourboulien« . Les débuts furent homériques et le mot d’ordre de l’époque était « la débrouille. André COUDRY, fut donc le premier Président  et assurera cette fonction pendant 3 ans, après quoi, pour des raisons professionnelles, il quittera sa fonction, mais auparavant,  il proposa Monsieur BERNADET, ancien tambour-major de la Garde républicaine, comme Chef de musique. Ce choix s’avérera très judicieux, puisque sous son impulsion, le Réveil connu une progression rapide. Il créera des cours de solfèges, fera participer la formation a de nombreux concours, festivals et déplacements, permettant ainsi au Réveil de se faire connaître. Monsieur BERNADET, désireux de voir d’autres cieux, abandonnera ses fonctions en 1972, après 14 ans au service du « Réveil Bourboulien« . Durant cette période, deux Présidents ce sont succédés, Monsieur GAREL  d’abord élu en 1961 et ensuite Monsieur MALDERIEUX, qui assurera la fonction de 1967 à 1979.

C’est Monsieur Conrad RODRIGUEZ qui aura la lourde responsabilité de succéder à Monsieur BERNARDET, en tant que Chef de musique. Il s’acquittera de cette tâche brillamment. En effet, non seulement il sut continuer l’œuvre de son prédécesseur, mais apporta des changements importants, comme la création d’une harmonie junior, favorisant l’entrée d’éléments féminins dans la formation, forma des musiciens à des instruments absents jusqu’ici (clarinette, flûtes, saxophones, trombones), ce qui à l’évidence donna au Réveil une autre dimension musicale. Appelé à exercer d’autres fonctions (direction de l’école de musique d’ISSOIRE, et Présidence de la Fédération Musicale d’Auvergne) il quitta le « Réveil Bourboulien » en 1979.

Cette année là vit l’élection à la Présidence de Monsieur BOSCUS, et la nomination de Monsieur Jacques STURM en tant que Chef de Musique. Il continuera l’œuvre de ses deux prédécesseurs, tout en considérant qu’une des missions principales du Réveil est l’éducation musicale, il développera l’Ecole de musique en créant des classes de pianos, percussions, et une classe de solfège pour adultes.  Il permettra  à des jeunes des communes environnantes, de pouvoir accéder à la musique en allant donner des cours dans les écoles. La valeur professionnelle incontestable de Jacques STURM lui a permis de former beaucoup de musiciens, au solfège, à la pratique instrumentale (saxophone, clarinette, flûte, trompette…). Il a assuré durant 25 ans, c’est à dire la moitié de la vie du Réveil, avec beaucoup de compétences, de dévouement, de convivialité de ténacité et souvent beaucoup de patience les fonctions de Chef de musique. Qu’il en soit ici sincèrement et chaleureusement remercié. Il cédera la baguette de Chef de musique en 2003, à Jean François MARTIN, tout en conservant néanmoins la Direction de l’école de musique et rejoignant les rangs du réveil où il œuvre comme tromboniste. Durant cette longue période, de nombreux Présidents se succèdent suite à la démission de Monsieur BOSCUS : D’abord Monsieur LACOMBE, puis Messieurs BOIVIN, JUBEAULT, et NICOLAS.

En 1990 c’est Madame Catherine COMTE qui aura en charge la présidence du Réveil.  Après 9 années où elle à exercé ces fonctions avec beaucoup de dévouement, et de compétence elle cède la place en 1999 à Michel BOYER, actuel Président du Réveil Bourboulien.

En 2007, le « Réveil Bourboulien » a donc fêté ses 50 ans.

Merci à Monsieur BOYER qui a cédé sa place de Président l’an dernier et qui m’a fourni tous ces renseignements. 

             Le « Réveil Bourboulien » dans sa compostion actuelle …

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En avril 1994, l’interview croisée Jean Lou TRASSARD et MURAT effectuée pour « Les Inrockuptibles » par Michel JOURDE  et Hadrien LAROCHE est très certainement l’une des plus intenses jamais réalisée et de celles qui nous apprennent beaucoup sur le fond de la pensée « Muratienne ». Le chanteur y révèle beaucoup d’informations sur sa tendre enfance. Ecoutons le : « Aussi loin que j’ai pu remonter, au début du XIXème siècle, ma famille était déjà dans la vallée. C’est à dire un kilomètre de large, cinq kilomètres de long. Enracinée là. J’ai vécu le déracinement du monde rural, qui commence dans les années 30, puis s’amplifie, devient définitif dans les années 50 – 60 et s’achève par le remembrement, ce truc horrible qui a tout modifié, en l’occurence le paysage de mon enfance ». (…) « Dans le petit village où j’habite, enfin le hameau, puisqu »il y a deux foyers, le voisin du dessus, l’Emile me racontait qu’ils sont arrivés avec les bulldozers. Comme c’est à 1200 mètres et qu’il y avait beaucoup de bêtes, on les amenait à des bacs creusés à même la pierre, avec une vieille croix. En un quart d’heure, ils ont tout pulvérisé, cassé les bacs, renversé les croix et tout égalisé. Donc dessous, il y a les morceaux des bacs, les morceaux des croix. Beaucoup de croix sont passées comme ça sous les bulldozers. Il n’y a plus de bacs. Ca ruisselle dans tous les coins ». (…) « Le souvenir et l’émotion passent beaucoup par la reconnaissance intime d’un paysage. Dès l’instant où on y touche, on bouleverse nos souvenirs ». (…) « Jusqu’à 15 ans, je suis resté dans la ferme de mes grands-parents. C’est à dire pas d’eau courante, comme au 19ème siècle ou comme au 17èùe siècle ou 16ème, mes grands-parents ne parlaient que le patois ». (…) « Des fois, je me sens tellement décalé surtout par rapport à mes voisins, mon voisin Emile, qui a tout fait comme mon grand-père : je me sens comme un touriste. Je me souviens d’avoir été, des centaines de fois, réveillé très tôt en même temps que mon grand-père et d’avoir remarqué à l’oreille qu’il se passait quelque chose, pas la même lumière : il fallait aller faire la trace pour les bêtes vers les bacs qui étaient à cent mètres ». (…) « Amener les bêtes aux bacs et casser la glace dessus ». (…)« J’étais toujours avec mon grand-père, on voyait trois boeufs par jour. L’école, aller en ville c’était une vraie terreur. Après il y a eu Clermont-Ferrand, j’ai toujours tout fait pour ne pas y aller. On s’arrêtait tous les dix kilomètres, j’étais malade en voiture, j’y restais couché tant qu’on était dans la ville. Depuis, j’ai la haine des citadins. Je vois chaque citadin comme un déserteur. Je leur souhaite le pire. Que toutes les villes soient rasées, qu’il ne reste absolument plus rien ».

MURAT poursuit et BERGHEAUD  confie : « Déjà, avec les filles, ça ne marchait pas du tout. Elles trouvaient toujours que je sentais la bouse de vache. Je me retrouvais toujours en marge. Même dans la classe. Toujours celui qui pue. Surtout à partir du mois d’Avril, autour des vacances de Pâques, j’amenais du fumier, j’avais des pièces pour charger un tombereau chez les voisins. Et dans cette petite ville de La Bourboule, mille huit cents habitants, j’étais toujours en marge. Je les déteste tous encore tous. Je n’y fous jamais les pieds. Jamais je ne pourrai vivre avec une fille de la ville ».

Jean-Louis BERGHEAUD continue : « Le paysage de l’enfance se décalque à l’intérieur, sur l’âme. L’apaisement et la sérénité ne viennent que lorsque la réalité et le décalque se superposent parfaitement. C’est donc pour ça que je ne sors pas de l’enfance. Je vois que les arbres ont poussé et que moi, je n’ai pas poussé. Il faudrait presque que je prenne un escabeau pour retrouver le décalque parfait. Je déteste qu’on touche à quoi que ce soit dans le paysage que j’aime et qui m’a fait ».

(…)

Jean-Louis BERGHEAUD  détaille plus encore : « Personnellement, j’adore être dégueulasse. Mon grand-père se lavait une fois tous les trois ans, et encore ! J’ai été habitué à me laver dans le bac. Je me lavais une fois tous les trois mois. Je plongeais dans l’eau ». (…) « Ayant été élevé avec des animaux, j’ai toujours fait mes vraies confidences à mes vaches préférées. J’ai tout appris de la vie des animaux. J’ai passé un temps fou à aller chez les voisins, à essayer de ramenenr le taureau, m’occuper des bêtes, les bêtes qui gonflent, les petits veaux. J’ai l’impression que l’apprentissage de ma sexualité vient entièrement de là. Plus je plonge dans l’animalité, plus je suis content. Avec les animaux, j’ai eu des expériences parfois un peu effrayantes. Chez moi à la maison, on tuait un cochon par semaine. J’aidais. C’étaient des choses absolument épouvantables, mettre le couteau dans le cochon pour récupérer les boyaux. Les boyaux dans le bac. J’étais extrêmement content. La première louche desang c’était pour moi. J’ai été élevé comme ça. Ca m’a marqué. J’ai l’impression que je peux tuer n’importe quel animal ».

En 1993 le Brenoï évoque sa première expérience sexuelle et … la mort du grand-père tant aimé dans un article signé Juliette COPE : « J’avais 15 ans, et j’imaginais l’amour comme une fusion nucléaire. J’ai été assez déçu, même si la fille était beaucoup plus âgée que moi et avait plus d’expérience. Peu de temps avant, mon grand-père, avec qui j’étais extrêmement lié, était mort. J’étais resté toute une nuit, seul face à sa dépouille mortelle. Et cette expérience a du précipiter mes pulsions. C’est comme si le corps froid du grand-père m’avait amené à m’épanouir sexuellement ».

Les mots sont forts, ils peuvent paraître crus … c’est du BERGHEAUD … tel que parlait ce grand-père … Lorsqu’il était en colère, il vociférait et pouvait être violent … MURAT  en a très peu parlé, juste évoqué le climat ambiant, s’étonnant : « qu’il n’y ait pas eu de morts »

Le p’tit BERGHEAUD aime les veaux, les vaches, les taureaux … faisant de « Bijoux » sa première confidente. On ne le dit pas assez, il a une vraie passion pour le cheval. Le 24 août 2006, pour le compte du « Nouvel Observateur », MURAT  déclare à François ARMANET : « Pour moi, un homme ça va à cheval. Gamin, je montais à crû. Je suis dingue de chevaux. Ah ! coucher à l’écurie avec les chevaux ».  

En 2002, dans le cadre de la promo du « Moujik »pour le magazine « L’Hebdo« , MURAT  est invité à répondre à cette question : « Votre passion pour la peinture est-elle nouvelle ? ». La réponse est révélatrice à bien des égards : « J’ai cru que ça m’était venu comme ça. Mais je crois que j’ai toujours aimé ça. Je suis issu d’un milieu familial très populaire, avec des parents en instance  de divorce. Il y avait très peu d’écoute pour les enfants. J’avais passé des jours à redessiner un bouquin. Il n’y a eu aucune réception, aucune remarque. J’ai vécu cette indifférence comme si j’avais commis une faute. Je suis heureusement marié à la fille d’un peintre. Elle m’a poussé à m’y remettre. C’est une passion dévorante, comme si je rattrapais le temps perdu ».

Le 20 mars 2002, pour « Le Soir magazine » la journaliste Belge Joëlle LEHRER recueille les sentiments de MURAT qui sous une autre forme confirme les propos précédents : « Je n’ai pas été élevé par mes parents, donc je cherche une reconnaissance totale ».

Le 21 mars 2002, Sophie DELASSEIN pour « Le Nouvel Obs. » interviewe l’Auvergnat qui lui indique : « J’aimais beaucoup l’école, mais quand je suis arrivé en troisième, mes parents m’ont inscrit d’autorité en apprentissage chez un plombier-zingueur. J’ai fait du chantage, des menaces de suicide pour qu’ils m’inscrivent en seconde. Ca a marché. Je fais partie de ces gamins dont les vacances scolaires étaient faites pour travailler. Je ne touchais même pas d’argent ». Lors de cette même interview il précise à regret : « J’ai mené une vie de paysan jusqu’à l’âge de 15 ans. C’était formidable. Il faut s’imaginer une ferme sous la neige où il n’y a même pas l’eau courante, avec des gens qui ne parlent que le patois et vivent comme au XIXème siècle. ‘étais en communion avec les vaches. Je dormais dans le même bâtiment avec juste un petit mur qui me séparait des bêtes. Je vivais à leur rythme. Quand l’une d’entre elles était malade, le bruit devenait tellement inédit que je me réveillais et donnais l’alerte. Mes grands-parents n’avaient pas de tracteur, ils faisaient tout à la main. Dès qu’on savait marcher, on participait aux travaux, sortir le fumier, traire les vaches, etc … Chez mes grands-parents, on achetait l’huile, le lit et le sucre, le reste on le fabriquait nous-même ».

Lors d’un tchatt sur « Télérama », le 14 mai 2008, le chanteur Auvergnat révèle : « J’ai moi-même été élevé à 50 mètres d’une décharge publique ». Un détail ? Sans doute, mais un détail qui doit compter puisque Jean-Louis BERGHEAUD en fait état  … « le paysage de votre enfance » … Lorsque vous avez une décharge à 50 mètres de chez vous, qu’il doit être bon de s’y égarer quitte à se soustraire aux interdits …

Quelle est la pitance chez les BERGHEAUD ? Le chanteur en parle brièvement le 1er octobre 2008, pour le compte de « L’Express », répondant à cette question de François Régis GAUDRY : « Un plat d’enfance ? »  il précise : « Des pommes de terre écrasées avec juste une louche de crême fraîche entière, une pincée de sel et de poivre … un plat bien rustique ».

L’interview donnée au mag « Grand Seigneur«  en 2012 ??? Elle est signée : Olivier MALNUIT. Nous y voici. Je regrette, s’agissant  de spécialistes de la cause « Muratienne » qu’il ne soit fait référence qu’à certains propos polémiques du chanteur qui sont tout au plus ceux d’un « primaire » que d’un lesbophobe/homophobe … ce que MURAT  n’est pas. Cette interview recèle des trésors sur l’enfance du p’tit BERGHEAUD … jamais il n’a autant dit ni parlé de son enfance,  nous délivrant  force détails. Ecoutons le : « Je suis très fan des Ferrandaises. Moi j’ai été élevé dans une ferme où il y en avait. ce sont mes racines ». (…) « Il y a toujours du fromage à la maison. Du saucisson et du fromage. J’ai été élevé comme ça. Mon grand-père mangeait sept fois par jour, essentiellement à base de jambon, de saucisson et de fromages. Même mes enfants sont comme ça : saucisson, Cantal et Saint Nectaire. Et ils tirent la gueule sur les autres fromages ». (…) « Dans les fermes, on remplissait le tonneau, on ne savait pas trop ce que c’était. Mais souvent, c’était du Chanteau ou du Bourgues. Et donc, je le dis souvent aux citadins, moi j’aime beaucoup les vins que vous en jugez pas bons, c’est à dire les vins qui accrochent. Pour moi, boire, ça ne doit pas être trop fruité. En tournée, on nous emmène dans des restaurants où on nous sert des pisses machins qui coutent la peau des fesses, mais ce n’est pas bon. Je trouve que les vins maintenant, ça vient réveiller la femelle qui sommeille en chaque buveur, vous voyez ce que je veux dire ? ».

Je vois ce qu’il veut dire. Là encore les propos de MURAT peuvent porter à polémique. C’est sa façon de penser ? C’est donc sa façon de parler … Peu importe le « qu’en dira-t’on » … De nos jours certains revendiquent des moeurs différents et interdisent à quiconque d’en sourire, même lorsque c’est du second degré, dit de façon « primaire » … non réfléchie … Il y a des crime de lèse majesté … l’exception étant devenue la référence … celle dont il ne faut pas se « moquer » … C’est quoi ce « terrorisme intellectuel » qui fait que, la « normalité » on peut la « brocader » à souhait et « la différence » on ne peut plus,  ne serait-ce que la « titiller » …. ???

Retrouvons les propos de MURAT  pour « Grand Seigneur » : « Je descends de toute une lignée de paysans jusqu’au XVIème siècle, quasiment au même endroit, et est arrivé cette génération de mon père, après 1945, et ces fameuses 30 glorieuses qui ont amené ces gens à se prendre pour ce qu’ils n’étaient pas, puis la désertification des campagnes, donc le lien a été rompu. Il y avait une continuité, et d’un seul coup ça s’est arrêté. Je pense que mon père a rompu le lien de façon terrifiante. C’est le drame de sa vie ». (…) « Ma voisine MARIE, qui va avoir 90 ans, me racontait que sa mère, quand ils faisaient la traite à la main, reconnaissait le soir en buvant du lait dans quels prés étaient allés les bêtes ».

Olivier MALNUIT questionne : « Quelle a été votre plus grande expérience mystique autour des produits laitiers ? ». Réponse succulente de Jean-Louis BERGHEAUD:   »Le lait encore chaud de ma vache chez mes grands-parents, qui s’appelait « Bijou » et que j’allais traire en rentrant de l’école pour faire mon chocolat de 4 heures. J’avais un rapport presque amoureux à cette vache, je lui parlais, je la sentais, je l’embrassais sur le museau ».

Jean-Louis BERGHEAUD poursuit : « J’avais un oncle qui était boucher, dont j’ai été assistant. Il m’emmenait tuer tous les cochons. C’était lui le spécialiste du canton. Mon surnom, c’était le « broneuil ». Il m’avait acheté un petit opinel. On tuait le cochon trois fois par semaine, des belles bêtes de 110, 115, 120 kilogrammes. Et la première chose que je faisais, c’était de lui mettre mon opinel dans le cul. C’était un rituel, quand il était tué, la première louchée de sang, c’était pour le broneuil ». Olivier MALNUIT reprend la main : « Vous n’étiez donc pas trop sensible au côté sanglant de la boucherie ? ». Réponse de Jean-Louis : « C’est avec les veaux que ça me touchait le plus, parce que c’était moi qui lui tenais la tête. Et leur regard me faisait quasiment pleurer. Mais les cochons pas du tout. Je cravatais le cochon et paf, mon opinel dans le cul, c’était parti pour un tour ». Nouvelle interrogation : « Vos goûts sont décidément très liés à tous ces souvenirs d’enfance … ». 

Jean-Louis BERGHEAUD termine cette interview ainsi :« Il y a une autre spécialité que je vous recommande : la pansette de Gerzat, à côté de Clermont. C’est du tripoux primitif. Un copain de Gerzat m’en amenait tous les ans, fabriqué par sa mère. Pour la fête annuelle de MURAT le QUAIRE, dans la cour de l’école, il y avait un immense chaudron. Sur les coups de deux heures du matin, ils allumaient le feu et préparaient la tripe. Comme j’étais enfant de choeur et que je faisais partie de la fanfare municipale, j’étais réquisitionné. Et à dix heures heures, on mangeait la tripe à la sortie de la messe ». Voilà une déclaration qui nous apprend beaucoup sur Jean-Louis BERGHEAUD.

Les interviews de MURAT  sont denses pour qui ne veut pas y voir que le superficiel, les mots qui font le « buzz », pour qui veut prendre le temps d’y chercher la substantielle moëlle. C’est sans doute pourquoi,  qu’en cette fin d’année 2012 « Grand Seigneur » nous délivre un deuxième jet de l’interview de l’Auvergnat. Les propos ne sont pas moins crus. Une nouvelle fois ils révèlent certains aspects de l’enfance du p’tit BERGHEAUD. A cette question d’Olivier MALNUIT : « Quels sont vos meilleurs souvenirs de fromages d’Auvergne ? » … Il répond goûlument : « Celui de mon grand-père avec les artisons sur le pain de seigle. Quand le Salers se remet à vivre, marche tout seul et que la croûte part dans la soupe. Si on achetait aux Cantalous les 40 kilos début octobre, il fallait tenir jusqu’à l’année d’après. Et à partir de Juillet, c’était une expérience assez « gaïesque » si j’ose dire, un truc psycho. Mais on n’allait pas faire les délicats ! Mon grand-père en mangeait 7 fois par jour, avec du saucisson, avec du saucisson et un canon ». Le journaliste renchérit : « Et vous avez pris la suite ? ». Réponse de BERGHEAUD  : « Oui, sauf qu’aujourd’hui tout est en fraude. Avec les normes imposées par Bruxelles, vous devez monter un laboratoire pour sortir un Saint Nectaire. Il faut connaître les paysans et faire des échanges. Sinon les choses n’ont plus aucun sens, elles perdent toute spiritualité ». Pour qui ne le saurait pas, les « artisons » sont les vers ou insectes qui courent sur le fromage …

Après de tels propos, que rien n’oblige, surtout pas l’envie d’être original ou provocateur, qui peut dire que Jean-Louis BERGHEAUD  dit MURAT est un « Bobo » ??? MURAT  est nature. Il dit rien moins que ce qu’il a vécu, comme il le ressent, avec les mots de l’enfance, ceux qu’il entendait dans la bouche de François, lorsqu’il voulait bien parler. MURAT où qu’il soit ne veut pas jouer les snobinards, il veut rester fidèle à cette enfance, tellement difficile et savoureuse à la fois.

A la fin des années 50, début des années 60, dans les fermes Auvergnates, les aliments sont conservés dans la cave. Il s’agit d’une pièce avec une voûte en pierres et une petite ouverture plein nord, donc très fraîche, faisant fonction deréserve de nourriture et de laiterie. On y trouve : le tonneau de vin, le saloir en grès pour le cochon, la réserve de pommes de terre, le baquet pour le petit lait distribué aux cochons, la planche suspendue pour le fromage, l’écrémeuse, la baratte à beurre, la jatte à crème … C’est davantage le royaume de la Thérèse, la grand-mère que de son époux tonitruant …

 Jean-Louis BERGHEAUD  a conservé par devers lui à Douharesse tout ou partie des objets qui ont servi au grand-père. Il n’en parle pas, mais il en peut-être fait de même avec ceux de la grand-mère ???

baratte à main …

baratte-1

Ecrémeuse manuelle …

ecremeuse

A cette époque lorsque la machine ne marche plus, il faut faire appel au quincailler …

quincaillerie

Finalement Jean-Louis MURAT chante toujours BERGHEAUD  … le « broneuil » … A lire « Le grand lièvre » et cette interview tant décriée, on retrouve toute l’enfance de BERGHEAUD  : l’école de musique, la fanfare , les chevaux, les cochons, les veaux, le grand-père, les exploits de ceux partis à la guerre défendre la mère patrie … et tous ces souvenirs qui s’effacent dans la brume … « Qu’est-ce que ça veut dire ? »

 ***

 

Il est des chansons de MURAT qui nous réservent de belles surprises. Il en va ainsi de ce « Cavalier seul » inédit mis à disposition par l’Auvergnat sur internet en 1999. Chacun sait combien le « Berger de Chamablanc » aime les chevaux, ceux en liberté plus encore. Enfant, il montait à cru. Les chansons de MURAT  révèlent ses fantasmes … « Nu sur la jument infidèle », puis « Nu sur mon cheval de guerre » voilà qui nous ramène à la femme, à l’amant toujours insatiable. Au travers des lignes de cette chanson, une phrase a cependant plus que toute autre retenu mon attention, elle marque  un retour vers l’ enfance, cet âge où tous les espoirs sont permis, où tout n’est qu’illusion espoirs :

(…)

« Comme un forgeron de village

En cavalier seul ».

(…) 

J’imagine le p’tit BERGHEAUD accompagnant François jusque chez le forgeron, ses yeux brillent à voir l’homme ainsi travailler le fer à l’aide du feu, puis parler aux chevaux pour les rassurer avant de les ferrer … Allez laissez libre cours à votre imagination …  

Jusqu’à l’arrivée des tracteurs, à la fin des années 1950 et jusqu’au milieu des années 1960, le forgeron, homme de fer et de chevaux occupe une place centrale et essentielle dans l’activité des campagnes d’Auvergne et d’ailleurs. Produisant pour les agriculteurs de la communauté les indispensables outils agricoles, complétant l’équipement domestique, entretenant et réparant cet outillage et surtout ferrant les bêtes de somme et de labour, il joue un rôle essentiel dans l’économie du village et jouit de la considération de tous. Ses relations avec sa clientèle, son amour du travail sont typiques d’une époque. La forge est un lieu de convivialité, pour les hommes et les enfants ainsi que les personnes de passage. Les femmes y sont quasiment exclues.

Le forgeron est souvent perçu comme maréchal-ferrant. C’est à la forge que les animaux de trait trouvent chaussures à leur pied. Le forgeron fait également office de quincailler. Souvent et c’était notamment le cas en Bretagne, son épouse tient bistrot. Elle vend mêmes des bonbons. Chaque fois que les hommes vont à la forge, ils boivent un coup. On se retrouve à plusieurs, chacun paye sa tournée et l’on revient « pompette » à la maison. Les mamans ne sont pas contentes. Le plus souvent on est également forgeron de père en fils. C’est souvent chez le forgeron que sont installés les premiers téléphones « publics ».

Le forgeron ou maréchal-ferrant vit au rythmes des travaux saisonniers. En janvier – février et mars, il se consacre à l’outillage qui sert à la coupe du bois :  les coins, les haches, les faucilles, les serpes … Il fabrique lui même pour ses clients, à la commande donc : des tranches, des pelles, des binettes, des pioches, des burins, des barres à mine … Au début du printemps, il se préoccupe du matériel plus lourd : herse, charrue, remorque, charette … Il retape les diables pour défaire des jachères. Avec l’arrivée du foin et de la moisson, il travaille sur les faucheuses, les faneuses, les lieuses. Tout de suite, après la récolte des grains, il retape les charrues, cercle les roues, bat ou change les socs, remet les brabans en état …

Comme dit précédemment, la clientèle de a forge est masculine. La forge est le pendant du lavoir. La femme va au point d’eau avec sa brouette. L’homme va à la forge avec son cheval. Les journées du forgeron sont longues et bien remplies. De l’aube au crépuscule et parfois plus tard, il est à pied d’oeuvre. Pour placer les quatre fers d’un cheval il faut environ une heure de travail. Le client est roi. Il n’y a pas de dimanche non travaillé. Si le client arrive à l’heure du repas, il est invité à s’asseoir, à boire un verre, voire partager le repas de la famille. Le travail effectué, on boit un coup. Le travail de la forge est exigeant, donne chaud et soif. C’est toujours la femme du forgeron qui sert à boire. La forge dans bien des endroits aura été un lieu de propagation de l’alcoolisme dans nos campagnes.

Le maréchal ferrant connaît les chevaux de ses clients. Il sait parfaitement que le cheval entend mieux qu’il ne voit. Il va donc lui parler pendant tout le temps du travail. D’une voix douce et rassurante, comme s’il parlait  à une personne, il tente de la rassurer. Il s’adresse à lui par son nom, lui caresse l’encolure et le museau. « Il n’y a pas de mauvais chevaux, il n’y a que de mauvais maîtres ». Animé de mauvaises intentions, le cheval prévient l’homme par son expression hostile. S’il veut mordre, ses oreilles se couchent, ses yeux menacent, ses lèvres se retroussent, sa tête s’allonge vers l’homme. S’il veut frapper ou ruer, il piétine sur place, tourne une oreille de côté où on l’approche, fouaille de la queue ou la serre entre ses cuisses. Le maréchal-ferrant n’ignore aucun de ses signes et sait s’y adapter …

Le cheval vous regarde d’un oeil noir …

 marechal-ferrant

Pour les boeufs, le forgeron ou maréchal ferrant se déplace à la ferme, jusque dansles champs …

marechal-ferrantr-1j

Voilà quelques couleurs, saveurs, ou images que Jean-Louis BERGHEAUD  a en tête, au fond du coeur, lorsqu’il nous chante le « forgeron »

***

La suite ici …

http://didierlebras.unblog.fr/51-bis-jean-louis-murat-son-enfance-suite/

***

 

Publié dans : ||le 22 mars, 2012 |9 Commentaires »

9 Commentaires Commenter.

  1. le 23 mars, 2012 à 0:36 Armelle écrit:

    Enfance, sujet du Printemps des Poètes 2012…

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    • le 23 mars, 2012 à 8:28 didierlebras écrit:

      Salut Acacia,
      je pense que tu s’ras d’accord avec moi pour confirmer l’intérêt de cette ITW … en dehors de toute polémique. J’ai beaucoup apprécié le papier de Vignol …
      Bonne journée à Toi.
      Didier.

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  2. le 3 décembre, 2012 à 19:14 Armelle écrit:

    j’aime beaucoup ce dernier sujet qui me rappelle la lecture d’un très beau livre que je te conseille « Le dernier forgeron » (tu peux le trouver en médiathèque)
    http://www.chapitre.com/CHAPITRE/fr/BOOK/griffon-robert/le-dernier-forgeron,19767383.aspx

    quel plaisir de relire tous les témoignages de l’enfance de JLM! et du fait, on comprend mieux entre autre, son attrait pour la couleur rouge sang; il a quand même vécu des moments très particuliers entre amour des animaux de la campagne et facilité à les faire passer de vie à trépas et déjà cette contradiction dans son enfance : il adore les vaches mais il est capable (y étant un peu obligé tout de même) de tuer les veaux.

    à signaler pour la bonne compréhension du lecteur, cette petite erreur de frappe que tu rectifieras concernant la consommation de vieux fromage avec ses « artisons » qui sont devenus « artisans » dans ta phrase : « Celui de mon grand-père avec les artisans sur le pain de seigle… »

    merci pour tout cela Didier

    Répondre

    • le 4 décembre, 2012 à 1:12 didierlebras écrit:

      Merci Armelle,
      correction effectuée. J’ai plaisir à avoir une correctrice qui n’a qu’un souci : celui de faire aimer MURAT. Sur ce point là nous nous ressemblons tous les deux ! Sincères amitiés.
      Didier.

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  3. le 4 décembre, 2012 à 10:14 Muse écrit:

    Très sympa, ton chapitre sur la forge. Je m’étais documentée également sur ce métier d’autrefois il y a quelques années, rapport à un roman que j’écris sur l’Auvergne des années 30-40.

    Tu as un fromage du Puy de Dôme dont JLM ne parle pourtant pas alors qu’il est délicieux, c’est l’Artisou.
    Un petit fromage plus haut que large couvert d’artisons justement et qui a le goût du beurre et de la noisette si tu le laisses vieillir. Peu de crèmeries en vendent. C’est connu seulement dans le dauphiné, du côté d’Issoire. Autre fromage dont JLM ne parle pas et qui marche aussi tout seul si on le laisse bien mûrir (en réalité, il n’est bon qu’avec les vers), c’est le gaperon (fromage à l’ail). Aujourd’hui, impossible d’en trouver un bien affiné et suffisamment vieux. La plupart de ceux qu’on trouve en crèmerie sont plâtreux et quasi insipides au plan du goût. Je me demande même si certains ne sont pas pasteurisés. Peut-être faudrait-il en trouver chez certains producteurs directement pour avoir un fromage de qualité?
    L’autre jour en Auvergne, j’ai goûté du St Nectaire fermier tombé d’une camionnette de livraison pharmaceutique. Notre ami aubergiste nous l’a servi en raclette avec du jambon cru local et des petites pommes de terre grenailles locales aussi…c’était royal!
    Autre fromage délicieux pas loin de chez JLM et de la Bourboule, c’est le bleu de Laqueuille. Plus crémeux que la fourme d’Ambert, de Montbrison et de Valcivières, il se déguste plus volontiers directement alors que la fourme plus sèche, se prête plus à être cuisinée et dégustée chaude.
    Je ne sais pas si tu aimes le fromage Didier et si tu connais et aime les fromages en général mais si tu as l’occasion de goûter…je pense que tu ne seras pas déçu.

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    • le 4 décembre, 2012 à 12:59 didierlebras écrit:

      Salut Muse,
      l’artisou … il en parle justement dans l’article (2ème partie) tant décrié …
      Pour ce qui me concerne, j’apprécie le camembert … tu vois j’ai des goûts simples et rustiques …
      Sincères amitiés.
      Didier.

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  4. le 18 mai, 2016 à 13:32 Bellon Louisette écrit:

    Salut Jean-Louis
    Te souviens-tu de la voisine en face de chez tes parents à Quaire???
    je te suit depuis tes début, j’aime tes chansons.
    Merci pour ce retour en arrière sur ton enfance, cela m’a rappeler bien des souvenirs. Entre Murat ou vivait ma mère et la Bourboule ou je vivais et ou je reviens de temps en temps que de souvenirs.
    Bien le bonjour à ta mère et à ta soeur.

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