- 47 – Jean Louis MURAT … le choix des titres …
Choisir un titre pour un disque ou pour un livre ne doit pas être chose aisée. Lorsque l’on s’appelle MURAT la difficulté doit être plus grande encore. En effet l’Auvergnat se refuse à dire des choses évidentes. La vie entière de MURAT est dans ses albums. Toutes les chansons de l’Auvergnat sont dotées de clefs qu’il nous appartient d’aller chercher. Le titre peut constituer une clef, mais ce n’est pas toujours le cas.
PASSIONS PRIVEES … (1984) …
Dans le n° 18 des « Inrockuptibles » (1989) MURAT déclare à Christian FEVRET : « Avec « Passions privées », j’en avais marre d’une vie comme je la vivais, strictement passionnelle. Je parlais beaucoup de sexe, de sang et de sperme, d’amour de garçons et de filles qui se font souffrir. Il arrive un moment où on en a assez, où il faut passer à autre chose. Ce n’est pas qu’on en a marre de vivre ça, car c’est la vie elle-même, mais on en a marre de faire des chansons la-dessus. Moi j’aimerais faire des chansons sur la foi, sur l’âme, sur les gens, sur la grâce, sur des choses comme ça. J’espère que je ferai des disques la-dessus ».
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CHEYENNE AUTUMN … (1989) …
En 1989, dans le cadre de la promo « Cheyenne » il répond à cette question de Régis CERFONTAINE : « D’ou vient cette idée de peau rouge parsemée de feuilles mortes ? » Ce à quoi MURAT déclare : « J’ai cherché longtemps un titre. Au départ, je pensais à « Paradis perdus ». C’est beau mais un peu banal. « Cheyenne Autumn » je trouvais ça évident tant c’était bien écrit. Probablement que mon inconscience savait que c’était un film de John FORD, mais j’avais dû oublier. Ces deux mots se sont imposés à moi comme si je les avais côtoyés intimement. Une sorte d’amnésie obsessionnelle, comme ces thèmes qui reviennent dans mes textes : anges, chevaux, automne, regret, paradis, amour … ».
Le journaliste Thierry SECHAN dans « Paroles et musique » (n° 20 juin/juillet 1989) écrit : « Avant même de l’écouter, regardez sur la pochette de son album, Cheyenne Autumn, tel que Jean-Louis SIEFF l’a saisi. Tout l’artiste est déjà là, rêveur, armé de la patience du pêcheur (l’anagramme de MURAT, n’est-ce pas « traum », le rêve ?), sphinx attentif attendant de partout la révélation des choses ».
SECHAN poursuit : « Il est assis devant vous, il vous regarde et l’on sait qu’il n’a pas écrit pour rien ». MURAT termine : « Il y a plus, en vérité, dans mes chansons que je n’en sais sur moi-même ».
En février 1990, Cécile TESSEYRE du journal « Télé 7 Jours », parlant de MURAT écrit : « A 35 ans il (MURAT) a connu plusieurs ruptures, divorces et séparations. A 18 ans, à peine, il avait déjà un fils, qui a aujourd’hui un peu plus de 16 ans, et dut alors accumuler ce qu’on appelle les « petits boulots » pour faire vivre sa famille ». Elle conclut : « Il lui en est peut-être resté une nostalgie qu’il traduit »Nostalgia » … une des chansons de son disque ». La journaliste précise : « Elle lui vient autant dans ses balades, dans le merveilleux pays d’Auvergne » que de TARKOWSKI, son cinéaste préféré, dont on entend la voix sur Cheyenne Autumn ». (…) « De lui il retient avant tout cette phrase : « Créer c’est se souvenir« .
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LE MANTEAU DE PLUIE DU SINGE … (1991) …
Dans les « Inrockuptibles » daté du 5 octobre 1991 Laurent RIGOULET nous indique que MURAT a :« griffonné dans un express Paris/Clermont …« Je n’ai plus la moindre envie/Le manque me suffit ». Le journaliste poursuit : « Le manteau de pluie du singe est le titre d’un recueil du poète Japonais BASHO … MURAT précise : « Le manteau de pluie du singe, c’est un chagrin élémentaire. Le travail maintenant est de ne plus s’écarter de ce sentiment. Je veux être plus clair sur ce que j’ai à dire. Aller plus loin que Cheyenne Autumn. Décliner le même sentiment tout au long de l’album, le manque, le rien ».
Autre information fournie par L.R. la phrase: « Je n’ai plus la moindre envie/Le manque me suffit » est portée aux premiers jours au bas d’une page sur le cahier Clairfontaine à carreaux qui va suivre le chanteur appliqué pendant tout l’enregistrement. A PESSADE il y colle une photo découpée dans le journal. Elle doit servir de « la » pour la pochette : des cadavres au Libéria, couchés face dans la boue ». MURAT renchérit : « Je vais faire la même de moi, allongé (sur le dos) nu sous une pluie diluvienne ».
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VENUS … (1993) …
Le 1er décembre 1993, MURAT déclare à Benoît SABATIER : « La première idée pour faire ce disque c’était de me tourner vers les autres. Mais c’est un peu au dessus de mes forces. J’espère quand même y arriver un jour … Il y avait deux choses bouleversantes quand je composais cet album au printemps dernier : la Yougoslavie et le sort de Salman RUSHDIE, quelque chose qui nous touche ». (…) « Venus est un disque de la séparation ». (…) « Triste n’est pas le mot exact, je préfère mélancolique ».
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DOLORES … (1996) …
Lors de la sortie de cet album MURAT déclare tout de go et sans embage à « P.C.B. » : « Dolorès ? C’est moi. En même temps que l’autre on essaie de se faire fondre soi, de faire tomber une part irréductible de soi ».
Dans les colonnes de « L’Expresse/Le vif » le 11 octobre 1996, sous la plume de Philippe CORNET le chanteur Auvergnat confirme : « Donc, « Dolorès » oui, c’est moi qui me fait plaquer ».
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MUSTANGO (1999) …
MURAT explique à Valérie RODRIGUE en 1999 pour « Cosmopolitain« les raisons du choix de ce titre : « Ma chanson préférée sur l’album, c’est « Mustang ». En hommage au royaume du Mustang dans l’Himalaya, au TIBET où j’ai adopté un yack (grâce à une association humanitaire découverte sur internet). Mais MUSTANG, c’est surtout le souvenir d’une super nuit à la belle étoile. Le jus de pêche, le renard, tout est vrai ».
Dans la même interview MURAT révèle : « Quant aux vaches, bof, je préfère mon yack. Il s’appelle Yacky« .
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MADAME DESHOULIERES … (2001) …
Pour « Epok » en 2001 MURAT déclare à Yann PLOUGASTEL : « Un jour j’ai acheté sur un marché de Clermont-Ferrand un livre d’une certaine Madame Deshoulières ou figurait une simple indication de date : 1745″. (…) « Je suis tombé sur un texte qui disait : « Tous les hommes sont des trompeurs ». J’ai eu la sensation d’être découvert. J’ai refermé le bouquin. Et j’ai composé une musique ».
Sous la plume de Cécile COLDEFY pour « Alapage.com » MURAT parle en lieu et place de Madame Deshoulières … il a cette phrase merveilleuse : « Vous écrivez comme chacun pour vivre quelques instants de plus« .
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LE MOUJIK ET SA FEMME … (2002) …
Dans la Russie du Tzar, le « moujik » désignait un paysan de rang social peu élevé, compararable à un serf. Le mot a été introduit dans la langue Française par le biais de la littérature Russe, telle celle de DOSTOÏEVSKI ou TOLSTOÏ …
Pourquoi ce titre ???
MURAT répond aux questions de Pascal TOURNIER le 21 mars 2002 pour « VSD » : « Vous avez intitulé ce disque « Le moujik et sa femme », le moujik c’est vous ? ». Ce à quoi MURAT répond :« Oui, je me sens proche d’un paysan de l’ancien régime ou d’une espèce en voie de disparition. Les chanteurs Français qui respectent une tradition et un savoir-faire auront disparu dans 20 ou 30 ans. Et pour avoir une chanson de qualité, encore faut-il que le public soit à la hauteur. Ce n’est pas vraiment le cas ».
Voila des propos qui ressemblent étrangement à ceux de la promo du « Grand lièvre » (2011) …
Toujours en mars 2002 pour « Purjus.net » cette interrogation revient en d’autres termes : « Le titre de l’album « Le moujik et sa femme » c’est une référence à ces disques de couple, parmi lesquels on peut citer Robert WYATT et son travail avec ALFIE ? » Réponse de MURAT : « Non je n’ai pas pensé à ça, mais c’est vrai que ça marche aussi. Non le titre est venu … c’est un peu un titre à la con. C’est venu par hasard d ’une lecture. Et puis après, j’ai fait une chanson. Mais y’a pas de raison. Bien souvent, y’a pas de raison, vraiment, très probante. Il faut en inventer, mais là y’en n’a pas ». Autre intrerrogation : « Et le dessin sur la pochette, cette espèce de portail, y a-t’il une signification particulière ? » Réponse du chanteur : « Non, c’est le mec qui s’est occupé de la pochette, Raphaël, qui a trouvé ce truc là. Je trouvais ça assez amusant, un côté asiatique qui me plaisait bien ».
Pour « Le Soir.be » le 20 mars 2002, sous la plume de Philippe MANCHE , le « Bourboulien » est plus précis encore : « Le moujik et sa femme était le titre d’une chanson qui aurait pu être la deuxième chanson du disque mais comme elle n’était pas terrible, je ne l’ai pas gardée ». (…) « Je n’avais pas envie de chercher un autre titre, c’est tout. Le moujik et sa femme était une chanson un peu coquine je crois. J’ai le souvenir d’un conte érotique populaire Russe du XIXème siècle qui s’appelle : « Le moujik, sa femme et le diable« , et ça m’est revenu ».
A la « Libre Belgique », MURAT révèle dans le même temps, qu’il a failli appeler le trio qu’il formait à l’époque avec Fred JIMENEZ et Jean-Marc BUTTY … « Le moujik sa femme et le diable » … reste à savoir quel aurait été le rôle dévôlu à chacun …
Là encore, c’est le titre d’une chanson écartée qui s’attibue le titre de l’album … Encore une ressemblance avec le « Grand lièvre » …
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Lilith … (2003) …
Pour le mag. « ‘Sur la même longueur d’onde » (n° 22) MURAT dévoile l’identité de « Lilith » ??? : « C’est un personnage de l’ancien testament. La première femme d’Adam et ça a complètement foiré ». (…) « Elle était considérée comme le diable puisqu’elle était légale de l’Homme. Elle a disparu … On l’a refourgué au diable et ils sont repartis de zéro en prenant une cote d’Adam pour faire EVE. C’est plus facile de driver une nana faite à partir d’un homme qu’une femme qui est son égale totale. C’est un peu le problème de notre temps non ? Personnellement, ma libido a besoin d’une femme libérée. C’est mon image de la femme. Mais « Lilith » n’est pas un concept album sur ce sujet. Pour nommer le disque, j’ai simplement pris le titre le plus court des chansons qui se trouvent dessus« .
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A bird on a poire … (2004) …
Pour le magazine « CHORUS » en 2004, MURAT déclare à Jean THEPHAINE : « La première chanson qu’on a terminée, c’est French Kissing ». La deuximène, c’est « A bird on a poire ». Je serais bien embarrassé de t’expliquer comment cette phrase a pu naître. Je pense qu’il y a beaucoup de trucs la-dedans : la peinture de MAGRITTE et les mélodies de SATIE, la référence à la chanson de Léonard COHEN, « A bird on a wire »; un mélange culturel de ce genre, qui est ressorti en surimpression avec l’image un peu pseudo érotique de la poire … Plus simplement je crois que c’est une histoire de consonnance. J’ai du dire « A bird on a poire », et c’était règlé. Après il faut appeler FREUD, je ne sais pas ! » .
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MOCKBA … (2005) …
Franck VERGEADE en avril 2005 pour « Magic » nous apprend que cet album aurait du s’appeler initialement « Colin Maillard » … Ce titre, s’il avait été choisi aurait permis de mieux comprendre la pochette de l’album nous présentant un MURAT les yeux bandés. Pochette jugée de mauvais goût, en raison de l’actualité de l’époque, dominée par l’enlèvement de Florence AUBENAS et de son guide.
Le titre « Mockba » est inspiré de la littérature Russe et notamment de la corresponsdance de POUCHKINE. La chanson « La fille du capitaine » qui ouvre cet album, constitue le titre d’un des ouvrages essentiels de l’auteur Russe.
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TAORMINA … (2006) …
En septembre 2006 pour « Rif-Raf » MURAT répond aux questions de Patrick FOISSAC : « Taormina ??? » … « Ce disque a été influencé par le souvenir. La Sicile c’est un lieu de vacances dont j’aime l’histoire, la géographie, la mer, les philosophes. C’est un lieu admirable dont je garde des souvenirs émerveillés. Et puis, c’est ressorti un jour, il n’y a pas longtemps. J’étais en train de jouer à la guitare et, sans m’en rendre compte, j’ai attaqué « Taormina ». C’est venu tout seul, spontanément. Le souvenir était endormi, il ne demandait qu’à être réveillé ».
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TRISTAN …(2008) …
Le 3 mars 2008 pour « Les Inrockuptibles » MURAT répond aux questions d’Emeline MARCEAU et de Mathieu DURAND … au rang desquelles : « D’où t’est venue l’idée de faire un album sur Tristan et Iseult ? » … MURAT embraye : « J’ai un peu l’arrogance des autodidactes. En général, quand je m’intéresse à un truc, je cherche des bouquins et après je lis 15000 trucs … Pour moi, l’essentiel de la production artistique du monde occidental trouve ses racines dans Tristan et Iseult ».
Dans les colonnes du journal « L’Humanité » le 21 mars 2008 le Brenoï est interviewé par Victor HACHE qui lui demande : « D’ou vient votre intérêt pour la légende de Tristan et Iseult ? » Réponse : « Je suis un auteur qui n’a pas de saison. J’écris tout le temps. J’étais dans une phase où je lisais tout ce qui avait trait à Tristan, un peu comme un universitaire. L’idée d’une écriture intemporelle me plaisait. Chanter les amours malheureuses, c’est une façon d’avoir peur du grand rien. L’oeuvre est produite par la souffrance ».
Autre question : « Comment percevez-vous le rôle de l’artiste dans la société ? » … Réponse : « L’artiste devrait être dans une sorte de vérité de comportement. Nous sommes des agents de non désespérance pour les gens »‘. (…) « Pour moi, j’essaie d’avoir un certain comportement. Celà me maintient dans la marge, et bien ça ne fait rien. J’essaie d’être en accord avec l’idée que je me fais de moi-même et de ce que je dois faire ».
Enfin, le 26 mars 2008 MURAT déclare à « l’A.F.P. » : « J’aime la chanson intemporelle. Plutôt qu’écrire sur la crise du disque ou internet, c’était intéressant de basculer au XIIème siècle et retourner aux sources de la chanson Française. On est le pays de la courtoisie, de la chevalerie, et la chanson Française c’est essentiellement des chansons d’amour. « Ne me quitte pas » ou « Je suis venu te dire que je m’en vais », ce sont des chants de Tristan ».
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LE COURS ORDINAIRE DES CHOSES … (2009) …
Ce nouvel opus est un disque sur l’époque, le monde dans lequel nous vivons, où tout n’est qu’individualisme et souci du paraître … Voici ce que déclare MURAT en 2010 pour « Kamikaze » : « Je pense qu’on vit dans une époque de merde, très gratinée. Ce n’est pas une fatalité. C’est un conjonction de plein de choses. La fin d’un monde Européen. Y a plus de guerre mondiale, y a plus de baby boom, l’Europe qui devient un musée, un territoire pour retraités ». (…) « Nous sommes en plein déclin occidental. On est bien obligé de le ressentir. On voit bien comment les volontés déclinent. Comment l’énergie et la soif d’idéaux déclinent. Comment on se retrouve au milieu de contemporains qui ont un appéttit de moineaux. Des tout petits moineaux ». (…) « J’ai l’impression que les convictions bourgeoises ont gagné tout le monde. Les gens n’ont soif que de sécurité et de tranquilité. Ils veulent une vie sans embêtement dans des destins sans envergure ». (…) « Moi, je suis pour la bohème. Je suis pour que si un mec a envie de vivre dans la rue et mourir à 35 ans ; je ne vois pas le problème. Je ne vois pas pourquoi il faudrait lui trouver un appartement et lui faire une cure de désintoxication. Sur le principe de vivre jusqu’à 100 ans et se faire chier ! Voilà, si un mec veut faire une overdose à 22 ans, c’est son choix. Je n’en peux plus de ce protectionisme Français … Européen même ».
Le choix du titre « Le cours ordinaire des choses » qui « me va comme un incendie » … réside dans ces explications …
En octobre 2009, pourle magazine « Rolling Stone » ERIC TANDY interroge MURAT : « Pourtant votre démarche aristique reflète une marginalité bien réelle ». L’Auvergnat confirme : « Justement, c’est ce que je dis aux copains quand je leur explique que lorsque j’écris une chanson, c’est parce que je ne sais plus où me mettre. Et comme il n’y a plus un seul mètre carré pour moi, je suis bien obligé de basculer dans l’imagination ! Parfois aussi, comme c’est le cas dans « comme un incendie », je suis obligé de temps en temps d’enlever la soupape, sinon j’aurais l’impression d’exploser … ».
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Grand lièvre … (2011) …
« Vénus » était un disque sur la séparation, « Grand lièvre » parle de disparition. Celle de la chanson d’abord écrite par MURAT et disparue sous les doigts de GASPARD ??? De JUSTINE ??? Disparition d’un monde paysan … Disparition de certaine valeurs … Disparition de la mémoire … MURAT se met dans la peau du lièvre … espèce rebelle qui, jamais ne se laisse apprivoiser, hélas en voie de disparition également …
Toboggan … (2013) …
Le 18 mars 2013, dans les colonnes du « Petit bulletin de Grenoble » MURAT est l’invité de Stéphane DUCHENE qui d’emblée lui pose cette question : « Pourquoi ce titre ? ». La réponse fuse : « C’est un joli nom je trouve ». (…) Puis il poursuit : « La qualité esthétique, sonore du mot me plaît. Et puis bêtement, c’est aussi la sensation de toboggan. J’ai l’impression que tous les gens autour de moi sont dans ce cas : personne ne sait trop où il va, on est un peu balloté, comme quand on est enfant et qu’on vous laisse glisser. On ne contrôle rien. Le monde est sur un toboggan : il dévale à une vitesse folle et on ne sait où ça va finir. Il faut attendre que la glissade soit terminée ».
LE 25 mars 2013 dans le journal « Libération » par l’intermédiaire de « B » (dixit Bruno BAYON) MURAT explique les raisons du choix de ce titre : « C’est un joli mot algonquin, les deux « o » et les deux « g » me plaisent beaucoup. C’est un disque optimiste, supportable pour des enfants ».
Autre explication, celle fournie par JLM dans les colonnes de « Pulsomatic » (2013) : « Toboggan » ??? : « C’est une glissade vers l’enfer. L’espèce humaine est même pourrie jusqu’au trognon ».
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Babel … (2014) …
Dès le départ dans le choix du titre « Babel » tous les experts en « Muratie » ont vu une référence à la bible … Que nenni … MURAT s’en explique dans les colonnes du « Dauphiné Libéré« . Ses propos sont recueillis par X.D. : « Tout le monde cherche une explication biblique … En fait, c’est un patelin qui s’appelle ST ABEL (dans le Puy de Dôme). Donc j’avais appelé l’album ST BABEL, mais du coup, on m’a dit d’enterrer le « Saint ». De toute façon, plus c’est idiot un titre, plus il marche ».
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Morituri (2016) …
Dans la Rome antique, les gladiateurs qui défilaient dans le cirque avant le combat, s’inclinaient devant la loge Impériale, prononçaient ces paroles : »Ave, CAESAR, morituri te salutant », ce qui voulait dire : « Salut, César, ceux qui vont mourir te saluent » !
Le 9 avril 2016 sur « Slate.fr » le critique musical Eric NAHON ayant reçu les confidences de MURAT écrit : « Au départ, avant les attentats de novembre, Morituri faisait référence à VERCINGETORIX et Jules CESAR. Pendant les vacances de la Toussaint, MURAT est parti en vacances à Rome visiter et s’imprégner des lieux supposés de torture du Gaulois, pour voir où VERCINGETORIX était passé et pour comprendre comment une culture dominante pouvait traiter les dominés. Le chanteur, dont l’une des obsessions est d’être « un harki de la culture Américaine », se demande ce que signifie être un chanteur Français sous influence Américaine ».
Le 15 avril 2016, le journaliste Christian EUDELINE sur « Les Echos.fr » interviewe le chanteur Auvergnat qui lui déclare : « Toutes les chansons de mon nouvel album, « Morituri » ont été écrites avant le 13 novembre, l’actualité les a rejointes, mais c’est une pure coïncidence. J’ai l’habitude d’écrire de façon assez ouverte et il peut y avoir plusieurs lectures. Mes textes parlent de terrasses et d’attentats, mais je ne suis ni un visionnaire ni un profiteur. Encore une fois c’est un hasard ».
Pour « Culturebox » le 15 avril 2016 Olivier BLANDIN rapporte : « Le nouvel opus, « Morituri » (ceux qui vont mourir) est imprégné des évènements de l’année 2015. C’était l’idée de départ. Mais à la différence d’un RENAUD et de son « J’ai embrassé un flic » et « Hyper Casher », MURAT n’évoque jamais directement la dramatique actualité de cette année si particulière. Tout est suggéré entre les lignes, de manière symbolique ou poétique on y ressent ce que l’on veut ».
Le 16 mai 2016 Alain DE REPENTIGNY pour « La Presse.ca » écrit : « Morituri « ceux qui vont mourir en latin » parle d’une France en dépression notamment dans l’ironique « Tous mourus » , sur le sort des paysans Français victimes de « l’utltra-libéralisme et de la dérégulation ».
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