- 46 – Jean-Louis MURAT … le plaisir de lire (littérature) … et celui d’écrire …(des chansons) …
En 1989, pour « Télérama » MURAT parle littérature et chansons avec Anne-Marie PAQUOTTE : « En littérature, je lis les auteurs du XVIIIème siècle et puis DU BELLAY, Louise LABE, RIMBAUD, VERLAINE, APOLLINAIRE, ELUARD« .
« Pour mes chansons, j’ai souvent deux versions : le texte nu et la mise en forme musicale. Il faut que le texte tienne le coup sur le plan littéraire. C’est peut-être pour ça que j’écris rarement des refrains : souvent on y fait la morale, le point, on enfonce le clou le plus rouillé. C’est un peu affligeant. Je préfère les chansons qui avancent comme des bateaux ».
Anne Marie PAQUOTTE …
Anne-Marie PAQUOTTE demande à MURAT : « Pourquoi avez-vous choisi la chanson comme mode d’expression ? ». L’Auvergnat lui répond : « Peut-être parce que je ne suis pas assez doué pour être romancier. Comme si je faisais de la varape à défaut de pouvoir affronter les hauts sommets. Et puis, il arrive un moment dans la vie où il faut choisir. Chanter, c’est une activité de liberté, c’est sain, pas très difficile, ça occupe l’esprit, ce n’est pas la façon la plus idiote de gagner sa vie. je ne crois pas trop aux vocations passions irrépressibles. Je crois plus aux rêves d’enfant. Celui de ma grand-mère, c’était de chanter … »
En 1989, pour les « Inrockuptibles » (n° 18), MURAT répond aux questions de Thierry FEVRET. Le « Pourquoi » et le « Comment », autant de choses qu’il déteste et s’en explique : « Au début, ma première tentation était de répondre à chaque question : « Je ne sais pas. je n’ai rien à dire, je ne sais même pas pourquoi je fais des chansons, je suis le premier étonné d’en faire et ça ne m’intéresse pas d’en parler ». Car je crois que la pire chose est d’y réfléchir … puisque je ne sais pas ce que je fais. J’ai vraiment l’impression que j’arrive aux chansons quand je fais n’importe quoi, alors comment veux-tu que je puisse donner des explications à tout ça ? » (…) « Mais je pense qu’on peut établir un bon rapport avec les médias, car ils cherchent la vérité comme moi ». (…)« Malgré tout, on sait très bien qu’il n’y a pas de vérité. Ce que je peux faire c’est chercher un peu. Le piège est de penser que la vérité existe ». (…)« Je pense qu’un jour je ferai mon dernier disque, que les deux faces seront vierges. Je suis dans cette logique, plus je vais faire de disques, plus je vais me taire, jusqu’à ce que je me taise définitivement, comme si la chanson idéale était un moment de silence » … « Ecrire des chansons … une raison d’être ??? » Réponse de l’Auvergnat : « Je crois que je ne tiendrai pas une heure si on m’enlevait ça ! »
Les mots sont forts … j’en ai les larmes aux yeux. Je ne veux pas croire que MURAT ne chantera plus, n’écrira plus … Je crois d’ailleurs que c’est lui-même qui a dit ! « Ecrire, c’est encore vivre après la mort » … ce ne sont pas les mots exacts … ils y ressemblent …
Dans cette même interview Thierry FEVRET demande à MURAT : « N’as-tu jamais été séduit par ceux qui disent se régaler des délices charnels ? ». Réponse immédiate de « J.L.M. » : « Si,si, le prof d’anglais m’a fait découvrir la littérature en me faisant lire GIDE. J’ai donc eu ma période hédoniste, carrément. Je faisais toutes les expériences. Dès qu’il y avait un orage, je planquais mes affaires dans un sac et je me foutais à poil sous la pluie, je me roulais dans l’herbe, je me frottais sur les arbres … Mais le sexe, les dangers et les inconvéneints du sexe te ramènent vite à la raison. La sexualité est tellement ambigüe et tellement compliquée qu’avec l’âge, tu te rends compte que le plaisir pour le plaisir, ce n’est rien. C’est bon pour l’adolescent. J’ai été fasciné par ça, mais j’en ai pris tellement la figure que j’en suis revenu. Maintenant je serais plutôt du genre à dormir sur une planche à clous, à jeûner et à courir jusqu’à l’épuisement. je sais bien que ce n’est qu’une phase et que je passerrai à autre chose mais dans l’immédiat, ma tentation est plutôt là ».
Dans « Paroles et Musiques« (n° 20 juin/juillet 1989) Thierry SECHAN écrit : « C’est par GIDE qu’il est venu aux mots » … MURAT confirme « Corydon … ce fut une révélation ». Le journaliste ajoute : « Comme en écho à son « Famille je vous hais » MURAT chante : « Je déteste pour toujours les familles/Plus tard je donnerai mes raisons/Aujourd’hui je suis un garçon/Qui maudit les filles ».
En 2007, pour le journal « Elle« , sous la plume de Clémentine GOLDSZAL il nous parle de cette période GIDE : « Je viens d’un milieu populaire, où il n’y avait pas de livres. En 4ème, un professeur m’a initié à GIDE. Entre 14 et 17 ans j’ai tout lu … et GIDE m’a donné un goût de l’introspection que je déplore. Depuis je fuis ce penseur pourri«
L’écriture de MURAT n’est jamais simple. Les mots donnent souvent lieu a plusieurs lectures. Une exception : cette phrase qui fait référence à James DEAN : « J’aimerais trouver la mort en voiture de sport ». Les confidences faites à Thierry FEVRET en 1989, dénotent l’état d’esprit du chanteur lorsqu’il écrit : « J’aurais préféré trouver autre chose ». (…) « Ce qui me gêne c’est que c’est trop clair, je n’ai pas envie de dire des évidences. Ma tendance est d’éviter toutes les évidences, puisque j’essaye de dire la vérité. La recherches des évidences, c’est bon pour les publicitaires ou pour les ringards ».
Autre particularité d’écriture chez MURAT : « Les musiques, les sons, c’est moins important que les mots. Moi je ne chante pas vraiment. J’essaie de porter un langage poétique ». (…) « Ce qui m’importe c’est la qualité de l’émotion. J’ai donc privilégié le travail de la voix ». Voilà ce qu’il révèle à Thierry SECHAN en 1989 dans « Paroles et musique » …
Dans le numéro 171 du magazine « Top 50″ daté du 6 décembre 1989 MURAT répond à cette question : « La poésie semble importante pour toi ? » « J’aime tous les arts en général. La littérature, surtout, bien entendu. J’adore Jean-Jacques ROUSSEAU et ses « confessions » par exemples. Côté poésie, j’ai un faible pour RIMBAUD et VERLAINE, mais j’avoue que je n’accroche pas trop avec les poètes contemporains. A part certaines exceptions, je trouve celà assez plat, même s’il y a quelques débordements ».
En 1990, pour « Télé 7 jours » (période du 3 au 9 février), sous la plume de Cécile TESSEYRE on peut lire : « Dans son refuge, il lit les auteurs du XVIIIème siècle et RIMBAUD, VERLAINE, APOLLINAIRE. Voilà un chanteur d’aujourd’hui qui connaît les bonnes adresses du passé ».
En 1996, dans les colonnes du« Soir Belge »MURAT parle littérature avec Thierry COLJON : « D’instinct, je vais vers la poésie du 14ème au 16ème. BAUDELAIRE, c’est déjà trop récent pour moi. LOUISE LABE tout ça, j’aime ces gens là. JEAN DE LA CROIX, ça a été ma lecture n° 1 pendant l’enregistrement de l’album. Les poètes mystiques, c’est super, ce n’est que de la poésie du cul. Ils prient Dieu pour avoir un vrai rapport sexuel avec lui, tu vois. Ca m’inspire. Je mets DIEU dans un texte comme respirateur, comme dans un cantique. A la maison, je suis entouré de bondieuseries alors que je ne suis pas croyant. Pour moi une église c’est un musée. J’ai des statuettes, des croix de pierre, des recueils, des missels … J’aime la poésie liée à la religion. WHITMAN ou RIMBAUD, ils désacralisent, je ne suis pas un fou intégral … ». (…) « J’ai toujours aimé les chansons de troubadour du 13ème siècle, elles exprimaient déjà l’essentiel dans une forme poétique admirable. Des gens comme BRASSENS ou PREVERT ont eux aussi puisé la-dedans ».
Dans le magazine « Flair »en 1996 il confirme à Gilda BENJAMIN : « Pour le moment, je suis très Jean DE LA CROIX, je vous le recommande« .
Pour « Le Soir Magazine« en novembre 1996 MURAT déclare à Joëlle LEHRER : « Pour moi, les meilleures chansons Françaises ont été écrites au 15ème et 16ème siècles. Quand j’écris des chansons, je suis toujours immergé par celles des troubadours ».
Pour « Campus Mag Music » (Avril/Mars 2002) MURAT déclare à Romain CONSI : « Ce qui m’intéresse, c’est de découvrir tout ce que je ne sais pas. La littérature, SPINOZA par exemple, j’en ai lu beaucoup. L’an dernier, j’ai passé toute l’année à lire NIETSZCHE« .
Didier PERON (Cf « Les Inrockuptibles » du 26 août 2003) nous informe que le titre « J’ai un coeur trop lait » inédit de MURAT est une adaptation d’un poème à la vierge signé du mystérieux THIBAULT d’AMIENS … Avec Jean DE LA CROIX nous y reviendrons par ailleurs …
Dans le 431 des « Inrockuptibles« (du 18 au 24 février 2004) MURAT concède à Stéphane DESCHAMPS : « Ma véritable ambition, ça a toujours été d’être écrivain, ça fait vingt ans que j’écris, j’écris tous les jours ; un journal, des carnets d’aphorismes et de la poésie. J’ai écrit des dizaines de milliers de vers. Mais je serai l’écrivain d’un ouvrage et d’un ouvrage posthume … ». Ces mots je les ai déjà rapportés dans la page « Insolites ». Si je les répète ici c’est parce qu’ils marquent bien l’importance qu’attache MURAT à l’écriture … « pas assez doué » selon lui pour écrire des romans… qui ravale sa déception … qui écrit jour après jour, pour être l’écrivain d’une oeuvre « unique, posthume » … C’est PROUST qui de sa vie a fait un ROMAN … « A la recherche du temps perdu » … MURAT a les idées fixes. Il sait où il va, il sait ce qu’il veut … Ecrire n’est-ce pas une autre façon de continuer à vivre, survivre ???
Dans cette même interview MURAT révèle : « J’achète entre 200 et 250 livres par an. Cela devient un vrai problème de place, à la fin de mes tournées, je me retrouve avec des tonnes de bagages ! Partout je fouine. Au fil des voyages je fais les bouquinistes, les libraires d’anciens. Je choisis de la poésie, de la philosophie, de la littérature. J’achète tout ce qui touche de près ou de loin à CASANOVA, à l’entomologiste Jean-Henri FABRE et à PROUST« .
Pour le mag « Lire » MURAT déclare en avril 2005 à Baptiste LIGER : « Je crois que tous les livres ramènent à Marcel PROUST ! Il y a tout chez lui, et tous les sens sont rassasiés« . (…) « Je préfère les poètes secondaires ». (…) « Charles d’ORLEANS et Henri DE REGNIER … me séduisent davantage que RIMBAUD, VERLAINE ou BAUDELAIRRE. La poésie du XXème ne me touche pas tellement. MICHAUX ou René CHAR me tombent des mains ! J’aime mieux me replonger dans la lecture des chansons de Pierre Jean DE BERANGER« Question de Baptiste LIGER : « Et le roman Français ? » Réponse de JLM : » Récemment , il n’y a guère que Philippe MURAY et Renaud CAMUS qui m’aient semblé de vrais défenseurs de la langue Française. Par contre, je ne lis pas beaucoup de littérature étrangère. JM COETZEE a été un choc de lecture, Jim HARRISSON aussi » (…) « Ah … j’oubliais NABOKOV« .
En 2007, pour le journal « Elle » dans un article intitulé : « La bibliothèque idéale de Jean-Louis MURAT » la journaliste Clémentine GOLDSZAL interviewe l’Auvergnat :
C.G. : Le livre qu’il a le plus offert ?
JLM : Les livres de JM COETZEE. J’en fais très souvent cadeau à mes amis musiciens. COETZEE c’est un peu comme DYLAN : il sort un livre chaque année, et le nouveau est toujours le meilleur ! ».
C.G. : Le livre qui l’a fait pleurer ?
JLM : Il y en a beaucoup. Mais je suis toujours touché par le sort des femmes : Mathilde de la Mole, Emma BOVARY, Anna KARENINE …
C.G. : Le livre qu’il n’a pas pu finir ?
JLM : « Ulysse » de JOYCE. Anatole FRANCE disait : « La vie est trop courte : PROUST est trop long ». J’appliquerais volontiers cette phrase à JOYCE.
C.G. : le livre qu’il a sur sa table de chevet ?
JLM : « Le gai savoir ». C’est comme un livre de prière pour moi, ma bible. Je suis un très grand fanatique de NIETZSCHE depuis très longtemps. Pour moi, sa vision est la plus haute ».
C.G. : Le livre qui nourrit son inspiration ?
JLM : Je travaille toujours environné de bouquins … Pour l’inspiration, je citerais Jean DE LA CROIX, pour son côté sexuel. Comme BAUDELAIRE, il va au péché en faisant le signe de croix.
C.G. : le livre à lire quand on est amoureux ?
JLM : Le kamasutra.
C.G. : Le livre qu’il aimerait mettre en musique ?
JLM : Des passages du « Cantique des cantiques » … une « immense source de métaphores pour les amoureux ».
Ce « cantique des cantiques » a été mis en musique par BUSHUNG puis chanté en duo avec son épouse Chloé MONS …
Le 25 décembre 2007 pour « Les Inrockuptibles » MURAT est interrogé sur : « son coup de coeur littéraire ? » La réponse de JLM : « Cendrillon » d’Eric REINHARDT … je n’ai cessé de l’offrir depuis la rentrée. C’est un livre qui a de l’allant, de l’humour, des césures, et ses sésures sont admirablement huilées ».
Pour « L’Express« en 2008 au journaliste François Régis GAUDRY le Brenoï révèle une de ses préférences littéraires actuelles : « Louise DE VILMORIN, une grande femme de lettres du XXème siècle, que je trouve très attachante et talentueuse. Je la rencontre quotidiennement par ses textes ».
Lors d’un tchat le 5 décembre 2008 il est questionné sur … « ses lectures ??? » Ce à quoi il répond : « CHATEAUBRIAND » … « J’ai un bon copain écrivain : Eric REINHARDT » … « Le journal de Léon BLOY » … « Tout BERNANOS« .
En 2009 pour « K2.com » MURAT parle de ses goûts de lecture : « LA BOETIE, RONSARD, MONTAIGNE : la langue Française a pris forme lorsque l’amour divin, qu’on trouve plutôt dans le latin, passe à l’amour païen. Le Français c’est la langue de l’amour mais aussi de la diplomatie, dire une chose pour une autre, dire « vous avez de beaux yeux » pour dire « vous avez un beau cul ! ». Et nous, tristes héritiers on se retrouve avec ça ».
C’est remarquable comme quoi, en toutes circonstances MURAT a le bon mot. « Beaux yeux … beaux cul ! » … le raccourci est tellement vrai … Même lorsqu’il tient des propos qui se rapprochent du vulgaire, en fait, il ne l’est jamais … Tout est dit avec discernement … tellement d’intelligence. Les fautes de goût sont rares chez MURAT !
Les livres préférés de MURAT ???
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« Feuilles d’herbe » de Walt WHITMAN et « Le manteau de pluie du singe » de M.S. BASHÔ (Cf : »Télérama » du 9 octobre 1991 A.M. PAQUOTTE et Ph. BARBOT).
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« Pour la sensualité » de DH LAWRENCE et « Je suis le roi d’un pays pluvieux » de BAUDELAIRE ainsi que les auteurs Pesoa PAVESE et PASOLINI. (Cf : Madame Jour de France du 20 janvier 1992 – propos recueillis par Patricia BOYER DE LA TOUR).
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Ajout le 7 juillet 2016 …
En 2007 MURAT enregistre « Charles & Léo ». C’est pour lui l’occasion de s’imprégner encore plus des mots de BAUDELAIRE. Le 20 octobre 2007 MURAT confie au « Monde.fr » : « Qui se soucie encore des poètes d’antan ? ». Le 9 octobre 2007 pour « R.F.I. » MURAT répond aux questions de Ludovic BASQUE : « Est-ce que vous vous souvenez de votre première rencontre avec BAUDELAIRE ? ». Réponse de l’Auvergnat : « C’était à l’école je pense. Avec le Lagarde & Michaud comme tout le monde à mon époque. Le nom même de Charles BAUDELAIRE, m’a toujours plu, il est déjà très poétique. Mais c’était à mon avis une approche très mauvaise. Comme pour beaucoup d’œuvres classiques, il faudrait quasiment être adulte pour les lire ». Le 1er octobre 2007 MURAT concède à Philippe LANCON pour « Libération » : « BAUDELAIRE est toxique ». Pour le journal « La Dernière Heure » il concède à Isabelle MONNART : « Si tu veux plonger dans la dépression, il suffit de plonger dans BAUDELAIRE ». Dans les colonnes du « Nouvel Obs. » le chantre Auvergnat enfonce le clou et déclare à Fabrice PLISKIN : « BAUDELAIRE est un poison. Je me suis laissé intoxiquer par sa poésie négative. L’époque va si vite qu’il n’y a rien de plus novateur que l’alexandrin. Alors, moi, je fais l’éboueur : je ramasse BAUDELAIRE ». En octobre 2007 pour le journal « Lire » Baptiste LIGER interroge MURAT : « Pourquoi avoir décidé de chanter ces adaptations jamais enregistrées des Fleurs du Mal par Léo FERRE ? ». Réponse : « J’ai toujours aimé BAUDELAIRE. C’est l’apogée de la langue Française avec RIMBAUD, STENDHAL et PROUST. Après, on fait face à une lente décrépitude. La poésie c’est toujours la lyre avec des mots, et BAUDELAIRE se prête admirablement à ça. Bien plus que cette tragédie de Jacques PREVERT, sans doute le plus mauvais poète Français ». Voilà qui ne fera pas plaisir à tout le monde. Mais MURAT est ainsi, il donne rarement dans le « juste milieu » et encore moins dans la langue de bois. Soit il aime ou il n’aime pas mais toujours il dit ce qu’il pense …
En octobre 2014 MURAT nous gratifie d’un superbe double album : « Babel ». MURAT se pose des questions sur son métier mais se veut rassurant. Pour « Télérama » le 1er octobre 2014 il confie à Valérie LEHOUX : « Le système craque de tous les côtés, il va se recomposer et nous devons travailler différemment ». Pour de conclure malgré tout par cet avis optimiste : « J’aime écrire des chansons, enregistrer des disques, monter sur scène ».
Le 15 avril 2016 sort « Morituri ». Le ton a changé. MURAT confie à Philippe MANCHE pour « Le Soir » belge : « Je pense que le système est pourri » et de conclure : « Quant au prochain disque, je ne pense pas qu’il y en aura encore un autre. Ca fait un bout de temps que je n’ai pas écrit de chanson. J’ai envie de faire autre chose ». Voilà qui semble clair et définitif. Si ce n’est qu’avec MURAT il ne faut jurer de rien. Pour garder un fond d’optimisme j’emprunte à Pablo NERUDA qui dit : « La vérité, c’est qu’il n’y a pas de vérité ».
Il ne nous reste donc plus qu’à attendre et à espérer. Pour ma part, je pense que MURAT continuera d’écrire. Chanter encore ? Est-ce que la décision lui appartient. De nos jours c’est le marché qui décide de tout. Je terminerai donc par une phrase de Friedrich NIETZSCHE : « La vie a besoin d’illusions, c’est à dire de non-vérités tenues pour des vérités ».
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