- 35 – Jean-Louis MURAT … écologiste avant l’heure ???
En Juin 1992, dans une interview accordée à Cécile TESSEYRE, Jean-Louis MURAT nous apparaît sous un jour nouveau : « Sur les hauteurs je suis préservé. Ma région s’est trop détériorée. Les ruisseaux sont très sales. La Dordogne est l’une des régions les plus polluées de France. Je me souviens qu’enfant, la Dordogne et ses rivières avoisinantes regorgeaient de truites. On pouvait les attraper à la main. Aujourd’hui, il y en a plus. Les paysans sont les plus pollueurs à cause des engrais qu’ils déversent sur les champs, sans s’en rendre compte. La Bourboule est aussi une large cause de pollution. La ville ne possède pas de station d’épuration des eaux. L’été il y a jusqu’à 15000 curistes en ville. En pleine chaleur, quand les eaux sont basses, quand la Dordogne n’est pas très large, il coule divers détritus. Un véritable égout ».
Jean Louis combat la pollution à sa manière : « Je trie mes déchets. je ne mélange jamais le papier, le plastique, les végétaux et le verre. Je les sépare dans des caisses et je vais les transporter en voiture dans les décharges de Clermont-Ferrand ».
Il essaye de communiquer sa façon de trier les déchets aux autres : « Aux enfants surtout. Si on les habitue à un tel comportement, ils en prendront l’habitude. Il n’y a pas d’autre façon d’avoir une terre propre ».
La haut dans sa montagne Jean-Louis cultive aussi son jardin : « J’ai planté des pommes de terre, des tomates, des radis, des petits pois, des salades, des choux et des poireaux. J’ai tout béché à la main. Il m’a fallu une bonne dizaine de jours. Avec un motoculteur cela aurait été plus facile, mais j’aurais eu honte de me montrer moins vaillant que les vieux paysans du village ».
Sur les légumes pas d’engrais chimique : « Je vais chercher chez un fermier voisin du fumier que je rapporte à la brouette. J’étudie en ce moment un système d’épuration de mes eaux pour ne pas polluer la rivière en aval. J’économise l’eau aussi. Notre consommation est bien plus importante que celle de nos ancêtres ».
La Dordogne à La Bourboule …
La renouée du Japon plante envahissante originaire de l’Himalaya qui envahit nos rivières …
Cécile TESSEYRE pousse MURAT dans ses derniers retranchements … chose rare … il lui parle de sa son enfance … chez François le grand-père. Pour ce qui me concerne, c’est la première interview où je le vois se lâcher de la sorte … nous parler de ce qu’il a de plus intime … Écoutons le : « A la fin de l’hiver, pendant les vacances de Février, j’aidais mon grand-père à écarter et trier le fumier de nos bêtes avant de le répandre dans les champs. A Pâques, on faisait les rases pour irriguer les prés. De l’été je garde le souvenir des coups de soleil pris dans les champs, de la brûlure du foin sur les jambes et son odeur presque enivrante. A l’automne nous allions cueillir les champignons. L’hiver mon grand-père abandonnait les travaux des champs pour être menuisier ou charpentier. Chaque année il construisait une nouvelle charrette. Je vivais dans son atelier entouré de ses outils. Il m’avait construit un petit établi à côté du sien, où je bricolais ».
Le remassage du foin …
En 2002, THEFAINE est l’invité de MURAT chez lui à DOUHARESSE. Il lui fait visiter l’atelier de son grand-père dont il a tout gardé : l’établi, la gouge, le vilebrequin … autant d’objets dont il parle avec tellement d’émotions …
Vieil établi …
Peut-on comprendre les propos de MURAT si on ne connaît pas l’odeur du foin, si on n’a pas ramassé la bouse des vaches ou le crottin des chevaux ??? D’ailleurs ces mots « crottin » ou « bouse » même pour les enfants de nos ruraux… ils ne veulent plus rien dire … !!!
C’est un monde qui s’en va. Il n’y a plus qu’un poète à en parler … MURAT le bien aimé …
Murat écologiste ??? Sûrement ! Mais avec le Brenoï rien n’est simple. Pour le magazine « Elle » Florence TREDEZ lui pose cette question : « Recyclez-vous vos déchets ? ». Ce à quoi il répond : « Je suis un militant de l’anti-recyclage. Je trouve un peu facile de décréter que les gens doivent se débrouiller avec leurs cartons de chez Carrefour. Donc, je fais de l’anti-civisme : je mélange tout. Je mets du plastique dans le verre, du verre dans le plastique, je fous le souk. De toute façon, le recyclage ne résout en rien la pollution sur la terre ». Finalement avant d’être un écolo MURAT est un « insatisfait » dans l’âme … contre tout ce qui vient de l’autorité … allergique aux ordres données, aux instructions … Il veut bien faire, au contraire … mais sans qu’on le lui demande, ni encore moins lui l’ordonne … C’est Français … c’est … MURAT !!!
Ajout le 3 juin 2013 …
Bizarrement jusqu’à ce jour je n’avais trouvé aucune allusion de MURAT dans ses chansons qui porte cette préoccupation écologique. Il y a peu, « Flo » qui se reconnaîtra … m’adressait un message me permettant de relancer mes recherches … me donnant même des solutions clefs en main … J’en profite pour remercier « Armelle » et « Muse » de leur participation intelligente et discrète à ce Blog. C’est donc « Flo » qui m’invitait à relire le titre « Vaison la Romaine » (extrait de l’album « Le moujik et sa femme » qui date de 2002). Dix ans plus tôt, le 22 septembre 1992, les eaux de l’Ouvèze emportent tout dans cette localité du Vaucluse. Difficile de ne pas voir, dans le choix de ce titre par MURAT, autre chose qu’une allusion directe aux dérèglements de la nature provoqués par la folie des hommes …
… Vaison la Romaine …
(…)
« Old mobile
Nous lâche pas,
Le carbu cambouis
Ca non merci.
On se casse de là
Nom de Dieu
C’est ça le paradis ? ».
(…)
« C’est pas la pluie
Non ça passera
Explication
Ca non merci.
Vien on se casse.
Oui on se casse de là,
Oh, nom de Dieu
C’est ça le paradis ?« .
VAISON LA ROMAINE … un p’tit coin de paradis … qui l’espace de quelques heures s’est transformé en enfer. C’est la bêtise des hommes, leur appât du gain à tout prix, le non respect de la nature qui entraînent ces colères du ciel. Malheureusement, nous n’en sommes qu’au début. Notre génération ne paiera pas le prix fort de nos abus … ce sera aux générations futures de subir ce fardeau. Pour nos emprunts … il en ira de même. Vraiment c’est une honte !
En 2009 l’album « LCODC » porte aussi les germes de cette réflexion. La chanson « Taïga » est belle … mais avant tout grave …
… Taïga …
(…)
« Tout se fige
Passe un démon
Aube grise
Triste horizon
Tout se brise
A façon ».
(…)
« S’embrase la mer
De tous côtés ».
(…)
Avec l’album « Toboggan » (2013) MURAT s’interroge tout de go : « Qu’allons nous laisser à nos enfants ??? » Le titre « Le chat noir » porte en lui tout ou partie de ces interrogations … Initialement j’avais pensé à un autre « chat » … Mon humeur vagabonde me guidant là où il ne faut pas … c’est « Flo » qui m’a ramené à la dure réalité des choses … Ce « Chat noir » … n’est rien moins que le gros nuage noir qui est au dessus de nos têtes …
… Le chat noir …
« Le chat noir pris dans le vent
Passe son âme passe son âme
Le chat noir pris dans le vent
Passe sa vie en cabriolant ».
(…)
« Pâle hiver, que fais-tu du printemps ?
Chat tyrannique passe, passe vite ».
(…)
Il n’y a plus de saison … A ne rien respecter et surtout pas la nature, nous allons au devant de bien des malheurs. MURAT nous dit qu’il n’est pas « triste » mais « grave » … On comprend mieux pourquoi … Merci « Flo » de cet éclairage nouveau … Merci !
***
… ROBINSON …
Ainsi qu’il l’explique lors d’une interview, ce titre évoque les conseils qu’un père peut donner à ses enfants. MURAT n’en parle pas, mais il est indéniable que les références au dérèglement climatique et les conséquences néfastes voire terribles qui en découleront sont également passées au crible par le chanteur Auvergnat …
(…)
« Ami qui va perdre le nord
N’oublie jamais ton azimut
Nord ouest dit la boussole
Ne va pas faire la culbute« .
(…)
Voilà des propos qui évoquent à coup sur le déplacement du pôle magnétique, la crainte de la voir faire « la culbute » et donc l’inversion des pôles avec toutes les conséquences que cela aura en terme de climat …
(…)
« Où sont tes jalons naturels ?
Quel village suis-je égaré ?
Nu dan la grande transhumance
Reste aux lois de la gravité« .
(…)
Qui dit « transhumance » dit exode. Ce dernier serait du aux dérèglements de la nature, ces « jalons » qui n’en seraient plus. Quant à la « gravité » évoquée ici, il s’agit bien de la planète terre …
(…)
« Ou est notre habitat humain ? ».
(…)
MURAT évoquerait-il une version apocalyptique, avec disparition de l’habitat humain et un retour aux grottes … ???
(…)
« Aux cristaux de glace lointain« .
(…)
Serait-ce allusion aux glaces qui fondent dan les pôles ???
(…)
« Sous un ciel sans aucun abri« .
(…)
Il n’y a plus de maison, plus de toit … Les chamboulements imposés à la nature, la colère du ciel qui s’en est suivie, ont détruit tout ce que l’homme avait construit de ses mains …
Jusqu’à présent je m’étais toujours gardé de donner des hypothèses non évoquées par JLM lui-même … Dans le cas présent, je me fie à l’avis de « passionnées » de l’écriture et de l’œuvre de MURAT … Ce travail collégial me semble suffisamment réfléchi pour que je le fasse mien. Merci aux « Muses » qui m’ont guidé … Une parenthèse pour conclure sur le travail du poète MURAT. Voilà des propos graves enrobés dans de la dentelle … MURAT pour goûter à la substantielle moëlle … il faut au moins s’y reprendre à deux fois !!!
Ajout le 14 décembre 2014 …
En décembre 2014, dans les colonnes du magazine « KRO » Jean-Louis MURAT aborde les préoccupations écologiques qui sont les siennes. Les questions posées l’y invite : « Dans certaines chansons comme Camping à la ferme, tu es très critiques, moqueur avec les visiteurs, les touristes … ». Le chanteur Auvergnat opine du chef et enchaîne : « Bien sur, je déteste les touristes. Chez nous, c’est bourré de touristes, et c’est un enfer ». (…) « C’est un phénomène dégoûtant le tourisme. Ca participe beaucoup du désenchantement du monde. Il n’y a plus de lieux à découvrir. En plus, maintenant, ils font des photos. Même les mecs du groupe avec qui je me trouve, les DELANO ORCHESTRA, dès qu’on arrive dans un endroit un peu joli, un peu spécial, ils prennent une photo. Pourtant ils ne sont pas trop cons. Moi, je n’ai pas de portable, pas d’ordi, je n’ai rien. Je leur dis : « Mais vous êtes cons ou quoi ? Regardez, gardez-en un souvenir« . Le journaliste poursuit sur cette veine écologiste : « Dans tes chansons, tu présentes justement la nature comme quelque chose qui ne peut pas être capturé. Dans j’ai fréquenté la beauté, tu dis par exemple : « Je n’en ai rien gardé » ou dans la direction du Crest tu chantes : « Et n’y puis rien changer ». C’est cette idée d’une nature éternelle, incorruptible, que tu veux transmettre ? ». Réponse du Brenoï : « Bien sur. Si tu veux te laisser pénétrer par la nature, par les faits naturels, c’est quelque chose à renouveler à chaque instant. C’est un effort constant, mais qui est fugitif aussi, dont il ne reste rien à chaque fois. C’est un état d’esprit. Ceux qui ont vu Capri, il ne leur en reste rien … Sinon le monde irait beaucoup mieux. Ils vont à Pékin ou voir les pyramides en Egypte, mais ça ne change rien pour eux. Pour les voyageurs des XVI, XVII, XVIIIème siècles, ce genre de voyage leur changeait la vie. Maintenant, tu rencontres des crétins, qui ont fait quatre fois le tour du monde, mais ils sont toujours aussi cons, comme s’ils n’étaient jamais sortis de leurs quartiers. Les gens voient la beauté, mais ça ne change rien. Normalement, tu vois les chutes du Niagara et d’un seul coup tu laisses tout tomber, tu changes de femme et de boulot. Mais non, ce sont des consommateurs de beauté. La plus grande beauté ne vaut pas plus qu’une gorgée de Coca pour eux. Une heure après, ils vont pisser et il n’en reste rien ».
Au cours de cette même interview cette autre question : « Dans la chanson « Vallée des merveilles » tu chantes : « Chacun se pense paix et harmonie, s’envole l’hirondelle mais elle ne retrouve plus le pays ». C’est un phénomène que tu as constaté ? ». C’est un MURAT grave qui répond: « Je crois que c’est ma première chanson vraiment écolo. C’est surtout sur les hirondelles, oui, parce qu’il y en avait beaucoup en Auvergne, notamment vers chez moi, et depuis quatre, cinq ans, il n’y en a plus. En vingt ans, j’ai aussi vu 80% des papillons disparaître. Et les hirondelles ne viennent plus. Ce qui me paraît être un signe … En ville, 80 % des ruchers sont morts, à cause du Wi-Fi semble t’il les abeilles ne retrouvent plus le chemin de la ruche. Un kilo de miel, je crois que ça fait 40.000 kilomètres. Elles font à peu près le tour de la terre. Avant, elles pouvaient se repérer à trois quatre kilomètres, mais maintenant, elles se perdent à 400 mètres ».
Un article paru le 29 mai 2012 dans le journal « La Montagne » signé : Geneviève THIVAT confirme malheureusement ce phénomène. Je le reprends dans son intégralité :
Le printemps est là, mais… Où sont passées les hirondelles ?
Si s’envole l’hirondelle
Mais plus jamais le rêve ne reviendra
Vallée des merveilles ».
(…)
« Chacun se pense paix et harmonie
Si vole l’hirondelle
Mais elle ne retrouve plus le pays
Vallée des merveilles« .
(…)
.
« Heureusement qu’il y a les papillons pour attirer l’attention sur de nombreuses espèces d’insectes qui risquent de disparaître. La chasse aux papillons est fermée. L’info a été diffusée par l’AFP cette semaine : les prairies européennes ont perdu la moitié de leurs papillons en vingt ans. « Ce déclin devrait déclencher la sonnette d’alarme ! », a averti Hans Brugninckx. Le directeur de l’Agence européenne de l’environnement semble décidé à voler au secours des papillons. Dommage que cette prise de conscience soit aussi tardive car il est impossible de remettre en place ce qui a été détruit.
De MURAT on ne veut retenir que ses frasques. Des propos tenus en 2012 dans les colonnes du magazine « TETU » valent à MURAT de se retrouver épinglé au mur des homophobes … Pour ce cri d’alarme en faveur de la protection des hirondelles, pas un mot bien évidemment. Tout le monde s’en fout. Il ne s’agit que d’hirondelles ! Et pourtant, qui protège les hirondelles fait plus pour ses propres enfants que celui qui vitupère à la une des journaux. Notre monde, et plus encore notre pays semble avoir perdu le sens des valeurs. MURAT poète paysan nous le clame depuis des années. Parfois maladroitement il est vrai. Mais tout le monde s’en fout. Yannick NOAH vend moins de disques ??? Les médias volent à son secours. Ils s’inquiètent de cet état de fait. SOUCHON et VOULZY sortent une pâle copie de leurs précédents tubes, chacun de crier au « génie » … Tout le monde court après le fric … c’est à désespérer !
A suivre …
http://didierlebras.unblog.fr/35-bis-jean-louis-murat-ecologiste-avant-lheure-2eme-partie/
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Coucou Didier!
Merci pour cet interview que je ne connaissais pas.
Article intéressant qui me rappelle des souvenirs d’enfance et je suppose à toi aussi!
La renouée quand j’étais gosse, je la faisais sécher et puis après, je m’amusais à en prendre une branche que j’aiguisais comme une plume et je la mettais ensuite dans la cheminée.J’attendais quelques secondes que le feu commence chauffer la pointe et ensuite, je la sortais du feu pour la respirer: ça sent le pain chaud tout frais sorti du four, c’est assez étonnant.
Et si tu laisses la renouée sèche brûler dans la cheminée, ça fait un festival de pétards et de flammèches car la renouée, c’est un peu notre bambou à nous…
Tout à fait MUSE … retour en arrière … et celà fat du bien de gouter à certaines saveurs lorsque c’est JLM qui nous y invite …
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encore un point commun avec JL : je préfère mettre plusieurs jours à retourner la terre à la bêche (encore que ce ne soit plus nécessaire quand la terre a été préparée une première fois) plutôt qu’utiliser un motoculteur pollueur! Je veux bien lui filer un coup de main la prochaine fois et lui montrer la technique naturelle de culture avec Bois Raméal Fragmenté… (fini alors le bêchage, presque plus d’arrosage, protection contre le froid et la chaleur et la terre est nourrie naturellement!).
au boulot, je fais tout le désherbage à la main avec « mes travailleurs », eux n’ont pas le droit d’utiliser les traitements chimiques et de toute façon je suis contre ces produits, donc j’évite autant que faire se peut d’y avoir recours. Déjà qu’on s’empoisonne les poumons avec les tondeuses, débroussailleuses, taille-haies et autres souffleurs thermiques! (mais là on n’a pas le choix… pour l’instant…)
heureusement depuis cette interview, la truite est de retour dans pas mal de rivières françaises, tout comme le saumon!
mais voila qu’on cueille les cèpes début août cette année! (et quel régal! ça fait trois soirs de suite qu’on en déguste, ramassés chaque jour presqu’à notre porte)
Armelle,
Je ressens combien tu aimes ton métier.
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Merci Didier, ton article est beau.
Je t’embrasse,
Flo
i kiss you … so
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Je vous cite sur
http://saintyrieixlaperche.wordpress.com
Salut et merci,
je suis allé sur l lien et je n’arrive pas à trouver l’endroit exact … pouvez-vous me donner un coup de main ???
Merci.
DLB
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