Jean Louis MURAT … « Poèmes … 1451″ … 2005 …
« 1451″est un ouvrage de 94 pages achevé d’imprimer en Italie en Février 2005 – édition limitée à 1000 exemplaires numérotés – n° ISBN : 2-9520607-1-1. – Scarlett éditions – Orcival. Y est joint :
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1 DVD vidéo « 1451″ – 1ère partie du poème & chanson « 1451″ (38′) – mention échantillon gratuit interdit à la vente. Pas de n° de référence
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1 CD audio « 1451″ – seconde partie du poème (25′) – mention échantillon gratuit interdit à la vente. Pas de n° de référence.
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Sur le site « Le Monde.Fr » le 16 mars 2005, Stéphane DAVET signe un article qui a pour titre : « Jean Louis MURAT – Ma véritable ambition c’est l’écriture, pas le chant ». Il interroge MURAT sur « 1451″ …
S.D. : 1451 est le 1er ouvrage de poésie que vous publiez.
JLM : J’ai écrit ce poème de 1000 vers l’été dernier, tous les matins en essayant de ne pas basculer dans le chant. J’écris de la poésie depuis que je suis enfant. J’ai commencé à écrire pour draguer. Mon erreur a sans doute été ensuite de croire que la chanson était de la poésie chantée. Avec BERANGER j’ai compris que ce n’était pas le cas. Il refusait d’être appelé poète un peu comme GAINSBOURG, qui revendiquait la chanson comme « art mineur ». Quand CHATEAUBRIAND a proposé BERANGER à l’Académie Française, celui-ci a refusé en disant : « Je ne suis pas poète, je suis chansonnier ».
Pour « Livres-hebdo » le 21 mars 2005 Jean-Claude PERRIER signe un papier qui aborde les projets d’édition de Jean-Louis MURAT. Dans un 1er temps il évoque l’exemple du CD « Madame DESHOULIERES » pour lequel la presse s’était enthousiasmé en raison de l’originalité du projet. Bilan final 45000 exemplaires vendus. Ce qui est un beau chiffre … pour un album dont le moins que l’on puisse dire est qu’il sort des sentiers battus.
Je laisse la parole à Jean-Claude PERRIER qui, concernant le projet « 1451″ écrit :
« En 2003 Jean-Louis MURAT a décidé d’aller plus loin et de créer sa propre maison, SCARLETT éditions, afin de faire quelque chose d’extrême (…) « des livres qui renouvellent le genre » Il a commencé par « Le dragon à 100 visages », un recueil d’autoportraits photographiques. (…) Plus ambitieux, il publie aujourd’hui « 1451″, fac-similé d’une poésie de 1000 vers, écrit, illustré, lu et joué par lui. Un CD et un DVD accompagnent le livre, un album format A4 à la présentation soignée ».
« Ce sont mes amis d’Allia, de vrais professionnels qui m’aident pour la conception graphique de mes livres … sinon je fais tout moi-même à la maison. J’ai un seuil de rentabilité assez bas … chaque livre doit amortir le suivant. J’ai décidé de vendre « 1451″ à la sortie des concerts. Je fais des livres pour les fans, les happy few … » confie MURAT au journaliste. Ce dernier poursuit : « On aurait tort de voir dans Scarlett éditions et 1451 un caprice de star. Jean Louis MURAT qui ne hiérarchise pas les moyens d’expression, écrit tous les matins, très tôt de la poésie qui constitue de la matière première pour ses chansons » (…) MURAT reprend la parole : « J’écris beaucoup mais pour moi. En faire un livre serait de la dispersion. Et utiliser ma notoriété de chanteur pour vendre des bouquins, pas question ! » Et le journaliste de conclure : « MURAT devrait donc continuer à s’auto-éditer. Parviendra-t’il un jour à publier sa version de la prose du Transsibérien de CENDRARS, dit par Jean-Louis TRINTIGNANT et mis en musique par lui, qui dort depuis 10 ans dans les tiroirs de la maison de disques ? ».
Pour clore le sujet, je reprends in-extenso une chronique de Stéphane DESCHAMPS parue le 23 mars 2005 dans les « Inrockuptibles » ayant pour seul et unique thème le recueil de poèmes « 1451″ :
« On dit parfois d’un père de famille nombreuse qu’il se reproduit comme un lapin. Depuis quelques années, Jean-Louis MURAT enchaîne les albums et les tournées, avec une vigueur de lapin chantant. Ces jours ci, il sort Mockba (…) et publie un poème de 1000 vers titré « 1451″, à la fois illustré, récité et mis en images. En image au singulier, parce que c’est un plan fixe et un projet vraiment singulier. La caméra filme l’aube dans la vallée d’Auvergne, le lent passage de la nuit au matin. Dans la pénombre apparaissent, passent et paissent quelques vaches paresseuses. Quand, subitement, un grand lapin blanc entre dans le champ. Il porte des lunettes de ski et fait bouger ses oreilles. On pense à la fois à Gummo et aux Télétubbies ces deux chefs-d’oeuvre de poésie contemporaine avac lapin. On pense aussi à Chantal GOYA à cause du matin et du lapin. On pense enfin à FAULKNER et à John LEE HOOKER, pour cette façon purement sensuelle qu’a MURAT de confondre l’art et la nature. La lapin c’est sans doute MURAT lui même, déguisé mais pas dégrisé. En voix off, il ne clapit point mais se lance dans la récitation langoureuse de son poème de 1000 vers, comme s’il creusait un terrier dans un marécage. Dans la vie des gens normaux, la parole n’est souvent qu’un compromis entre la pensée et le chant. Jean-Louis MURAT qui est différent, fait de la sculpture sur mots. Des mots il fait des mottes. Du verbe, de la glaise. MURAT dit des mots vieux et beaux, d’anciens mots de tous les jours qu’il fait vivre maintenant. Ses mots fondent, dégouttent, se désagrègent pour devenir chanson dans la dernière minute de ce film qui en dure une quarantaine. A la fin MURAT enlève son déguisement, le soleil brûle l’écran, les oiseaux chantent aussi, les vaches n’ont pas peur. Nous, on se frotte les yeux. A cause du soleil et parce que tout ça ressemble idéalement au rêve qu’on aurait fait si on avait dormi dehors, si on était des vaches ».
Pour effectuer des recherches sur MURAT, notamment dans la presse écrite force est de constater que les journalistes qui consacrent des articles à l’Auvergnat ont souvent du talent. C’est indéniablement le cas pour Stéphane DESCHAMPS. Merci à lui … ainsi qu’à ses confrères.
De ces 1000 vers je retire ceux-ci :
« Je ne supporte plus la folle ronde
Des insomniaques qui veulent rafistoler le monde
Le flot baveux de ces corneilles
Dieu m’en garde – comme d’un feu »
Jean Louis MURAT … notre lapin se veut moraliste et il est bien pessimiste … Au sortir de Mockba/1829/1451 … trois projets qui sont liés … je perçois combien MURAT n’est pas qu’un chanteur … poète de l’impossible … celui d’ouvrir les yeux de ses concitoyens …. dans une époque où tout n’est qu’esbrouffe et faux-semblants … Allez courage … Nous sommes le 3 janvier … nous reprenons tous « le cours ordinaire » … de nos vies.
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Vous pouvez laisser une réponse.
J’entends encore JLM lors de la dernière tournée qui chantait : « le cours ordinaire ne me va pas »
« Petite » phrase qui tourne tel un derviche tourneur….
Le début d’année peut être propice pour, justement, ne pas reprendre le cours ordinaire des choses.
Salut April …
Quand on veut on peut … et tout ce qu’on veut … on peut … Il n’y a pas de certitudes qui vaillent …Il n’y a que la volonté … Pour celà aussi JLM est un exemple … d’opiniatreté … de volonté. Merci pour ton p’tit mot qui me comble d’aise … dire que l’on va vers les 2500 visites sur le Blog … c’est vraiment inespéré …
Dernière publication sur : Jean-Louis MURAT ... il aime ... il n'aime pas ...
mais ce cours ordinaire, on peut le transformer d’une pichenette… et donner vie à l’extra-ordinaire! c’est ce que j’aimerais réussir cette année… et ma formule est la même que la tienne : quand on veut, on peut!
Beaucoup aimé 1451 pour l’aspect transe de cette composition, sorte de monologue intérieur où se mêlent à la fois ses propres pensées, télescopées par ce qu’il reçoit au moment où il écrit ou dit les choses. Extraordinaire moment…une sorte de plongée directe dans les méandres secrets de la création.
Post trés interressant et tellement vrai.Je file dés à présent le partager …!