- 20 – Jean-Louis MURAT … sa montagne …
… Montagne …
Nous sommes en 1993 année de la sortie de l’album « VENUS » dont est extrait ce titre : « Montagne ». Pour MURAT la montagne est une femme et une maîtresse à la fois. La montagne n’est que bonheur … sa montagne … celle de l’Auvergne profonde … celle du Puy de Dôme … celle où il a accompagné son grand-père … celle où il a aidé Emile à rentrer les vaches … Qui n’aime pas la montagne ne peut partager sa vie. Avec MARIE il a connu les galères du début de carrière … Laure « la Parisienne » s’est rapidement adapté à cette vie à la campagne … à la montagne. Chez les « Bergheaud » pas de TV … Nous sommes tellement loin des frasques parisiennes … à des années lumières de ce showbiz où tout n’est que faux semblant. MURAT est capable de remettre une interview à plus tard pour aider le voisin à rentrer les taurillons. Il faut donner un coup de main pour aider la jeune bête à donner son premier veau … le Jean-Louis n’hésitera pas à se joindre aux paysans du coin pour tirer sur la corde … Ce sont des « choses » qu’en ville on ne peut pas comprendre.
« Je suis heureux
Ça c’est montagne
Amoureux
Ça c’est la montagne
Tu peux au mieux
Être rivale
Tu peux au mieux
Dans tout cet attirail »
« Ça fait des mois que je souffre
Tu rejettes la montagne
Comprends-moi
Je suis montagne
Tu peux au mieux
Mettre ta pagaille
Tu peux au mieux
Brouiller les détails »
(…)
Il le dit lui-même « Je suis montagne ». Je vous invite donc à vous promener dan ce coin de France si cher au coeur de MURAT.
Les crêtes du Sancy … On y respire l’air pur …
Une vue du Mont Sancy …
La vallée de Chaudefour …
« Je pense à ce que tu as mis
Entre nous et la montagne
Tu joue au jeu
De la plus grande faille
Tu peux au mieux
Engager la bataille
Comme les vieux »
« Neiges éternelles
Tu dis détail
Tu es le sel de ma montagne »
Oh ! Vois j’ai dans les yeux
Le bleu de l’eau des montagnes
Dans ma voix
L’accent des gens de montagne
Des plaines en feu …
Je vois peu à peu
Le vent joyeux ».
(…)
Murat si pudique nous parle de ses yeux qui ont … « le bleu de l’eau des montagnes ». Je ne suis pas certain mais c’est peut-être l’unique fois où il ose parler de lui … de son apparence extérieure … qui plus est … ses yeux si beaux … qui font pâmer toutes les filles. Il le sait mais il feint d’ignorer cette réalité … C’est du MURAT !
La chapelle de la Roche Charles …
… et son petit cimetière …
Au préalable, à cet endroit, se trouvait une imposante forteresse qui permettait le contrôle du chemin qui suivait le ruisseau du Sault. De cette forteresse il ne subsiste que cette chapelle et un cimetière envahi d’herbes. Quelques tombes vacillantes sont les seuls vestiges d’une présence humaine en ce lieu.
Autre lieu symbolique du monde « muratien » la promenade de 7,7 kilomètres qui sépare les lacs de Servière et de Guéry. Je ne connais ces lieux que par l’image. J’imagine le bruit du silence, interrompu l’été par le chant des oiseaux … l’hiver par le vent froid. Murat aime à se promener autour du lac de Guéry … solitaire … pas de chien je crois. Point de servilité y compris à l’égard des animaux. Ça aussi c’est Murat …
Départ lac de Servière … l’eau y est calme …
Montée vers le lac de Guéry … panorama superbe …
Lac de Guéry … en arrière plan … le Sancy …
« A la recherche du temps perdu » …retour vers Murat-le-Quaire: la ferme du grand-père a été vendue. BERGHEAUD a conservé tout ou partie des objets propriété de son 1er père de substitution. Il en aura eu plusieurs : le second étant M. OULOUHOUDJAN et le 3ème EMILE dont il aimait tellement les silences ! De Murat-le-Quaire, il garde, au plus profond de lui : les souvenirs des jeux d’enfants mais également les vexations subies du fait de sa situation de fils de paysan. La prétendue supériorité des gens de la ville … l’arrogance du citadin étant doublée des complexes d’infériorité de ceux issus de la campagne. Quand certaines odeurs vous collent à la peau, il est bien difficile de faire autrement. Lorsque vous vivez au milieu des vaches, leur odeur vous suit. Il n’y a rien à faire, c’est votre passeport pour la vie.
Le lac de Murat le Quaire … si paisible …
A la recherche du temps perdu … dont on sait qu’on ne le reverra plus … Aujourd’hui c’est à DOUHARESSE que le sieur MURAT a posé ses valises avec sa petite famille : Laure, Justine et Gaspard.
Soleil couchant sur le chemin qui mène à Douharesse …
Douharesse est inventorié comme lieu dit faisant partie de la commune d’Orcival. Douharesse se situe entre cette commune et le Mont Dore, à quelques kilomètres des magnifiques roches de Sanadoire et Tuilière. Sur le territoire de la commune il est possible de trouver des cristaux d’hornblende.
ORCIVAL fait partie du canton de Rochefort-Montagne. Sur le territoire de cette commune est implanté un monastère orthodoxe dit « De la Malvialle » adossé aux roches Tuilière et Sanadoire à quelque 1100 mètres d’altitude. Le domaine s’est constitué entre 1890 et 1900. Un descendant d’une noble famille y a bâti, perdu au milieu de la forêt, un ensemble impressionnant comprenant la maison de fermier, la grange et le four à pain. La grange mesure 52 mètres de long, 10 mètres de hauteur et 15 de large. C’est le bâtiment le plus important de ce type dans la région.
Le four à pain rénové …
Une vue de l’ensemble des bâtiments …
Les dures conditions de vie font que l’ensemble a été abandonné par ses propriétaires. L’état a pris le relais puis une association et enfin, en 2001 ce sont des moines orthodoxes qui s’y installent …
Autre curiosité du canton de Rochefort-Montagne … la roche branlante …
Le côté rural du secteur frappe d’emblée avec la présence de nombreuses fermes et de burons d’estive dont la pratique ancienne est confirmée par des vestiges de « tras » premiers burons connus dès le Moyen-âge.
Les « tras » où ce qu’il en reste sur la commune de Brion …
D’autres « tras » plus marquées dans le secteur de Godivelle …
Les « tras » forment aujourd’hui des creux, alignés en forme de peigne, comportant entre 8 et 12 cavités. Ils sont l’oeuvre de pasteurs qui les utilisaient pour leur abri, leurs veaux ou cochons et pour conserver le fromage. Il s’agit ni plus ni moins que des ancêtres des burons. Ces abris sont pratiquement enterrés et simplement protégés par une couverture en motte de gazon. Fragiles et exposés aux intempéries, ils ne duraient que quelques années. De nouveaux trous étaient alors creusés un peu plus loin. Les anciens étant laissés ouverts, seules la charpente et les portés étaient récupérées. La technique de creusement est simple :
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Des cavités rectangulaires et juxtaposées sont creusées en ligne.
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Une banquette de terre sépare chaque espace. La terre de creusement est disposée en berme autour des trous pour surélever à la hauteur jugée utile.
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On y accède par des tranchées perpendiculaires creusées dans la pente.
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La charpente sommaire faite de bois récupéré ou coupé dans les environs supporte une couverture de mottes.
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Les espaces ménagés servaient de cave, de védélat, de porcherie, d’abri pour le personnel. En avant de la ligne, un abri isolé, le fogal qui abritait le vacher et le feu nécessaire à la fabrication du fromage.
La plus grande concentration de trous de ce type se trouve, sur le Mont Sancy, à la Combe Perret. On imagine le confort !!! Les burons constituent pour ces bergers une nette amélioration de leurs conditions de vie et de travail …
Buron en hiver sur la commune de Vivanson …
Buron au lever du soleil …
« Que je sois heureux
Tu te dis égal
Moi je suis malheureux
Que tu n’aimes pas la montagne« .
(…)
Buron du Puy Mary dans le Cantal …
Voici ce que nous dit Jean-Louis PAPON buronnier entre 1961 et 1964 (extrait de la page internet Cézallier/Vallée de la Sianne/Cantal/Haute Loire).
« On ne m’a pas demandé mon avis pour aller travailler dans un buron. Enfant de l’assistance publique, j’avais un tuteur qui m’a louécomme ouvrier agricole dans une ferme près de MURAT. L’exploitation mettait chaque été les vaches à l’estive sur la montagne de Corbière située sur la commune de Pradiers, rien que des Salers sélectionnées pour leur bon rendement en lait.
J’avais 15 ans quand je suis monté pour la première fois au buron de Corbière-Haut comme aide-vacher puis en 1961 jusqu’n 1964. L’estive c’était quand même moins dur que le travail de la ferme, il y avait moins de nettoyage, on était plus libre. Mais quel boulot, on n’arrêtait pas. Il n’y avait pas de jour de repos. On n’allait même pas à la fête d’Allanche, il fallait trop marcher pour s’y rendre et surtout revenir. Ce qui fait que durant l’estive, les hommes avaient peu de relations avec leurs familles.
Le matin au lever, quand il fallait remettre le pantalon mouillé de la veille, c’était très dur et fort désagréable. On partait au parc avec notre selle et la gerle, parfois à plus d’un kilomètre sur « la montagne ». Comme partout, c’était un parc bougé tous les deux jours. Une année sur la moitié de la montagne, une année sur l’autre, ça permettait de fumer les 87 hectares en alternance. On avait 48 claies (quatre fois douze) suivant la grandeur du troupeau et dix redats qu’on bougeait tous les deux jours. Ces coupe-vent pesaient très lourd. Avec le vent c’était affreux. Parfois je les traînais quand j’étais fatigué. Pour l’estive de 1964 on est passé au « berger électrique ». Le parc avec les claies a été remplacé par une clôture électrique. La traite avait lei dans le parc. On graissait le pis des vaches pour éviter qu’elles ne se blessent. Il ne fallait surtout pas oublier de le faire. Le produit était vendu à la quincaillerie d’Allanche. Quand un vache avait une mammite, on avait la chance d’avoir notre vacher qui avait un don pour faire passer le mal.
Le pâtre qui était le fils du patron, arrivait avec les veaux qui dormaient la nuit dans le vélédat du buron. Parfois c’était dans le brouillard, il s’est plusieurs fois perdu. Heureusement qu’il y avait les cloches. Toutes les vaches et les veaux avaient une cloche. C’était beau à entendre dans la montagne. D’ailleurs, les vaches pacageaient mieux au son des cloches. Elles étaient habituées. Chaque troupeau avait un son différent. On pouvait même repérer à quel buron elles appartenaient. Après la traite, nous avions une petite fierté, celles de fermer les gerles avant les autres burons des autres montagnes. Le premier qui tapait les deux gerles en même temps, on savait alors que la traité était terminée chez le voisin. Le son porte très loin dans les estives. Le lait était mis dans deux gerles, deux fois quatorze seaux le matin et un peu moins à la traite du soir. Porter les gerles c’était très pénible, il fallait trouver le pas pour ne rien renverser, comme lors du déchargement au buron des gerles remplies de lait. La dernière année on attelait une paire de vaches pour tirer un char sur lequel on mettait les gerles. La présure venait de la quincaillerie d’Allanche où elle était vendue en bouteille d’un litre. Il fallait 8 centilitres de présure pour 140 litres de lait.
Pour les repas et faire chauffer le café, on utilisait des tiges de gentiane sèches pour les faire brûler dans une vieille cuisinière. c’est moi qui faisais le feu. Le petit déjeuner était pris vers 8 h 00 après 5 heures de travail: soupe au fromage, un morceau de lard, du fromage et un peu de beurre sur du pain bis la plupart du temps moisi. Quand on tournait le pain à l’envers on disait qu’on ne savait pas le gagner. Le pain nous arrivait une fois par semaine le vendredi après-midi par le patron en même temps qu’un peu de bois pour la cuisine. Il descendait avec 30 à 40 kgs de beurre. Mais, dès le mercredi à cause de la forte humidité dans le buron, le pain commençait à moisir. Après le petit déjeuner, c’était les grandes manoeuvres. Il fallait préparer la caillée avec le tressadou. On faisait systématiquement le signe de croix sur la gerle avant de commencer le travail. Puis on enlevait le petit lait. Nous avions cinq gerles dont une pour l’eau propre et une autre pour le lavage. Vers 11 heures je m’occupais des cochons. Notre buron avait 60 cochons qu’on nourrissait avec le petit lait mélangé avec une poignée d’orge concassée. C’est le boucher de MURAT qui achetait tous les porcs élevés au buron. A midi tout le travail était fini.
Pour le repas du milieu de la journée on mangeait des conserves, un peu de pommes de terre, du petit salé ou une saucisse de temps en temps, du saucisson qu’on prenait au crochet de la voûte du buron. Nos légumes provenaient du jardinet près du buron, minutieusement mis en culture dès le début de l’estive pour produire dès le début du mois de Juillet un peu de salade, du persil pour la lessive, carottes, choux et pommes de terre. Il nous arrivait parfois d’attraper des truites à la main dans les rases d’alentours, de belles truites à points rouges et noirs. Ça changeait un peu de nos menus. On sortait de temps en temps le fusil pour tirer quelques lièvres. Un peu de viande fraîche ce n’était pas de refus. Mais de toute façon, on savait faire à manger avec peu de choses. On faisait la vaisselle à l’eau froide ou pas de vaisselle du tout, les bols et les assiettes servaient pour la semaine. On les retournaient pour éviter les mouches. Après manger on faisait une courte sieste bien méritée puis on s’occupait de la fraise à tome de 45 kg, qu’on laissait ensuite reposer avant d’entreprendre une nouvelle traite de 3 heures. Et c’était reparti pour le même travail que le matin.
A l’automne on montait les génisses sur le haut de la montagne, là où restait un peu plus d’herbe. Vers 20 h 30 on parquait les vaches. Après on s’asseyait devant la porte du buron pour discuter un peu. puis on ne tardait pas à aller se coucher dans notre lit en planches sur lequel reposait une paillasse en feuilles de chêne. L’édredon était lui aussi composé de feuilles de chêne. On avait chaud malgré tout. De temps en temps, un colporteur passait pour nous vendre un briquet, des lames de rasoir, ou bien du savon. On lui prenait toujours quelque-chose. Il buvait un coup, mangeait un morceau de fromage puis repartait vers un autre buron.
Le moment d’estive le plus difficile c’était durant un orage. les vaches sautaient partout. Nous on avait peur de toucher le moindre bout de ferraille. C’était stressant. les vaches étaient habituées, mais quand la foudre tombait pas loin du parc, les bêtes et nous étions inquiets. Durant l’estivage ça arrivait bien une vingtaine de fois.
En 1963, notre fromage a eu le 1er prix au concours général. On était très content et fier bien sur. Tout notre fromage partait quasiment dans les restaurants de la région. Il faut dire qu’il était bon. C’est la montagne qui fait le fromage, c’est bien connu, notre montagne avait beaucoup de réglisse. Et vers la fin de l’été, après la fumade le trèfle était bon aussi pour les bêtes.
La dévalade avait lieu toujours avant le 1er octobre, avec un peu de regret malgré tout. La vie difficile à la ferme allait recommencer … »
Carte postale arrivage du lait au buron …
Carte postale … intérieur d’un buron avec gerle au 1er plan …
La traite …
« Oh ! Va tu peux
De la plaine venir Durandal
Ce n’est pas demain
Que tu vas ouvrir la faille
Je ne crains pas
D’engager la bataille
Je n’oublie pas
Que je suis de François le vassal ».
(…)
Les cartes postales datent du début du siècle dernier … le récit de ce buronnier … c’était hier … le p’tit Bergheaud en 1964 avait déjà 12 ans … Le petit paysan avait des rêves plein la tête … Le temps a passé … je me dis qu’aujourd’hui … il n’a plus qu’un souhait … celui de faire marche arrière … revenir avec son grand-père à Murat-le-Quaire … A la recherche du temps perdu … qu’on ne reverra plus … MURAT c’est tout ce dilemme … la difficulté de bien vivre le moment présent. A cet égard JUSTINE et GASPARD lui auront fait le plus grand bien. A présent ce sont ses enfants qui grandissent … et file file le temps !!! La quête du bonheur est bien difficile même dans cette montagne si belle …
les puys de la Vache et Lassolas …
Le Puy de la Vache (8000 ans d’âge) culmine à 1170 mètres d’altitude. Il est implanté sur la commune de St Gènes Champanelle. Plusieurs explications à ce nom :
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son cratère en forme de vache
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un paysan y aurait perdu une de ses vaches.
Le lac Pavin …
Dans ses eaux noires les rayons du soleil peinent à se refléter …
Voici ce que racontaient les habitants de Besse en Chandesse sur ce lac qui, selon eux, aurait été créé par le Diable en personne …
« Il y a bien longtemps, quand la surface de la terre n’était peuplée que par des animaux, Dieu fut irrité par l’insolence de son double démoniaque : LUCIFER. Bien décidé à mettre fin à l’arrogance de ce dernier, il créa les enfers et y précipita le diable et tous les anges déchus qu’il avait réussi à rallier à sa cause et à dresser contre lui. Le temps passa. Dieu calma sa colère et fabriqua l’homme à son image. Tout était bien.
Toutefois, sa grande satisfaction ne lui faisait pas oublier pourquoi il avait enfermé LUCIFER. Mais ce dernier se lamentait tellement, prisonnier qu’il était dans les profondeurs de la terre, qu’il poussa Dieu à faire une trêve. Le tout puissant permit au Diable des creuser des orifices dans l’écorce terrestre afin de pouvoir respirer un peu d’air frais et observer le ciel. Mais LUCIFER n’est pas créature à se laisser dicter sa conduite. Blessé dans son orgueil, il perça la surface de la terre de part en part, en formant des volcans aux laves rougeoyantes. L’Auvergne fit grandement les frais de sa colère, comme en témoignent les Monts du cantal et de la chaîne des Puys.
Dieu s’offusqua de l’attitude de LUCIFER, qu’il considérait comme un affront. Pour calmer ce braisier incontrôlable et reboucher les trous creusés par le peuple de l’Enfer, il recouvrit la totalité du globe de glace pendant des siècles et des siècles. Vaincu, LUCIFER retourna dans les profondeurs de la terre et pleura de dépit. Comme il craignait que ses larmes n’éteignent les flammes infernales, il fit en sorte qu’elles s’échappent par les fissures d’un volcan, qu’on appelle aujourd’hui le Puy de Montchal. A son sommet, des flots continus s’écoulaient et dévalaient les pentes de basalte. c’est ainsi qu’un immense lac naquit des larmes de LUCIFER.
Cette étrange croyance a longtemps persisté dans l’inconscient collectif, confortée par de fréquentes remontées de bulles à la surface des eaux. Ce phénomène terrorisait les villageois qui le baptisèrent Lac pavens « épouvantable qui répand la terreur » selon l’éthymologie latine. Ils le pensaient habité par des esprits maléfiques et interdisaient quiconque d’y jeter des pierres, convaincus que ça pouvait provoquer des tempêtes destructives » !!!
Brionnet et sa chapelle … qui semble posée sur le toit du monde …
Fin du jour sur le clocher de Manson …
Tout ça pour vous dire que du nord au sud, partout où l’on aille, le matin ou le soir … l’Auvergne dans sa diversité est belle … Mais revenons aux travaux de la ferme dans ce pays de montagne si exigeant. C’est au travers d’une étude menée par Louis CHAUMEIL que je vous donne à connaître ce qu’est la vie d’une famille de paysans dans le Cantal en 1939 … Jusqu’aux années 1960 il n’y aura que très peu d’évolution. On peut donc considérer que le petit Bergheaud aura connu une vie assez proche de celle que je vais vous conter.
1939 donc … village de Cheyrange (altitude 640 mètres) canton de Riom à 24 km du Puy Mary, département du Cantal. La ferme objet de cette étude présente les caractéristiques suivantes :
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superficie de 21 hectares dont 9 de prairies, 9 de pacage et 3 de bois.
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Pas de transhumance.
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Le troupeau de « Salers » comprend 17 têtes dont 14 vaches, 2 génisses et 1 taureau.
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Les vaches fournissent lait, veaux et travail.
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Les porcs constituent un élevage subalterne qui vit des sous produits de l’élevage principal. La ferme engraisse 6 cochons qui proviennent d’une portée née dans l’étable.
L’exploitation de la ferme nécessite un grand nombre d’instruments de travail :
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Faux et faucilles.
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Haches, scies.
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Pioches, pelles.
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Joug et chaînes.
Joug humain …
Joug à boeuf …
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Fourches, râteaux plus outillage de charronnerie.
Le gros équipement comprend :
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2 chars à 2 roues.
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2 tombereaux.
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1 faucheuse mécanique.
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1 haraire.
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1 brabant.
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1 herse articulée.
L’exploitation de la ferme est conduite par le propriétaire lui-même. S’y ajoute sa femme et les enfants. Dans le cas d’espèce il y a un garçon de 12 et une fille de 17 ans. Un domestique à l’année et quelques journaliers pour assurer « les pointes de travail » que sont la fenaison et la moisson complètent le tableau.
Voilà pour les grandes lignes, à présent je vous présente les divisions et les grandes dates de l’année paysanne :
Ce n’est pas au 1er Janvier, mais à « Nostre Dame » soit le 25 mars que finit et recommence l’année contractuelle. En fait, l’année paysanne se divise en deux parties :
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L’hiver qui va du 1er novembre au 15 – 23 avril (5 mois)
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L’été qui s’étend sur les autres mois.
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L’hiver correspond à la saison où le froid oblige à tenir les bêtes à l’étable et à les nourrir au dedans.
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L’été à la saison où ces mêmes bêtes mangent et couchent dehors.
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Le printemps et l’automne se distinguent mal de la saison qui passe et de celle qui vient.
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Le coucou annonce le printemps. Un proverbe dit : « Au début d’avril le coucou chante et les clochettes résonnent ». Un vieil adage, parlant du coucou dit : « S’il n’a pas chanté au 15 avril, il est mort ou pris ».
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Le chant du coucou donne donc le signal de la sortie des vaches restées à la crèche 5 mois durant. Le paysan leur accroche les clochettes au cou. Du 1er au 23 avril, en fonction des températures les vaches restent à l’étable ou couchent dehors.
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A la fin avril, le printemps s’installe. Le 23 à la Saint Georges les hêtres ont mis leurs premières feuilles. L’accoutumance du bétail au plein air est acquise. Le troupeau passe toutes ses nuits dehors.
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En mai la végétation pousse vite. Les vieux avaient pour habitude de dire : « Mai en fait autant en une nuit qu’Avril en dix-huit ».
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A la Sainte Bazire, le 19 mai, le fermier paie son propriétaire.
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La fenaison commence le 25 Juin à la Saint Jean et dure jusqu’à la mi-septembre.
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Le 29 septembre, à la Saint Michel, le paysan achète ou vend du bétail avant l’hivernage.
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Le troupeau endurci par six mois passés à la belle étoile reste dehors jusqu’à la mi-octobre.
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Vers la Toussaint, avec les 1ers flocons et les 1ères gelées, on rentre les vaches à l’étable.
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Après un bref automne, l’hiver paysan recommence.
Dans la vie du paysan, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui, les temps et les saisons sont moins tyranniques que les bêtes qui demandent des soins à heures fixes et réclament en beuglant leurs veaux sitôt la traite passée. C’est le travail de l’étable qui commande le lever du paysan.
La durée journalière du travail en hiver est de 11 h 40 et en été de 13 heures 40 !!!
Journée type d’hiver :
Notre paysan est à l’étable à 5 heures 30 avec son domestique. Aussitôt l’allaitement des veaux et la traite commencent. Le patron s’en charge, sauf pour trois ou quatre vaches confiées à son aide qui, en outre, nettoie l’étable et renouvelle la literie. Après traire, on donne la première botte (foin), puis la deuxième botte (regain),et, quand les mêmes ont un peu mangé, on les mène boire au bac. Ces diverses besognes ont pris 2 h 30 environ. Il est 8 h 00 quand « les hommes » arrivent avec le lait à la maison. Le jour est venu. Après la toilette et le déjeuner, qui prennent une vingtaine de minutes, nos coéquipiers vont travailler au dehors jusqu’à midi, soit pendant 3 h 30 environ. A midi, repas principal ou dîner qui dure 30 minutes. Puis jusqu’à 15 h 30, continuation dans les près et pacages de la besogne du matin. A 15 h 30 il est temps de revenir à l’étable pour soigner les bêtes. Mêmes travaux que le matin, mais dans un ordre différent : 1ère botte (foin), 2ème botte (regain), abreuvage, traite et allaitement des veaux, simultanément nettoyage de l’écurie et renouvellement de la litière. Vers 18 h 15 – 18 h 30, la journée est finie. A la maison, le souper est servi et dure 20 minutes. Restent, jusqu’au coucher qui a lieu vers 20 h 30, deux heures de repos consacrées aux veillées. Celles-ci, héritage de l’ancien temps, groupent autour du feu de cheminée toute la maisonnée, y compris, bien entendu, le domestique. C’est le moment de la lecture du journal, de la vie de famille, des jeux, des travaux d’intérieur ; tricotage et raccommodage pour les femmes, vannerie (panier) pour les hommes. On raconte les contes d’antan. Quand des familles amies s’invitent, la veillée se prolonge jusqu’à 1 h 00 du matin, coupée d’une visite au bétail et de la dégustation des gaufres et des châtaignes.
Ainsi vont les jours du 1er novembre au 1er avril. Le paysan vit alors beaucoup dedans. Ses 9 heures de sommeil non comprises, il passe 5 heures à l’étable et 3 h 20 à la maison (’1 h 10 pour les repas et 2 h 10 de veillée) soit 8 h 20 contre 6 h 40 dehors. Lorsque le mauvais temps (grosse pluie ou neige) le condamne à se mettre à l’abri, toute sa journée se partage entre la maison, l’étable et le hangar. Un emploi du temps établi en fonction de l’étable et de l’heure des repas, fixe donc des cadres rigides à l’activité quotidienne de notre paysan. On pourrait croire qu’il en résulte une assommante monotonie. Rien de pareil, car, en marge des soins au bétail qui font répéter chaque jour, à la même heure, les mêmes gestes, le travail extérieur apporte la variété.
Quels sont les travaux extérieurs, pendant la période hivernale ?
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fumure et nettoyage des prés. On transporte le fumier de l’étable au pré dans des tombereaux, à raison de deux voyages par matinée. On le dispose en petits tas espacés qu’on écarte avec la fourche quand le temps est à la pluie. Le nettoyage des prés comprend le curage des tertres, la réfection des rases, la destruction des taupes, l’enlèvement des déchets de fumier et des feuilles. On appelle tertre la végétation (arbustes, buissons et ronces) qui pousse dans les murs de clôture des pièces de terre. Faire les rases c’est nettoyer les rigoles d’irrigation, les entailler (les élargir) et quelquefois, quand elles sont trop creuses, les combler et les refaire à côté. Cette dernière opération a lieu en hiver pour permettre aux mottes de gazon mises dans la vieille rase de se souder au terrain voisin. Les taupes et les rats sont justement délestés des paysans, à cause des taupinières qui diminuent les surfaces en herbe et gênent beaucoup le travail de la faux et de la faucheuse par les pierres qu’elles amènent au jour. C’est l’hiver surtout qu’on lutte contre ces hôtes indésirables, par le piège et le poison.
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L’hiver est encore la saison où l’on révise les clôtures des héritages, où l’on répare les murs démolis, les fils de fer et les piquets, les claies qui ferment les entrées. C’est aussi l’époque où l’on coupe et ramasse en partie le bois de chauffage et le bois d’oeuvre. On peut y procéder jusqu’à la mi-mars, avant la feuillaison. le paysan devient bûcheron. Dans le bois très en pente et rocailleux, il scie au passe-partout les gros arbres, coupe à la hache les petits, les débite sur place, puis les descend à bras jusqu’au sentier voisin. Là, il fait une traîne qu’il lie fortement avec des chaînes de fer et que les vaches tirent jusqu’au char dans le chemin. Il faut charger les piles et les branches, les conduire et les charger au taillé, emplacement réservé au bois de chauffage. La provision faite, l’unique combustible de la ferme doit être scié, cassé. C’est un travail considérable que de préparer pour le poêle ou la cheminée 4 cordes de bûches (16 stères) et 15 chars de branches y compris le bois de tertre, sans compter les souchons (petites souches) qui tiennent le feu.
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Les labours sont surtout travail d’automne et de printemps. Toutefois en hiver, quand le terrain et le temps s’y prêtent, on retourne la jachère en vue des semailles de printemps. Dès février-mars il faut aller au jardin bêcher un carré pour les 1ers semis et les 1ères plantations : betteraves fourragères, rutabagas, salades, choux, petits pois, pommes de terre hâtives qui courent le risque de gelée. Faute de notions précises en arboriculture, on abandonne les arbres fruitiers à eux-mêmes. On se contente de couper les branches cassées, d’arracher les arbres morts, d’en replanter à leur place, et la nature fait le reste.
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En mars encore, nos deux hommes se font apiculteurs ; ils consacrent une demi-journée à la visite des ruches et à la récolte du miel.
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A cette variété des travaux extérieurs le mauvais temps ajoute une autre. S’il neige ou s’il pleut beaucoup, le paysan devient tour à tour charron, menuisier, maçon, couvreur et procède lui-même aux réparations de ses outils et de ses bâtiments.
Outils agricoles divers : fourches, faucilles …
Journée type d’été :
Comme en hiver, bien des journées d’été se déroulent sur un rythme uniforme, pendant la période de la fenaison. Depuis le 15 avril, le soleil se lève aussi tôt que le paysan et, bientôt, il le sort du lit. C’est la fin des longues nuits. Pendant les 3 mois (mai – juin – juillet) où le travail presse, nos deux hommes sont debout à la pointe du jour, à 5 heures de l’heure nouvelle, soit à 4 h du soleil. La fermière aussi. Sitôt levée, le patron et sa femme dirigent leurs pas vers l’étable, le patron en passant par le parc où les vaches ont couché. Il les conduit à l’écurie où chaque bête connaît sa place. le bétail est attaché, le travail commence. En une heure tout est fini. C’est le temps qu’il faut pour allaiter les veaux et traire. Les autres besognes de l’hiver sont supprimées : les vaches « prennent leur vie » dehors, et le nettoyage se fait en un clin d’oeil. Le troupeau est alors remis aux enfants et au chien qui le mènent au pacage. De son côté, le domestique est parti au pré, la faux sur l’épaule. A la St Jean, l’herbe des prairies précoce est mûre, la fenaison commence. La récolte du regain la prolongera jusqu’à la fin septembre. Mais Juillet est par excellence le mois de la faux et du râteau. Nos deux hommes se retrouvent au pré vers 6 h 30 et travaillent côte à côte jusqu’à midi. Le fauchage se fait le matin pour profiter de la fraîcheur et de la rosée qui rend l’herbe tendre. Il n’est interrompu que pour aiguiser et battre la faux ou pour « prendre des forces ». Deux casse-croûtes divisent la matinée du faucheur en trois séances : à 6 h 00, la soupe, un morceau de pain et de fromage – à 9 h 00 un vrai repas, le dinadou (petit dîner) composé de lard froid, d’oeufs et de fromage. Après la collation, le temps de rouler une cigarette, et la besogne reprend. Vers 10 h 00, quand le soleil a bu la rosée, les enfants et grands-parents arrivent au pré pour déramer le foin, c’est-à-dire écarter avec le râteau les rangs ou andains. A midi les hommes sont rompus, l’herbe est dure et glisse sous l’acier. On accroche la faux par le talon a quelque branche de frêne, et tout le monde prend le chemin de la maison. Sur la table, le dîner est servi, repas abondant et chaud ou la potée auvergnate (viande de porc, pomme de terre et choux) fait le plat de résistance, et la fourme ou le bleu le dessert. Chaque matin le même travail recommence, sauf quand le pré est presque à plat. Alors la faux sert seulement à « faire l’entrée » et à nettoyer les bordures . La faucheuse mécanique entre en action. Traînée par deux vaches, elle abat vite de la besogne, supplée à la rareté de la main d’oeuvre et épargne les muscles des hommes. C’est elle qui représente à la ferme – avec la lumière électrique – le progrès et la technique moderne. Petite aparté, à MURAT LE QUAIRE chez les Bergheau … au début des années 60 l’électricité n’a toujours pas fait son apparition. A 12 h 30 l’estomac est plein. Pendant 1 h 00 les hommes s’endorment au pré à l’ombre claire d’un frêne. C’est la méridienne ou pringéïne. le soleil se charge du travail pour l’instant. Vers 13 h 30, toute la famille est là, le râteau à la main. Il faut faner. Il s’agit d’une opération complexe qui consiste à tourner le foin au râteau jusqu’à ce qu’il soit sec, puis à le resserrer (le torier) et à le charger sur un char pour l’emmener à la grange. Ce travail se répète de 13 h 30 à 20 h 30 voire 21 heures. Les femmes et les enfants râtellent, le patron « donne le foin » avec une grande fourche de bois, le domestique les charge dans le char attelé. Un des hommes conduit ensuite le char à la grange où il est déchargé. Vers 17 h 00 c’est le travail de l’écurie. Les vaches sont conduites à l’étable. Le patron profite d’un de ses voyages à la grange pour allaiter les veaux et traire, afin que le lait soit prêt pour le passage du laitier vers 18 h 00. Par beau temps la fenaison se fait sans hâte, mais quand l’orage menace, c’est la débandade. Il faut charger rapidement le foin sec, rassembler l’autre en petites meules ou fenières, pour le protéger de la pluie.
La fenaison à Arlanc … à bras d’homme …
Ces longues « après-midi », qui font presque à elles seules des journées de 8 h 00, sont coupées par un repas « la vespreïre ou quatre heures », qui se place vers 16 h 30 ou 17 h 00. Il s’agit d’un repas froid, pris sur l’herbe, composé de viande froide, oeufs et fromage. A 20 h 30 – 21 h 00, le souper rassemble tout le monde à la maison, autour de la soupe chaude de lard et de légumes. Le vin qui passe pour un véritable aliment, est la boisson de tous les repas. Toutes les fermes, même les plus humbles, en font une importante consommation. Le personnel s’impose un surmenage physique pendant la fenaison, dont la durée dépend du temps, très variable. Les journées de pluie apportent quelque répit. Aucune année ne ressemble à une autre. Si le temps est pluvieux, le même travail demande beaucoup plus de temps et de peine pour donner une récolte de moindre qualité. Il faut en effet, faire, défaire et refaire pour que le foin ne pourrisse pas. Un vieil adage dit : « Le soleil en fait plus que les gens ». La durée de la fenaison est en moyenne de 45 jours. Le paysan adapte sa vie quotidienne à son travail. En été il fait des journées de 16 h 30. Entre deux demi journées de travail, il place le repas de midi et 1 heure de sommeil. Il mange toutes les 3 ou 4 heures pour réparer l’énergie. En hiver il travaille au ralenti et reste 9 h 00 au lit. Il ne fait plus que trois repas. « Qui dort dîne » dit le proverbe.
Autres travaux extérieurs en dehors de la fenaison :
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La moisson du seigle et de l’avoine : Fin juillet, début août la moisson et la fenaison se rencontrent. Le domestique et un journalier sont détachés au champ une partie de la journée pour moissonner le seigle et l’avoine. Il faut couper la récolte à la faucille ou à la faux, javeler, mettre les gerbes en gendarme ou petites meules. Voilà qui demande 5 jours pour deux bons hommes.
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Les travaux de la rivière: En juillet/août, il faut profiter des basses eaux pour réparer les barrages d’irrigation, pour protéger les parties menacées des prés, en faisant un rempart des grosses pierres prises dans la rivière.
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Le regain : Vers le 20 août, retour au pré pour une 2ème fenaison. Le soleil est moins fort, le regain chargé d’eau demande à être davantage remué …
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Les labours et semailles : En avril/mai et septembre/octobre, notre paysan utilise la charrue et prépare la terre pour les semences.
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La moisson du blé noir et le battage : Vers le 20 septembre il faut moissonner le blé noir. C’est le travail de quelques jours. La coupe s’effectue à la faucille. Après 8 jours de beau temps on peut procéder au battage. Il se faisait autrefois au fléau. Aujourd’hui une batteuse rudimentaire va de ferme en ferme …
Peut-être une batteuse de ce type ? A droite le moteur qui l’entraîne par courroie plate …
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Le ramassage des pommes de terre et des fruits: Vers la mi-octobre on procède au ramassage des pommes de terre. Toute la famille y participe. La récolte est mise à la cave à l’abri des gelées. A la même époque les fruits sont murs. les chataignes et les pommes serviront de dessert aux mauvais jours.
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La garde du troupeau : D’avril à fin octobre le troupeau est donc dehors. La garde est le lot des enfants et du grand-père qui s’aident d’un chien bien dressé.
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Le rôle de la fermière : Comme dans chaque ménage, la tenue de la maison, les soins aux enfants, la cuisine reviennent à la fermière et à sa jeune fille. C’est une lourde besogne que de pourvoir à l’entretien et à la nourriture de 5 à 6 personnes. Par ailleurs, la fermière s’occupe du poulailler, de la porcherie et du clapier. Elle participe également à la fenaison. Debout la première, couchée la dernière, c’est elle qui, par sa valeur ou son insuffisance « fait ou défait la maison » !
La vie à la campagne à bien changé ! La charge de travail est certainement moins Importante de nos jours et encore … (???). La mécanisation a rendu certains travaux bien moins rudes. Pourtant, au fin fond de nos campagnes, en Auvergne comme en Bretagne, sans mot dire, nombreux sont les paysans qui, par désespoir, mettent fin à leurs jours. MURAT a vu un de ses amis partir ainsi ! Quelle désolation que cette société égoïste, qui ne nourrit plus son homme, même celui qui travaille … et l’agriculteur fait partie de ceux-là ! Triste monde !
« Malheureux ça c’est montagne
Tu préfères ta limagne
Noublie pas que, ici
Mon vrai nom c’est bercail« .
Les paroles de cette chanson sont sublimes. Je m’en voudrais de terminer sur une mauvaise note, c’est pourquoi j’ai demandé à un Monsieur demeurant au pays de Murat … qui se reconnaîtra … que vous reconnaîtrez … l’autorisation d’utiliser les photos qu’il nous a offert sur le forum. Ces photos sont une invitation à aimer l’Auvergne … Merci IMASSU …
La maman « Salers » et son « petit » prenant la têtée provient également du forum, elle est l’oeuvre d’Armelle … On reconnaît bien là toute la subtilité féminine …
Fin du jour …
Salers … mère et fils …
Croix de glace …
Bleu … blanc … noir … magique !
Hiver roi … où image d’un monde qui se meurt ???
Dans le cadre de la promo pour « Cheyenne Autumn » en 1989 pour les « Inrockuptibles » Jean-Louis MURAT confie à Christian FEVRET les sentiments que lui inspire … sa montagne … ce pays d’Auvergne … ce département du Puy de Dôme où sont ses racines auxquelles il est viscéralement attaché … Tout MURAT est là … !
« Je suis d’origine auvergnate. Depuis des siècles, ma famille est la-bas, je me suis attaché à la terre. Je me sens bien dans les paysages. Mais je veux éviter le côté américain, défendre sa terre ou sa région. Moi c’est plutôt, comme disent les Russes, souffrir sur la terre de souffrance des ancêtres. L’attachement de l’âme russe à la terre, je me sens tout à fait bien la-dedans. J’aime l’Auvergne mais je suis du puy de Dôme … Je suis né à La Bourboule, à quarante bornes de Broman la Motte. C’est le coin de BRESSON, le janséniste de la mise en scène. Je suis à quarante bornes de Clermont-Ferrand, la ville de PASCAL, qui se flagellait pour avoir un instant de grâce. Et je suis à quarante bornes de Carnillac, la ville de Maurice PIALAT. Presque un climat intellectuel ! Le Puy de Dôme c’est tout petit, mais si tu prends BRESSON, PIALAT et Blaise PASCAL ça fait déjà un triangle assez féroce. Et BERNANOS relie le tout … C’est aussi le pays de Gaspard Des Montagnes. Culturellement c’est donc loin d’être un désert. La vie est difficile la-bas, ce qui amène une certaine rigueur. J’aime beaucoup TARKOWSKI, et j’ai lu récemment que son cinéaste préféré était BRESSON justement (sourire). J’ai découvert il y a peu que BRESSON et PIALAT avaient tous les deux adaptés BERNANOS. La même chose revient toujours chez ces gens là : c’est un peu l’ange confronté au péché, avec PASCAL qui domine tout ça. A côté il y l’aspect terrien avec Gaspard Des Montagnes. Je me sens bien au milieu de ces gens là, de la manière dont ils peuvent parler de l’âme humaine ou de la terre. Je me sens en communion de pensée. C’est donc plus que l’attachement du cow-boy à sa terre.
Question : N’as tu jamais été tenté de quitter cette terre ?
« Je l’ai souvent quittée, je suis toujours revenu. En faisant des chansons, notamment en travaillant sur cet album, je me suis rendu compte que ce sont toujours les rêves de l’enfance qui m’alimentent dans ma vie d’adulte, et mon pays est toujours dans mes rêves d’enfance. Je ne dirai pas que je ne peux pas m’en passer, mais je suis bien la-dedans, c’est tout.
J’ai l’ impression de ne vivre qu’avec la mémoire. Pas de vivre dans le passé, mais de vivre dans le présent avec la mémoire. Aimer la mémoire au présent, c’est quelque chose de dynamique. La mienne, celle qui me nourrit, s’est terminée vers treize quatorze ans. J’ai eu une enfance tellement particulière, par laquelle j’ai été tellement marqué, que ça s’est arrêté là. Vers 18 ans, ce que je suis maintenant était déjà fait, j’avais assez de souvenirs, j’avais fait un terreau suffisant pour ma vie d’homme. Je crois que c’est évident lorsque l’on écoute mes chansons ».
Question : En quoi consiste ce terreau ? En une succession d’évènements, ou en une sensation permanente ?
« Une sensation permanente … J’étais au contact de gens du XIXème siècle, avec une vie du XIXème siècle. On ne parlait pas beaucoup français, il n’y avait pas d’eau courante, j’étais entouré d’animaux, c’était le travail de la terre. J’évite de dire ce qui se passait car les gens ne me croiraient pas ».
Question : Pourquoi ?
« Il y avait des coins très reculés an Auvergne. Beaucoup de régions agricoles ont basculé dans le XXème siècle dans les années 20 ou 30, mais en certains coins n’ont basculé qu’à la fin des années 50 ou au début des années 60. Je me suis retrouvé avec des gens d’un autre âge. Mon grand-père était un homme du Moyen-Âge, avec toutes les qualités du Moyen-Âge et sans les défauts du XXème siècle. Ça m’a énormément marqué. Des gens qui n’avaient jamais vu une ville, qui ne parlaient pas beaucoup le français, qui vivaient dans une ferme sans eau courante. Je dormais à côté des bêtes, dont j’étais séparé par une cloison très mince, ça tient plus chaud l’hiver. Tout ça m’a nourri ».
Question : Quelles étaient les qualités que ne possèdent plus ceux du XXème siècle ?
« Ils savaient se taire. Trois quatre phrases dans la journée, c’était largement suffisant. Ils communiquaient avec les animaux. Mon grand-père parlait plus aux vaches, à ses chiens et à ses animaux qu’à nous. Ne pas nous parler n’était pas un signe de manque d’affection ou d’intérêt, puisque j’étais le seul garçon, j’étais tout pour lui. Il était compréhensif et dur avec moi. Il essayait de me communiquer tout ce qu’il savait. On vivait donc au rythme des saisons, avec la terre et les animaux, comme dans n’importe quel bouquin à la con ».
Voilà … c’est fini. Par l’image j’ai essayé de vous faire partager la beauté de ce pays … Les mots de MURAT vous auront permis d’en appréhender la rudesse … Oui vraiment … tout MURAT est dans ce condensé des « Inrocks » …
Grand merci à André pour l’emprunt d’images … Allez sur son Blog … http://andre63.canalblog.com/ … l’auvergne y est si belle !!!
Ajout le 16 février 2014 …
En décembre 2013 dans la revue « La montagne et alpinisme » le journaliste Fabrice LARREAU dans un article intitulé : « L’âme verticale » nous en apprend plus sur la relation que MURAT entretient avec la montagne. En préambule à l’interview Jean-Louis déclare : « J’ai toujours aimé le mot même de montagne ». Le chanteur s’en explique : « Il m’a toujours enthousiasmé ! Il évoque pour moi un sentiment de pureté, d’isolement, on est plus proche du ciel ». LARDREAU écrit : « Il se souvient, enfant d’une visite à des gens de la famille qui vivaient en altitude et tenaient des burons, ou encore avec ses grands-parents des bêtes que l’on menait à l’estive, au printemps ». Jean- Louis renchérit : « Pour moi c’était fascinant de voir ces immenses troupeaux, qui allaient passer l’été sur la montagne … ça a été mon premier vrai sentiment de montagne ».
LARDREAU écrit : « Il va travailler pour VUARNET, le fabricant de lunettes et être employé comme « skiman » dans plusieurs grandes stations de skis des Alpes Françaises (Tignes, Val d’Isère, Chamonix, Avoriaz ou encore Morzine). Il confie avoir aimé travailler en montagne ». MURAT précise : « Il fallait bien que je gagne ma croûte, mais tant qu’à faire, autant aller le plus loin possible ». LANDREAU reprend la plume : « Durant cette période, il pratique beaucoup de ski hors pistes seul ». MURAT ajoute : « Quitte à y rester. Je détestais les pistes balisées, damées. Je n’aurais jamais pu devenir moniteur pour emmener des clients entre deux remontées mécaniques ! J’ai appris le ski avec des copains, un peu tout seul, comme la guitare et le piano … »
Evoquant le chanteur Auvergnat LARDREAU poursuit : « Il a toujours une fascination intense pour les alpinistes, dont il aime la solitude, la difficulté, la pureté de la démarche. Lorsqu’il était adolescent, il a rencontre René DEMAISON lors de ses conférences. Et de raconter comment il le suivait de ville en ville, s’asseyant au premier rang ». MURAT précise : « Je lui collais aux basques, j’étais fasciné par ses mains, ses yeux; j’adorais l’écouter parler, raconter des histoires, il devait ressentir la fascination que j’avais pour lui ».
LARDREAU renchérit : « Cette admiration pour les alpinistes s’est accompagnée d’incessantes lectures telles FRISON ROCHE et RAMUZ. Il confie que pendant longtemps, la moitié des livres qu’il lisait était consacrée à la montagne, à l’épopée de l’alpinisme. Il allait aux Puces et collectionnait photos, récits sur l’Himalaya, les Alpes, fasciné par des figures comme Marie PARADIS, première femme à avoir gravi le Mont Blanc en 1808. MESSNER est pour lui : « Le dernier des mohicans », le dernier grand auquel succède un « Alpinisme Décathlon ». MURAT embraye : « Les grandes heures de l’alpinisme ont été comme celles de la pop et du rock, ça a été les années 70, et puis après c’est terminé. Quand on voit le nombre d’alpinistes qui vont maintenant au sommet de l’Everest, où il y a autant de monde qu’à la station Chatelet, le matin à 9 heures, et les tonnes de merdes qu’ils laissent partout, ça lève le cœur ». (…) « J’ai l’impression que depuis tout petit, tout ce qui concerne la montagne m’a toujours intéressé, aussi bien l’alpinisme, les animaux, la météo, que la géologie ». (…) « J’ai toujours eu la sensation d’être très naturellement un berger, que mon job était de garder des bêtes sur la montagne ». LARDREAU précise : « Quand il regarde de sa fenêtre, les trois quarts de sa vision sont pris par le ciel : le matin dès qu’il ouvre un œil, il voit les Deux Roches et imagine la vallée glacée qui a creusé les Roches. Chaque jour, quelle que soit la saison ou la circonstance, y compris lors de l’enregistrement de ses disques, il va marcher ou courir une heure en montagne. La marche lui est essentielle pour vivre et créer sa musique. Il essaie d’aller dans des endroits totalement méconnus, inaccessibles, où il est sur de ne rencontrer personne … ». MURAT déclare : « Je ne supporte pas d’entendre un seul bruit de voiture, de moto ; j’aime rencontrer des animaux par surprise, ça fait partie de mon équilibre. Je me réjouis chaque fois que le mauvais temps arrive. Je l’adore ! Ce déchaînement des éléments, la pluie, la grêle, le vent, tout ce qui tient les emmerdeurs cloîtrés chez eux, m’enchante … ». Au journaliste de conclure : « Pour Jean-Louis MURAT la montagne n’est pas un terrain de jeu que l’on déserte aussitôt la randonnée terminée avant de rentrer en ville : c’est un monde où l’on vit et où l’on travaille – un monde menacé ». MURAT assène avec force : « Le massif du Sancy est massacré d’année en année par des aménagements touristiques, comme l’a été la Savoie ! Le monde libéral, avec cette idée de vacances, détruit plus surement la terre que tout le carbone ! La bêtise des touristes est bien plus terrible que tous les trous d’ozone … ». MURAT a le don de dire tout haut ce que personne n’ose dire tout bas. Nous n’avons que ce que nous méritons !
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Ajout le juillet 2016 …
« Babel » (2014) nous parle de l’enfance difficile de MURAT … Il y chante la fin du village : « Hé berger de village/Hé paroissien de montagne/Où finit le hameau/Tout là-haut/C’est la fin du village » (Extrait de « Chacun vendrait des grives » … Dans « Le jour se lève sur Chamablanc » l’artiste nous invite à flâner : « Le foin coupé vers le Vendeix/Sera tout bon à ramasser« … Dans « Neige et pluie au Sancy » MURAT nous prévient : « Faut pas choisir une vie/Quand il neige au Sancy » … Dans « Col de Diane » il ne se montre pas plus rassurant : « Prend garde au loup qui dort au village » … Dans « Noyade au Chambon » le chantre d’Orcival de conclure : « Sous la lune ondulaient les prés/Salaud sera bientôt tué /Le maquis tenait Bozat/Tenait le château des Croizats » …
Le 15 avril 2016 le dernier album de Jean-Louis MURAT est dans les bacs. Valérie LEHOUX dans « Télérama » écrit : » Morituri. En latin : « Ceux qui vont mourir. » Ainsi s’annonçaient les gladiateurs dans les arènes de Rome. Jean-Louis Murat prédit-il sa disparition ? ». Cet opus ne bénéficiera d’aucune tournée. Voilà qui n’augure effectivement rien de bon. C’est au magazine « Magic » que MURAT aura donné sans doute l’interview la plus accomplie. MURAT y aborde avec Franck VERGEADE la difficulté d’exister pour les artistes en marge comme MURAT. L’artiste y évoque également les difficultés de la presse musicale. MURAT confie au journaliste : « Je ne sais pas combien de temps je vais pouvoir tenir« . Le numéro de « Magic » portait le n° 201. C’était le dernier. Sans doute que VERGEADE et MURAT le savaient déjà ?! En toute fin d’interview VERGEADE ose cette question : « Tu vivras entre Tuilière et Sanadoire jusqu’à la fin de tes jours ? » La réponse de MURAT fuse : « Plus que jamais ». Elle est assortie de ce commentaire lucide : « Mais la vie d’outsider, surtout en ayant de jeunes enfants à élever, n’est pas tous les jours facile ». Voilà qui n’est pas avoir la langue de bois …
Cet album nous parle de l’air du temps. Pour autant MURAT n’oublie pas de parler de sa montagne. C’est le cas dans : « Le Chant du coucou » où les souvenirs d’enfance ressurgissent : « Je prenais vers Fontsalade/Pour tremper mes mains dans l’eau/Mille myosotis bavards/Soupiraient « Dieu qu’il fait chaud »/Je montais par la clairière/Au belvédère des mouflons/Je foulais d’un pas moderne/Le chiendent et le mouron/Un coucou en haut d’un hêtre/Reprit sa drôle de chanson/Vas-tu te taire, sale bête/Tais-toi, tais-toi »…
Merci à Martial pour ces photos de Tuilière et Sanadoire qui nous ramènent en ce pays de montagne …
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que de beaux souvenirs qui rejaillissent en retrouvant la plupart des paysages, des sites… et jusqu’à la Roche-Branlante située tout près de mon gîte de cet hiver… ça fait mal et ça fait du bien… c’est si beau!
Vas-y Didier, prends le temps d’aller voir ce merveilleux pays, je t’assure que tu vas aimer, il ne peut en être autrement…
Merci de ton commentaire Armelle.
J’irai … Je ne sais pas quand mais j’irai …
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je crois que le 10 juin prochain serait une excellente occasion! en plus on pourrait tous se retrouver et faire quelques belles balades… aller Didier, la vie est si courte!
j’ai rencontré deux vachers dans leur buron quand j’avais 11 ou 12 ans, dans le Cantal; une visite impromptue pendant des vacances en camping, qui a fait grand plaisir à ces hommes de la nature… merveilleux souvenirs d’enfance
le veau qui tète sa mère, c’est ma photo Didier, mais je ne t’en veux pas…
Merci Armelle de ta compréhension … rectifivation faite et commentaires changés en conséquence.
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Coucou Didier,
Belle rétrospective de 18 à 2O. Contente de voir que tu parles aussi du côté est du Puy de Dôme, que j’adore.
La vie de mes ancêtres fut très proche de celle des paysans que tu décris. Sauf qu’en plus les femmes faisaient les chapelets, réparaient des parapluies l’hiver, étaient lingères et que les hommes faisaient d’autres métiers en parallèle (j’ai un ancêtre coutelier mais qui était aussi paysan du côté de Bertignat puis qui s’est installé à côté de Thiers) pour arriver aussi à survivre (les terres étant trop petites et en montagne, trop pauvres pour arriver à faire vivre une famille).
Ta photo de chapelle n’est pas Crest mais Brionnet. J’y monte souvent en balade. C’est au-dessus de Saurier. Pendant un an ou deux, ça a été interdit d’accès pour cause d’éboulements.
http://www.flickr.com/photos/66965260@N00/2783094251/in/set-72057594097119716
Et j’ai l’impression que celui ou celle qui a pris la photo du Pavin a quasiment pris la même que moi:
http://www.flickr.com/photos/66965260@N00/3950825769/in/set-72057594097119716
bises
Muse
Je fais les rectifications Muse … grand merci de ton commentaire.
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encore! encore!
quel boulot de recherche et quel bonheur que tout cela!
MERCI Didier!
Moi aussi j’apprends plein de choses Armelle. Il va falloir que je lise Gaspard des Montagnes … Le p’tit Bergheaud … l’origine de son prénom viendrait peut-être de la ???
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Lame bois Pour le moin Pertinent ! Bonne continuation !
….et dire que tu n’as donc jamais foulé ces et ses terres !!!…à te lire on ne le dirait pas…je te souhaite d’y ressentir quand tu y seras d’aussi violentes et merveilleuses émotions que je peux éprouver à chacun de mes séjours auvergnats, j’en retrouve le ressenti néanmoins en te lisant …comme dit Armelle, « ça fait mal, mais ça fait du bien » aussi….Beau partage Didier!!!
Merci Audrey d’être venue te promener chez moi …
C’est un vrai bonheur de te lire. Je sais que nous partageons la même estime pour JLM. Je n’oublierai jamais que tu as été l’une des premières à m’encourager … Merci ..
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Il me semble que 13 des photos publiées ont été prises sur mon site. Il aurait été sympa de le signaler !
Vous ne me connaissez pas, c’est un blog super! bravo Mon profil sur Vosamis.net.
Merci Gérard, merci de faire connaitre ce Blog à vos amis.
Didier.
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Quel beau voyage dans le passé. …la vie était dure mais j’ai parfois l’impression qu’on y était plus heureux….on se contentait de petits bonheurs et la nature nous bercait. …Et nous enchantait. …encore maintenant ….J’ai besoin de ma marche quotidienne et de ce contact avec la nature…là où je vis, en montagne, je peux me le permettre , à l’inverse de Mr Murat… je suis accompagnée de mon chien Elliot. …un gros chien de montagne qui a besoin de se dépenser. …Mais comme lui , j’essaie de ne rencontrer personne…Et de profiter pleinement de ce qui m’entoure…J’ai été surprise souvent par lièvres, renards, biches, mouflons au hasard des chemins de terre qui traversent la forêt de sapins et je peux dire que ces moments là sont précieux et je ne les échangerai pour rien au monde…
Encore un magnifique article, cher Didier.
Une petite erreur néanmoins : il s’agit de l’écrivain et collaborateur de La Montagne Fabrice Lardreau et non Landreau
Merci jeune homme de votre fidèle attention. J’y suis très sensible. Rectifications faites … Je vous souhaite un bon « koloko » … dernier round pour MURAT ??? J le pense hélas ! Je souhaite me tromper …
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