- 19 – Jean-Louis MURAT … et la nature sous toutes ses formes dans ses chansons … 2ème partie.

MURAT est le petit-fils d’un paysan … MURAT est un paysan … Les 4 saisons et les éléments qui les accompagnent (froid, soleil, pluie, vent …) sont importants pour tous ceux qui vivent de la terre. Pour l’Auvergnat le respect de la nature est essentiel. Du changement d’heure par exemple il dit en gros qu’il s’agit de : « la dernière connerie inventée par l’homme ». Vivre au rytme de la nature ? Il n’y a pas meilleur exemple que son meilleur ami, celui qu’il a tant pleuré … EMILE … levé à 5 heures … couché à 19 heures … un homme silencieux … qui préférait à la parole des hommes …  écouter  le chant des oiseaux … celui de la pluie sur les toits de lauze …

… Pluie d’automne …

« Pluie d’automne

Sur les hommes

Comme Rhône à la Saône

Tu te mêles à moi.

 

Les feuillages et les ramages

Dans ton onde vagabondent

Et l’automne est là.

(…)

  

Dès novembre

Tes silences

Tes absences me tourmentent

Et l’automne est là.

  

Jus de pomme

Grappe jaune

Tes ivresses tes tendresses

Me manquent déjà.

  

Jachère brûlée

Terre fière

Nature de Juillet

Que je t’aimais.

 

A nous séparer terre fière

J’ai l’âme blessée désemparée

Pluie d’automne sur les hommes … »

Ce titre est extrait de Cheyenne Autumn. MURAT nous chante l’automne qui était sa saison préférée. Dans une interview récente j’ai lu qu’avec l’âge il aimait moins cette saison lui préférant à présent le printemps …

Pour retrouver les couleurs de l’automne en Auvergne je vous invite à deux promenades :

  •  La première sur le lac d’Aubusson en plein coeur du parc régional du Livradois Forez

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  • La seconde en forêt d’Auzelles …

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 Ces images superbes … valent mieux que tout discours.

 Puisque MURAT nous y invite … un petit mot sur la vigne dans cette belle région …

La culture viticole en Auvergne remonte à l’époque Gallo-Romaine. Au 11ème siècle on trouvait des vignes jusqu’à 1000 mètres d’altitude. Du 12ème au 16ème siècle le refroidissement du climat va entraîner la disparition de nombreuses exploitations. Clermont vit alors au rytme de la culture vinicole. Grâce à sa circulation fluviale, le vin d’Auvergne transite jusqu’à Paris. En 1895, le Puy de Dôme est le 3ème département viticole de France. L’épidémie de phylloxéra de cette année va entraîner une nette régression du vignoble auvergnat.

                  Carte postale … retour de vendange à Liauzun … 1950

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Ce vignoble retrouve aujourd’hui une renommée à la hauteur de son histoire … Citons les Côtes d’Auvergne pour lesquels 5 crus ont été définis : Boudes – Chanturgues, Chateaugay, Corent et Madargue.

La jachère, c’est une parcelle agricole mise en repos. Cette parcelle n’est plus ensemencée pendant plusieurs années, pour qu’elle retrouve sa capacité de production. Depuis quelque temps, en Auvergne et ailleurs, la jachère fleurie a remplacé la jachère brûlée. Voilà qui n’est pas plus mal puisque, tout en préservant la biodiversité, cette jachère nouvelle fait office de garde-manger à une multitude d’insectes, oiseaux et animaux …

                         Exemple de jachère fleurie en Auvergne …

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                      Lupins, nigelles, centaurées …

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Pour conforter MURAT qui regrette Juillet tout en chantant l’automne, cette photo du Puy de Dôme en ce 1er mois de l’été

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En guise de conclusion … ce poème de Guillaume APOLLINAIRE 

Automne

« Dans le brouillard s’en vont un paysan cagneux

Et son boeuf lentement dans le brouillard d’automne

Qui cache les hameaux pauvres et vergogneux.

Et s’en allant la-bas le paysan chantonne

Une chanson d’amour et d’infidélité

Qui parle d’une bague et d’un coeur que l’on brise.

Oh ! l’automne, l’automne a fait mourir l’été

Dans le brouillard s’en vont deux silhouettes grises ».

***

… Col de la Croix Morand …

Extrait du « Manteau de pluie » ce titre révèle tout ou partie du caractère de MURAT. Il aime à se promener seul dans sa montagne … « Col de la Croix Morand ». En 1989 pour le journal  » 20 ANS » sous la plume de Juliette COPE  il se confie :

 « Paris ? Toutes les attitudes y sont codées, alors je baisse la voix. Au milieu du brouhaha, j’oblige le Parisien à tendre l’oreille. Ou je me tais. On n’est vraiment soi-même que dans le silence.

L’ Auvergne ? suffisamment grande pour moi. Je m’y déplace à pied. Pour aller voir des copains qui sont à 50 km de chez moi, je fais deux jours de randonnée. Pendant ce temps, n’importe quel Parisien aura fait le tour du monde … On a l’air malin, on a l’impression que le monde est devenu une seule et même vallée. Peut-être qu’un jour tout le monde fera 1,80 m, aura à peu près la même couleur, parlera la même langue et pensera à la même chose, au même moment …

Chanson ? J’aimerais fonctionner comme un médicament, pas vraiment comme une distraction. Comme ont fonctionné pour moi les disques de Léonard COHEN, Robert WYATT ou Neil YOUNG. Plus que passer en radio et me rapporter des sous, j’aimerais que mes disques servent à quelquechose ».

C’est en gardant les vaches enfant … c’est au cours de ces promenades une fois devenu adulte qu’il a maîtrisé le sens de l’observation … de toutes ces choses à priori insignifiantes que nous révèle la nature pour un peu qu’on veuille bien la regarder … l’observer … Ces choses vues nous donnent ceci en chanson :

« Comme un lichen gris

Sur le flanc d’un rocher

(…)

Je sens monter en moi

Un sentiment profond

D’abandon.

(…)

Il n’y a que MURAT pour oser de telles comparaisons …

Le lichen ???  Est constitué par l’association de deux végétaux … une algue et un champignon.

  • On distingue les « incrustants » (ceux accrochés aux pierres par exemple) …

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              Un buron … ou le vert du lichen s’identifie à la pierre …

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  • Les lichens « foliacés » lobes ou feuillus …

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                                        Ci dessous sur un pommier …

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Autant de choses que ne voient pas les gens pressés … ceux de la ville …

Le berger qu’est MURAT ne pouvait pas, ne pas aborder le thème de la transhumance dans ses chansons. C’est ce qu’il fait dans ce « Col de la Croix Morand » …

(…)

Quand montent des vallées

Les animaux brisés

Par le désir transhumant

Je te prie de sauver

Mon âme de berger

Je suis innocent ».

Parler de transhumance en des termes aussi poétiques, aussi imagés, tient de la gageure. J’en suis ébahi. Il n’y a que MURAT  qui sache faire ça … Un jour d’autres que moi le diront … un jour grâce lui sera rendu d’avoir magnifié à ce point  la langue de Molière … Nous sommes un pays d’ignares …

MURAT une nouvelle fois nous amène à nous intéresser à ce qui fait la vie des montagnes … la vie des paysans … La transhumance est la migration périodique du bétail de la plaine vers la montagne ou l’inverse. On distingue :

  • La transhumance estivale qui est la montée dans les pâturages d’altitude comme les alpages.

  • La transhumance hivernale qui est le fait de troupeaux de montagne qui, l’hiver venu fuient les rigueurs du climat et descendent vers les plaines tempérées.

En Auvergne c’est principalement le Cantal qui est concerné par ce phénomène. Ce sont les estives qui donnent lieu à des fêtes bigarrées.

                Fête de la transhumance à Allanche (Cantal)

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                                              Allanche … bis …

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 ***

… Petite luge …

Ce titre est extrait du CD « A bird on a poire » (2004). Murat nous fait l’éloge des fruits des bois …

(…)

« Théologiciens de nos culs ignorants

A l’origine Gustave « no sait »

Mais jolies framboises

Timides myrtilliers

Seuls savent nous enseigner »

(…)

« De mille façons

L’amour nous met le coeur en émoi, et moi

De mille façons

L’amour nous va ».

(…)

Voilà un texte dont la compréhension n’est pas évidente. Murat nous indique en termes alambiqués … que la nature nous apprend plus que tous les grands savants de la terre …  Une condition à celà écouter la nature … regarder autour de soi … respecter notre environnement …

La plante qui produit la myrtille est le myrtillier. Sa taille moyenne est de 20 à 30 centimètres, ou plus, s’il parvient à se frayer un passage vers la lumière à travers des genêts étouffants ou sous des ombrages trop puissants. La myrtille vit cachée. Je suis certain que le petit Bergheaud s’est rassasié de ces fruits sauvages au cours de ses promenades à travers bois … C’est peut-être son grand-père qui lui a fait connaître les endroits où l’on pouvait en trouver … Voilà des « secrets » qu’ au préalable on transmettait de  génération en génération, chose qui ne se fait malheureusement plus … Non pas que les anciens ne veulent pas … mais parce que les jeunes n’y voient pas d’intérêt … Tout fout le camp !

La légende prétend que les myrtilles sont nées des graines du chapelet qu’un ermite égrena avant de mourir sur la montagne de Saint Claude près d’Autun en Bourgogne. En réalité, les myrtilliers sont originaires d’Amérique ou d’Europe du Nord. L’autre nom donné à la myrtille est « raisin des bois ».

Le département Français où la production de myrtille est la plus importante est l’Ardèche. Ce fruit rouge aime également les forêts d’Auvergne. Chaque année une fête de la myrtille se déroule au col de Béal… sur la ligne de crête des Monts du Forez, en limite du territoire communal de Chalmazel et de St Pierre la Bourlhonne, à la frontière entre la Loire et le Puy de Dôme …

                          Tiens une escalade pour Imassu ???

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                                        Une envie de myrtille ???

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La légende veut qu’à l’origine la framboise soit un fruit blanc. La nymphe IDA  fille du roi de Crête et nourrice de ZEUS voulait cueillir une framboise pour calmer le chagrin de ce dernier. Elle se piqua le sein aux épines du framboisier et le fruit prit alors une teinte rouge sang. D’où son nom nom scientifique : « rubus idaeus ».

La framboise fait partie de la famille des ronces. Habituellement rouge elle peut également être noire, jaune, ambrée, orange ou blanche. Le département de Corrèze est celui de la région Auvergne où l’on produit le plus de framboises.

                                        Des framboises sauvages …

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Nous sommes en automne 2002 pour le compte de « Chorus »   Jean THEFAINE  rend visite à MURAT  chez lui en Auvergne. Laure leur sert un guignolet « fait maison » ainsi qu’une tarte aux mûres … Ci-dessous une photo de JLM chez lui … à l’occasion de cette rare visite d’un journaliste …

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***

… L’infidèle …

Ce titre est extrait de l’album « Manteau de pluie » (1991 ). Dans la discographie de JLM il est également répertorié sous l’appellation « Le spectacle pour Américains ». La mélodie est superbe, le texte tout autant. Comme souvent, à la 1ère lecture on n’y comprend rien. Je parle pour moi …

« Ma vie est une voltige »

(…)

« Quand l’orchidée blanche palpite

Je m’abandonne au destin

Comme le fait le narcisse

Le lactaire

Le romarin« 

(…)

« Ma vie est une traîtrise

Une razzia sur tes lieux saints

Une longue traque à l’hermine

De ruffian

De sarrazin »

(…)

En long cours d’anatomie

Je cherche d’où ce plaisir me vient

D’où vient ce gout du vertige

(…)

A l’heure où l’âme se grise

Quand mon corps épouse le tien

Je cogne aux entrailles vives

Comme aux portes du ciel

Le païen ». 

 

 ***

Après maintes lectures et relectures de ce texte voilà la perception que j’en ai :

 

« Chanson du mari …

Chanson de l’amant …

En quête du plaisir …

En quête du désir …

La raison ne peut résiter à la passion …

Un mot … une image …

Tantôt il voltige

Survole une orchidée …

Se pare de l’habit du brigand …

S’interroge sur le plaisir ???

Et s’y adonne sans vergogne !!! »

 

C’est beau … c’est incompréhensible … mais tellement perceptible … C’est la vie … faite de pulsions … c’est MURAT.

 

Voyons en images ce que celà peut nous donner  :

                 Orchidée végétale … aux couleurs de l’innocence …

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                                  … Ou « orchidée » … du désir ???

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Seul MURAT  a la réponse à cette question. Je rappelle que l’orchidée blanche exprime un amour pur et idéalisé de la personne aimée. Une orchidée rouge traduit le désir de faire l’amour  …   

                                                 Fleur de narcisse …

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                                            Le lactaire …

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                                                 Le romarain …

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Si l’orchidée vaut pour le symbole, les autres sont là pour la rime. Il n’en va pas de même pour l’hermine … qui représente le pouvoir et la pureté …

                              L’hermine dans sa tenue d’hiver …

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                            L’hermine dans sa tenue d’automne …

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Comme on peut le voir sur les clichés ci-dessus, en hiver l’hermine adopte une livrée entièrement blanche à l’exception de l’extrêmité de la queue qui reste noire. Vers la mi mars l’hermine commence sa mue pour retrouver ses couleurs d’été juste avant la saison des amours. Son pelage est alors brun sur le dessus et blanc jaunatre sur le dessous. L’hermine est un animal familier du Puy de Dôme. Dans le massif du Sancy il existe même le lac des hermines.

Depuis 1381, l’hermine est le symbole officiel des Ducs de Bretagne. D’après la légende, un jour d’hiver, la Duchesse Anne De Bretagne se promenant à cheval, assiste à la traque d’une hermine par des chasseurs. L’animal à la fourrure blanche se retrouve acculé à une mare boueuse, et préfère faire face aux chasseurs et à la mort, plutôt que de salir et de souiller son noble pelage blanc. La Duchesse obtient la grâce pour l’animal. C’est ainsi que sont nés l’emblême et la devise de la Bretagne.

***

… Perce-neige …

Ce titre est extrait de l’album « Dolores » (1996).

Depuis toujours, les petites clochettes de perce neige bravent le froid de l’hiver pour nous annoncer la venue du printemps.  De la famille des amaryllidacés, baptisé galanthus, surnommé « goutte de lait » ou « clochette d’hiver », le perce-neige commence à fleurir dès janvier ou février en fonction de la rudesse du climat. On en compte 19 variétés.

Blanc, petit, tourné vers le sol, le perce-neige, première fleur de l’année a inspiré de nombreuses légendes. Selon la Génèse, Adam et Eve chassés du paradis sont désespérés par la rudesse de l’hiver. Un ange vient à eux et transforme un flocon de neige en fleur, symbole d’espoir et de pureté. Dans une autre version c’est une larme d’Eve qui est transformée ce qui, en Angleterre, lui vaut le surnom de « Eve’s tear ». Le perce-neige est également associé à la chandeleur et à la fête de Martisor, célébrée dans les pays de l’Est le 1er Mars. Les légendes roumaines racontent le combat entre la méchante sorcière « Hiver » et la fée « Printemps », ou encore l’histoire de la belle Giralda qui libéra le prince du mauvais sort qui lui avait été jeté en lui offrant un perce-neige symbolisant son amour … Au coin du feu on raconte aussi aux enfants que le perce-neige a offert sa couleur à la neige alors qu’aucune autre fleur ne voulait lui faire ce cadeau. En guise de remerciement, la neige lui permet tous les ans de traverser son manteau … Le perce-neige se plante avant les gelées, de juin à novembre dans un sol frais, riche en humus.

« Ce jour, mon coeur se mit à saigner

Comme un lapin de garenne« 

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« Qu’il vous fallut un jour égorger

Pour sacrifier à la haine ».

« Court le renard, court la fiancée,

Non, nous ne vivons pas dans un rêve ».

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« Même si les frimas épargnent les blés,

Jamais ne cessera ma peine ».

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« Notre troupeau devait donner du lait au goût

De réglisse et d’airelles« .

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Trèfle baie rouge …

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En Auvergne, chaque saison donne son originalité aux fromages. L’alimentation des bovins repose largement sur l’herbe naturelle consommée en vert, de la fin du printemps à l’automne. Au printemps, les fleurs fraîchement écloses contiennent beaucoup de carotène et de vitamine A. En été elles sont remplacées par le serpolet, la gentiane, la réglisse et les myrtilles (airelles). En hiver, l’herbe se raréfie et le lait change à nouveau de nature. Les productions liées à l’estive ralentissent. Les animaux rejoignent les vallées et sont nourris de foins, fourrages et céréales.

« Quand ce souvenir vient m’attrister,

Je pense à vous perce-neige« .

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« Alors de la Godivelle à Compains,

On me jure que c’est sortilège.

Que si Belzébuth habite mes reins,

Je peux dire adieu à perce neige« .

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 « Peine perdue pour aimer mon prochain,

Je ne suis plus que congère« .

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« Mon âme triste s’étire au loin

Comme s’étire au loin la jachère« 

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« Rien n’est important, j’écris des chansons

Comme on purgerait des vipères« .

Photo d’une vipère prise au Puy de la vache (Auvergne).

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« Au diable mes rêves de paysan,

Je ne veux plus que cesse la neige« .

Campagne auvergnate sous la neige et renard cherchant sa nourriture …

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« Si un jour béni qu’à Dieu ne plaise

Devrait voir cesser nos misères,

Votre assomption mon adorée

Nous aura plongés en enfer ».

Le renard chanté par Muratn’est pas celui vu hier … mais celui dont lui parle son grand père … ou alors … celui jamais vu … celui de son imaginaire …

***

… Jeune pluie sur le chardon …

 Ce titre est extrait du maxi CD « Sentiment nouveau » (1992).

« Jeune pluis sur le chardon

Sueur saine sur le front

Vigueur mâle du démon

Qui épelle ton nom

Nom bancal que je vomis ».

Le chardon est un terme générique qui englobe de nombreuses espèces épineuses. On a longtemps consommé les feuilles et les fleurs de chardons. Les Romains et les Grecs attribuaient aux chardons de nombreuses propriétés médicinales. Les femmes enceinte en ingéraient, pensant ainsi avoir un garçon …

Le chardon symbolise l’austérité, l’utilité et l’agressivité. Cette plante est également le symbole de la douleur du Christ et de la vierge Marie. Il est aussi l’image de la vertu protégée par ses piquants. Emblème de l’Ecosse et de la Lorraine dont la devise des princes est : « Qui s’y frotte s’y pique ».

Le chardon se plaît sur les terres Muratiennes, tout autant que dans le Finistère où on le surnomme « le pique madame ». Ceci est lié au fait qu’autrefois l’arrachage de cette vivace dans les champs de céréales incombait aux femmes.

On distingue :  le chardon à rhizome qui se propage par voie souterraine et le chardon vulgaire qui ne possède pas de rhizome. S’agissant des 1ers, leurs racines peuvent mesurer jusqu’à 30 mètres. Un seul pied peut occuper 200 m2.  Une seule fleur de chardon peut contenir des milliers de graines qui se répandent facilement avec le vent. Le chardon vulgaire est  plus facile à détruire.

La non destruction des chardons est prévue et réprimée par le Code Rural (L 251-19 à L 251-21 titre V). Selon les régions et les conditions climatiques, le traitement des chardons peut débuter en Mai. Il ne faut pas agir trop tôt, pour ne pas réveiller les boutons dormants. Il est nécessaire d’attendre que la tige monte, le chardon ayant moins de réserve à ce stade et de ce fait plus sensible.

 

« Tes gestes ont raison

Au réveil ils me défont

Au manège sans souci

Où se défait ma vie

Ma vie de scieur de long ».

 

Le chardon est donc un redoutable envahisseur de terre, qui use de tous ses atouts, notamment ses racines verticales et horizontales pour proliférer. Les variétés sont nombreuses.

                     Chardon de type cirse ou « chardon des ânes » …

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                                            Chardon penché …

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                                   Chardon et son papillon …

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                                 Chardon et paysage d’Auvergne …

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        Le chardon bleu qui se plaît dans le pourtour Méditerrannéen …

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  Le chardonneret qui tire son nom des graines dont il aime se nourrir …

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« L’hélice au plafond

Me happe pour de bon

Langue et lippe esquintées

Je ne sais plus chanter

Comme ce chanteur à la con ».

Une vidéo HenrySpencer … superbe mais cruelle … la vie à la campagne l’est parfois !

Image de prévisualisation YouTube

***

… Hortense et Julienne …

Longtemps j’ai cherché le terme « buron » dans la prose de Jean-Louis … Finalement ce sont « Hortense et Julienne » qui m’y ont mené. Je ne suis pas certain que leurs talons aiguille et jupes trop collées leur permette d’y accéder … Cet inédit a été offert par l’Auvergnat le 20 juin 2003 à l’occasion de « Koloko »

 

« A quoi bon le désir, à quoi bon la peau

Si la barque chavire aussitôt ?

A quoi bon les dancings, à quoi bon l’été

Si le monstre m’attire alléché ? ».

 

« A quoi bon nous essayer à Montaigne

Jeunes Parques cruelles ?

Je ne vois que scoubidous, que gris-gris

A quoi bon la folie ? ».

  

« Vite la milice qui monte au buron

Vite la notice est-ce bon ? 

En baume du tigre ce monde nous va

Aux confins de la peine et de la joie ».

(…)

  

Un buron est un bâtiment en pierre, couvert de lauzes ou d’ardoises, que l’on trouve sur « les montagnes » patûrages en altitude que les éleveurs de vallée possèdent et exploitent de façon saisonnière dans l’Aveyron, le Cantal, la Lozère et le Puy de Dôme. Ils servent encore pour certains à abriter la fabrication du fromage lors de l’estive (de mi-mai à mi-octobre) et à loger les buronniers.

Buron de « La Fumade » près du Puy Griou …

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Dans le dictionnaire du « Monde rural » Marcel LACHIVER  (1997) précise qu’il existe deux appellations :

  • « fogal » ou « fougal » est le nom donné aux cabanes qui servaient de buron dans les montagnes du Massif central parce qu’elles comportaient un foyer.

  • « mazuclmasuc » ou « masultmazut » dans l’Aubrac est le nom de hutte construite avec de fortes perches de hêtre recouvertes de mottes de terre ou de gazon, hutte où l’on préparait le beure ou le fromage.

                                       Buron de Laveze Cézallier …

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Le mot « buron » apparaît dans les textes dès la 1ère moitié du 17ème siècle et se trouve indifféremment employé avec ceux de « mazuc » ou « fogal ». Au début des années 1700 le terme buron apparaît dans l’écriture d’un bail où l’on peut lire : « Le fermier aura la liberté d’aller dans les bois d’Aubrac après avoir averti les gardes, pour ramasser le bois nécessaire à faire des burons« . Au 19ème siècle la pierre va remplacer le bois.

A 25 km de Clermont-Ferrand existe le village d’Yronde et Buron (63). En ce lieu vivait un seigneur violent, vicieux et violeur. Il ne craignait ni Dieu ni Diable et massacrait avec délice les pauvres gens qui se trouvaient sur son passage. En son chateau il se livrait à la débauche. Longtemps après sa mort, il suffisait de citer son surnom de  « garou » pour que chacun soit envahi de terreur. A force de pillages, le « garou du buron » finit par provoquer la colère des Dieux. Victime d’un malaise, son château fut la proie des flammes suite à un violent orage. Il n’en reste aujourd’hui que des ruines peu visitées …

                       Ce qu’il reste du chateau du « garou du buron » …

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 « Au pays d’Hortense et de Julienne

Comment vont les anciennes ?

Oh le buffle, la bouffe, tiens la rizière

Plutôt bas le moral ».

***

 La suite … 3ème partie … ci-dessous …

http://didierlebras.unblog.fr/19-bis-jean-louis-murat-et-la-nature-sous-toutes-ses-formes-dans-ses-chansons-3eme-partie/

***

Publié dans : ||le 7 avril, 2011 |1 Commentaire »

1 Commentaire Commenter.

  1. le 7 avril, 2011 à 23:24 Armelle écrit:

    Merci! c’est toujours ma saison préférée, juste avant le printemps…

    Répondre

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