- 19 bis- Jean-Louis MURAT … et la nature sous toutes ses formes … dans ses chansons … (3ème partie)

Avec l’ami MURAT poursuivons notre quête de senteurs, de saveurs … et partageons les délices qu’il nous offre. C’est ainsi que dans l’un  des inédits que l’Auvergnat nous délivrait dans la période 98/2000 j’ai découvert des noms qui ne me disaient rien …  Pour MURAT  chacun de ces mots recèle, une image, un goût, une douceur, une aigreur, une couleur, un plaisir, un désir, inavoué, dissimulé …

… Le sang des taureaux …

(Inédits Internet de la période 1998/2000).

(…)

 « Pensée sauvages,  dompte venin,

Impatiente, mouron des oiseaux ,

Digitale, myosotis, verge d’or, épervière commune« .

(…)

Il n’y a pas un seul de ces noms qui ne soit pas celui d’une fleur … des champs ou des montages … de celles qui ont accompagné l’enfance de jean-Louis BERGHEAUD … cet éternel enfant  … chose qu’en ville et sur les plateaux TV on ne peut pas comprendre. 

Pensées sauvages : Il s’agit de l’ancêtre de la pensée cultivée. Elle fleurit d’avril à septembre. La forme tricolore, jaune, blanche et violette est la plus recherchée. Cette fleur est hermaphrodite, hôte de la chenille de plusieurs espèces de papillon (cardinal – chiffre – petit nacré …).

   La pensée sauvage …

 Papillon dit « cardinal » …

 

Papillon dit « chiffre » …

 

 Papillon dit « petit nacré » …

 

Dompte venin : Autrefois cette plante était considérée comme un contre-poison. En définitive les vertus qu’on lui prêtait n’étaient pas fondées. Il s’agit au contraire d’une plante particulièrement toxique. Dosée convenablement, cette plante aurait des propriétés vomitives, diurétiques et sudorifiques.

Le nom qu’on lui donne est lié à ses propriétés supposées  … C’est une vivace, couverte de poils courts. Ses fleurs sont d’un blanc jaunâtre. Sa floraison s’effectue de mai à août. Elle se plait dans les bois et terrains rocailleux sur un sol calcaire.

 Dompte venin …

 

Impatience : Fane dès qu’elle manque d’eau. D’où ce nom. Originaire d’Afrique et d’Asie, cette fleur de personnalité connaît une floraison longue en cas de bons soins.

L’impatience …

 

Mouron des oiseaux : Il s’agit du mouron blanc, à ne pas confondre avec  »rouge ». Le mouron blanc est souvent la 1ère plante à germer sur des terrains qui ont été retournés après que le sol se soit réchauffé au printemps. On le trouve aussi dans les terrains riches, les décombres en sol humide et également sur les bords de chemin.

Mouron des oiseaux …

 

Digitale : Il s’agit d’une plante très toxique qui contient de la digitaline (un poison très violent). Elle est également appelée « gant de bergère » ou « queue de loup ». Son nom vient du latin « digitus » qui veut dire « doigt« . Elle s’adapte effectivement à l’extrêmité du doigt …

En 1760 Catherine DESHAYES épouse MONVOISIN  dite « LA VOISIN » est brûlée vive en place de grève. Considérée comme sorcière, elle pratique les avortements. Elle fournit à des personnes de la Cour, des préparations destinées à se débarrasser de tel ou tel. Ces poisons sont souvent à base de digitale … En 1760 Henriette d’Angleterre meurt empoisonnée. Louis XIV ordonne une enquête qui mène à la Marquise De Brinvilliers qui sera décapitée. Celle ci se fournissait auprès de « La Voisin ».

Digitale … 

 

Myosotis : Pousse dans les régions montagneuses et tempérées.

Cette fleur a plusieurs surnoms : « gremillet » « scorpione » « herbe d’amour » « oreille de souris » et enfin « ne m’oubliez pas ». Le myosotis est devenu le symbole de la société Elzheimer et de la « perte de mémoire » qu’implique cette maladie. Présente des coloris bleu, rose ou blanc, fleurit de mars à juin.

 Fleur de myosotis … si belle !

  

Verge d’or : Cette fleur se plaît dans le Massif Central à une altitude de 1600 mètres. A pour autres noms : « solidage » et/ou « solidago« . Aide à soigner les rhumes et infections  respiratoires.

 Verge d’or …

 

Epervière commune : Plante vivace poussant dans les milieux herbeux ou caillouteux. Floraison de juillet à octobre, dans les endroits secs de nos montagnes.  De couleur jaune ou orange.

Epervière commune …

  

***

… Pluie d’automne …

(Cheyenne Autumn/1989).

Ce titre de 1989 extrait de l’album « Cheyenne » a déjà été étudié … Page 19 … J’y reviens pour évoquer cette boisson extrait de la pomme : le « cidre » qui n’est pas le seul fait de la Bretagne et de la Normandie. L’Auvergne s’y est également mis. La légende dit que ce sont les ouvriers du bois (ces scieurs de long) Auvergnats qui ont rapporté cet élixir dans leur région, de même pour le Calvados. Les images qui suivent mettent en avant les différentes phases de sa production.

(…)

« Jus de pomme« 

(…)

« Tes ivresses, tes tendresses,

Me manquent déjà ».

(…)

Le ramassage des pommes … 

La mise en sac …

 

Le lavage des pommes …

 

Le broyage …

  

Le pressage …

 

La mise en fût …

 

… A votre santé messieurs dames …

 

… production de MARSAT  en Auvergne …

***

… La vie des bleuets …

(Inédits Internet de la période 1998/2000).

(…)

« Je viens à la vie des bleuets

Volons papillon adoré

Ma vie ce chiffon de satin,

Ma vie sans toi ne vaut plus rien ».

(…)

Dans ce titre « inédit » mis à la disposition des internautes durant la période 1998/2000, MURAT évoque le bleuet. S’agit-il de la fleur  ??? Très vraisemblablement … oui. Mais il ne faut pas écarter le fruit de la myrtille qu’enfant il allait chercher dans les bois. C’est une façon également d’évoquer les bleus à l’âme et au coeur …

 La fleur de bleuet …

  

MURAT aime à chanter les fleurs, celles de la campagne, celles de la montagne … poussant au milieu de la rocaille, sur les bords des chemins, à l’entrée des champs, là où paissent les vaches … Rarement il chante ces fleurs bourgeoises qu’on offre  aux belles dames … ces roses qui ne sont trops souvent que …  d’épines …

Dans le langage des fleurs, le bleuet symblise la délicatesse, la timidité et constitue le message de tous les sentiments purs ou naïfs.

Le terme « bleuet » désignait aussi les soldats de la classe 15, nés en 1895, fraîchements arrivés sur les champs de bataille du Chemin des Dames à Verdun, en raison de l’uniforme bleu horizon dont ils étaient vêtus

La bêtise humaine à son sommum …

  

Le bleuet c’est également le nom donné aux fruits de l’airelle à feuilles étroites, une espèce voisine de la myrtille …

Fruit des bois …

 

Il est des bleuets qui ne sont que sentiments … ces bleus à l’âme, ces petites peines de la vie de tous les jours … ceux que chante MURAT !

***

… La valse des adieux …

(Inédit Internet de la période 1998/2000).

Dans cet autre inédit de la période 98/2000, MURAT  nous donne à goûter au parfum ennivrant du lilas …

« Nous danserons une dernière fois,

Maudit amour, la valse des lilas.

Puis, rassasiés de nos corps ennemis,

Nous irons nous fondre dans l’oubli ».

(…)

Originaire du sud-est de l’Europe et de l’ouest de l’Asie, le lilas commun est un arbuste appartenant à la famille des oléacés. Il existe une trentaine de variétés, les couleurs allant du bleu au parme en passant par le blanc et le rose.

… en forme de grappe …

 

En 1553, le naturaliste Français Pierre BELLON évoque pour la première fois un curieux arbuste nommé par les Turcs « Queue de renard », en raison de ses grappes florales. Poussant à l’état naturel dans une région située à l’Ouest de la Roumanie, le lilas aurait gagné la cour du Sultan de Constantinople, par le biais de gardiens de troupeaux, qui plantaient ses tiges autour de leur maison afin d’en respirer le parfum, le printemps venu. L’introduction du lilas dans nos pays est due au diplomate Ogier Ghislain DE BURBESQ (1522/1592). Ambassadeur auprès de SOLIMAN II  dit le  » magnifique », il se voit offrir par le sultan des plants de lilas pour accompagner son retour en Autriche. En 1575, son dernier mandat le conduit à Paris où il apporte l’arbuste parfumé.

  … Blanc comme neige …

 

Le lilas est la fleur des premières déclarations d’amour, empreintes de pureté et d’innocence. En Europe, après 1600, les graines de lilas furent montées en chapelet et accompagnaient les prières des pèlerins venus se recueillir en Terre Sainte. Le lilas devient ainsi « chrétrien » et l’église de France l’associe aux cérémonies de printemps. Aux Etats-Unis, offrir du lilas à une jeune fille est supposé la maintenir célibataire toute l’année durant.

 … magnifique parme …

La tradition veut qu’au potager on sème les pommes de terre dès la floraison annoncée du lilas, tout risque de gelée étant normalement écarté. Cet arbuste est réputé pour sa ponctualité. C’est ainsi qu’à Paris le lilas fleurit entre le 20 et le 30 avril. A Londres entre le 1er et le 15 mai puis à Berlin entre le 16 et le 30 mai.

(…)

Les alizés t’auront guidé vers moi

Quand l’heure des adieux sonnera »

(…) 

Les alizés (du vieux français « alis » qui veut dire « unis ») sont des vents permanents et réguliers (20 à 30 km/heure) qui soufflent, dans les couches basses de l’atmosphère (2000 mètres), du nord est vers le sud dans l’hémisphère nord et du sud vers le nord ouest dans l’hémisphère sud.

 Les cocotiers plient sous les alizés …

 

***

… La dame aux camélias …

(Inédits Internet de la période 1998/2000).

 

(…)

« Comme un camélia sous le givre

Comme un feu s’éteint, le goût de vivre ».

(…)

Fleur de camélia  aux couleurs de l’hiver … 

  

Originaire d’Asie du sud-est le camélia a été acheminé en Europe à la fin du 18ème siècle. En France, c’est l’Impératrice Joséphine DE BEAUHARNAIS qui met la fleur à la mode et les collectionne au château de Malmaison.  Plus tard, Coco CHANEL  lance la mode du camélia blanc à la boutonnière.

Le camélia symobolise la perpétuelle élégance et la beauté parfaite. Il fleurit de Juin à Octobre.

 Fleur de camélia aux couleurs de l’été …

 

***

… Hélène aimée …

(Inédits Internet de la période 1998/2000).

(…)

« Suis-je assez orang-outang, sans alphabet

Que donzelle et éléphant aime tuer ».

(…)

Jean-Louis BERGHEAUD aime les animaux mais plus encore lorsqu’ils sont en liberté. Alors hors de question d’avoir un « p’tit toutou »  à la maison. Il trouve son plaisir à  voir gambader dans les champs les taureaux des voisins, courir le lièvre dans la garenne … MURAT  aime particulièrement les chevaux. A ma connaissance, c’est la première que, dans un titre écrit par lui il s’identifie à un animal qui plus est un :  « orang-outang ». La question est claire : « Suis-je assez orang-outang » ??? Celà veut dire qu’il se considère comme … Mais l’est-il assez pour que la comparaison soit évidente ??? A y regarder de plus près, l’interrogation … n’est pas si idiote qu’il n’y paraît …

L’orang-outang a été baptisé ainsi par les Malais, ce mot signifiant « homme de la forêt ». Certaines tribus de Bornéo et Sumatra pensaient même que ces « hommes » avaient été changés en animaux à la suite d’un sacrilège. Selon une légende Javanaise, l’orang-outang était doué de parole. Mais, à la différence de l’homme, il aurait eu la sagesse de ne pas parler pour n’avoir pas à travailler.

 Mâle dans toure sa splendeur …

 

Selon certains peuples l’orang-outang symbolise la laideur ou caricature les bassesses humaines …

L’animal est adapté à la vie dans les arbres. Il y passe sa journée en quête de nourriture et y construit des nids. Il dort 17 heures sur 24 et ne parcourt que quelques centaines de mètres par jour. Le mâle peut vivre jusqu’à 40 ans. Les joues et le cou proéminent (ce dernier n’étant qu’une poche d’air) font partie des attributs du mâle dominant. Plus ces caractéristiques sont imposantes et plus l’animal connaîtra du succès auprès de la gente féminine.  Autre élément non négligeable dans le choix de ces dames : la force du cri du mâle … La femelle n’est pas sensible à la beauté, ce qui l’attire ce sont les éléments extérieurs qui lui permettent de penser que son partenaire est fort et plus à même d’assurer la survie de la lignée.

Mâle rugissant …

 

L’orang-outang est un animal solitaire . Le mâle et le famelle ne forment pas de couples stables. Leur relation dure tout au plus une journée, le temps de l’accouplement. Lorsque deux individus se rencontrent en forêt, ils s’ignorent.  L’orang-outang est intelligent, grande gueule, mais pas méchant … En somme un portrait qui correspond en tous points à celui de Jean-Louis MURAT … et peut-être plus encore à celui de Jean-Louis BERGHEAUD  ???

Un spécimen sympathique … punk ex soixante huit tare (???)  La faute d’orthographe c’est exprès …

 

L’espèce humaine en général a des comportements criminels envers l’animal. L’orang-outang qui ne subsiste plus qu’à Bornéo et Sumatra, qui est donc une espèce en voie d’extinction en est le parfait symbole. La forêt qui le protège est abattue, l’animal est traqué. En 2007 à Bornéo, une femelle orang-outang était libérée d’un bordel, où elle était utilisée aux fins d’assouvir les pulsions sexuelles de clients avides de sensations « animales » … Cette femelle était maquillée, parée de bijoux, rasée tous les jours afin de revêtir une apparence  aussi proche que possible de la femme … Jean-Louis MURAT  a raison … il n’y a d’animaux heureux qu’en toute liberté !

***

… Le troupeau …

(Cheyenne Autumn/1989).

« D’avoir mené les chevaux,

D’avoir traversé les glaces,

Pour me bâtir mon troupeau,

N’apaise pas mon angoisse ».

(…)

Jean-Louis BERGHEAUD aime les animaux mais plus encore lorsqu’ils sont en liberté. Je pense qu’enfant, il a plus été entouré de vaches, taureaux, petits veaux et génisses que de chevaux ou de poulains. L’utilisation des chevaux en Auvergne étant réservée à des agriculteurs possédant de grandes fermes. Ceux travaillant quelques arpents de terre accrochés à la montagne, comme le grand-père du p’tit BERGHEAUD, ne possédaient le plus souvent que des vaches. Pourtant,  et il en est fier, le « Jean-Louis » : « monte à cru » … Alors, un cheval à la ferme sise au lieu dit « Le Creux » ??? Ce n’est pas impossible … Et pourquoi pas celui d’un voisin … Emile par exemple ??? MURAT dit « aimer les chevaux », mais ne fait aucune confidence sur un cheval qui aurait été propriété de sa famille, avec lequel il aurait eu une attache particulière. La vache « BIJOU » était sa confidente … En 2003 MURAT  déclare : « La cruauté du monde est amortie par les animaux ». 

C’est peut-être Charles MARTEL qui, repoussant les Sarrazins des plaines du Vouillé en 732, a permis l’implantation et la constitution de la race d’Auvergne. En effet, après leur défaite, les Sarrazins vont y abandonner une partie de leur cavalerie dont s’emparent les barons locaux. Les départements de la Creuse, de la Haute Vienne et de la Corrèze vont donc se peupler des descendants de ces petits chevaux orientaux pour former la race Limousine. Ces chevaux constituent la souche d’une population qui va essaimer au cours des siècles suivants dans tout le Limousin et l’Auvergne.

 Chevaux Auvergnats en villégiature …

 

Le cheval d’Auvergne est courageux, capable de gravir les sommets les plus escarpés, de courir sur les penchants des précipices, et celà, plus facilement que toutes les autres espèces. Elevé sur de maigres pâturages, il est facile à nourrir et peut supporter der longues abstinences. On distingue le « demi sang d’Auvergne » et le « cheval à deux fins ». La première brache  gérée par les haras,  va concourir à la production des chevaux de guerre dont l’Empire fera une grande consommation. La seconde branche concerne les chevaux utilisés en agriculture. Les paysans Auvergnats vont s’attacher à produire  des chevaux de plus en plus étoffés, tout en lui conservant ses aptitudes au travail et sa rusticité. Ce cheval mesure au garot entre 1,47 et 1,57 mètre. Il pèse en moyenne 500 kilos. Il possède une crinière très fournie, légèrement ondulée.

Au début du 20ème siècle, la mécanisation et l’amémioration des voies de transport aidant, l’usage du cheval en campagne se raréfie. Depuis 1996 un plan de relance et de sauvegarde du cheval Auvergnat a été lancée.

 Cheval Auvergnat menant la charrue …

 

 Cheval Auvergnat tractant la batteuse …  à l’occasion d’une fête des « vieux métiers » …

 

Dès l’entame de ce blog, je m’étais promis de ne vous parler que de MURAT.  Petite disgression la confidence qui suit. En effet, enfant j’adorais l’un des chevaux, c’était d’ailleurs une jument,  que possédait mon père. Elle s’appelait « IZBA ». Je m’en souviens comme si c’était hier. Depuis, près de 55 ans ont passés … et je n’ai rien oublié. Atteinte par la limite d’âge « IZBA » n’a d’autre choix que de quitter la ferme pour terminer ses jours à l’abattoir. Sur le coup je ne comprend pas. J’ignorais ce qu’était un boucher … Réalisant enfin que la jument allait monter dans le camion et que je n’allais jamais plus la revoir … j’ai piqué ma première colère d’enfant. Mes cris et mes pleurs n’y ont rien fait  … « IZBA » est partie. Ce jour là, pour moi,  mon père était l’homme le plus cruel de la terre. Ce n’est que plus tard que j’ai compris que pour ce « brave homme » qu’était mon père, cette vente était nécessaire … il fallait bien faire vivre la famille ! Déjà le Crédit Agricole était maître des terres … et les remboursements d’emprunts commençaient à être un véritable casse tête … Nous devions être en 1960 … peut-être plus ???

 

***

… Cabri c’est fini …

(Inédit myspace du 1er août 2009).

(…)

« De masque et de chapeau le Cabri« .

(…)

Réminiscence de l’enfance (???). Toujours est-il que lorsque BERGHEAUD  prononce « cabri » on pense immédiatement aux chevreaux qui ont pu accompagner l’enfance  de ce fils et petit fils de paysan des montagnes. François le grand-père est en charge du taureaux et des vaches qui vivent, hors la période hivernale, à l’extérieur. Thérèse s’occupe des chèvres qui fournissent la famille en lait et fromage. Ces animaux sont plus proches de la maisonnée lorsqu’ils n’y vivent pas … Il est possible, voire probable que le « Jean-Louis » ait également aidé sa grand-mère à s’occuper des chevreaux …

Des « cabris » insouciants …

 

***

… Princesse évaporée …

(Inédit myspace 2009).

(…)

« Ami de tête

Suons l’été.

Ami des bêtes

De la couvée.

Ami de givre

Du sein percé.

De la jonquille,

Ami saigné.

Ami de l’espace rêvé,

Ami de la princesse évaporée ».

(…) 

Paysage Auvergnat sous le givre … 

Le givre est une légère couche de glace dont se couvrent les arbres, les buissons, la nature en général quand la température est assez froide pour congeler l’humidité qui est dans l’air. Dans le langage courant, le givre est assimilé à de la gelée blanche.

Qui n’a pas été pauvre, ne connaît pas les rigueurs de l’hiver. Marcher dans la neige, avoir les pieds mouillés et devoir supporter une journée à l’école … ça ne s’explique pas vraiment, ça se vit. Avoir froid dans sa propre maison, c’est la même chose. Dans les années 60 … voilà qui était chose courante dans nos campagnes et plus encore dans les pays de montagne. De nos jours nos sociétés sont épargnées … Il n’est plus certain que demain ce soit encore le cas … malheureusement ! 

Arbres sous le givre …

 

A la fin de l’hiver, fin Mars, les jonquilles font leur apparition dans les champs et les jardins, donnant ses premières couleurs au printemps qui s’annonce. Dans les montagnes les jonquilles se rencontrent jusqu’à 2000 mètres. Le p’tit BERGHEAUD, tout comme il eu froid aux pieds, s’est roulé dans de verts paturages avec fleurs à foison …

Une jonquille de Pessade … trouvée sur le net … 

Un champ de jonquilles à … La Godivelle … 

  

Si sous la couche de givre se cachent des gerçures, des brûlures, dans les champs de fleurs, qu’ils soient d’ici ou d’ailleurs, jonquilles ou autres, il n’y a pas que des rires. La nature est si belle pour qui sait la regarder … mais notre monde est de moins en moins beau … L’âme humaine est vile … tourmentée … l’appât du gain est devenu une règle … Qui ne se plie pas aux règles du marché, est broyé … Les illusions de l’enfance ont tôt fait de vous quitter …

***

… J’ai un coeur trop laid …

(MURAT en plain air -1993).

(…)

« Très noble palmier

Très doux olivier

Plein de médecine.

Très gracieux rosier

Et doux églantier

Dépourvu d’épines« .

(…)

« Délicieux cyprès

Qui répand partout

Une odeur si fine ».

(…) 

Des palmiers en Auvergne ??? Oui c’est possible ! S’agissant d’un pays de montagne il ne peut s’agir que du palmier « trachycarpus fortunéï » également appelé « palmier de Chine » qui peut résister à des températures de moins 18 degrés.

Carte postale avec les palmiers d’Agadir …

 Qu’en est-il de l’olivier ? A plus de 400 mètres d’altitude il ne résiste pas aux rigueurs de l’hiver.

Olivier du Maroc …

Jean-Louis BERGHEAUD nous chante ces arbres du Sud … peut-être en souvenir du séjour effectué à Agadir en 1972. Jean-Louis à 20 ans. Ce départ au Maroc fait suite à son voyage à l’Ile de Wight ainsi qu’à une grave dépression nerveuse. Questionné sur cette période difficile, MURAT  n’est guère expansif. Il déclare même à qui veut l’entendre : « Ce que j’ai fait avant ne regarde personne ». Et il a raison !

A l’inverse des précédents, les rosiers ou églantiers sont des plantes originaires des régions subtropicales de l’hémisphère Nord. Ils forment un genre de plantes dénommées « rosa ». Ce sont des arbres et arbrisseaux sermenteux et épineux.

La rose :  L’Antiquité en a fait la rose des Dieux, le Christianisme la fleur de Dieu.

La rose, reine des fleurs symbolise deux notions contradictoires, la passion et la pureté. Rouge rose d’aphrodite, elle symbolise l’amour, la beauté et la passion. Blanche, associée à Vénus, elle est devenue l’emblème de la pureté et de la vertu.

Entre le rouge et le blanc …

 

L’églantier ??? Un rose ancienne. Egalement appelé « rosa canina », les Grecs et les Romains se servaient des racines de cette fleur pour en faire des remèdes contre les morsures de chien.

Les fruits rouges de l’églantier appelés « cynorhodons » contiennent plus de vatamine « C » que l’orange. Il en est fait des confitures. Les pétales de l’églantier se consomment aussi. 

Fleur blanche d’églantier …

 Et cette « rose bleue », elle symbolise quoi selon vous ???

… L’impossible ! Et nul n’y est tenu …

Epine : Une épine est une excroissance pointue et dure faisant corps avec le bois de la tige, des rameaux ou autres organes, ne pouvant être détachée sans déchirure des fibres. Les roses sont souvent associées aux épines. Il en est ainsi dans les deux proverbes qui suivent, le premier Français : « Pas de roses sans épines », le second Afghan : « La rose à l’épine comme amie ». 

Alfred DE MUSSET  écrit : « La vie est une rose dont chaque pétale est une illusion et chaque épine une réalité ! ».

 Cyprès : Depuis l’Antiquité Grecque, le cyprès représente la vie éternelle : son feuillage est toujours vert, ses bois quasi imputressibles, sa longévité de vie grande …  C’est sans doute pourquoi il est utilisé pour la fabrication des cercueils des Papes.

En Méditerrannée, le cyprès est l’arbre des cimetières. D’ou certaines expressions : « Dormir comme un cyprès » ou « Le cyprès on l’aime mieux de loin que de près ». 

En Provence, trois cyprès au seuil d’une maison, c’est présage d’accueil, de gîte et de couvert.

Symbole de la mort en Perse, son essence servait à embaumer les momies Egyptiennes.

Le cyprès est le gardien tutélaire des lieux de passage, il monte la garde à la croisée des chemins, encadrant une croix au seuil d’un champ, d’une vigne …

Le cyprès de Van Gogh …

 ***

Extrait de « J’ai pas sommeil » (B.O. du film du même nom – Claire DENIS - 1994).

(…)

« Le bouc à qui nul ne résiste »

(…)

« Et la voix de Dieu s’éleva

Putois, étalon,

Il n’y a pas de mauvaise graine

Dans les germes du temps ».

(…)

Le bouc : Le mâle de la chèvre, le papa du cabri. Animal familier des fermes de petite dimension, plus encore en montagne me semble-t’il ? A la campagne le mot « bouc » désigne également l’homme repoussant par son odeur ou sa lubricité qui rappelle celle de l’animal. Au jour du jugement dernier, le  Christ séparera les agneaux, les brebis d’avec les boucs !  Les boucs sont placés à la gauche du seigneur … direction l’enfer ! Le diable a souvent la représentation du bouc. Il porte une étoile renverée à 5 branches sur le front, le nombre 666 sur l’avant-bras, une croix renversée dans la main droite, des ailes rappelant qu’il a été un ange … à présent déchu !  

Le bouc de la ferme … 

Henri POURRAT écrivain Auvergnat célèbre pour son « Gaspard des montagnes » obtient le prix Goncourt pour autre roman : « Vents de Mars« . Il y dresse un parfait portrait du bouc Auvergnat : «  Il y avait une fois une vieille fille, qui tenait chez elle un bouc de forte race, encorné et barbu à souhait. Ce bouc, on le sentait de cent pas, et il avait son renom à trois lieues à l’entour. La maîtresse de la bête avait mis à sa porte une planche qui portait, écrit au noir de sabot : ICI LE BOUC. On y amenait les chèvres de tout le canton ; c’étaient des sous qui tombaient dans sa bourse. Mais cette vieille fille, qu’on appelait la Toinette, aimait bien sa tranquillité. Ce train-là dérangeait sa grosse chatte blanche. Puis il lui semblait que tenir un bouc n’était pas bien séant à une demoiselle de confrérie. Le maire le sut. Il alla la voir, lui parla. Puis il en parla aux conseillers. Il leur remontra que tout le monde avait affaire de ce bouc, qu’il avait mérité de devenir bouc communal : qu’il fallait l’acheter, même cher, qu’il rapporterait à la commune. La Toinette tint la dragée haute. Mais enfin, au troisième jour des pourparlers, elle rabattit encore cent sous et le marché se conclut. 

 Le lendemain, un paysan amène sa chèvre au bouc qu’on avait mis dans l’étable du maire, et il y avait une planche plus grande, plus belle, qui portait : ICI LE BOUC DE LA COMMUNE. Mais le bouc ne fait pas plus cas de cette chèvre que d’un morceau de bois.  Le paysan, furieux, monte trouver le maire : « Eh bien, votre bouc n’a pas seulement regardé ma bique !

- Sais-tu, les boucs de bonne race ont de ces fantaisies. Ramène-la quelque autre soir, ça lui aura passé avec la vieille lune. »  

 Bon. Mais deux jours après vient une vieille menant une biquette blanche, toute jeune. Puis une autre, avec une honnête chèvre rousse. Sans faire plus de cas de celle-ci que de celle-là, ce bouc continue de manger son herbe dans la crèche. Voilà le maire à son tour furieux. « Ce bouc se moque de moi et de tout le conseil ! »  Et il va trouver la Toinette, plein de paroles, plein de reproches. « Enfin, il y a quelque chose là-dessous ! Depuis que vous nous l’avez vendu, ce bouc ne regarde plus les chèvres !

 - Voyez-vous bien, dit la Toinette, ça ne m’étonne pas tellement. Vous l’avez fait fonctionnaire de la commune : bien sûr, il ne veut plus rien faire. »

 

***

Le putois : Possède des glandes anales dont il libère le contenu en cas de danger. Cette mauvaise odeur lui vaut le surnom de « puant ». Dans les fermes on trouve souvent le putois domestique qui a pour nom le « furet ». Le patron et les ouvriers de la ferme s’en servent pour braconner …

Le putois malin …

 

L’étalon :  Le mari de la jument. Possède des attributs masculins du plus bel effet. Enfant nous étions particulièrement impressionnés … nous nous cachions pour voir les saillies. La nature nous aura tout appris. Elle aura mis dans nos cerveaux des images qui auront remplacé les mots des parents qui éludaient nos questions … Nous ne nous serions pas hasardé à demander le pourquoi du comment … Pour toute réponse nous n’aurions eu qu’une paire de claques ou au mieux une simple réprimande … Les temps changent … pas seulement pour le pire …

Le jeune homme en action … qui n’a que faire du qu’en dira-t’on …

***

Extrait de « L’orage » (écrit pour le groupe Holden).

« Quand l’orage est passé

Sur le genévrier

Sur le lilas violet ».

(…)

Genévrier : Espèce d’arbuste de Méditerranée, poussant sur des sols pauvres et supportant des températures qui peuvent descendre jusqu’à moins 17 degrés. On distingue deux grandes variétés : le genévrier rigide avec aiguilles piquantes et celui souple aux feuillages en écailles. Certaines espèces peuvent vivre jusqu’à 1000 ans !

                                                           Genévrier et ses pics …

« Quand l’orage est passé

Sur mes sombres pensées

Sur tous les feux follets« . 

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Feux follets : Les feux follets apparaissent sous la forme de petites flammes, de flammeroles, de boules de feu ou d’émanations phosphorescentes qui se manifestent la nuit. Notamment durant la période de l’avent, dans les forêts désertes, près des tombes des cimetières, ou au-dessus des marécages. Contrairement aux follets et folletti, que l’on classe avec les farfadets, les feux follets sont des âmes en peine réclamant des prières pour sortir du purgatoire, des âmes d’enfants morts sans baptêmes ou des esprits malfaisants qui cherchent à conduire les passants au fond des étangs ou au bord des précipices. A Pont Audemer ( Eure) les feux follets étaient les spectres de femmes ayant pêché durant toute leur vie, condamnées à revenir sous cette apparence durant sept ans. En pays de Galles, les feux follets sont des esprits venus chercher un parent près de mourir ; la taille de la flammerole correspond à l’âge de l’agonisant : un petit feu follet annonce la mort d’un enfant. En Angleterre, les feux follets ont pour nom « Jack with the lantern » ou « Will o’the wisp ». Ces ignus fatuus, esprits du feu, sont représentés comme de jeunes garçons porteurs de lanternes, qui entraînent les voyageurs égarés dans la forêt au bord du précipice. Puis ils soufflent leur bougie et précipitent les malheureux au fond du ravin. En pays de Galles, ce sinistre jeu est le fait du pwca, ou pooka, lutin follet à qui l’on attribue mille autres facéties de mauvais goût.

Feux follets sur l’eau …

 

« Quand l’orage est passé

Lambeaux de cerisiers

Blanche ortie, blanc pommier ».

Blanche ortie : Le lamier ou ortie blanche est une fleur des talus. On la trouve également dans les cours de fermes, en bordure de haies. Ne fait pas partie de la famille des orties piquantes. Possède des qualités médicinales.

La blanche ortie …

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La  suite …

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