- 154 – MURAT … portrait contrasté …
Voilà six ans à présent que chaque jour je me promène dans les pas de Jean-Louis MURAT. Ce chemin je l’ai librement choisi. Je ne suis pas son porte parole, encore moins son attaché de presse. Je ne fais que dire mon ressenti. Je n’ai qu’un défaut celui d’être passionné et de ne pas faire les choses à moitié.
Après six ans passés il est temps de mettre fin à ce périple. De MURAT il me semble avoir fait le tour. L’homme est complexe, il est tout en contrastes, entre ombre et lumière, tel que l’a si bien saisi Jean-Baptiste MONDINO …
Enfant, MURAT n’avait à qui parler que les vaches et les taureaux de François le grand-père. J’emploie le pluriel, le singulier eut peut-être été plus approprié tellement on vivait de peu dans la fermette sise lieu-dit « Le creux ». Adolescent, Jean-Louis refuse de quitter l’école pour rejoindre l’apprentissage. Il sait ce qu’il veut le jeune homme. Il ne supporte pas ne serait-ce que l’idée d’ être commandé. Il a bien compris que du savoir allait naître son indépendance ou au contraire son allégeance.
Chanteur ? Voilà un métier qui fait de vous quelqu’un. Les places sont chères, peu nombreuses. N’est pas artiste qui veut. Jean-Louis BERGHEAUD n’en démord pas, il sera Jean-Louis MURAT ! Enfant abandonné par son père, jeune papa plus tôt que prévu, il se tue d’abord à la tâche dans de petits boulots, puis à son tour se fait la valise … Les enfants de parents alcooliques ont souffert bien des misères, vous vous dites qu’ils ne pourront faire supporter à leur propre progéniture un tel enfer. Eh bien si ! C’est difficilement compréhensible mais c’est ainsi …
Jean-Louis BERGHEAUD n’ignore pas que le talent ne suffit pas à faire de vous un artiste. Il vous faut des alliés dans la place. William SHELLER sera le premier à croire en BERGHEAUD. Ensuite il y aura Mychèle ABRAHAM animatrice sur « Europe 1″ dont j’ai plaisir à vous partager des extraits d’une interview qui date de 1981 …
Mychèle ABRAHAM y parle de ses débuts à la station de la « Rue François 1er » …
« Après mon bac, je voulais absolument travailler à Europe 1. Lors d’une petite annonce (où d’ailleurs il y avait deux cents postulantes pour une seule place !) je me suis retrouvée a essuyer les disques … Bref, j’ai commencé en faisant du ménage dans la discothèque. Au bout de trois ans, grâce a Lucien MORISSE, je fus l’assistante en chef de la programmation. Trois ans plus tard, j’assurais la programmation des émissions de Christian BARBIER, la nuit. Puis j’ai travaillé en 1975 avec Jean-Michel DESJEUNES pendant quelques mois pour »Ça va être ta fête ». Seule, j’ai ensuite animé le “Mot de Passe” avant de reprendre « Chlorophylle » que François DIWO a eu l’extrême gentillesse de me confier ». L’animatrice de confesser : « Ce qui me touche le plus, c’est la musique « hard », la musique des banlieues car c’est de là que je viens. Je ne fais pas une émission « technique », je ne me considère pas du tout comme une professionnelle du micro, tout est dans l’émotion. Je ne pourrais pas interviewer, rencontrer, discuter avec quelqu’un que je ne ressens pas ». La jeune femme d’avouer même : « Je suis « anti-professionnelle », puisque je m’intéresse plus au côté humain du chanteur qu’au résultat sur disque ». Plus loin la présentatrice évoque ses horaires de passage à la radio : la nuit. Elle n’y voit que des avantages et déclare : « J’aimerais rentrer un peu plus profondément « dans le vif du sujet » car il y a de plus en plus de gens qui ont des problèmes, de plus en plus de gens au chômage, et cela les intéresserait de connaître les pensées et les réactions de gens comme HIGELIN – LAVILLIERS ou CAPDEVIELLE ». Mychèle d’évoquer la concurrence sur « RTL » : « J’ai beaucoup d’estime pour des « concurrents » tels que Jean-Bernard HEBEY- Dominique FARRAN ou Georges LANG ». En conclusion la jeune femme nous parle d’elle : « Je ne me prends par pour une vedette. Lorsque les gens me demandent des photos dans la rue, je suis gênée ! « .
Salut,6 années que ton blog existe et qu’il nous donne (NOUS,les amateurs ou les curieux de MURAT…)tant de moments de plaisir!Pour chacun, le « tour » de l’oeuvre et donc de l’homme Murat/Bergheaud n’est pas achevé mais sans ton « travail »,qu’en aurions nous perçu!
Le « presque » bipolaire JLM est à prendre ainsi avec ses chansons,partageons leur écoute,il y aura toujours des esprits,des coeurs qui s’y montreront sensibles.
J’aime ta conclusion,ton « pronostic »doit certainement rejoindre des milliers de souhaits identiques…