- 136 – Jean-Louis MURAT … escale à ARKHANGELSK …
A la lecture du titre « La pharmacienne d’Yvetot » extrait du dernier opus de Jean-Louis MURAT, j’ai nommé « Morituri », je me suis tout de suite demandé pourquoi le choix de cette destination qui m’était totalement inconnue : « ARKHANGELSK » ??? Je me suis dit il n’y a vraiment que MURAT pour nous dénicher ça. J’ai cherché dans le dictionnaire et me suis retrouvé en Russie sur les bords de la mer Blanche.
J’emprunte à Clémence LAROQUE correspondante du « Figaro » à Moscou qui écrit : « A l’embouchure entre la Severnaïa Dvina et la mer Blanche se trouve ARKHANGELSK. Cité pré-polaire située à près de mille kilomètres de Moscou et pourtant sur le même fuseau horaire. Là-bas, au-delà des bois caréliens la vie s’écoule lentement. Fondée en 1854, ARKHANGELSK, qui doit son nom au monastère de l’Archange Michel qui se trouvait non loin, est restée une ville traditionnelle et historique mais aussi moderne et cultivant un goût pour le jazz. Ce qui fait dire à certains qu’ARKHANGELSK en est la capitale septentrionale ».
Les bords de la Dvina …
Clémence LAROQUE de poursuivre : « Un sport populaire : le bandy, un dérivé du hockey mais qui se joue sur des terrains de football gelés. L’équipe de la ville VODNIK, a été 9 fois championne de Russie ».
Beaucoup de maisons sont en bois traditionnel …
Le port occupe une place prépondérante dans cette ville de 350.000 habitants …
Voici une photo d’ARKHANGELK entre ciel et mer …
Les chapelles sont nombreuses en ces contrées …
Sur « Républic Pink » j’apprends que : « Le climat d’Arkhangelsk est subarctique. Les eaux de la mer Blanche qui baignent la ville exercent un effet modérateur sur les températures. L’hiver est froid sans être excessif avec des températures moyennes journalières de moins 10 °C à moins 13 °C . L’été est frais et bref avec des températures moyennes journalières de l’ordre de 15 °C. La neige recouvre le sol en moyenne 174 jours par an de la fin octobre à la fin avril. La hauteur de neige peut atteindre 102 cm à la fin de l’hiver ».
Le commerce du bois participe pour beaucoup à la vie économique de la région …
Extrait de … « La pharmacienne d’Yvetot » …
« Morituri » … (2016) …
(…)
« Lotus en sa sphère/Mentale
Se pense tigresse/Du Bengale
Ou pharmacienne/A Yvetot
Si tu retournes/A Arkhangelsk
Moi je me casse/Sous Périclès ».
(…)
Voilà qu’à présent je situe Arkhangelsk sur la mappemonde. Pour autant je ne suis pas satisfait. C’est Pierre KRAUSE, spécialiste de musique émérite, qui sur le net m’apporte la lumière … En effet, le titre « Nuits d’absence » écrit par Jean-Roger CAUSSIMON, mis en musique par Léo FERRE a été chanté par ce dernier, sur l’album « Les loubards » (1985). CAUSSIMON y mentionne : « Arkhangelsk » …
… Nuits d’absence …
« Il est des nuits, ou je m’absente
Discrètement, secrètement
Mon image seul est présente
Elle a mon front, mes vêtements ».
(…)
« Je laisse aller ma destinée ».
(…)
« Jour de semaine ou bien dimanche ?
Tout frissonnant dans le dégel
Je suis au bord de la mer Blanche
Dans la nuit blanche d’ARKHANGELSK
J’interpelle des marins ivres
Autant d’alcool que de sommeil
Cet éclat blême sur le givre
Est-ce la lune … ou le soleil ? ».
(…)
La version de Léo FERRE …
La version de Jean-Louis MURAT chantée par l’Auvergnat en 1994 lors d’un concert live « RTL » …
CAUSSIMON – FERRE – MURAT … la quadrature du cercle … un sommet de beauté … qui ressemble à un : « survol en deltaplane des sommets bleus des Pyrénées » !
Il ne fait aucun doute qu’évoquant : « Arkhangelsk », Jean-Louis MURAT fait un clin d’œil à CAUSSIMON et FERRE qui, quelque part en haut, font la nique avec les anges.
***
Je suis enchanté d’avoir pu apporter ma pierre à ton édifice, Didier
Je crois que c’est après avoir entendu Murat chanter quelques chansons de Ferré dont celle-ci que son fils est allé le voir pour lui proposer le projet Baudelaire/Ferré.
Ps : et par ailleurs, ce n’est pas pas fanatisme et j’aime Leo Ferré plus que presque tout mais je trouve la version de Murat assez exceptionnelle. Ferré mettait parfois un peu trop d’emphase quand il chantait de la poésie.
Cela reste magnifique mais la version de Murat me semble de fait un peu au dessus.
Merci Pierre, on ne se connaît pas : j’aime ta modestie et ton sens de la mesure !
D
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