- 135 – L’histoire des chansons … (6ème partie) …
Le 15 avril 2016 le nouvel album de Jean-Louis MURAT : « Morituri » est dans les bacs. A ce jour, force est de constater que la campagne promo est bien maigrelette. Volonté délibérée de la part de l’artiste ? Je ne sais. Cet opus ne sera suivi d’aucune tournée. Voilà qui rend plus perplexe encore les admirateurs de MURAT. Le sieur Sébastien BATAILLE, je devrais dire : « triste sire » de titrer fièrement ou fielleusement sur son blog : « Le clap de fin ? ». Je déteste ceux qui se réjouissent des difficultés des autres. Voilà qui ne les grandit assurément pas. Monsieur BATAILLE se fait de l’argent sur le dos d’autrui. Tantôt il encense des artistes en vogue, tantôt il assassine d’autres qui ont fait le « buzz » en critiquant tel ou tel de leurs collègues. MURAT était assurément le bon client ! Mais que l’on se rassure cela ne fait pas de BATAILLE un écrivain, tout juste un scribouillard. Un jour l’œuvre de MURAT brillera de mille feux et les écrits de BATAILLE auront retrouvé la place qu’ils n’auraient jamais du quitter : le fumier qui leur sert de terreau.
Voilà qui est dit ! Je me trouve allégé d’un poids. C’est déjà ça … Mais revenons à l’essentiel : MURAT. Peu d’interviews malheureusement à nous mettre sous la dent. Par ailleurs, au cours de celles-ci MURAT s’est attaché à nous parler de l’air du temps. Seuls trois titres nous ont valu une explication de texte …
… « Le cafard » …
Extrait de : « Morituri » … (2016).
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« J’ai préféré fuir »
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« J’ai eu le cafard/C’te beauté fatale
Pour les gens paumés »
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Dans le n° 201 d’avril 2016 Franck VERGEADE pour le compte de « Magic » recueille les confidences de MURAT concernant ce titre : « C’est pourtant parti d’une blague. On se faisait la main sur « I got the blues » pendant les balances et j’ai fini par en faire une version Française. On a joué le cafard plusieurs fois sur scène, au point que manageuse, Marie AUDIGIER finisse par l’entendre un jour et insiste pour l’enregistrer. Je n’avais aucunement l’intention de la faire. C’est pas vraiment le genre de chanson qui devrait figurer sur Morituri. Elle était un peu hors sujet, mais j’ai l’habitude que les gens préfèrent mes morceaux blagues. Au mont sans souci est l’exemple le plus flagrant, alors que je me foutais la gueule des chanteurs pouët -pouët (rires) ».
Ce titre a été écrit par Mick JAGGER après sa séparation d’avec Marianne FAITHFULL nous conte les états d’âme de l’artiste. Il nous dit : « J’ai le mal de Toi » …
Le 16 mai 2016, Alain DE REPENTIGNY évoque brièvement ce titre dans les colonnes de « La Presse.ca » en ces termes : « Plus jeune MURAT a fait quelques tentatives de suicide dont une en Haute Savoie à laquelle il fait allusion dans la chanson « Le cafard » .
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« En Haute Savoie/Face caméra/Coupez »
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Voilà un détail précis qui permet de mieux comprendre ce titre particulièrement touchant …
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Autre titre sur lequel MURAT s’est un peu épanché : « Frankie » … D’emblée je me suis demandé de qui il veut bien nous parler (???) Et moi de me perdre en conjonctures … Premier constat qui n’a fait qu’aiguiser ma curiosité, nous avons à faire à une femme … C’est sur ! Et bien non je me trompais. MURAT donne les clefs de ce titre à Eric NAHON, le 9 avril 2016, sur « Slate.fr ». Il confie au journaliste : « Que n’aurais-je pas fait pour Frankie, c’est que n’aurais-je pas fait pour le pays qui m’a fait, pour la langue Française … Etant un pur produit de la langue Française, qu’est-ce que je ne ferai pas pour protéger ma langue ? ».
MURAT aime la France … Cela fait ringard, certains diraient « réac ». Voilà qui n’est pas porteur. Qu’importe ! MURAT nous confie ce qu’il a le cœur, notamment cette souffrance à voir notre langue maltraitée, de moins en moins bien parlée. Je n’évoque même pas l’écrit. La bataille est perdue depuis belle lurette. Et voilà qu’on institutionnalise à présent le droit de faire des fautes d’orthographe : nivellement par le bas , encore une fois ! Ils ne sont pas nombreux les artistes qui se levés contre les projets en cours. On les comprend, le sujet n’est pas « vendeur » …
Le 16 mai 2016 dans « La Presse.ca » Alain DE REPENTIGNY rend compte de sa rencontre avec MURAT le lendemain du live sur « Arte » salle de La Maroquinerie à Paris. Cette interview est bien plus dense qu’il n’y paraît. Les deux hommes, l’un Québécois et l’autre Auvergnat ont du discuter longuement. Voilà qui a permis à Monsieur DE REPENTIGNY d’en retirer la substantifique moëlle. Evoquant « Franckie » le journaliste écrit, rapportant les propos de MURAT : « Dans la ballade à saveur historique Frankie, c’est davantage de la francité que de la France qu’il est question ». Puis MURAT d’expliquer : « C’est ma langue, que n’aurais-je pas fait pour ce qui m’a fait ? Mais c’est aussi que j’ai un drôle de rapport au pays parce qu’on m’a donné le nom d’un grand oncle mort au front en 1918. Dans mon imagination d’enfant, j’ai toujours eu l’habitude de voir mon nom sur le monument aux morts. Et donc, je pourrais presque me dire : je me souviens, j’ai vécu en 800, j’ai vécu en 1207, j’ai vécu au XVIème siècle, puis je suis mort en 14-18″.
… « Frankie » …
Extrait de : « Morituri » … (2016).
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« Les gars de mon espèce/Ne trouvent jamais de logis »
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Je n’ai pas eu le temps d’effectuer des recherches. J’ai lu et relu. N’ait pas trop compris. Ce texte me semblant particulièrement revêche je ne me suis pas hâté. Bien m’en a pris. Mes amies Florence et Muse expertes en « Muratie » m’ont devancé. Leur travail en commun donne ce qui suit. Ce travail de recherche est remarquable. Comprendre ou tenter de comprendre MURAT c’est fouiller partout, c’est un véritable travail d’archéologue. Les textes de MURAT ce sont des mots, des idées, des faits, des évènements écrits sur un coin de feuille, puis repris quelque temps plus tard pour en faire une chanson. On y parle de Charlemagne, des Dieux Grecs ou Romains, des sentiments amoureux, des livres pour enfants, lus à ses enfants … autant de choses qui font le quotidien de MURAT … Merci à Florence et Muse qui m’autorisent à reprendre in-extenso …
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« Que n’aurais-je pas fait pour Frankie ? »
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Frankie n’est pas un personnage comme on pourrait le penser de prime abord…Murat n’a d’ailleurs pas laissé planer le doute à ce sujet, dès les premières interviews , il a indiqué qu’il parlait du peuple ou de la patrie des Francs, la « Franquie » ou Franconie (??) partie de la Bavière aujourd’hui )
Le nom « Franconie » vient des Francs, tribu germanique qui a conquis la plus grande partie de l’Europe occidentale au milieu du VIIIème siècle. On pourrait supposer que la Franconie était la patrie des Francs (en allemand, Franken est utilisé pour désigner à la fois les Franconiens modernes et les Francs historiques), mais ce n’est pas le cas. L’empire des Francs (à son apogée vers l’an 800) comprend une grande partie de la Franconie actuelle, aux frontières orientales.
800 est l’année du sacre de l’empereur d’Occident Charlemagne par le pape Léon III, Charlemagne est un personnage déjà évoqué par Murat dès ses premières chansons …
(« Charlemagne is back » « faire son Charlemagne »)
« An 827 dans la rivière de Casta-Ushi j’ai parlé à la bête »
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Précisément l’an 827 les Bulgares attaquent l’empire carolingien en Pannonie. Ils s’emparent de Sirmium et Belgrade. Nous avons donc bien une référence à Charlemagne même si ce dernier est décédé à cette heure-là ( 28 janvier 814 )… ce ne sera pas la seule dans la chanson … En ce qui concerne la locution Casta-Ushi … j’ai effectué des recherches et voici ce que j’ai trouvé et c’est une hypothèse (une simple hypothèse !) mais qui tient la route :
USHI est un livre pour les enfants écrit et illustré par Fred Bernard et François ROCA paru chez Albin Jeunesse en 2000 donc qui a pu arriver dans la chambre des enfants de Jean- Louis qui sont comme chacun sait, nés en 2004 et 2007.
Intéressons-nous un peu au thème relaté dans ce livre : Guidé par l’Esprit de l’Ours et par sa Pipe Sacrée, Ushi, le petit Indien, doit fuir jusqu’au Sommet du Monde l’homme blanc qui décime sa tribu …
« Ushi, il est temps ! Prends la Pipe Sacrée et va-t’en ! Les hommes blancs arrivent de partout, l’or les rend fous. Pars. Vite ! – Mais où, Grand-père ? – Va au Sommet du Monde, Ushi. Suis la chaleur de la Pipe. Et les conseils de l’Esprit de l’Ours. Ecoute-le. Et tu verras … »
Je reprends : guidé par l’esprit de l’Ours – histoire chamanique, où les esprits entrent en communication – que nous dit Jean- Louis ?
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« j’ai parlé à la bête »
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Le petit indien doit fuir jusqu’au sommet du Monde l’homme blanc qui décime sa tribu, les hommes blancs arrivent de partout, l’or les rend fous. qu’est le Sommet du Monde sinon l’Himalaya ? … Extrait de la chanson qui se trouve sur le même album :
… « NUIT SUR L’HIMALAYA » …
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Tu reviens du Ciel qu’aurais-tu appris /Qui veut nous ravir l’éternelle envie
Toujours nous voila /Le pire du troupeau
Tout est d’impuissance /Et de fausseté
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« An 1163 /L’ordure leva le pont-levis /Mon cœur est mort de froid »
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Octobre 1163 : début de la troisième campagne de Frédéric Barberousse en Italie. Il s’allie avec Gênes et Pise dans l’intention d’attaquer le royaume normand de Sicile en mai 1164, mais la rivalité entre les deux villes, la faiblesse des effectifs et l’échec de la révolte des barons normands fait échouer le projet. Malade, l’empereur doit se retirer en septembre 1164 après un échec contre la ligue de Vérone. Qui était Frédéric Barberousse ?
Empereur des Romains Roi de Bourgogne (1152-1190) Roi des Romains (1152-1190) Roi d’Italie (1155-1190) Comte palatin de Bourgogne (1156-1190)
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J’ai suivi la femelle en forêt de Bavière /A minuit je lui ai bouffé la cervelle
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Frédéric Ier Barberousse est né en 1122. Le lieu de naissance du prince est encore incertain. D’après la seule source contemporaine, la Welfe Judith de Bavière a donné naissance à son premier enfant dans un château près d’Altdorf. Comme il était courant à cette époque pour la mère de donner naissance à son enfant dans son pays d’origine, il est probable que Frédéric soit né sur les terres de sa mère.
Frédéric Barberousse lors de la troisième croisade ( dont il ne revint pas )
Parallèlement au conflit politique, Barberousse tenta de doter la partie allemande de l’empire d’une dimension théologique supplémentaire. Les ossements des trois rois mages furent transportés à Aix-la-Chapelle. À la Noël 1165, Charlemagne est sanctifié à Aix-la-Chapelle, afin d’obtenir ainsi une plus grande légitimité pour l’empire par la sainteté de son fondateur, d’autant que Charlemagne jouait un grand rôle dans la conception de Frédéric du rôle impérial. Mais cet acte n’eut que peu de répercussions en dehors de l’empire.
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« An 118 /Abeille sur les monts des neiges m’a souri mon espérance est vaine
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Symbole d’immortalité et de résurrection, les abeilles sont choisies afin de rattacher la nouvelle dynastie aux origines de la France. En effet, des abeilles d’or (en réalité des cigales) avaient été découvertes en 1653 à Tournai dans le tombeau de Childéric Ier, fondateur en 457 de la dynastie mérovingienne et père de Clovis. Elles sont considérées comme le plus ancien emblème des souverains de la France. 9 juillet 118 : retour d’Hadrien à Rome. Il fait exécuter quatre sénateurs, Cornelius Palma, Publilius Celsus, Avidius Nigrinus etLusius Quietus, tous ex-consuls, accusés de comploter contre lui (complot des consulaires). Ses relations avec le Sénat s’enveniment. Hadrien apprend la mort de Trajan le 12 août 117. Il est aussitôt acclamé par les troupes comme imperator. Pour autant, sa position est délicate : Trajan n’a pas voulu désigner officiellement de successeur, et il semble que son adoption soit une affirmation de Plotine. Sa première décision est de retirer les armées des nouvelles provinces, Mésopotamie, Assyrie et Grande Arménie. Il retire également son gouvernement de Judée à Lusius Quietus, à qui Trajan avait témoigné sa faveur sur ses dernières années. e sénat accepte l’avènement d’Hadrien et le date du 11 août 117. Les généraux Cornelius Palma, Lusius Quietus, Publilius Celsus et Avidius Nigrinus, qui ont conduit Trajan à la victoire pendant son règne et qui pouvaient entrer en concurrence avec Hadrien, sont englobés dans un douteux complot « des quatre consulaires » et sommairement exécutés en 117 ou en 118 sur l’ordre du Sénat. Hadrien se rend en Dacie que les Roxolans viennent d’envahir et au début de l’année 118, il les bat et fait de leur roi un allié. Parallèlement, il efface la dette fiscale des Romains et va jusqu’à faire brûler les registres des impôts. Mais il s’agit en fait de s’attirer la sympathie de la population afin d’asseoir son pouvoir. Hadrien souhaite réorganiser l’Empire. Pour cela, il sillonne pendant plus de dix ans les provinces de l’Empire. Il se comporte en despote éclairé et gouverne de manière autoritaire. Il accélère le processus d’intégration des provinces à l’Empire. Il intègre le statut de municipe romain aux cités. Les habitants des cités accèdent ainsi à la citoyenneté romaine. Les élites provinciales accèdent au Sénat et à l’ordre équestre. Hadrien parcourt presque tout l’Empire pendant des années. La chronologie de ces voyages est difficile à établir, car elle n’apparaît pas dans l’Histoire Auguste. Les fragments de Dion Cassius, d’Arrien, les inscriptions et des monnaies apportent des indications complémentaires. Les principaux déplacements ont lieu de 121 à 125, en 128 en Sicile et en Afrique romaine et de 129 à 133. De 121 à 125, Hadrien visite les frontières du Rhin, séjourne à Lugdunum (Lyon) durant l’hiver 121-122, passe en Bretagne jusqu’au mur d’Hadrien. Il revient à Nîmes et hiverne à Tarragone. Il est ensuite dans les provinces d’Asie, puis à Athènes. On lui a attribué à Lyon la construction de l’aqueduc du Gier et la restauration du théâtre et de l’amphithéâtre, paternités toutefois remises en cause par l’archéologie lyonnaise. À Nîmes, il fait construire une basilique en l’honneur de l’impératrice Plotine qui l’avait aidé à accéder au trône. De 129 à 133, Hadrien repart à Athènes et en Asie, et descend au sud jusqu’en Égypte. Il fait retour par la Syrie, hiverne à Athènes en 131-132 et dirige la guerre en Judée de 133 à 134. Il revient à Rome fin 134 par le front danubien. À Athènes, cité dont il est archonte, il embellit l’agora et la bibliothèque et achève l’édification de l’Olympiéion. Il fait d’Athènes le centre intellectuel des élites d’Orient. En Égypte, il accorde aux Romains installés dans le pays le droit d’épouser des indigènes et fait venir des colons de Ptolémaïs, une autre cité grecque d’Égypte. Il fait construire une nouvelle route pour traverser le désert de l’Est, d’Antinoupolis à Béréniké. Il réorganise l’exploitation des mines pour en augmenter les revenus. Il tente une réforme juridique de l’Italie, avec l’instauration des quatre juges consulaires chargé chacun d’un secteur géographique. Peu appréciés des cités italiennes qui y voient un assujettissement, ils sont supprimés par Antonin le Pieux qui les remplace par les juridici.
Temple d’Hadrien à Rome
De formation intellectuelle romaine, Hadrien est un homme raffiné attiré par les lettres grecques. Il est même surnommé graeculus (le petit grec). Amoureux du monde hellénique, il tente de restaurer la religion grecque en restreignant les cultes orientaux. Hadrien reçoit l’initiation aux mystères d’Éleusis. Il offre à Athènes une véritable renaissance grâce à un programme prestigieux de construction comme l’achèvement de l’Olympiéion, la construction d’une « ville d’Hadrien » qu’un arc sépare de la « ville de Thésée », nouveaux édifices (portiques de l’Agora romaine, bibliothèque) et de nombreux dons. Il crée le Panhellénion, une ligue qui réunit les cités de la Grèce d’autrefois et qui a son siège à Athènes. L’Abrégé d’Eutrope présente Hadrien comme « très éloquent en latin, très érudit en grec », ce que détaille l’Histoire Auguste : Hadrien aurait rédigé son autobiographie, dont il ne reste pas trace, donnait des avis sur les auteurs anciens et contemporains de tous ordres, dictait lui-même ses discours et aimait déclamer les exercices rhétoriques. De la poésie d’Hadrien, ne nous sont parvenus que quelques vers, en grec et en latin, parmi lesquels sa propre épitaphe, citée par l’Histoire Auguste : « Animula vagula blandula Hospes comesque corporis Quæ nunc abibis in loca Pallidula rigida nudula Nec ut soles dabis iocos » Qui peuvent être traduits ainsi : « Âmelette vaguelette, calinette, Hôtesse et compagne de mon corps, Qui maintenant t’en vas vers des lieux Livides, glacés et dénudés, Tu ne lanceras plus tes habituelles plaisanteries. » — trad. André Chastagnol, 80
je finirai par ces paroles glanées dans une interview récente : ( j’ai visité Rome avec mes enfants cet été …) ALEA JACTA EST
Il me tarde déjà d’être au prochain album. Avec ces deux titres ce sont 137 titres de MURAT pour lesquels l’artiste nous a donné les clefs. Merci à lui. Merci les filles (Florence et Muse) de m’avoir permis ce partage intelligent …
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Ajout le 18 mai 2016 …
C’est auprès d’Alain DE REPENTIGNY journaliste Québécois que MURAT évoque plus en détail le titre : « La pharmacienne d’Yvetot ». Le journaliste écrit : « La France de MURAT s’incarne également dans sa pharmacienne d’Yvetot qui n’en finit pas de chialer dans la cuisine sur fond d’actualité mondiale ». Et MURAT de préciser avec délectation : « C’est la dimension internationale de la France qui se croit encore une puissance qui a son mot à dire sur tout et qui, d’un seul coup, est dans une sorte d’état dépressif parce que personne ne l’écoute. Elle n’a comme solution que d’aller chialer dans la cuisine parce que de toute façon, ce qui se passe en Corée du Nord ou au Bengladesh, c’est pas la France qui va y changer grand chose ». C’est tellement vrai. Cela il faut que MURAT le dise ! Personne n’a le courage d’oser prononcer ces évidences. MURAT ne se réjouit pas de ces évidences, il se contente d’ouvrir les yeux, de tendre l’oreille, de mettre le doigt où ça fait mal. Le déclin de la France est patent. de nos politiques je dirai : « Il n’y pas plus aveugle que celui qui ne veut pas voir la réalité en face, et plus sourd que celui qui ne veut rien entendre ». De HOLLANDE à SARKOZY, ils peuvent se trépigner dans tous les sens mais rien n’y fait et n’ y fera, nous en sommes là aujourd’hui. Et leur responsabilité est fortement engagée. Il faut dire que leurs prédécesseurs CHIRAC et MITTERRAND ne les ont pas beaucoup aidés. Plus occupés qu’ils étaient à soigner leur image personnelle qu’à préparer les changements irrémédiables qu’impose la mondialisation. Ces bouleversements vont s’imposer encore plus à nos enfants et petits enfants. Je ne suis pas certain hélas que nous serons prêts. Le retard pris à l’allumage se rattrape difficilement. DE REPENTIGNY précise : « Il compare son pays à Emma BOVARY, l’héroïne de FLAUBERT qui dit-il, trouve des subterfuges pour se désendetter ». Et MURAT d’ajouter : « Elle est quand même touchante, Emma ; je ne suis pas sur que la France soit aussi touchante que ça ».
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Madame BOVARY …
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Extrait de : « La pharmacienne d’Yvetot » … « Morituri » … (2016)
« C’est quoi/Cette Corée du Nord/Ce Bengladesh/Ces Açores
Sont-ce bien la/Raisons ma mie/Pour chialer/Dans la cuisine »
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La page 130 de ce blog est consacrée au titre : « La pharmacienne d’Yvetot ». Avant même que MURAT ne s’explique sur ce titre, exceptionnellement j’avais opté pour une hypothèse qui fait d’Annie ERNAUX (écrivain de renom),la pharmacienne en question. Je maintiens cette hypothèse. J’espère qu’un jour je serai à même de poser directement la question à MURAT lui-même.
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Salut,j’ai lu les propos de Bataille sur le site du Causeur,autant les commentaires sur Morituri sont plus « doux »,autant les paroles au sujet de JLM confirment,
s’il en était besoin, que c’est bien Bataille qui a un « PROBLEME ».Oublions ce « monsieur »!
Oublions ce Monsieur !
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