- 114 Ter – Ils disent aimer Jean-Louis MURAT … Qui ? … Les V.I.P. (suite) … Julien DORE
Je ne suis pas certain qu’il soit enchanté de se retrouver dans la page des V.I.P. pour autant je n’ai pas hésité tellement son parcours me semble admirable !
Jean-François JACQ …
Né en 1964, il est l’exemple type de la persévérance justement récompensée. Dieu sait si son « chemin » aura été parsemé d’embuches … Interné psychiatrique par erreur dès l’âge de 14 ans, voilà qui ne vous met dans les meilleures dispositions pour « réussir » dans la vie ! S’ensuit une longue période de paralysie suites aux syndromes de Guillaume BARRE. Il n’a d’autre choix que d’abandonner ses études. Il crée sa propre entreprise à 18 ans. Sans domicile fixe durant 5 ans, il reprend ses études. Il obtient une licence en arts du spectacle. Parisien, il réside aujourd’hui à Vierzon. Auteur de plusieurs livres dont l’un consacré au groupe « Bijou » il écrit : « C’est de vie que je suis en manque ».
Son dernier livre « Fragments d’un amour suprême » reçoit un accueil très favorable de la critique. Il aime MURAT et n’hésite pas à prendre contact avec moi qui ne suis qu’un quidam ! Il me confie : « Créer est pour moi tenir une position permettant de résister« . Voilà des propos que ne renieraient pas MURAT. Il m’adresse ce jour un texte où il me conte son estime pour le chantre Auvergnat et son œuvre. Je vous propose donc ce texte in-extenso : « De MURAT Jean-Louis, je puis avouer qu’il surnage au-dessus de la mêlée, tout de nos âmes ayant indubitablement quelque chose en commun. Ce goût inaltérable des mots dont la préciosité vous donne le vertige. Mais tout ne fût pas si simple. J’ai d’ailleurs été insensible à ses premiers succès, à cette voix qui traîne, à ces murmures languissants me laissant à penser qu’il s’agit là d’un chanteur se glosant in extenso sur les ondes, sous couvert d’un ennui dans lequel il trempait sa plume. Désuet et sans nul intérêt, voire surestimé dès lors qu’on le comparait au monstre MANSET, que je tenais alors en très haute estime. Il n’en fallait pas plus pour que je refuse de pousser la porte de son univers, sentant que la midinette s’y trouvait alors, dans un recoin et sans rien y comprendre, juste histoire de Te garder près de moi, en somme. Da, da, da, da. C’est à peu près tout ce que la midinette avait retenu.
Mille fois Non. Je ne pouvais en aucun cas pénétrer l’univers de MURAT sans un imparable déclic dont la profondeur me tiendrait en haleine. Et c’est en 1996 que le miracle se produisit. Via « Fort Alamo ». Sur le coup J’en reste KO. Bien évidemment, je découvris, après coup, la pure merveille que constitue « Murat en plein air », publié trois années auparavant. Etc. En tout état de cause, c’est lorsque MURAT se laisse défaire de tous ses oripeaux qu’il m’émeut à un point tel. Et à ce titre, les albums qui vont suivre, « Mustango », « Le Moujik et sa femme » ainsi que « Lilith », parus entre 1999 et 2003, sont à considérer comme étant de véritables pépites. La cuvée 2016, en l’occurrence « Morituri », est de cet acabit.
CALAFERTE de dire qu’une œuvre qui dure est avant tout un aveu de faiblesse. Je pense qu’il en est de même concernant les chansons de MURAT dès lors que ses textes se sont révélés être de poignantes mises à nu (La maladie d’amour, Nu dans la crevasse, et j’en passe). Je pense, j’escompte, j’espère que le temps lui donnera raison, et que son œuvre, non pas forcément dans son ensemble, mais au fil de ces instantanées que je considère comme de véritables petits chefs d’œuvres, traverseront le temps.
Et puis, et puis, au-delà de ses coups de gueules, que l’on peut qualifier parfois de maladresses, il faut pourtant retenir que ce qu’il nous transmet est le reflet abasourdissant de notre époque. Il n’y a plus de place pour les artistes intermédiaires. MURAT est l’un de ces derniers artistes, dont le nom n’est pas inconnu du grand public, à ouvrir grand sa gueule. Et pas un pour le suivre dans cette démarche où il revendique la légitimité, toute l’importance d’être un artiste. Avec toutes les conséquences que cela comporte. Ce dont je lui en suis gré ».
Le dernier roman de Jean-François JACQ …
Décidément, MURAT m’aura conduit à rechercher et découvrir tant de choses, puis à connaître de bien belles personnes …
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Ajout le 22 septembre 2016 …
Julien DORE …
Voilà un artiste dont on pouvait penser qu’il n’avait rien de commun avec l’univers d’un artiste tel que Jean-Louis MURAT. Que nenni ! Le 21 septembre 2016 dans le magazine « Les Inrockuptibles » Julien DORE est interrogé : « Tu te sens proche de DOMINIQUE A, de Jean-Louis MURAT ? ». Réponse sans ambiguïté du vainqueur de « La nouvelle Star 2007″ : « MURAT, de plus en plus. Il y a dans son trajet une sorte de fuite, de chemin vers l’isolement auquel j’aspire. Je ne sais pas du tout s’il validerait l’idée, mais je crois qu’on partage beaucoup de choses ». Voilà qui me comble …
Bel hommage que celui rendu ce jour 19 mars 2017 par Julien DORE qui, dans les colonnes du journal « Sud Ouest » à l’occasion d’une nouvelle tournée déclare : « Je me rends compte tous les jours de la bienveillance du public, vis-à-vis de moi mais surtout des chansons. Que des gens ressentent pour l’une d’elles ce que je ressens pour une chanson de Christophe ou Jean-Louis Murat, c’est un truc vraiment précieux. » Merci monsieur Julien DORE !
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Ajout le 23 septembre 2016 …
Simon CARPENTIER (le duo HER) …
Une gueule d’ange, celle du gendre idéal sans aucun doute. Il fait partie du groupe Rennais « HER » avec son compère Victor SOLF. L’un de leurs derniers titre « Five Minutes » a été choisi par le groupe « Apple » pour faire de la promotion et joué en finale NBA aux USA … C’est dire le succès de ces jeunes gens qui ont fait leurs premiers pas aux « Transmusicales » de Rennes …
Beaucoup de leurs chansons qu’ils qualifient de : « soul pop » sont une ode à la beauté féminine. Ils chantent en anglais. Ce qui n’empêche pas Simon CARPENTIER de déclarer sur la chaîne « Deezer » le 6 septembre 2016 : « J’aime aussi beaucoup Jean-Louis MURAT. Ca ne ressemble pas vraiment à ce qu’on fait, ce n’est pas le même son ». Il va falloir que je m’intéresse à ces jeunes gens …
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Olivier SALAÜN …
Guitare basse du groupe « CVANTEZ« Olivier ne cache pas son admiration pour MURAT. Pour « Benzine » le 19 juin 2016 il cite l’album « Babel » sorti en 2014 comme faisant partie de ces cinq albums référence et d’expliquer : « Je n’apprécie pas beaucoup la chanson Française, mais j’ai un faible pour Jean-Louis MURAT ! J’adore sa voix, sa diction, le côté recherché, voire un peu précieux, parfois suranné de ses textes, qui sont toujours suffisamment travaillés pour avoir du mystère et de la profondeur, et sur ce disque, le son et les arrangements sont particulièrement réussis. Depuis Mustango, MURAT fait du rock et ça lui va très bien. Et puis, j’ai beaucoup d’estime pour sa démarche et son caractère : on le dit parfois insupportable mais il est drôle et intelligent, et il creuse son sillon en toute indépendance d’esprit ».
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Gaspard RYELANDT …
Gaspard RYELANDT est l’un des chanteurs du groupe Belge qui monte j’ai nommé : « Robbing Millions » … Il aime MURAT et me l’écrit : « J’ai découvert Jean-Louis MURAT il y a quelques années avec « Cheyenne Autumn ». Cet album fut mon disque de chevet pendant au moins 3 ans. Depuis j’ai pris le temps de découvrir le reste de sa discographie. « Mustango » est un grand album. Du reste « Babel » et « Morituri » me semblent aussi des albums de hautes volées. J’aime Jean-Louis MURAT car il y a dans ses textes et dans sa musique quelque chose d’inaccessible qui tiens à la poésie du hasard. C’est ce que j’aime dans sa manière d’écrire, qui est très picturale à mon avis. Ses chansons sont imagés sans être figuratives ce qui les rendent profondes et universelles. Ce sont de luxueux écrins dans lesquels l’auditeur peut se figurer se qu’il souhaite ». Merci à vous Gaspard d’avoir pris un peu de votre temps pour évoquer sur ce blog le chanteur Auvergnat.
« Robbing Millions » est le groupe qui monte en Belgique … Je vous propose une vidéo de l’un des titres de ce groupe …
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Ajout le 10 mars 2017 …
Fred SIGNAC …
Le hasard peut-être nous a conduit à être « amis » sur Facebook. En privé Fred m’écrit toute l’admiration qu’il porte à MURAT. Je transcris in-extenso : « J’aime MURAT depuis « Le manteau de pluie », donc plus de 25 ans. Pourquoi j’aime MURAT ? Pour plusieurs raisons. Artistiquement, en France, je trouve ses chansons, paroles/mélodies, au-dessus de tout ce qui se fait dans ce pays. Très attaché à la poésie et musicalement, il sonne comme un groupe américain. C’est un des rares à n’avoir sorti que des bons albums, une carrière exemplaire. J’aime ses prises de risque : « Charles et Léo », reprendre magnifiquement BAUDELAIRE sur des compos de FERRE, plus personne n’ose le faire aujourd’hui. J’aime MURAT pour ses concerts, envoûtants, une puissance et une douceur sur scène, le tout très pro et généreux avec son public. J’aime MUTAT pour ses opinions qu’il ne cache pas, cette franchise là où les médias parlent de mauvais caractère. Il est l’exemple de la rigueur, de l’exigence et de l’intelligence. Difficile de tout résumer mais voilà à chaud mes impressions. Citons » Lilith », « Mustango », »Mokba », « Grand lièvre », »Morituri » etc … Il est un exemple à suivre et j’aime sa façon de considérer sa création, il le dit, il n’est qu’un artisan qui remet dix fois son travail sur l’établi. En résumé MURAT est inspirant , je me retrouve dans son oeuvre et ai enregistré une chanson : « En attendant BERGHEAUD » en 2000 sur mon album : « Le liquide allumé ». Bel hommage que celui-là. Les mots sont pesés, mesurés, pas de dithyrambe … Je n’y suis que plus sensible.
Ce titre, hommage à MURAT par le biais de BERGHEAUD m’avait échappé je dois le reconnaître, quand bien même l’ami Pierrot l’avait justement mentionné. Fred m’adresse le lien … Je retiens : « Ecouter BERGHEAUD/Et repartir penaud » …
Ce titre a été diffusé par Jean-Louis FOULQUIER dans « Pollen » sur « Inter ». Une forme de vraie reconnaissance. En 2015 Fred sort un sixième album : « La preuve du contraire » … Voici ce qu’en dit GERARD BAR David le 20 janvier 2015 pour « Combo Music » : « C’est déjà son sixième album et sa sombre mélancolie ne peut laisser indifférent, car Fred SIGNAC joue et se s’aventurer dans la cour des grands, derrière MANSET, BASHUNG ou MURAT. La preuve … « La preuve du contraire ».
Merci à Fred SIGNAC du temps qu’il a bien voulu me consacrer. Parler des autres lorsque l’on cherche soi-même à se faire une place au soleil n’est jamais facile, je n’en suis que plus reconnaissant envers Fred que je vous invite à découvrir : https://soundcloud.com/fredsignac … Ci après : la page Facebook … https://www.facebook.com/Fred-signac-396679513745512/ … ainsi que : … https://www.facebook.com/fred.signac … et … https://fracama.org/annuaire/view/92/fred-signac … C’est toujours un plaisir que de partager les mots et la musique de Fred qui expriment une douce mélancolie, celle d’un monde où il a trop pour certain et pas assez pour d’autres. A ce jeu là, ce ne sont pas les moins talentueux qui sont le plus mal lotis …
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Je suis assez d’accord, et même pas assez d’ailleurs, totalement d’accord avec le fait que JLM n’est pas accessible immédiatement, qu’il faut passer l’étape de l’acclimatation, du trempage dans son monde. Merci Jean-François et Didier