- 105 – Jean-Louis MURAT … vu par Sylvain FESSON …

Il y a peu, nous nous sommes rencontrés sur le net par hasard. Il était à la recherche d’un scribe. Je me suis proposé. En définitive je n’étais pas l’homme de la situation. Il ne m’en a pas tenu rigueur. Journaliste de profession, il aspire à vivre de sa plume. Il écrit et chante ses chansons. Je suis tombé sous le charme de son écriture : moderne, qui va à l’essentiel, s’arrogeant des verbes et des liaisons qui font mouche et usant à merveille du qualificatif, celui qui dit son émoi, ses doutes, ses peurs, ses espoirs.

Sylvain FESSON … 34 ans … photographié ci dessous par Johanne Chabal durant l’interview de Pascal Bouaziz du groupe MENDELSON …

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C’est l’œuvre de MURAT qui nous a rapprochés. Son humilité et son esprit d’ouverture ont fait qu’il m’a laissé la porte entr’ouverte. Je m’y suis engouffré. Me voici donc parti à la découverte de Sylvain FESSON. En 2006, le jeune homme crée le site « PARLHOT », avec pour objectif, je cite : « d’aller à la rencontre de [ses] héros musicaux, qu’ils soient français ou pas, jeunes ou pas, connus ou pas, indie rock ou pas » pour en tirer « de vraies DISCussions qui partent de la musique et de la promo de l’artiste pour déboucher sur d’autres choses, des considérations plus transversales ». Mais aussi des récits qui, disposés en amont ou en aval de l’entretien « lui donnent du relief » en racontant le « pourquoi et comment [il a] voulu à tout prix rencontrer ce musicien et comment s’est passée l’interVIEw.«  En en livrant les coulisses donc, et « le chemin initiatique, ce que ça a remué-changé en [lui].«  Voilà son approche du journalisme, « A la fois individuelle et collective, et subjective et objective puisque, dans l’interview fleuve confluent les voix du journaliste et de l’artiste, au point que parfois les frontières tombent et les rôles permutent. Cette double approche cherche à remettre du terrain et de la chair dans le journalisme musical. Pour qu’il ne soit plus écriture sur le « rock » mais, tant que possible, poésie, écriture sur la vie. »

Sylvain peut se targuer d’avoir « Parlhoté«  avec Robert WYATT, John CALE, Iggy POP MANSET, MIOSSEC, CHRISTOPHE, THIEFAINE et MURAT bien évidemment. C’était en septembre 2011 pour la sortie de « Grand lièvre ». Leur rencontre s’est effectuée dans une chambre de l’hôtel « Le jardin des marais » situé dans le 11ème arrondissement. Sylvain s’est largement documenté sur le personnage BERGHEAUD. Il s’est même déplacé avec deux exemplaires des « Inrockuptibles » sous le bras : celui de septembre/octobre 1991 Christian FEVRET pour interlocuteur et celui d’avril 1994MURAT rencontrait l’écrivain Jean-Loup TRASSARD. Au cours de ces deux reportages, MURAT nous donne à connaître le personnage BERGHEAUD, le seul qui, en réalité, compte. (Le 1er papier fut même réalisé à son domicile.) Il y laisse entrevoir l’univers de son enfance : lumineux et sombre à la fois. Qui n’a pas lu ces deux articles ne peut vraiment le comprendre. Fort de ce bagage Sylvain semble donc aborder cette interview sereinement. En préambule de la seconde partie de cet entretien il écrit : « Donc ça y est, on est chaud, le lien est fait. Et je me verrais bien continuer 30 autres minutes avec lui pour quil me parle de ces femmes qui ont traversé sa carrière (Mylène Farmer, Carla Bruni), de ces hommes avec qui il na rien fait (Bashung, Manset), de ce prof danglais qui, dit-il, la sauvé à 15 ans, de ses articles refusés par Rock & Folk à 25, de ce père quil a, contrairement à son grand-père, toujours passé sous silence, de ce livre qui trône là, sur la table de chevet ». Bizarrement, pour qui aime MURAT, l’essentiel est dit là. C’est Sylvain qui l’écrit. Rares sont les journalistes qui osent parler sexualité avec MURAT. Sylvain a osé. Il lui a lancé cette phrase : « Jean-Louis MURAT, le chanteur du cunni ? » . MURAT s’en est tiré avec d’un : « Arrête, arrête (rires)  ! ». Ceci dit, place à mon interview.

Bonjour Sylvain. Te souviens-tu de ce moment où tu as parlé cunni avec Murat ? Quel a été ton ressenti ?

Bien sûr que je m’en souviens  ! Il me semble que, pour être précis, je lui parlais de la connotation sexuelle du passage de la « mantille » dans le morceau « Polly Jane ». Aborder le sexuel chez JLM était une des missions que je m’étais fixées pour cet entretien. Parce que je considère que ça fait partie intégrante de son univers et que ça le distingue même de la plupart de nos autres auteurs-compositeurs-interprètes. Peu en parlent, ou mal je trouve. Et puis oui, peu de journalistes je crois ose aborder le sujet avec lui. C’est con d’ailleurs car parler de sexe est un bon moyen de parler d’écriture car il est difficile de bien écrire sur le sexe, de trouver les bonnes images, la bonne distance, le bon ton… Or Murat a  toujours des images judicieuses pour ce faire, d’astucieuses associations de mots… Ses textes sont truffés de mystérieuses évocations sexuelles et plus largement sensuelles. Tout est sexe chez lui, érogène, goutu. Ça suinte par tous les pores, secrète, contigu, continu… Bref, ce jour-là lorsqu’il m’a dit : « Arrête, arrête ! », je ne sais plus vraiment si c’était parce que j’avais débusqué le cunni tapi dans « PJ » ou les grandes lèvres terrées dans Grand Lièvre, mais je me souviens qu’il a ri. Oui, il a ri mais d’un rire genre « Ça me fait chier en même temps, ça me fait chier d’être pris la main dans le sac comme ça, en flag de péché mignon ». Mais y’avait aussi ce côté gourmand, genre : « Yes, je suis un coquin moi ! » et complice aussi : « Oui, oui, on est d’accord, stop, cache-moi ce sens que je ne saurais voir. »

Il me semble que le « off » avec MURAT doit être très important. Lorsque le courant passe, ça doit valoir son pesant d’or…

Hé bien Didier, sache déjà que le « on » et le « off » chez moi, je veux dire dans mon approche « Parlhot » de l’interview rock, à moins d’une demande précise de l’intéressé, et de question de vie ou de mort, ça n’existe pas trop. Tout est « on » pour moi du moment que ça nourrit l’histoire en train de se vivre et de s’écrire. Je fais en sorte que tout soit « on » tout en ayant le même degré d’intimité et de confession que si c’était du « off ». C’est pour ça que j’utilise un « dicta-fouine » en interview, pour que l’enregistrement soit léger, discret, qu’il se fasse oublier, et que je ne prends jamais, ô grand jamais de notes de ce qui se dit. C’est risqué mais le jeu en vaut largement la chandelle, je peux te l’assurer. Après pour ce qui est de Murat, si on veut que le courant passe lorsqu’on l’interviewe aujourd’hui, je dirai qu’il y a deux choses à respecter. La première semble triviale et en un sens elle l’est puisqu’elle est valable pour tous les artistes, surtout ceux qui ont de la bouteille, du passif, c’est qu’il faut lui proposer une discussion intéressante, une discussion qui le concerne directement, qui va l’impliquer lui maintenant, le convoquer lui aujourd’hui à ce jour, en cette minute et cette humeur précise, et ne surtout pas tenter d’exhumer un Murat qu’on a au fond de soi, un Murat des décennies passés pour qui serait, je ne sais pas, resté scotché sur le Murat du Manteau de pluie par exemple. Ou alors minimiser ce penchant. Ménager la chèvre et le chou. Ce qui n’est pas facile. Je dis ça parce qu’à ce niveau-là Murat est un cas d’école. Il a beaucoup changé dans son comportement face aux médias. Il s’est beaucoup épanché dans la presse musicale spécialisée des années 90, quand il était notamment l’égérie des « Inrocks » et de « Libé » (oui, avec Bayon à son bord on peut dire que Libé faisait partie de la presse musicale spé à ce moment-là !). A cette époque Murat parlait beaucoup de sa mécanique interne, blabla Nietzsche, blabla mes démons, blabla ma mélancolie… Je pense que de ça, clairement, il en a soupé. Ce côté jeune premier, lover et poète maudit qui lui a valu l’étiquette de Marc LAVOINE indie. Il ne se présente plus comme ça en interview, tout simplement parce qu’il ne le pourrait plus. Il a vieilli et sa musique a changé, elle ne charrie plus la même mélancolie, plus les même atermoiements, le même romantisme. Du moins ils ont changé de forme (cf. ce passage signifiant des synthé vaginaux aux guitares phalliques dans mon interview de lui). Il serait tentant de faire revivre ce Murat, en tous cas pour moi, qui ai une prédilection pour cette période qu’est venu clore le formidable « Mustango », il serait tentant de vouloir le faire parler pour revivre une sorte d’âge d’or qu’on n’a pas vécu. Mais non, aujourd’hui il y a écran. Ecran noir. Cet homme-là n’existe plus et Murat ne livre plus comme ça ses entrailles sur la table en entretien. Il se protège en faisant le râleur et le cabotin. Il met ce filtre. Le personnage bougon, ironique. Ce personnage qu’il est sans doute en partie devenu. C’est ce Murat qu’il faut questionner. Ce qui n’empêche pas, bien au contraire, de faire part de ce mouvement, de ces évolution entre les différents Murat qu’il et qu’on a traversé. La seconde chose qu’il faut bien avoir à l’esprit c’est qu’il va falloir à tout prix éviter d’être à plusieurs en entretien avec lui. Si on veut que le courant passe, si l’on veut percer un tant soit peu percer sa carapace, il faut vraiment être seul à seul avec lui. S’il y a une tierce personne, qui plus est une caméra ou pire, une femme, alors il va sauter sur la moindre occasion pour cabotiner, jouer avec tes questions et tu ne pourras pas installer le climat propice à une vraie discussion.

Qu’est-ce qui t’a amené à MURAT ?

Je ne sais plus précisément. Mais il y a de grandes chances pour que je l’ai découvert grâce à la presse musicale spécialisée que j’évoquais tout à l’heure et que ç’ait été vers 1999. J’allais sur mes 20 ans et ça faisait quelques années que je m’intéressais activement au rock et à la chanson dite rock et au journalisme dit rock. Donc oui, ça devait être en lisant Les Inrocks ou Rock&Folk. J’ai dû lire que Murat avait de superbes chansons poétiques pleines de spleen, j’ai du voir que sa bonne tête en faisait un digne alter ego donc hop, c’était nickel compatible et je suis allé emprunter un de ses disques à la médiathèque d’Evreux ou de Montreuil, quand je suis arrivé « sur » Paris à cette période-là, 99 donc. Oui, je ne me rappelle plus très bien comment ça s’est fait mais ça a dû se faire comme ça car personne autour de moi écoutait Murat. Donc voilà, j’ai écouté ce qui était disponible à l’époque et comme j’aime bien ressentir l’évolution naturelle d’un artiste j’ai raccroché les wagons dans l’ordre chronologique, Cheyenne Autumn puis Le Manteau de pluie puis Venus puis Dolores. Là-dedans s’est glissé l’écoute de Passions Privées qui ne m’a jamais emballé, en tous cas à l’époque et que je considère bizarrement comme une sorte de maquette, de rebus, de faux départ et de faux premier album. Je crois que c’est tout simplement parce que j’ai longtemps cru que c’était Cheyenne Autumn son premier et comme il me plaisait beaucoup ça m’arrangeait de garder cette version love storyesque direct de l’histoire ! Et dans le tas j’ai aussi découvert Murat Live qui a eu le mérite de me faire tomber sur sa BO du film jamais sorti qu’est Mademoiselle Personne. Les albums live, c’est pas mon truc, j’ai jamais trop saisi le délire d’écouter l’enregistrement d’un concert chez soi, mais wouah, ce disque qui était encarté avec cet album live, ce Mademoiselle Personne je l’ai trouvé vraiment charmant. D’ailleurs je l’avais gravé à l’époque parce qu’on ne le trouvait déjà plus sur le marché et aujourd’hui m’a copie gravée a tellement vieillie qu’elle est inécoutable. Couplée à ses ambiances très voyageuses, ses romances sans paroles et son aspect marginal, lo-fi, cette aura de mystère en ferait presque son meilleur album à mes yeux, tu vois  ? J’aime cette période jusqu’à Mustango, celle que j’appelle sa première période, ça bande tout du long. C’est son premier arc de création, formidable. On sent que ça amène à Mustango, que tout a été fait pour que ce disque soit possible, que ça culmine avec lui, que c’est la crête, le banquet, le grand œuvre. C’est le premier Murat que j’ai découvert en direct, lors de à sa sortie. Synchronicité parfaite entre cet album et moi. Après comment dire, j’ai pas eu un rejet, j’ai continué à suivre sa production mais ça me parlait moins. C’était bien mais c’était plus mortel pour moi, plus génial, plus corps et âme. C’était juste bien, un morceau par-ci, une prestation live par là (cf. son duo à Taratata avec l’accordéoniste Marie-Josée THERIO, terrassant !). On s’est désynchronisé, voilà. Pour moi c’est con à dire mais le vrai Murat c’est celui de cette période, c’est celui-là que j’emporte avec moi, celui-là qui m’a formé, celui-là qui a bâti le truc, qui avait sa pleine singularité. Là, c’était de la dynamite pour un type comme moi, avec la force d’un truc tellement bon, tellement poétique que c’en est presque devenu un cliché aujourd’hui. Oui, parce que c’est là qu’il a fait école, voilà. Là qu’il a montré une voix à tout un tas de gamin dont moi en quelque sorte. Journaliste et auteur-interprète mélangé. Moi en tant que type manipulant le français pour générer des émotions et des images. Jusqu’à Mustango, il y a ce truc moite et ambiante bizarre dans ces morceaux qui fait qu’ils sont totalement envoûtant. Un truc  alchimique, muqueux. Après avoir rencontré les mecs de Calexico lors de l’enregistrement de Mustango il s’est mis à assumer la gratte folk au détriment des synthés, et la pour moi une magie s’en est définitivement allée. Il est passé à un truc plus masculin, fermé. Un truc régional, qui sent le bois, cabrèlisé en quelque sorte. J’ai bien aimé 2-3 trucs sur Le Moujik et sa femme et aussi sur Grand lièvre et surtout sur A Bird On a Poire et voilà, bien sûr il reste au-dessus du lot bien sûr, soyons bien clair, mais voilà aujourd’hui il ne me fascine plus. Il m’a trop façonné pour ça, voilà tout. Mais d’autres ont assuré la relève, bien sûr.

Que penses-tu de son dernier album, « Babel » ? Sur plusieurs titres, MURAT y décrit la noirceur de son enfance, met le doigt sur des sujets quil avait jusque-là laissés sous silence, notamment son père, quil qualifie de « vaurien qui ne mérite pas son nom »… Es-tu étonné par cette intimité dévoilée ?

Pour tout te dire, je n’avais pas vu cet aveu ! Comme je te le disais, pour parler sincèrement et crûment, Murat ne m’excite plus. Ce qu’il fait ne me saute plus à l’âme. Ça reste d’un bon niveau pour moi mais ça reste des morceaux « en plus », reste à l’arrière-plan de ma vie, vraiment. Phénomène de dilution accentué par le nombre faramineux de chansons qu’il a sorti depuis Mustango. Depuis ce disque il créé comme vache qui pisse ! Regarde, si comme moi on considère sa première période comme celle qui s’étend de 1989 à 1999, ça fait 6 disques en 10 ans. Et si l’on considère sa seconde comme celle qui suit, de 2001 à 2014, ça en fait 13, dont deux doubles albums ! Bref, tout ça pour dire que « Babel » ne m’a pas secoué. J’y ai trouvé quelques bons morceaux, mais rien que je réécouterai pour moi, qui me parle de moi à moi, m’obsède au point de remplacer mes pensées, m’accompagne vraiment dans ma vie, ma psyché. Si je n’avais pas eu à écouter Babel pour préparer une nouvelle interview de Murat pour Philosophie Magazine et si ton interview ne m’avait pas incité à y replonger je crois que je serais même totalement passé à côté de ses mérites.

Y a-t-il un morceau de lui que tu es capable d’écouter en boucle ?

A certaines heures de la nuit oui, il y en a un, c’est « Montagne » sur l’album Vénus. En tous cas, là, c’est à lui que je pense pour son feeling deep, sexy, languide. C’est le genre de morceaux que, de jour, je n’ai presque pas besoin de réécouter tellement je les ai en moi, comme un décalque parfait de certaines humeurs. Un ADN décodé. Il se joue tout seul. Je me le chante parfois, ça me suffit. Mais voilà, parfois à certaines heures de la nuit, j’ai comme besoin de l’entendre à l’extérieure de moi précisément, de m’offrir sa compagnie. C’est un morceau qui me fait penser au « Laisse aboyer les chiens » de Benjamin Biolay. Même ambiance un peu trip hop, aux soubassements mélancoliques reptiliens… O et puis « Paradis perdus » bien sûr, avec ses paroles « haïkultes » : « Oh je veux trouver la mort / En voiture de sport / Briser la carcasse / Répandre le contenu-u / O Cathy-y, aime-moi-a-a, aime-moi… » C’est simple, clair, net et précis et tout le texte est comme ça, taillé de punchlines voluptueusement suicidaires. C’est total cliché et complaisant et en même temps ultime en son genre. J’aime beaucoup aussi pour les mêmes raisons (son crescendo final un peu emo, écorché vif), « Nu dans la crevasse ». C’est un vrai morceau de bravoure, plus de 10 minutes de sommets textuel et musical. Il y aurait d’autres morceaux à citer mais ils ne me viennent pas là donc restons-en là ! Ah si pardon, « Mustang » ! « Tous vos désirs me dominent / Tous vos rires tous vos enchantements / Chaque geste / Même inutile / Mêle au désir un affolement (…) Eh ! Louison, gueule d’amour / Attends-tu que te défigure le cockpit ? / Est-ce ainsi d’écorce / Fille / Que l’on va de-ci de-là au monde ? / En quelques battements de cils / Que la pluie de-ci de-là / Inonde / Bang bang bang / You shot my heart… » Terrible ! Jusqu’à la fin absconse, du moins pour nous, sur les petits chats « comme des cadavres ». Je me fredonne régulièrement ce morceau.

Beau sourire de complicité avec son interlocuteur …   

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Voilà pour la première partie de cette interview. La seconde sera consacrée à Sylvain et ses projets musicaux.  Le jeune homme a du talent et plusieurs cordes à son arc … Pour preuve et en forme de rappel les liens ci-dessous …

Murat :
http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/jean-louis-murat-grand-lievre/
http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/jean-louis-murat-grand-lievre-2/

Iggy :
http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/iggy-pop-apres/

Wyatt :
http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/robert-wyatt-rock-bottom-1/ http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/robert-wyatt-rock-bottom-2/

Christophe :

http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/christophe-bevilacqua/ http://parlhot.com/a-lirelivre/entretiens/christophe-2-bevilacqua-2/

J’ai pris le temps de revisiter ces liens et de lire les articles concoctés par Sylvain. J’y ai pris du plaisir. J’y ai appris. Je me suis enrichi. Ce Sylvain a un vrai talent d’écriture. L’air de rien c’est carré, organisé, tout le contraire de ce qu’on pourrait penser. Il est bien dommage que la presse écrite, la presse tout court ne s’ouvre pas davantage à de tels talents. Il est vrai que nous sommes dans un pays ou chacun pense davantage à préserver son pré carré, ses avantages, qu’à promouvoir le talent des autres. Il n’est qu’à voir le scandale des chaînes TV publiques en France : déficit chronique et abyssal, des chefs de services par dizaines qui perçoivent des mensualités astronomiques sans commune mesure avec le travail accompli. Ces messieurs dames, préfèrent pistonner leur conjoint ou leurs enfants pour occuper une place que d’aider de vrais talents comme celui de Sylvain … Ainsi va la FRANCE … Elle court à sa perte … Mais là je disjoncte et je préfère donc retourner dans ma tanière … m’y terrer, me taire, de peur qu’on ne me remarque. Je fais partie de la France silencieuse, celle qui ne se révolte jamais. Je fais partie de ceux qui disent bonjour, bonsoir et payent leurs amendes … Je fais partie des cons … 

***

A suivre …

http://didierlebras.unblog.fr/105-bis-sylvain-fesson-tel-quen-lui-meme/

***

Publié dans : ||le 21 janvier, 2015 |13 Commentaires »

13 Commentaires Commenter.

  1. le 22 janvier, 2015 à 0:24 Rhiannon écrit:

    Entièrement d’acc’ avec Sylvain…la meilleure période Murat 89 à 99…par la suite quelques albums éponymes comme Lilith,Tristan…le Moujik etc ensuite j’aime bien mais je ne trouve plus l’alchimie…comme si un autre Murat s’était façonné avec l’âge ….moins passionné…moins sur la corde raide…plus pépère…c’est pour cela que Babel n’est pas le meilleur album pour moi…en ce moment je revisite ce Murat là…cette période où j’étais vraiment fascinée par le personnage….un personnage qui me ressemblait plus…disons que c’était plus l’osmose…je me souviens d’une interview avec Guillaume Durand…il y avait Brian Molko qui était présent …c’était encore le Murat provocateur …cabotin…il critiquait les groupes des années 70 …ceux qui avaient marqué l’époque…il affirmait qu’ils étaient vieillissants et qu’ils avaient l’air pépère maintenant…bien rangés dans le moule…avec leurs attachés case et leurs costumes…et qu’ils n’avaient plus cette folie musicale qui les caractérisaient…je pense que Murat s’est assagi également……c’est la maturité qui veut çà je pense…on devient plus sage avec l’âge…plus zen…on ne peut échapper à la course du temps …c’est çà qui est triste…

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  2. le 22 janvier, 2015 à 8:59 didierlebras écrit:

    Merci de ce oommentaire Rhia.

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  3. le 22 janvier, 2015 à 10:57 Rhiannon écrit:

    De rien Didier….attention,je ne dis pas que je ne l’aime plus….il reste mon auteur compositeur interprète préféré ;) …..et je dirai que j’attends le prochain avec impatience ….peut être que je risque d’être surprise….

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  4. le 22 janvier, 2015 à 11:10 didierlebras écrit:

    Avec JLM il y a toujours une part de surprise … Lire MURAT c’est toujours surprenant, intéressant, envoûtant … Tu apprends toujours sur lui, sur l’état du monde … C’est en cela aussi que c’est un artiste essentiel … Un jour on s’en rendra compte … MURAT c’est une œuvre ! N’en déplaise à certains …

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  5. le 22 janvier, 2015 à 14:40 Muse écrit:

    Pas du tout le même ressenti que Sylvain Fesson (qui porte bien son nom, on comprend pourquoi il parle de sexe avec JLM ;-) : d’ailleurs en voyant son nom, je pensais à l’expression muratienne « à l’entre fesson de ça »).
    Blague à part, quand j’étais plus jeune, je trouvais JLM justement trop éternel adolescent dépressif et morbide dans ses morceaux. Et je trouvais que le synthé donnait une coloration trop artificielle à ses chansons. Il m’a fallu l’album du Moujik et surtout Lilith (qui m’a profondément touchée) pour pouvoir réécouter et apprécier ce qui avait été produit avant par JLM. Alors que je l’avais écouté dès l’époque Cheyenne Autumn.
    J’aime mieux le JLM adulte qu’ado. Plus posé, plus apaisé aussi.

    Ceci dit, je rejoins Sylvain Fesson quand il dit que les albums d’avant Lilith sont plus brillants, plus réguliers dans la réussite. Après Lilith, les albums sont effectivement très inégaux, souvent parce qu’il tourne en rond dans son minimalisme musical alors qu’il a des textes magnifiques qui nécessitent une amplitude orchestrale et donc aussi du travail. Travail qui n’arrive souvent pas à son terme car il se débarrasse vite, veut rester sur du premier jet, pratique beaucoup le systématisme, alors que c’est pas toujours ce qu’il y a de mieux, compte tenu de la poésie baroque de ses textes.
    Du coup, quand il travaille avec d’autres, souvent, ça passe mieux musicalement que lorsqu’il travaille tout seul. L’apport des autres dans l’orchestration (à condition que ça ne retombe pas dans le systématisme), donne une valeur ajoutée à son travail, je trouve.

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  6. le 22 janvier, 2015 à 15:22 didierlebras écrit:

    Salut Muse,
    l’entre fesson de ça … c’est dans quel texte déjà ???
    Je n’y avais pas pensé … Aurais tu l’esprit + pervers que moi ???
    Amitiés.
    D

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    • le 22 janvier, 2015 à 22:20 Muse écrit:

      Certainement, Didier que j’ai l’esprit plus coquin et pervers que toi ;-) ) Quelques années de libertinage en ma jeunesse, ça laisse des traces ;-) )

      Eh oui, le contentement de la lady, tout un programme ;-) )

      Rhia, je trouve JLM apaisé depuis très peu de temps. Je pense sincèrement que livrer ce qu’il a dit de son passé sur Babel lui était nécessaire et lui a fait du bien psychologiquement. Du coup, son corps se meut différemment dans l’espace. On le sent plus ancré, moins à vif. Comme on dit par chez moi, il l’a craché sa Valda et il s’est libéré de ce passé trop lourd en le sortant du secret et de la fermentation intérieure qui ne lui valait rien (somatisations, malaises, pensées suicidaires). Tu remarqueras qu’il l’a fait aussi pour sa crise de la soixantaine sur l’album précédent et c’est pareil, ça l’a libéré de toutes les pensées noires qu’il avait.
      Et c’est très bien. Depuis le temps que tout ça mijotait et fermentait en lui sans trouver la porte de sortie et le rendait malade…Je ne comprends pas d’ailleurs comment il a pu attendre si longtemps sans lâcher ces grosses valises. Il aurait pu vivre beaucoup mieux s’il en avait parlé plus tôt.

      L’acceptation de son âge, ça dépend des moments. Autant parfois, il fait pépé grincheux, autant à d’autres moments, il se la joue vieil ado. Perso, ça me fait sourire et ça me rappelle certains élèves de son âge et plus âgés que j’ai en atelier peinture le jeudi soir: ça vaut son pesant de rigolade parfois, aussi bien chez les dames que chez les messieurs quand tu les écoutes discuter entre eux.

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  7. le 22 janvier, 2015 à 18:41 Rhiannon écrit:

    0 l’entre fesson de çà va le comportement de la lady….;)

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  8. le 22 janvier, 2015 à 19:07 didierlebras écrit:

    … Je vois …

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  9. le 22 janvier, 2015 à 19:11 Rhiannon écrit:

    Trompée Didier…à l’entre fesson de çà va le contentement de la lady….le titre « Le contentement de la lady » cd2 album « Lilith :)

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  10. le 22 janvier, 2015 à 20:11 Sylvain Fesson écrit:

    Yo !
    Bon bah voilà, j’ai appris un truc avec cette histoire de « à l’entre fesson de ça », je ne verrai plus « Le contentement de la Lady » de la même manire maintenant ! Mais qu’est-ce que cette expression veut dire ? Je veux dire, pourquoi il utilise ce mot fesson, il n’existe pas, si ?
    Et Muse, oui, on est d’accord en fait. Avant Murat était trop raccordé à sa tuyauterie d’ado dépressif. Mais justement, en tant qu’ado introverti, je kiffais ;-)

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  11. le 22 janvier, 2015 à 20:49 Rhiannon écrit:

    Je réponds à Muse….je pense qu’il est plus dans l’acceptation que dans l’apaisement…il va avoir 63 ans…et à cet age…on abandonne la lutte….on finit par accepter sa vie…il est installé dans sa routine quotidienne…faire un album par an…dans le systématisme là je suis d’accord et je te rejoins…mais je ne le sens pas apaisé…il l’affirme trop souvent …genre »j’ai accepté de vieillir »… »je me sens bien dans ma vie »….je pense que c’est un volcan qui s’est endormi et peut être qui sait ….un jour il se réveillera…enfin je l’espère…et ce jour là on risque d’être surpris….;)

    Répondre

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