- 105 bis – Sylvain FESSON … en chansons …
A présent parlons de Sylvain FESSON … 34 ans …
Une plume légère, des mots simples, des textes qui pourtant ne se dévoilent pas à la 1ère écoute. Tout comme MURAT, l’auteur nous laisse la possibilité d’emprunter des portes adjacentes. L’écriture de FESSON laisse entrevoir un réel désarroi, mais aussi une froide lucidité sur lui-même. Cela ne dit rien de la vérité que l’auteur est seul à connaître : « Je ne suis plus qu’angles morts / Cadavre esquive (…) J’ai peur de lâcher mes dents / Comme les lettres au Scrabble / De la distance qui s’étend / Entre mon corps mon âme », lance-t-il dans « Sonique moi ». Sylvain FESSON emprunte beaucoup à la nature : « Comment se fait-il que la nature soit si belle / Dans la moindre ramure dans le moindre champ / Dans les envolées d’oiseaux les nuances du couchant (…) La sève est / Le rêve est / Tout est divers et tout est un / Tout est lumière et tout s’éteint (…) Qui donne au monde cette intime vibration / Le vent dans le ciel le sang dans les veines / L’espace et le temps les femmes si belles / On dirait de l’amour / Où est le cœur du monde ?« , entonne-t-il dans « Le cœur du monde ». Malgré le mal de vivre, la difficulté d’être heureux, le poète conserve une vision optimiste du monde qui l’entoure. Il suffit que l’amour soit là. Pour Sylvain vivre est une chance : « Je marche le soir / Seul / Le vent dans le visage / Regarde le ciel, l’immeuble et l’arbre (…) Quand d’un coup / Quelque chose prend / Part / Je pense à ma passante, mon immanente / A comment elle me fait osciller / Ma passante mon immanente / Il n’y a qu’elle et pourtant tout y est (…) Un jour elle partira / Un jour moi le funambule / Elle me quittera / Et ce jour-là / Je partirai avec elle / Je crois. » Ces vers sont extraits du titre : « La chance de vivre ».
Sylvain, quel est ton itinéraire ?
Je suis francilien. Je suis né à Paris 13e , ça fait 15 ans que je vis à Paris, depuis le début de mes études supérieures et de ma vie « active », 15 ans que je suis pris dans les tentacules du métro parisien, mais j’y tiens : je suis un « francilien ». Ça ne veut peut-être rien dire pour quelqu’un qui habite en « Province » comme on dit, mais avoir grandi en Ile-de-France, notamment à Moissy-Cramayel, à 33 bornes (précisément, si mes souvenirs sont bons) au sud-est de Paris, ça n’a rien à voir avec grandir à Paris. Moissy c’est plus prolo, post bouseux, middle-class. Enfin ça a changé maintenant, ça a poussé partout, y’a quasi plus un champ, mais voilà ça fait cité dortoir, c’est pas le même décor, l’oeil du cyclone médiatico-économico culturel qu’est la capitale. C’est une ville nouvelle quoi et on sait ce que c’est une « ville nouvelle ». Si on sait pas on peut écouter le morceau « Ville nouvelle » de Mendelson, ça en donne une certaine idée. Cette enfance en Seine-et-Marne, je pourrais t’en faire un roman comme Dominique A l’a fait sur son Provins natal ! C’est dans un petit livre qui s’intitule Y revenir. Parce qu’il n’est pas rennais ni nantais comme on l’image parfois, il est francilien, du 7-7, comme moi ! Je n’ai pas lu le livre, il faudrait, j’en ai envie, mais je le conseille, tout ce que fait Dominique A est bien. Du reste j’en ai entendu cette phrase : « Les champs seine-et-marnais m’ont fait chérir la mer », et je vois très bien ce qu’il et elle veulent dire. Moi aussi les champs seine-et-marnais m’ont fait chérir la mer. Un pote qui y a vécu et qui prévoit d’ailleurs de faire un documentaire sur Moissy avec son asso Chercheur D’Autres me disait récemment que ces champs plats et que leurs corneilles lui filaient le cafard. Qu’il n’y voyait aucune perspective, se demandait comment il allait en sortir. Moi, je ne me suis jamais dit ça. Avec mon naturel introverti et solitaire et rêveur, j’y étais comme dans un cocon. Il y avait un champ de betteraves à côté de mon lycée, et je rêvais d’y courir à perte de vue, de les dégommer sur mon passage, non pas de rage, mais je sais pas, comme si j’avais été Super Mario Bros et elles des champignons et des étoiles magiques, ou les gars du film O’Brother sur l’affiche. Donc oui, inconsciemment devait y avoir l’envie d’ailleurs bien sûr, mais je le trouvais en moi, dans ce sentiment d’immensité et de nature là. Tu sais, c’est le truc de Baudelaire quand il dit dans Mon cœur mis à nu : « Pourquoi le spectacle de la mer est-il si infiniment et si éternellement agréable ? Parce que (…) Douze ou quatorze lieues de liquide en mouvement suffisent pour donner la plus haute idée de beauté qui soit offerte à l’homme sur son habitacle transitoire. » Voilà : spleen et Ikea, c’était amniotique, très bien. Et puis il y avait plein de terrains de basket. On était en 1992, en plein règne de Michael Jordan, en pleine épopée post Dream Team, et il y avait plein de terrains de basket. Les playground m’ont appris à chérir le ciel ! Dès que je voyais un panier au loin, avec ou sans sa planche, avec ou sans son filet, c’était comme un lieu de culte pour moi, une auréole à saisir, un appel du Très-Haut. Je ne pouvais pas ne pas y allez, m’y recueillir et m’élever… Bon désolé, si tu commences à me demander de raconter ma vie… !
Je t’en pries, continues !
Alors mon itinéraire pour répondre plus concrètement à ta question ? Tout sauf linéaire. Tout en zigzags et lignes brisées je dirai. Lignés brisées ouais. Rise and fall. Méta-mort et métamorphoses ! Disons qu’il y a eu plusieurs Sylvain en quelque sorte. Comme je viens de te l’esquisser, il y a eu le « Sylvain basketteur », de 8 à 18 ans. Je suis de la génération Club Dorothée, tu vois ? Et avant cela, moi et mon frère (jumeau), on n’arrêtait pas de dessiner en regardant tous ces héros de dessins animés formidables à la télé, tu sais Les Chevaliers du Zodiaque, Dragon Ball Z, tout ça, t’en as forcément entendu parler. Et puis quand j’ai découvert le basket, il s’est passé un truc. Une rencontre évidente entre ce ballon orange, cet arceau, sa planche et moi. C’était plus qu’un sport et ça a vite pris toute la place. J’ai vite arrêté de dessiner , dessiner ça faisait plus le poids. J’ai vite arrêté surtout que c’était finalement le truc de mon frère, qui a continué dans cette voie. Il est graphiste/directeur artistique aujourd’hui. Je jouais tous les jours, plusieurs fois par jour, comme un acharné, dehors ou dedans, qu’il pleuve ou vente, je m’appliquais à suivre un entraînement physique, pompes, abdos, jogging, corde à sauter et tout, d’où aussi la présence alter-ego de Hors Humain qui fait de la corde dans le clip de « Sonique-moi », pour moi c’est aussi un clin d’oeil à ça. Bref, un truc de malade à la Rocky Balboa et, une fois de plus, je pourrais faire un roman là-dessus, sur le basket et moi, ambiance « paradis perdu » et « qu’est-ce qui m’a pris là ? », « I believe I can fly » et patatra ! Parce que je voulais briller comme Michael Jordan, je voulais dunker, être une rock star. Et c’était le délire de toute une génération. Jordan, c’était l’idole, on voulait presque tous lui ressembler. Comment ne pas ? C’était le Bruce Lee, le Michael Jackson de sa discipline. Une icône. Un killer. Qui inventait ses propres mouv’, tuait « grâcement », un écrivain du corps oui. Corps et graphie. D’ailleurs dans ma ville, le type qui nous faisait tous la nique au basket, Thierry Neves, il nous la faisait surtout parce que c’était un putain de styliste. Il était tout freluquet, mais fin, racé, félin, super aérien. Il décollait réellement quand il sautait, comme s’il n’avait pas de poids, une feuille de papier et bing, comme on dit, il nous « postérisait », « In your face » ! On courait tous après sa détente et quand tu le jouais, quand tu défendais sur lui, c’était dur car t’étais littéralement partagé entre « action » et « spectation ». C’était tellement beau ses mouvements, fallait pas se laisser hypnotiser. Et une rumeur courait comme quoi il avait fait de la danse, sous-entendu classique, avant de faire du basket, ce qui était quand même peu probable vu le profil du type, c’est-à-dire, pour schématiser, un peu bad boy black, tu vois ? Ça m’intriguait. En même temps c’est marrant parce que ça va un peu avec le côté West Side Story de l’affaire ! Je veux dire par là que chaque quartier de la ville avait son terrain avec ses caractéristiques, son ambiance et ses stars. Et on s’affrontait un peu comme des gangs quoi, quand t’arrivais sur un terrain d’un quartier voisin, t’étais précédé de ta réputation et de tes faits d’armes si t’en avais et de ton côté, tu savais un peu à qui t’allais te frotter. Ça rigolait pas parfois, ça bataillait dur ! J’en ai des souvenirs mémorables. Et puis voilà, à trop charger la mule elle craque : blessure subite au dos. Ça m’a empêché de faire du sport pendant près de deux ans. Un truc comme ça. Fin de l’épisode basketball.
Et donc là arrive un autre Sylvain ?
Ouais, purée, je me rends compte que je parle de moi à la troisième personne comme Alain Delon, c’est space ! Mais bon, je sais pas, c’est bizarre, ça me fait du bien de dire tout ça, de le dire et de l’écrire comme une bonne fois pour toute et c’est une façon de dire que parfois on sait pas qui on est, on traverse différentes incarnations, on est un « work in progress » et dessus quelle que soit l’avancée des travaux y’a toujours cette pancarte : « Sylvain Fesson ». C’est plus un sentiment d’étrangeté que de… tu vois ? J’étais bien dans la merde de plus pouvoir faire de basket à 17 ans. Je m’étais rêvé en haut de chez pas quoi et du jour au lendemain j’avais plus rien. « You could have been number one (・) But you blew it away » chantait Matthew Bellamy de Muse, sur « Uno » le premier single de leur premier album Showbiz. Très sismique en son temps. Et bon, c’est là où, après coup, tu te mets à aimer des phrases à la Hölderlin genre : « Là où croît le danger croit aussi ce qui sauve », pour ne pas citer celle archi rabâchée de Nietzsche sur le sujet. Un an plus tôt, vers 16-17 ans j’avais découvert coup sur coup Baudelaire et Rimbaud à la médiathèque de ma ville. Je sais plus pourquoi ni comment mais j’avais été emprunter Les Fleurs du mal et un recueil de tous les poèmes de Rimbaud. Ça m’avait scotché ! J’avais eu du mal à les rendre et je crois que je me les ai achetés dans la foulée. Pourquoi je suis allé vers la poésie ? Je ne sais plus. Mais là aussi ça a été une rencontre marquée d’évidence. C’était la compagnie dont j’avais besoin pour me reconstruire et me questionner en silence, lentement. C’est là que l’écriture a pris le relais et que j’ai commencé à écrire des poèmes, en jetant beaucoup de mots et de papier, encore plus je crois que lorsque je dessinais ! Je restais dans ma chambre et et je faisais courir ma main comme un sismographe. J’écrivais tout le temps, tout le temps, mais de manière très solitaire, caché, fallait ni me lire ni en parler. Un homme introverti en vaux deux ! Je me cherchais et tel un somnanbule fallait pas me réveiller. Globalement c’était donc pas bon, je m’étais pas encore trouvé mais dans le tas y’avait quelques fulgurances que j’aime toujours – et c’est ça qui est bien avec la poésie, c’est que parfois tu tombes sur des trucs qui vieillissent pas, qui feront blocs comme ça tout ta vie, tu retomberas dessus et tu te diras toujours : « Ah ouais, c’est ça ! Bien vu le gars qui était moi ! » Le côté tuile et diamant brut de la poésie. Etonnant. D’ailleurs sur l’album Sonique-moi y’a deux poèmes qui datent de mes 20 ans : c’est « Le Coeur du monde » et « La Chance de vivre ». Ils datent et en même pour moi ils sont toujours là, comme deux pierres angulaires pour moi. Ça peut sembler naïf aujourd’hui, mais j’avais besoin de les sortir sur mon premier disque, comme pour rendre hommage à celui que j’ai été et qui a accueilli ça, ressenti ça. Je ne serai plus capable d’écrire ça aujourd’hui. Question d’encre-âge, d’épaisseur, de sédiments je crois. L’écriture est donc devenue ma passion. Après le bac et une année de fac de bio pour des prunes, quand il s’est agi de choisir une sorte de voie, je me suis dit : « Opte pour un truc qui fait appel aux mots ». Je me suis dit : « Pourquoi pas le monde de communication et de la pub ? » et j’ai étudié ça pendant 5 ans à Paris. J’ai fait quelques stages en agence de pub en stage de concepteur-rédacteur. C’était l’époque où Beigbeder venait de sortir 99F. Il se passait un truc dans ce petit monde. Un vent de, je sais pas, de peudo rebellion créative. Mais je m’y suis pas senti à mon aise. Je voulais pas me mettre au service de ça, le monde marchand, et j’étais pas très bon dans ces formats d’écriture, ces textes de commande au service d’un produit qui me parlait pas. J’ai poursuivi ces 5 ans en me réorientant du côté de l’études des médias, des penseurs critiques des médias. J’ai passé 3 ans à diriger un journal étudiant et j’ai commencé un mémoire que je n’ai jamais rendu sur les rock-critics, mémoire qui m’a permis de rencontrer les cadors de la chose à Libé, Rock&Folk, aux Inrocks, à Technikart, Télérama… Et comme en plus j’avais fait mes stages de l’époque au sein de la presse musicale, dont un à Rollingstone, ça y est, j’avais un pied dedans, j’étais mordu et j’ai plus lâché le truc durant les 10 bonnes années qui ont suivi. J’ai écris partout où je pouvais : Longueur d’Ondes, Rockmag, Technikart, Chronicart, Libé, Courrier Cadres, GQ, Trois Couleurs… J’ai interviewé tous les grands artistes que je pouvais… Jusqu’à avoir fait le tour de la question et de l’envie qui m’avaient poussées à faire ça, critique rock – ce qui était beaucoup lié à mon flash sur Ok Computer de Radiohead découvert à Bruxelles à l’été 1997. C’était la fin du Sylvain journaliste. Fort de l’expérience de toutes ces années-là, j’ai alors voulu raccrocher les wagons avec ma passion pour l’écriture de poèmes et mon amour du chant et de la chanson. Je me suis remis à écrire ça, vraiment. Je voulais passer de l’autre côté du Schmilblick mais je savais pas comment puisque moi-même je ne fais pas de musique, je ne joue d’aucun instrument. Et la suite, dans une certaine mesure, tout comme moi, tu la connais et tu l’ignores !
Je vois ! Avant d’en venir à ta recontre avec Arthur et ton projet musical, peux-tu me dire comment s’est faite ton éducation littéraire puisque ton domaine à toi c’est les mots. As-tu suivi une filière littéraire ?
Du tout ! J’ai fait scientifique, j’étais pas doué pour ça, je l’ai juste fait parce qu’on m’a dit que c’était bien de le faire, que ça m’ouvrirait le plus de débouchés, que j’avais les moyens de réussir et comme moi je comptais faire STAPS, prof de sport donc, ça me semblait pas totalement con d’un point de vue stratégique. On pourrait dire que ça a servi à rien vu que j’ai pas poursuivi là-dedans, mais finalement je regrette pas, je crois qu’étudier les livres et la littérature au lycée, ça aurait tué mon réel intérêt pour tout ça. J’aime me consacrer à ce qui m’intéresse vraiment en autodidacte. Et puis j’ai quand même eu la chance d’avoir un super prof de français en seconde et en première. Alain Lespès, il m’inspirait ce type, tout comme ensuite m’a inspiré mon prof de sémiologie à l’Institut Français de Presse, Frédéric Lambert. C’est important ce genre de figures… Et Alain il m’a ouvert au pouvoir magique de l’écriture à l’occasion d’un travail sur les figures de style. Je crois que c’est ça qui m’a poussé à écrire et à lire de la poésie, j’y ai vu s’ouvrir un immense terrain de jeu. Faut dire aussi qu’on s’est tapé de sacrés textes avec lui : Les Pensées de Pascal, L’Œuvre au noir de Yourcenar, Godot et Fin de Partie de Beckett, Plume de Michaux, Lorenzaccio de Musset… Bref, ce bête name dropping c’est pour lui faire une dédicace ! Il a même réussi à me faire faire du théâtre alors que j’étais extra timide. J’ose penser qu’il y avait un vrai petit feeling entre nous. Il m’avait offert Le Dépeupleur pour mes 17 ans. Encore du Beckett. C’était son truc Beckett ! Il m’a aussi offert un livre de poésie avant que je quitte le lycée : Fragments verticaux de Roberto Juarroz. J’avais adoré et j’y reviens de temps en temps pour piocher des choses, et rester en suspends comme ça. Songeur. J’ai remarqué que c’est un type qui avait de « bons goûts » musicaux aussi. Enfin des goûs qui me parlaient. Un jour qu’on était chez lui pour répéter avec le club de théâtre, j’ai vu qu’il avait le Grace de Jeff Buckley. C’est toujours bizarre quand t’es ado de voir qu’un adulte, qui plus est un prof, peut avoir les mêmes disques que toi. Bizarre et réconfortant. Voyant cela, j’ai pensé qu’il devait être ouvert à un groupe comme Radiohead. Radiohead à l’époque, c’est pas peu dire que j’étais en plein dedans. On cherchait un morceau pour la scène finale de la pièce. C’était Opérette de Gombrowicz. Et je pensais que leur morceau « Meeting in the Aisle » qui figure sur l’EP No Surprises/Running From Demons pourrait parfaitement coller à l’ambiance d’HP lysergique qui la caractérisait. Et il a accepté. J’étais fier, fier et étonné comme ce jour où mon père ma demandé de lui filer une de mes pièces de Lego translucide rouge pour en faire une loupiote sur le tableau de bord de la LN qu’il retapait ! Je me demande régulièrement ce qu’il devient Lespès. Neves aussi (le basketteur) …
Les mots de Sylvain ne sont pas pareils aux miens. Les siens fleurent la ville, ses tours, ses bruits, ses rumeurs … Les miens sentent la campagne, ses silences, ses chants d’oiseaux … Le jeune homme s’est nourri des mélodies de « Mendelson » - « Radiohead » et « Muse ». L’homme d’âge mûr que je suis s’est abreuvé des sons de REGGIANI et FERRE. Je suis plein d’admiration pour Sylvain qui nous dresse le portrait d’une jeunesse pour qui rien n’est facile. Pour ces jeunes, qu’ils soient perdus dans la grande ville ou reclus dans nos campagne, tout est compliqué, demain plus encore. Passer de la réussite à la délinquance est tellement facile ! La chance y est pour beaucoup. Même vos origines ne suffisent plus. C’est pourquoi les mots de Sylvain et son obstination me touchent. Les tragiques évènements récents sont là pour leur donner une autre résonnance. Une jeunesse privée de perspectives est une jeunesse qui se meurt . Comment en est on arrivé là ??? Il n’y a plus de valeurs qui tiennent, ou plutôt si, elles sont inversées. L’argent roi, prime sur tout. Peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Inversées vous disais je ??? Oui, un exemple : en ville, vous bravez l’autorité et vous êtes un héros. A la campagne pour un larcin, les Gendarmes se déplacent chez vous, les mauvaises langues font de vous un banni … J’arrête d’épiloguer. Sur cette page Sylvain s’est ouvert à l’écriture. Sur celle qui suit, nous découvrirons la musique accompagnant ses mots … Que du bonheur !
***
Un portrait et auto portrait touffu. Plusieurs vies en une effectivement. A la lecture, peut-être parce que je vieillis ou parce que finalement, j’ai toujours été décalée d’avec ma génération (j’ai plus de points communs avec toi Didier qu’avec Sylvain curieusement pourtant plus proche en âge), j’éprouve face à son témoignage personnel, un sentiment presque d’étrangeté, de décalage.
L’omniprésence d’expressions anglaises chez Sylvain comme autant de formules françaises, un univers très anglo-saxon et urbain et j’allais dire, pas de continuité réelle personnelle, me mettent mal à l’aise, ce qui montre bien aussi à quel point l’éducation a changé et la société aussi en très peu de temps.
L’éducation dans les années 50-60-70 ouvrait un champ des possibles très différent et beaucoup plus ouvert.
Les années 80 en finissent avec l’idée d’avenir sûr, d’accomplissement par le travail tous azimuts. On construit des modèles de réussite sociale en alimentant des fantasmes faute de pouvoir ouvrir une réelle intégration sociale et économique et professionnelle.
Du coup, je remarque quand je lis le récit de Sylvain qu’il a à la fois une adaptabilité incroyable aux exigences et fermetures physiques, professionnelles, sociales auxquelles il a dû et doit encore faire face, et en même temps j’observe une transversalité d’expériences très diverses sans réelles connexions entre elles.
Le parcours est riche, mais en même temps, la ligne directrice semble absente. Ce qui donne l’impression d’une errance prolongée à la fois intérieure et professionnelle, après la cassure du rêve d’être sportif de haut niveau.
Sa génération, celle des enfants nés en 80-90 fait partie de celle où « soit tu es sportif de haut niveau, soit tu es artiste » sinon tu n’existes pas socialement.
Ce qui à la fois met une pression pas possible sur ces jeunes mais aussi, balaye, réduit dans une certaine mesure à néant tout ce qui n’a pas rapport avec ces deux activités. Et les médias relaient cette mise en scène. Le cinéma aussi et ce, jusqu’à aujourd’hui. Reflet d’une époque,sans doute, mais qui me laisse assez dubitative.
Avec dans mon oreille en écho, l’album de Maxime le Forestier datant de 94, « Passer ma route ».
Hummm, je ne suis pas sûr qu’il faille tirer des conclusions générationnelles en lisant mon histoire, je ne suis pas sûr que mon parcours incarne à lui seul ceux de tous les gamins des années 80, c’est juste un parcours humain (beau ?) bizarre comme il y en a eu aussi avant moi, même si oui, mon trajet s’inscrit forcément dans une décennie précise et une France précise et un milieu vaguement précis…
Salut Sylvain,
Muse est un puits de savoir dotée d’un grand esprit de synthèse. Je dis ça avec le + grand respect. Lorsque l’on parle de soit on n’imagine pas les autres. Ton récit est comme le clip. Ca va à 200 , cette générosité ne peut qu’aboutir … Pas de ligne directrice ??? Est-ce qu’il en faut ??? Je pense quand même Sylvain que tu es représentatif d’une société où il faut apprendre à se débrouiller, à inventer, à changer … Ce ne sont pas les mots qui te manquent. Et c’est vrai aussi que ton langage est celui de ton époque. Il emprunte à Baudelaire et à la chaussée des quartiers de banlieue … De ce mélange naît une richesse … Tu es un mélange de MURAT et de rappeur … Il faut le prendre pour un compliment même si je n’aime pas le rap (trop systématique, ouvert sur rien … si ce n’est la violence, le bling bling …). Toi tu t’appuies sur le passé (tes études, tes lectures) et tu mélanges ça avec ton vécu, tes incertitudes, tes espoirs, tes déceptions, tes angoisses … Toi Muse et Moi, ce sont trois générations qui se rencontrent … trois univers différents … tellement différents … Savoir utiliser les mots est la base de toute réussite … Je suis certain que tu y arriveras … Question : pas de EP ou de mini CD de « Sonique moi » sur le marché ???
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Je ne suis pas du tout un puits de savoir, Didier. Loin loin de là. Et pour l’esprit de synthèse non plus.
Et puis le rap des années 90-2000 n’a rien en commun ou presque avec ce qu’il était initialement dans les années 80: contestation et critique sociale et politique, revendications d’égalité, de fraternité, de liberté, de culture. Des aspects qui ont quasiment disparu du rap dans les années 90 et jusqu’à aujourd’hui. Les mots ont été vidés de leur sens et remplacés par un déluge rythmique verbal qui revendique seulement une quête du fric, de la célébrité, du pouvoir.
Une totale inversion des valeurs.
Inversion des valeurs que tu retrouves à tous les niveaux de la société aujourd’hui. Même si ce système artificiel et superficiel du paraître et du tout fric arrive à ses limites depuis quelques années.
Bonjour Sylvain
Aujourd’hui pour ta génération, je constate que s’il n’y a pas célébrité petite ou grande, il n’y a pas d’existence réussie, valable. Et je trouve ça particulièrement triste et sclérosant, très violent aussi.
Quand j’étais môme, on pouvait se projeter dans un métier, un avenir personnel et professionnel d’utilité sociale sans pour autant qu’il y ait cette dictature de la célébrité à tout prix, arrivée en France fin des années 80 (dictature importée des USA et du fantasme du self made man).
Et cette dictature du paraître imprègne énormément les personnes nées dans les années 80-90, dans leur parcours scolaire et professionnel. Je m’en rends compte depuis une douzaine d’années que j’enseigne et en partie à des jeunes de 15 à 25 ans en centre de formation.
Tu vois, quand je pense à Jordan et Beigbeder (nés dans les années 60 et qui sont pour toi des références, des repères), se sont pour moi qui suis née au tout début des années 70, deux miroirs aux alouettes dressés en modèles de réussite sociale mais en réalité, seulement guidés par l’envie d’être célèbre (comme si c’était une fin en soi). Fantasme qui ne suffit pas à les crédibiliser à mes yeux en tant que personnes de valeur, même si affichant un palmarès de réussites chacun dans son domaine. Et personnages publics qui me font plus penser à des coquilles vides dont on a voulu faire croire médiatiquement au plus grand nombre qu’elles sont pleines. Ce qui confine à l’imposture. Imposture qui à mon sens, induit en errance beaucoup de gens de ton âge et encore davantage les plus jeunes.
Et cette manipulation des esprits me paraît grave car que ce soit le sport, l’art tous domaines confondus, mais ça peut s’étendre aussi à n’importe quelle autre activité, ces disciplines doivent être portées initialement par une construction personnelle, une sorte de colonne vertébrale technique, émotionnelle liée à un vécu incarné (qui va générer du sens, un élan perpétuel et non factice) qui n’a strictement rien à voir avec la recherche narcissique de la célébrité ni avec l’expression personnelle ni avec une quelconque médiatisation.
En te lisant sur cet interview, j’ai l’impression que tu commences à t’en rendre compte un petit peu mais que ça t’a pris du temps pour le comprendre, du fait de l’omniprésence de ces références au plan médiatique dans ton quotidien depuis ton enfance, et du fait de l’illusion que cette fabrication de faux-semblants projette que ce soit culturellement, intellectuellement, économiquement, politiquement, socialement sur l’ensemble de notre société contemporaine.
Cette persistance artificielle mise en scène quotidiennement à la télé, dans la littérature blanche, sur les journaux, sur les réseaux sociaux, j’ai l’impression qu’elle t’a freiné dans l’accès à toi-même, tout en te faisant croire qu’elle était essentielle à ta construction personnelle et professionnelle. Ce qui explique peut-être l’absence de ligne directrice que je ressens dans ce que tu expliques de ton parcours.
Bonjour Muse,
Je ne suis pas trop d’accord avec le constat que tu dresses sur « ma génération », je crois que c’est un peu un faux débat qui est fait là, au sens où je le trouve trop simplificateur. J’ai l’impression d’être vu comme le rejeton d’une génération perdue, et d’une génération Star Académie. Ce n’est pas le cas. Et je ne crois pas vraiment à ces histoires de générations perdues. C’est vrai que le monde ne semble pas aller en s’améliorant mais chaque génération a ses atouts et ses fardeaux, son intelligence et ses tares. Il faut être juste capable de les voir, ce qui est par définition dur à voir quand on n’est pas soi-meme issu de la génération en question. Suis-je à même de voir les bonnes graines en germe dans la génération qui me succède ? Je n’en suis pas sûr et pourtant forcément il y en a. Alors… rejeter des icônes comme Jordan ? Rejeter la médiatisation ? C’est rejeter la pop culture en un sens. C’est rejeter le rock, c’est rejeter les Stones, Led Zeppelin et j’en passe. Les choses sont toujours complexes, bâtardes, blanches et noires. C’est la vie. On doit faire avec, non ?
Bonjour Sylvain
Je ne considère nullement ta génération comme une génération perdue,loin loin de là. Mais comme une génération qui se retrouve prise entre l’obligation d’être célèbre d’une façon ou d’une autre ou le néant (autrement dit la vie réelle classique et anonyme présentée médiatiquement comme une existence misérable et inintéressante).
Et je trouve ce chantage fait par des gens de pouvoir dans les médias qui ont entre 50 et 75 ans, profondément révoltant, ultra violent pour toi et tous ceux et celles de ta génération.
Parce que je sais pertinemment qu’il est possible d’exister, d’être reconnu(e), aimé(e), utile hors de cette dictature de la célébrité. Que choisir une autre voie que « la célébrité pour la célébrité » ce n’est nullement le néant ni rater son existence, mais c’est la vie et cette vie peut être belle, épanouie, heureuse, contrairement à la vision misérabiliste et négative que les médias et les multinationales s’acharnent à jeter sur les anonymes, les sans grade.
La célébrité comme une fin en soi n’a jamais engendré du positif pour la construction personnelle des individus. Mais plus d’aliénations et de mal-être, même avec de l’enrichissement financier, matériel.
Tu peux le constater régulièrement chez plein de célébrités nombrilistes à l’extrême qui ont fini ou finissent par s’autodétruire. Car la célébrité ne peut pas réparer ni des manques ni des failles. Elle va au contraire les accentuer. Creuser du vide.
Lorsqu’il y a à la base un projet de partage et d’épanouissement personnel,la célébrité vient comme un plus et non comme quelque chose de vital.
C’est dans la création que les artistes qui durent puisent leur équilibre, leur bien-être, pas dans la célébrité.
La célébrité quand ils l’obtiennent est un plus (un moyen matériel d’aller plus loin en continuant de créer), mais elle leur est moins indispensable et moins précieuse que l’acte créateur lui-même.
Et ça change bien des choses en eux et autour d’eux. Leurs oeuvres ont une portée différente donc aussi une réception différente.
Ne crois pas que je rejette la médiatisation ni la célébrité. Mais je trouve absurde que les médias mettent la célébrité et la médiatisation comme nécessité vitale et comme unique voie d’accomplissement personnel et social.
Aucun être humain n’est une icône. Parce qu’autant gavé de défauts que de qualités, de paradoxes, de misères comme de beautés.
Quelques jeunes de ta génération se rebellent contre l’idée d’une nécessaire célébrité pour exister socialement et individuellement. Ils créent, travaillent non pour être célèbres mais pour apporter un moyen de réflexion, d’émancipation à la société et aussi pour progresser dans leur connaissance d’eux-mêmes, d’une technique et du monde.
Mais par contre, médiatiquement, nos sociétés nous en montrent peu de ces jeunes-là…préférant le sensationnel et des gens plus soumis aux diktats du moment que sont la téléréalité, les compétitions acharnées et la mise en vitrine du nombrilisme et de la performance.
Le rock (dans toutes ses variantes) s’est vécu comme une rébellion à l’autorité politique, religieuse, parentale dans une époque où la seule voie possible d’avenir qu’on tendait aux jeunes était de reprendre l’activité professionnelle parentale, ou de devenir militaire, religieux et de fonder une famille, de préférence nombreuse et soumise aux religions, de faire la guerre.
La quête des rockeurs n’était pas la célébrité, mais l’émancipation et l’édification personnelle et collective hors de la dictature familiale, sociale, politique et religieuse qu’ils subissaient.
Et ils y sont parvenus à cette émancipation et ils ont apporté leur pierre à une évolution sociale incroyable. Même si certains sont aujourd’hui retournés dans les mêmes travers qu’ils reprochaient il y a 60 ans à la société et à leurs proches. Un immense paradoxe.
La pop n’est par contre pas une rébellion, mais une adhésion aux diktats sociétaux du moment quels qu’ils soient. Le morceau de sucre qui aide la médecine à couler, comme le chantait Julie Andrews dans Mary Poppins.
Ce qui explique que la pop est dominante actuellement dans le paysage musical proposé au grand public par les médias depuis les années 90, comparativement au rock qui n’est plus médiatisé, sauf de façon nostalgique et s’il est vidé de toute revendication politique, sociale, etc.
C’est plus acceptable aujourd’hui de diffuser les Stones, Led Zep tels qu’ils sont devenus, c’est à dire rangés des voitures, plutôt que Saez, Melissmell ou Primus par exemple.
Pour ça aussi que les Vieilles Charrues, les Francofolies, le Printemps de Bourges ont meilleure médiatisation et soutien que le Hellfest.
Le contenu de la plupart des chansons que tu entends en radio même quand la musique est rock, reste globalement très sage ou rebelle à la petite semaine, si bien que ce contenu ne remet nullement en cause ni en question le système dominant politique, économique et social qui prévaut depuis la fin des années 80.
Alors qu’initialement, la contestation, la dénonciation de l’ordre établi, la critique c’était part importante de la musique et de la chanson populaire.
Muse, nous sommes donc d’accord sur le constat du « train où vont les choses », médiatiquement, sociétalement, économiquement… Mais bon, ça j’ai l’impression que cela, les gens le savent. Qu’il y a une conscience de cet enflage. En tous cas, globalement « ma génération », si tant est que cela veuille dire quelque chose, n’est pas dupe de cela. Et il existe un bon usage des icônes et des médias. On peut avoir grandi avec des stars à la Jordan, Jackson & co (et d’autres) et devenir quelqu’un de pas trop con, manipulé par le système, suffit d’être curieux, ouvert, de varier les plaisirs et les nourritures, isn’t it ?
Salut Sylvain ! (bis, parce que je viens de rater la manoeuvre pour laisser un commentaire)
Alors il faut que je te redise (mais liras-tu à nouveau cette page et tomberas-tu sur cette réponse ?) ou plutôt que je dise à nouveau, de façon forcément neuve, la joie et l’émotion de trouver , hier soir, lundi 27 juillet, cette interview et de découvrir dans la foulée (impressionnant à la course le Sylvain !) tes fortes chansons.
Par quel surf aussi hasardeux que fatal en suis-je arrivé là, je te le conterai peut-être.
Nom de Dieu ! S.F., lui-même, en personne, infiniment autre et pareil, en mots vivants et vibrants, vivants de la vie de quelqu’un d’aussi vrai, sincère, intense et profond que toi et vivants parce que lus, entendus, vécus par la Vie-même qui les reçois comme elle les as envoyés : la Vie, invisible et manifeste, open secret, revêt tous nos visages, que nous pensons nôtres et tous les aspects, et danse, s’invente, jubile, joue, jouit et se réjouit d’elle-même multipliée en ses incarnations infinies (ce nuage, cet instant, cette fille, ce chat, ce banc, cette odeur, untel ou unetelle, ce bout de bois brisé, cette trace sur le mur, ce drame, cette joie,cet oiseau, cette puanteur, cet escalier,ce ciel, ce ciel, ce bleu du ciel : cosmos, cosmos, la danse de Shiva, ici maintenant !)
On pourrait dire que je suis celui à qui tu offres le petit name dropping littéraire en spéciale dédicace (et qui l’a étrangement, merveilleusement, naturellement reçu, tu vois !) mais la vérité (oui, oui, n’ayons pas peur des mots qui sont de si beaux plongeoirs pour des figures aériennes aussi célestes que casse-gueule – mais ce n’est jamais que la gueule à laquelle on s’identifiait qui se brisera merveilleusement -) la vérité donc, c’est que je suis (voilà ce que je deviens, en réalité, ce que j’ai toujours été comme toi, comme tous et comme chacun) je suis la conscience vivante, la présence même en personne (et en personnes, bêtes, choses, songes, signes, message comme celui de la lumière d’une étoile disparue depuis longtemps nous apprend-on à l’école mais qui nous arrive pourtant, justement, comme apparition, maintenant et qui aura donc eu, apparemment besoin de cette distance pour être-pour-nous, comme quoi tout arrive et rien jamais n’est perdu, sauf les illusions, et d’ailleurs même les illusions qui sont des illuminations, des jeux de lumière de la Vie faisant signe à la Vie !)
Ouais, sacrée belle surprise de te retrouver courant, chantant, parlant, racontant tes légendes, forcément vraies puisque vécues, les champs de betteraves de Moissy, l’altitude réellement rêvée des paniers de basket (sais-tu que je connais un autre Neves, peut-être, forcément parent du tien puisque c’est la seule et même Vie, même si la Vie avec lui, sous la forme de lui joue en ce moment à se voir individuellement mourir, comme elle le fait sans cesse dans son cache-cache insensé…) et donc ce prof qu’il m’est arrivé d’être, grâce à l’élève qu’il t’est arrivé d’être par exemple.
Bon alors, quand est-ce qu’on se voit, petit frère, pour faire le point sur l’infini mystère de tout ?
nobody Knows but J… (tiens salut au Salut, salut à Jésus en passant, faisant l’étoile comics-tragique et infiniment relax sur sa croix au carrefour de chaque instant, l’invraisemblable sémaphore nous indiquant la droite, la gauche, la terre, le ciel, en même temps, éternellement, toutes les directions sont bonnes, il n’y en a qu’une, ici-maintenant, la Vie qui joue et agonise et joue et agonise sans fin, dans le moindre recoin profane qui est évidemment aussi sacré, cette rue mouillée de pluie, cette mouche, cette pensée, cette chanson, cette absence d’oeuvre, ce poteau, cette crotte de nez ou de pigeon, ce plein, ce vide, la Vie elle-même, etc, etc, tu as compris mon chant, ma danse, ma rengaine !
Au hasard donc et à la chance, ami Sylvain !
ce fut et ce sera une joie
a.l.
J’adresse à Sylvain …
Dernière publication sur : Jean-Louis MURAT ... il aime ... il n'aime pas ...
Oh purée, oh purée, oh purée… On se croirait dans une émission de Jacques Pradel mais en mieux ahahah ! Alain, recontactes-moi ça me ferait hyperplaisir, tu as mon mail niché quelque part dans les liens hypertextes de ces commentaires, enfin le voilà,simple comme bonjour à la sauce 2.0 : sylvain.fesson@gmail.com
Je transmets donc à Sylvain, je ne suis que « passeur » … d’un message tellement fort, celui d’une vraie amitié … Je suis tout simplement heureux d’avoir permis ces retrouvailles …
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Voila donc que je découvre ce soir un épisode manqué du blog de notre cher Didier! Heureusement que tu as a publié tout à l’heure une vidéo dont le contenu auditif m’a scotchée et poussée à écouter d’autres titres de Sylvain Fesson… et vlan! la claque! Comme au temps de « Cheyenne Autumn », « Le coeur du monde » me touche tout particulièrement et voila pourquoi : à l’âge de 20 ans, dans une tour qui n’avait rien à voir avec celle de Babel, j’écrivais quelques poèmes dont « L’abeille », c’était une petite dizaine d’années avant que « ce monde d’abeilles qui palpite impatient au fond des bois » ne coule de la plume de JL Bergheaud, ainsi que « La nature est si belle » sortie de mon imaginaire de citadine, 20 ans plus tôt que cette jolie introduction écrite par Sylvain…
Une anecdote intergénérationnelle, j’ai 54 ans et un fils de 32 ans qui a lui aussi baigné dans l’admiration de Jordan; et non chère Muse, il n’a jamais rêvé d’être sportif de haut niveau ni artiste, ni même célèbre mais il travaille dans la création (dessinateur industriel).
Bon, tout cela pour dire que vous avez une nouvelle « fan » Sylvain!
Merci Didier, tu es un « passeur de mémoire » formidable (encore un sujet qui m’a inspiré un poème, décidément)
Bonjour Armelle,
Merci pour votre touchant message ! Je viens tout juste de lire cela et cela me fait très plaisir. J’espère que vous allez bien et tout et tout.
Mes amitiés ainsi qu’à votre fils fan de Jordan
Sylvain (www.sylvainfesson.com)
Salut Armelle,
j’apprécie ta retenue en tout, ton sens de la réserve, ta simplicité …
Tu aimes les autres cela se sent !
Je me souviens d’un de tes poèmes avec une brouette … c’était simple et beau ! Je souhaiterais que tu m’adresses certains poèmes de ta production et en faire une page qui te serait consacrée. Amitiés. Didier.
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Bonjour Armelle,
Merci pour votre touchant message ! Je viens tout juste de lire cela et cela me fait très plaisir. J’espère que vous allez bien et tout et tout.
Mes amitiés ainsi qu’à votre fils fan de Jordan
Sylvain (www.sylvainfesson.com)