- 100 – Jean Louis MURAT … Vous avez dit olibrius ??? …

Ma découverte de MURAT s’est faite en deux temps. En 2000 « Murat en plein air » constitue pour moi un vrai choc, une gifle salutaire. Quelques mois plus tard, le hasard me conduit jusque « MURATTEXTES. » C’est en parcourant ce site que j’ai pris conscience de tout le talent de MURAT.

Les mots délicieux, surprenants, simples et beaux, parfois « érudits » allant jusqu’au « tarabiscotés » défilent devant vos yeux. Ils sont autant d’images qui vous imprègnent le cœur, le corps et l’esprit. Ecouter et lire MURAT c’est décupler les plaisirs. La meilleure preuve je la trouve dans la lecture, l’ouïe et le ressenti du titre qui suit …

« L’éphémère »

(Extrait du Manteau de pluie/1991).

« Tout est éphémère

La vie

La terre

Les choses vues

Qui nous ont plu

Les papillons,

L’hiver, les loups, les cerfs

**

… Je ne sais plus … »

« Je parcours les rues

Du monde disparu

Où j’étais volontaire

Naguère

Non je ne me souviens plus

De tout ce temps perdu

Je me sens éphémère ».

**

« Tout est éphémère

Le sang

La chair

Des êtres nus

Qui nous ont plu

Le paradis

L’enfer

D’un être cher

… Je ne sais plus … »

**

« Tout est éphémère

Comme la beauté

La bonne humeur

La santé

Le bonheur

… Tu le sais … »

**

« Par ton humidité de femme

Par ton corps

Par ton âme

… « Tu le sais »

**

« Par le chant de l’oiseau moqueur

… Tu le sais ».

**

MURAT aime à mâchouiller les mots, comme s’il cherchait à leur donner un sens connu de lui seul. Il nous donne à entrevoir. Il nous fait croire, nous laisse percevoir. La lecture de « MURATTEXTES » vous fait dire : « Mais oui bien sûr … pour le sûr ! »

Depuis ma première intrusion sur ce site de référence, je ne compte plus le nombre de fois où j’y suis retourné pour m’imbiber des mots du chantre d’Orcival. MURAT, Je connais davantage ses textes que ses chansons. Lire MURAT c’est partir en voyage, c’est retrouver l’enfance de l’artiste et par la même un peu la sienne, c’est se promener hors des chemins ou « mots creux » et banalités se le disputent.

Sur le Blog que je consacre à MURAT, c’était une promesse de départ : ne jamais parler de moi. Et c’est tellement mieux ainsi. Promesse tenue donc. Aujourd’hui, ils sont de plus en plus nombreux ceux qui viennent frapper à ma porte. Le « modeste » que je suis est avant tout désintéressé. Je ne serai jamais « fan » mais j’aime tellement MURAT ! C’est pourquoi sans doute, les gens n’hésitent plus à venir me voir, à m’adresser des mails, à me demander c’est vrai tel ou tel inédit. Partager MURAT n’est pas spolier l’artiste. Donnez, il en restera toujours quelque chose. Par ailleurs, ceux qui viennent « picorer sur mon palier » me donnent tellement et je les en remercie. Il y a « mes copines »  … de FLO à ARMELLE en passant par RHIA, AMPARO, les MARIE CHRISTINE … Je les trouve toutes belles et je les aime. Je n’ai pas peur de le dire, quitte à paraître ridicule moi qui suis en âge d’être leur père … Et il y a les autres … dont je ne connais parfois que le prénom … comme cette professeur de Français qui aime à corriger mes fautes … Je vous l’assure. Je n’en prends pas ombrage loin s’en faut …

Tout cela pour vous dire qu’il y a peu, c’est un sacré « OLIBRIUS » qui s’est invité chez moi. C’est ainsi qu’il s’est qualifié lui-même. J’aime ce mot. Je l’ai donc repris à mon compte sans vergogne. De qui s’agit-il ? D’un « Muratien » de la première heure où quasiment. 

La page 21 de ce Blog est consacrée à : « Ceux qui chantent MURAT ».  Le sieur Hervé FRESNE est l’auteur d’une reprise d’un titre du bougnat  : « L’infidèle » ou « Le spectacle pour Américains« .  FRESNE est un nom d’emprunt. Sa véritable identité ??? La réponse est : Alain FÉCOURT auteur et concepteur du site « MURATTEXTES ». Vous devinez mon ravissement. Autant je n’aime pas parler de moi, autant j’aime à faire parler les autres. Qui plus est lorsque nous avons une passion commune. Il n’aura pas été facile de convaincre Alain FÉCOURT de l’intérêt de répondre à mes questions et que cet échange fasse l’objet de la « page 100″ du  Blog dédié à J.L.M. Que de chemin parcouru me direz-vous !

Voici in extenso le fruit de cette interview, sans prétention aucune, qui me permet de mettre en avant le travail remarquable d’un ouvrier de l’ombre, d’un personnage intelligent qui sait demeurer dans la retenue. Pour la commodité nous nous sommes tutoyés  … moi qui déteste le vouvoiement, cela me va …

  • Peux-tu en quelques mots nous expliquer qui tu es ?

Je m’appelle Alain FÉCOURT (je tiens beaucoup à l’accent aigu sur le « E », d’une part parce que cela changerait la prononciation de mon nom s’il n’y était pas, et d’autre part parce que beaucoup de personnes ne savent pas le taper en informatique).

 Je viens d’avoir 41 ans, mais je crains que cela n’ait tendance à augmenter au fil du temps.

Je suis auditeur dans un cabinet comptable. Ça m’est tombé dessus après des études de lettres et de musique, totalement par hasard. Comme quoi le hasard fait souvent les choses, bien ou mal, car j’ai du plaisir à faire ce métier si éloigné de mes loisirs culturels.

  • Peux-tu nous expliquer comment tu as connu Jean-Louis MURAT ?

1989, les années lycées. Ma meilleure amie a acheté le vinyle de « Cheyenne Autumn ». Bien sûr il y’ a « L’ange déchu » entendu à la radio, mais pas que. Comment ne pas succomber à un disque qui commence par :

« châteaux en Espagne paradis perdus chant insaisissable du mammifère déchu ». On est bien loin de la soupe qui a inondé les ondes des années 80… Aussitôt, j’achetais le disque ainsi que « Murat 82…84 ».

 Ensuite, c’est « Regrets » avec Mylène Farmer qui a enfoncé le clou. Fan de l’icône à l’époque (même si je suis guéri à présent), le duo entre « le beau (Murat) et la bête (Farmer) ») était un ravissement…

 « Murat en plein air » et « Le manteau de pluie » ont fini de me lier à lui.

  •   Pourquoi t’es tu intéressé à Jean-Louis MURAT ?

Au lycée, avec mes amis, on lisait Baudelaire, Poe, Lautréamont, Luc Dietrich, Yukio Mishima… alors, la poésie des textes de Murat doit être pour beaucoup dans mon attachement. Comme l’a dit je ne sais plus qui, on entre dans une chanson par la musique, on y reste pour le texte.

Je suis entré, je suis resté !

 Et puis, à l’époque j’écrivais des chansons (morbides ou provoquantes… un véritable désastre) et comme j’habitais dans un petit village de campagne, j’ai trouvé fascinant que l’on puisse écrire de si belles choses sur la nature et les lieux qui nous entourent. J’étais incapable d’en faire autant. J’avoue avoir pourtant essayé. Sitôt écrit, sitôt jeté !

  •  Comment t’est venue l’idée de créer Murattextes ?

Dans le milieu des années 90, je découvre Internet.  C’est l’époque où Murat met en écoute un titre par mois.  Je tombe le mois de la diffusion de « Londres ». C’est un choc. Cette chanson reste, avec « Le vent mauvais », l’un de mes inédits préférés.

Je découvre aussi la « dolo-liste » sur Yahoo et la mise à disposition des titres sur Internet par quelques membres. A l’époque, on paie Internet au temps de connexion. Le temps de récupérer les inédits proposés et ma première facture de téléphone dépasse les 2 000 Francs (300 €). Qu’importe, il me les fallait tous. Lorsque j’aime un artiste, je suis collectionneur compulsif de ses chansons.

 Devant la multitude des chansons inédites qui ne sont, par définition, pas écrites sur des livrets (je continue d’ailleurs d’acheter tous mes disques en CD pour avoir ces précieux livrets), je commence à répertorier les textes de Murat en informatique, pour moi, égoïstement.

L’idée de créer le site « Murat-textes » m’est venue une nuit, en songe, par une froide nuit d’hiver… c’est du moins ce que j’aurais pu raconter pour rendre l’histoire plus intéressante, car je n’en ai plus la moindre idée.

Ce qui est sûr, c’est que c’était dans le but de faire plaisir aux Dolos, pour les remercier de mettre à disposition toutes ces pépites. Et bien sûr aussi pour faire connaître un peu plus Murat à qui croiserait le chemin du site.

Peut-être que j’ai été scribe dans une autre vie ?

 Personne ne m’a dissuadé à faire le site. Sauf moi-même.  J’avais peur d’avoir un procès de la part d’une maison de disques ou d’édition. J’ai même limité un temps l’accès au site par un mot de passe divulgué aux seuls Dolos. Mais ma crise de paranoïa terminée, tout est rentré dans l’ordre.

 Aujourd’hui, si le site devrait fermer, je serais plus triste pour ceux qui le consultent que pour moi. Je n’en retire rien, il n’y aura jamais de pub, jamais de bénéfice. Je ne suis pas un coucou qui s’installe dans le nid des autres pour tirer avantage de leur travaux.

  •  Quelle est « ta relation » avec le personnage MURAT ?

 Curieusement, le personnage MURAT ne me fait pas  fantasmer, contrairement à ses chansons. Je n’ai jamais cherché à le rencontrer, ni même envoyé de lettres. Je n’ai écrit qu’une seule fois à sa maison de disque pour avoir l’autorisation de publier un extrait de la chanson « Le train bleu » dans un roman… pas de réponse.

Je ne le regarde pas non plus à la télé car les rares émissions dans lesquelles il passe (ou passait) m’insupportent. Par contre, j’écoute les podcasts des émissions de Pascal Clarke, par exemple. Je trouve les questions des animateurs radio plus intelligentes et du coup, celles de Murat aussi.

 Je crois aussi que j’ai du mal à le voir se saborder ainsi à la télé, comme lorsqu’il glisse un « toi, j’t'emmerde » à Charlotte de Turckheim.  Du coup, je préfère rester avec sa musique.

  •  Vas tu au concert de Jean-Louis ? Si oui, lesquels ? As-tu des souvenirs précis ?

Je n’ai assisté qu’à un seul concert, à Troyes, lors de la tournée « Muragostang » (faute de temps pour me déplacer).

Mais quelle magie. Cette idée de revisiter les titres de l’album en les truffant de sons électro, les inédits « Ami, amour, amant », « Washington ». Tout était envoûtant. C’est pour moi la meilleure tournée (musicalement) si je compare avec d’autres concerts que j’ai pu entendre grâce aux Dolos.

Une anecdote lors de ce concert :  Murat, plutôt de bonne humeur, demande ce que l’on veut qu’il chante. Quelqu’un hurle : « Sentiment nouveau ». Murat se referme et commence en grattant sa guitare : « gnagnagna… sentiment nouveau… gnagnagna…. sur ma peau… et voilà ! ». Il passe à autre chose.

Je crois me souvenir avoir entendu plus tard que Murat aurait déclaré avoir divorcé avec son public lors de ce concert. J’avais honte !!!

A l’époque, « Murat-textes » n’était pas encore né, mais je ne crois pas que je serais allé le voir après le concert pour autant.  Je suis bien trop réservé pour cela.

  •  Des photos ? Des sons ?

Plus auditif que visuel, mes sensations avec Murat, naissent parfois d’une voix, comme celle de l’enfant sur « Le vent mauvais », de la mystérieuse Lucia sur « Le coup de Jarnac » ou l’enregistrement de Jean GENET dans les titres de « Muragostang ».

Parmi mes coups de cœur auditifs, il y aussi le remix abracadabrant de « Cours dire aux hommes faibles » sur Face Nord… quelle idée de faire un remix sans garder ni la musique, ni les paroles, ni même le chanteur !

Je dois aussi citer les sons naturels du Live in  Dolorès, la présence d’Isabelle Huppert sur Madame Deshoulières ou celle de Camille sur   « Plus vu de femmes ».

  •  Que pense ton entourage de cette relation avec le personnage MURAT ? 

Les choses ont toujours été claires pour ma part : j’aime la musique de Murat, j’achète les disques de Murat, je mets à jour mon site des chansons de Murat et ce n’est pas négociable.

Pour les 2 personnes avec lesquelles j’ai vécu très longtemps, dont la personne qui partage ma vie actuellement, les choses sont aussi très claires : je n’ai le droit d’écouter Murat que si je suis seul à la maison.  Comme quoi, on peut ne pas avoir les mêmes goûts et être très amoureux.

Sinon, je ne connais personne autour de moi qui l’écoute, la plupart ne sait même pas qui c’est. Tant pis pour eux.

  •  Quelle est ta relation avec l’écriture ?

J’écrivais des chansons quand j’allais mal … pour apaiser ma tristesse et ma solitude. Je n’ai jamais pu écrire de chansons en étant amoureux, ce qui est le cas depuis plusieurs années…

Je n’ai pas l’âme d’un chanteur de toute façon. Se mettre en avant n’est pas chose aisée.

 Pour les livres, c’est un peu différent. Le premier roman « Les passerelles du temps » a été écrit et publié en autoédition pour pouvoir l’offrir en cadeau à mes amis les plus proches. Un vrai livre était plus  noble qu’un simple truc relié par un boudin en plastique. Les personnages du roman sont presque tous des gens qui côtoyaient ma vie à l’époque.

Dans ce livre, il y a aussi plusieurs références à des musiques que j’écoutais beaucoup à l’époque, dont « Le train bleu » de Murat.

 Le second, « L’affaire Malvina Marchal »  a été co-écrit avec une amie qui fourmillait d’idées mais qui pensait ne pas pouvoir les mettre sur le papier. J’ai donc servi de canaliseur.

Je ne sais pas s’il y en aura un autre un jour. Je note des idées pour un projet, mais j’ignore s’il verra le jour.

  •  Je te laisse le mot de la fin …

 J’ai failli être sevré de Murat après « A bird on a poire »…

« Moscou » m’a laissé sur ma faim. A part « La fille d’un capitaine » je n’y ai pas trouvé ce que j’attendais. Idem pour « Taormina », « Charles et Léo », « Tristan »… J’ai continué à acheter les disques et à les écouter, mais ni avec la même fréquence que les précédents, ni avec le même plaisir. J’ai cru que cela ne reviendrait jamais.

Avec « Le cours ordinaire des choses », j’ai recommencé à m’attacher légèrement, doucement, mais sans frénésie. C’est avec « Toboggan » que j’ai eu l’envie de me replonger dans les disques que j’avais mis de côté, avec un grand plaisir finalement.

Concernant la reprise de « L’Infidèle » que tu as entendue, c’était à l’occasion du second disque des Dolos qui a été offert à Murat afin de le remercier de ce qu’il nous offrait de son côté.

Dans le premier disque, j’avais revisité la musique de « Cavalier seul » qu’un ami interprétait.

 Enfin, si je devais choisir le plus beau texte de Murat, je retiendrais à égalité « La fin du parcours » pour la dure réalité de la mort qu’il évoque et « Mustang » pour sa poésie de la vie.

Pour le plaisir découvrons cet inédit : « Londres » par la voix …

Puis par le texte …

« Londres »

(Inédit Internet /1998 – 2000)

 

  »Toujours vous entraînera le goéland

Le cœur en peine, vers Ouessant

Toujours vous entraînera la mémoire

Vers l’inconnu, un astre noir

Vous aurez le même rêve, un cerf-volant

Fort sous la neige, fort sous le vent

Puis un attelage, un traîneau

Passera savez vous toujours

Plus près, plus près de votre peau  ».

 **

« Vous serez Prince de Clèves rue Corvisart

Sous un regard

Vous jureriez qu’ils extraient la moelle de nos os

Comme le font direz-vous les busards, les corbeaux ».

 **

« Et nuit et jour s’égrainera le raisin noir

Vous serez la tête à migraine, la tête de lard

Vers l’infini souvent se perdra votre regard

Fini enterré Zanzibar

Viendront Adam et Ève

Pour l’amour, ici

Nous verrons comme l’âme saigne comme le crin luit

Un phare tournera sans heurt

Toujours plus près plus près de votre cœur »

** 

« Il y aura de l’hydromel, des confettis

Quelques miliciennes

Il y aura un nom sur le licou sur mon cœur

Et toujours vous entraînera le goéland

Vous serez capitaine vers Ouessant « 

**

Ce texte est sublime … Il ne veut rien dire … Il veut tout dire … Les mots de MURAT sont des notes de musique qui titillent à l’oreille et font briller les yeux. Vous avez fini de lire ce texte, qu’il vous prend le besoin de le relire … de le relire encore … Une journée sans lire MURAT et le « manque » me gagne … A chacun ses addictions !

***

L’interview d’Alain FÉCOURT nous donne de précieux renseignements sur le mode de fonctionnement de la « DOLO ». L’objectif premier est d’offrir et de partager. Les membres de la « DOLO » ne manquent pas d’inventivité ni de talent … Pour preuve ce CD de reprises offert à l’artiste  …  

  •   »Dolo Tribute » n° 2 (recto/verso) …

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***

Alain FÉCOURT alias Hervé FRESNE, est l’auteur de deux livres : « Les passerelles du temps » (janvier 2003) …

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… et « L’affaire Malvina MARCHAL » co-écrit avec Nadia TENNAH (mars 2007)

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Je vous donne à parcourir quelques paragraphes du premier roman …

« MAIXENT se décida alors à sortir de chez lui. Ce n’était pas tant qu’il redoutait d’être mouillé, mais en cette période, le centre ville était envahi par les familles en quête de cadeaux, et il n’appréciait guère la foule ».

« Cette ville, il ne la connaissait pas depuis longtemps, et dans le meublé qu’il louait, chaque objet était là pour lui rappeler qu’il ne lui appartenait pas. Il ne savait pas réellement pourquoi il avait souhaité venir à Troyes, plutôt que sur la côte méditerranéenne. Il se souvenait  seulement avoir sursauté lorsque son supérieur avait demandé un volontaire pour travailler dans l’Aube. L’occasion de quitter la capitale et le stress provoqué par la vie Parisienne était inespérée, et il s’était empressé de se proposer pour le poste. Aujourd’hui, son travail était terminé mais il y était resté, faute d’endroit plus accueillant, condamné à supporter une solitude pesante ».

« Les dimanches étaient des jours encore plus tristes que les autres, surtout lorsqu’il pleuvait. Le plus souvent, les gens restaient dans leurs foyers, à regarder la télévision, ou à tenter d’apporter des cadets à des enfants dont l’avenir plus qu’incertain les inquiétait déjà ».

« Les dimanches étaient des instants suspendus dans l’air où chacun essayait d’oublier que le lendemain, il fallait reprendre le chemin de l’école, celui du travail … de la routine. Il fallait saisir à tout prix ces rares moments de repos ; mais à trop bien les capturer, chacun les immobilisait au point de ne plus rien faire d’intéressant. Et cela, MAIXENT le détestait par dessus-tout : ne rien produire, ne pas créer, ne pas être imaginatif … passer des heures à envisager le futur sans rien entreprendre pour le mettre en place, évoquer le passé sans essayer d’en tirer des leçons. Alors plutôt que de risquer de sombrer dans la mélancolie immobile, il préférait arpenter les rues de cette ville qui semblait, depuis quelque temps, sortir de longues années de torpeur ».

Alain FÉCOURT me confie qu’un passage de ce roman fait expressément référence au titre « Perce neige » extrait de l’album « Dolores ». Je cite : « S’effaçant, elle (Orianne) fouilla dans son sac, en sortit un baladeur CD et se mit à écouter son disque favori, l’album Dolorès de Jean-Louis Murat. Elle trouvait que ses chansons trouvaient toute leur dimension dans ce contexte du train qui filait à travers la campagne. »

« Elle contemplait les champs et les collines au loin, les villages qui menaient une vie paisible qu’elle leur enviait parfois, pendant que Murat interprétait un texte sibyllin : «Ce jour mon cœur se mit à saigner comme le lapin de garenne, qu’il vous fallut un jour égorger pour sacrifier à la haine. Court le renard, court la fiancée, non nous ne vivions pas un rêve. Même si les frimas épargnent les blés, jamais ne cessera ma peine… Notre troupeau devait donner du lait, au goût de réglisse et d’airelles. Quand ce souvenir vient m’attrister, je pense à vous Perce-neige. Alors de la Godivelle à Compains, on me jure que c’est sortilège. Que si Belzébuth habite mes reins, je peux dire adieu à Perce-neige… Si un jour bénit qu’à Dieu ne plaise devait voir cesser nos misères, votre assomption mon adorée, nous aura plongés en enfer.»

Alain FÉCOURT me précise qu’il a écrit à MURAT pour obtenir l’autorisation d’utiliser cet extrait de la chanson « Perce-neige ». Il n’a reçu aucune réponse. Rien d’étonnant à cela. Notre Auvergnat aime à se murer dans le silence.  

Alain FÉCOURT est un sentimental. Qu’est ce qui me permet d’affirmer cela ? Les raisons qui l’ont motivé à choisir le pseudo : « Hervé FRESNE ». Il s’en explique en ces termes : « Par affectation pour 2 personnes que je côtoyais au lycée : Hervé V. et F. FRESNE … le mélange du prénom de l’un avec le nom de l’autre sonnait bien : Hervé FRESNE était né ». Vous voyez je ne m’étais pas trompé !

Il me semble peut-être à tort que « MAIXENT »  et Alain FÉCOURT ne font qu’un.  C’est toi Alain qui m’a contacté en me laissant un commentaire sur mon Blog. C’est toi qui t’est présenté  comme un « olibrius ».  Aimant le mot je l’ai adopté. Pourtant, chemin faisant, je me suis dit : « Y’a quelque chose qui cloche ! ». Une nouvelle fois c’est le dictionnaire qui m’a fait comprendre que je faisais mauvaise route. « l’olibrius » y est décrit comme étant un : « Homme sot et sans valeur qui veut faire l’important ». C’est tout vu Alain, tu es l’exact contraire d’un « olibrius ». Merci à toi de m’avoir consacré un peu de ton temps. MURAT a de la chance d’avoir des admirateurs de cet acabit  … Dernier aveu, je suis confus de devoir vous dire que, je ne sais pas taper l’accent aigu   sur le E de FECOURT

Ce n’est plus vrai, j’ai appris, rectifié et suis désormais plus riche. Comme quoi MURAT vous amène toujours à découvrir … 

Je dois vous avouer que j’ai pris énormément de plaisir à vous faire connaître Alain FÉCOURT - Hervé FRESNE -  et  MAIXENT … Il y a du MURAT/BERGHEAUD dans cette quête frénétique d’une identité ???  Et encore, je ne vous dit pas tout ! Il se peut que cette page ait une suite …

Merci à toi Alain, merci  1000 fois …

***

Ajout le 27 août 2016

MURATTEXTES ? C’est par ici … http://murattextes.chez.com/

C’est simple, méthodique … Vous découvrirez tous les textes des chansons de MURAT … Il n’y manque presque rien … Vous aurez la surprise d’y découvrir des inédits … Trop longtemps ceux-ci sont restés l’apanage de quelques initiés … Je n’en fais pas le commerce … Je partage/j’offre  … C’est le moins que l’on puisse faire avec MURAT … Il suffit pour cela que vous me contactiez … Si je peux vous donner un coup de main je le ferai …

Sur cet autre lien vous trouverez la discographie complète de MURAT soit 594 titres recensés …  http://didierlebras.unblog.fr/discographie-de-jlm-concerts-itw-radios-et-tv/

Je vous souhaite bonne lecture et des recherches heureuses. Que longtemps vive MURAT. Ses textes sont éternels … Nous en parlerons dans un autre monde …

 ***

 

 

 

 

 

 

Publié dans : ||le 18 août, 2014 |12 Commentaires »

12 Commentaires Commenter.

  1. le 1 octobre, 2014 à 1:09 Muse écrit:

    Tu as trouvé une sorte d’alter ego en la personne d’Alain, Didier, non? ;-) Je m’en réjouis pour toi.
    Entre collectionneurs et passionnés de JLM, vous pouvez vous échanger des albums, diverses infos sur l’artiste.

    Cette page est très sympa et montre qu’il existe encore quelques amateurs des oeuvres muratiennes qui ne cherchent pas pour autant à en tirer profit, seulement à partager et transmettre. Ce qui est rassurant, tellement ce comportement devient rare dans notre humanité consommatrice et spéculatrice.

    Par contre, si tu peux passer un petit message à Alain sur une correction orthographique à faire sur le texte « Voodoo Simple » à l’occasion…

    J’ai remarqué une erreur (coquille ou mauvaise compréhension du texte livré par JLM?) dans le texte de la chanson, erreur présente aussi bien dans le livret CD que dans le site murattextes: on y lit écrit dans le texte de la chanson le nom de Propotkine alors qu’il s’agit en réalité de Kropotkine. JLM en parle parce qu’il est anarchiste et parce que Kropotkine a été anar et a contribué à enrichir le mouvement anar au début du 20ème siècle. JLM se sert aussi de Kropotkine pour évoquer de façon sibylline les contemporains du même Kropotkine et les lecteurs admirateurs célèbres de cet anar:Freud, Anna O et Breuer. Ou comment parler des débuts de la psychanalyse au travers d’un anarchiste et de rébus alambiqués muratiens…

    JLM avait parait-il interpellé des fans récemment, en leur apprenant qu’il avait parlé de Freud en chanson dans l’album « Toboggan » mais qu’il était déçu que personne jusqu’à présent n’ait relevé.

    A l’issue de cette boutade muratienne en forme de défi, je me suis demandé s’il ne faisait pas référence à l’erreur orthographique de la chanson Voodoo Simple via Kropotkine et s’il ne faisait pas référence aux associations de mots et de rimes particulières qu’il utilise dans cette chanson « Voodoo Simple ». Bien sûr, ce n’est qu’une hypothèse que je pose.
    Pour autant, Kropotkine a réellement existé, a été beaucoup lu et admiré par Freud. Maintenant est-ce le fil rouge qui mène à l’évocation de la psychanalyse dont voulait parler JLM? Lui seul pourrait répondre.

    Répondre

    • le 1 octobre, 2014 à 7:41 didierlebras écrit:

      Salut Muse,
      ce matin, je me suis réveillé + tard que d’habitude … je sais que tu t’en fous … mais effroi véritable j’ai listé telle ou telle et j’ai omis « Muse » que j’aime parce qu’elle ne me fait aucune concession. Pour ça je te remercie. Tu ne m’a même pas laissé le temps de corriger et c’est très bien ainsi …
      Kro au lieu de Pro … je l’évoque dans le dictionnaire …
      Encore une fois ton approche est intéressante … j’ai une page en préparation sur le sujet … JLM et la philo … Il va falloir que ça murisse …

      Dernière publication sur  : Jean-Louis MURAT ... il aime ... il n'aime pas ...

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      • le 1 octobre, 2014 à 8:55 Muse écrit:

        Didier, coucou!

        Tu sais bien que je n’écris pas sur ce blog ou ailleurs pour que toi ou d’autres me fassent des compliments ou des risettes. Je le fais par convivialité, amitié et désir de partage, de transmission aussi. Je n’attends rien ni ne cherche rien. Donc ne te frappe pas inutilement…Si j’avais été peinée ou choquée que tu ne m’aies pas citée dans le groupe des filles, je t’en aurais parlé sans détours. Mais, n’étant pas du genre à me formaliser, je n’ai pas relevé tellement ça m’apparaissait inutile et futile, sachant par ailleurs que tu m’apprécies sans qu’il soit besoin que tu le précises publiquement par écrit.
        Donc, ne t’en fais surtout pas! C’est pas grave! ;-) ))
        Si ma précision-explication peut t’aider à enrichir certaines pages, je m’en réjouis.
        Je suis toujours contente d’aider et de partager.

        Répondre

  2. le 1 octobre, 2014 à 7:13 Alain FÉCOURT écrit:

    J’aurais aimé être le premier à laisser un message sur cette page, mais Muse m’a déjà devancé (au passage, merci pour la correction à apporter à Voodoo Simple ! Ce sera en ligne avec la prochaine mise à jour pour « Babel »).

    Je voulais te remercier, Didier, pour ce moment passé à me replonger dans des souvenirs vieux de plus de 20 ans maintenant. On se croirait sur une plaque mortuaire : « Le temps passe, les souvenirs restent » !

    Et merci pour me permettre d’entendre une fois de plus « Londres » que je laisse résonner tandis que j’écris ces mots.

    Quel honneur aussi d’occuper la 100ème page… Je te souhaite d’en écrire plein d’autres de la même qualité que toutes celles-ci.

    Répondre

    • le 1 octobre, 2014 à 7:49 didierlebras écrit:

      Salut Alain,
      É … yès … j’ai réussi … Si tu veux, je peux t’adresser les textes de 3 titres de la période CLARA ainsi que les sons si tu ne les as pas :
      - Moi je te donne toujours raison
      - Nous resterons 27
      - Balle de ficelle
      Bonne journée à toi.
      D

      Dernière publication sur  : Jean-Louis MURAT ... il aime ... il n'aime pas ...

      Répondre

    • le 1 octobre, 2014 à 9:06 Muse écrit:

      Désolée, Alain de t’avoir devancé. Et merci d’avance pour la correction. Cela apportera peut-être un autre éclairage aux lecteurs de murattextes sur la chanson Voodoo Simple. Et qui sait, l’envie d’en savoir plus sur Piotr Kropotkine.

      C’était le but de mon intervention.
      Merci beaucoup en tout cas de ce travail de retranscription écrite pour chaque album et chansons. C’est précieux sachant que tout le monde n’a pas perpétuellement les paroles des chansons de JLM sous les yeux et que le sieur Murat a plutôt tendance à ne pas articuler lorsqu’il chante (d’où parfois des chansons mal comprises par le public). Avoir donc les textes écrits en même temps qu’on écoute une chanson sur internet permet d’intérioriser chaque titre, chaque album de façon plus profonde au plan poétique, littéraire. Une manière de mieux cerner l’univers muratien. Merci pour cela.

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  3. le 1 octobre, 2014 à 17:24 Rhiannon écrit:

    Il articule mal …c’est vrai Muse ,nous avons quelques exemples sur quelques titres concernant son nouvel opus « Babel » que j’ai essayé de retranscrire ou c’est certainement l’accent auvergnat prononcé du Sieur Murat…grâce à lui …il nous arrive d’utiliser des mots différents qui peuvent parfois donner une autre dimension au texte…ce qui n’est pas plus mal…;)et ce qui est intéressant car nous savons que chacun interprète à sa façon un texte de Murat….j’avais pensé à Voodoo simple en association avec Freud « Amour n’est pas querelle » également quand il discute avec son double, très freudien…merci Didier de me compter parmi tes amis…très honorée ..Quant à Mr Alain FÉCOURT, je suis enchantée d’avoir fait sa connaissance par ton intermédiaire…très belle personnalité…les textes retranscrits me sont d’une grande utilité pour mon blog et je le remercie…

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  4. le 1 octobre, 2014 à 18:57 Armelle R.G. écrit:

    Quelle belle Centième!
    Il y a si longtemps que je me demandais qui était derrière MuratTextes… Je peux donc enfin, grâce à toi Didier, remercier ici Alain Fécourt! J’apprécie la nouvelle présentation de votre site que je consulte aussi très régulièrement. Merci Alain, Merci Didier.

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  5. le 1 octobre, 2014 à 23:36 Muse écrit:

    Hello Rhia

    Oui, le manque d’articulation, l’accent et par-dessus la guitare saturée qui voile sa voix sur certains morceaux font que sans le livret des paroles, surtout quand l’album n’est pas sorti, il est très compliqué de comprendre le sens profond d’une chanson et donc encore plus de faire de la retranscription.
    « Amour n’est pas querelle » me semble plus un discours adressé à Dieu (j’ai pensé aussi à Romain Gary dans son excellent roman: au-delà de cette limite votre ticket n’est plus valable, un bouquin qui résonne d’autant plus émotionnellement, intimement quand un homme le lit à la soixantaine, au moment de l’andropause et qui confronte un homme vieillissant à ses limites et à un jeune homme qu’il utilise pour satisfaire sexuellement sa jeune compagne lorsqu’il s’aperçoit qu’il ne peut plus bander) qu’un dialogue entre le ça et le moi.

    Alors que Voodoo Simple évoque pour moi à mots couverts limite contrepèteries, les entretiens psy entre Breuer et Anna O qui ont pris fin lorsque cette dernière tomba amoureuse de Breuer et que celui-ci pour ne pas céder à une liaison torride avec sa patiente très séduisante mais bien malade (patiente que la psychanalyse n’a pas guéri d’ailleurs d’autant que Breuer la shootait à la morphine pendant les séances d’hypnose), partit faire un enfant à sa femme qu’il délaissait et qui menaçait de se suicider. Et bien sûr, Breuer raconta sa tentation adultérine à son collègue Freud. Et Freud d’ailleurs, serait celui qui lui aurait conseillé de stopper la psy avec Anna O.

    Après, peut-être que je me trompe…mais sachant qu’Anna O., Freud et Breuer aimaient lire Kropotkine et disserter sur ses idées, étant donné aussi certains termes utilisés par JLM dans la chanson évoquant le désir sexuel mais de façon dissimulée (comme ça se produisait lors d’une séance psy de Breuer avec Anna O), ça m’a fait tilt. Faudrait interroger JLM à ce sujet pour accéder à la vérité. Mais ce n’est pas sûr qu’il veuille répondre. Même s’il se plaît à lancer des défis analytiques sur ses chansons au public ;-)

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  6. le 2 octobre, 2014 à 10:41 Rhiannon écrit:

    Hello Muse! ;)

    Tout à fait d’accord avec toi…un discours avec Dieu…je n’y avais pas pensé mais ton idée est tout à fait intéressante…quant à l’interroger ,je pense que tu as raison il trouvera une pirouette pour éviter de répondre….je ne me lasse pas de lire tes analyses…très précises …Didier a une alliée précieuse…je t’embrasse Muse…

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